Pardon

Comme elle le dit dans la bouche de son père, la colère est un poison que tu prépares pour un autre mais que tu bois-toi même. Et ce livre ressemble à ça. Une tentative d’accorder un pardon à son père afin de cesser de s’empoisonner par sa colère.

Et c’est révoltant, parce qu’à la lecture de ce livre, il semble évident que ce salopard ne mérite aucun pardon. Il est mort et que sa dépouille pourrisse rongée par les vers.

Pardon de Eve Ensler

Mais notre fonctionnement semble ainsi fait que les rancunes nuisent plus aux victimes qu’aux coupables… C’est nul !

Et cela fait de ce livre insoutenable, un témoignage bouleversant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comme des millions de femmes, Eve Ensler a attendu sa vie entière des excuses qui ne sont jamais venues. Son bourreau, qui fut aussi son père, est mort sans exprimer aucun regret. C'est ainsi qu'Eve a décidé d'écrire elle-même cette demande de pardon tant espérée.

Derrière les mots fantasmés de son père, c'est peu à peu la vie d'Eve, ses luttes et ses passions qui transparaissent. Se dessine le portrait d'une femme incroyablement courageuse qui est parvenue à trouver une voie alternative à la honte et à la colère.

Pardon est un texte salvateur qui a suscité à sa parution aux États-Unis la même onde de choc que Les Monologues du vagin

Le retour à la terre, tome 6 : Les métamorphoses

Le tome 6 comme l’occasion de relire toute la série, brillante !

Le retour à la terre, tome 6 : Les métamorphoses de Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri

La famille va s’agrandir et les peurs avec. Mais la campagne est belle et Capucine et Mariette tout autant

Des rires et des sourires, de la tendresse et des angoisses… Le tome 6 complète magnifiquement la série

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Vous rentrez à Paris ?

- Non Manu, voyez-vous, ce voyage m'a ouvert les yeux...
Il a réveillé en moi le guerrier Masaï aux sens aiguisés comme des silex. Je serai dorénavant « l'Esprit à l'Arc » et je combattrai l'injustice partout dans la forêt !

Le rapport de Brodeck

Deux tomes, l’autre et l’indicible

Glacial !

Le rapport de Brodeck, tome 1 : L’autre de Manu Larcenet

Il neige, il fait froid, ça pue l’isolement, le repli et la haine de l’autre.

L’autre assassiné.

Charge à Brodeck d’en rédiger le rapport dans l’étouffante atmosphère post guerre – camps de concentration – compromissions avec l’envahisseur.

Le rapport de Brodeck, tome 2 : L’indicible de Manu Larcenet

D’après le roman de Philippe Claudel

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'autre
L'Anderer ?
Vous n'avez pas fait ça, quand même ?

L'indicible
Dankelish, Fédorine.
Hier soir, quand Schloss m'a montré la chambre de l'Anderer, j'ai pris peur.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Brodeck établit de brèves notices sur l'état de la flore et les saisons, un travail sans importance pour son administration. Il ne sait pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal. Le maréchal-ferrant lui demande aussi de consigner les évènements du village.

Thérapie de groupe, tome 1 : L’étoile qui danse

Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse a dit Friedrich Wilhelm Nietzsche. Et depuis, cette citation est reprise à l’envi par tous les psy du monde afin de rassurer les patients en pleines crises d’angoisse. On dirait que pour Manu Larcenet, cette technique ne fonctionne guère.

Thérapie de groupe, tome 1 : L’étoile qui danse de Manu Larcenet

Une BD qui semble fortement autofictionelle dans laquelle Jean-Eudes de Gageot-Goujon, dessinateur super star au firmament de la création se retrouve en panne devant des cases blanches.

Mais alors que le combat ordinaire se maintenait dans une réalité plausible, l’étoile qui danse nous emporte dans une tourmente délirante.

Une bande-dessinée à l’humour dépressif absolument jouissif, un chef d’œuvre au dessin et aux couleurs splendides, aux audaces de toutes pages, à lire et à relire en attendant impatiemment le retour de Jean-Eudes

Le tome 2 est ici

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Thérapie de Groupe" met en scène de façon éblouissante un auteur de bande dessinée à la recherche de l'inspiration. Dans une quête inlassable il parcourt l'univers de la création. Il remonte l'Histoire, fait appel aux plus grands peintres, interpelle Boileau, Nietzsche ou Dieu Lui-même. Faire rimer humour et désarroi n'est pas à la portée de tous les poètes. Avec cet album drôle et émouvant, cultivé et percutant, c'est pourtant l'exploit que réalise l'auteur.
Ce voyage aux sources de la création est l'occasion pour le lecteur de constater l'extraordinaire talent graphique de Larcenet et l'ampleur de sa palette. Mais aussi d'entrevoir la douleur d'un artiste se cognant aux murs de l'incompréhension et de la solitude. Au bout du voyage, à chaque fois, l'impasse de la souffrance. Avec une lucidité féroce, l'auteur ne s'épargne jamais et dépeint de façon poignante un artiste à la dérive.
Sauf que cet artiste, Manu Larcenet, est aussi le maître de l'autodérision. Et qu'il réussit à rendre chaque dessin, chaque page, chaque échec, aussi hilarants que bouleversants. Face à l'angoisse de la création, sans artifice ni dissimulation, il se met à nu dans une exploration d'une richesse et d'une profondeur rare et d'une vérité souvent déchirante. Et d'une drôlerie surprenante. Dialogues ciselés, mise en scène au cordeau, dessin incroyablement abouti, le dernier avatar d'une oeuvre originale et dense, "Thérapie de Groupe" enchantera évidemment la cohorte des fidèles de Larcenet.
Et sera un vrai choc pour ceux qui le découvrent.

Papa

Guérit-on d’un père absent, enfermé dans sa surdité et qui ne vous regarde qu’à peine ?
Régis Jauffet essaye… Difficilement, et c’est rude.

Papa de Régis Jauffret
Parti d’un petit bout de film documentaire visionné par hasard, Régis Jauffret aperçoit son père sortir de l’immeuble de son enfance, menottes aux poings, encerclé de deux gestapistes. Il se lance à sa mémoire

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
19 septembre 2018, j'aperçois dans un documentaire sur la police de Vichy mon père sortant menotté entre deux gestapistes de l'immeuble marseillais où j'ai passé toute mon enfance. Ils semblent joyeux alors que le visage de mon père exprime la terreur. D'après le commentaire, ces images ont été tournées en 1943. Non seulement mon père n'a de sa vie parlé de cet incident mais je n'ai jamais entendu dire par personne qu'il avait eu affaire à l'occupant.

Moi, le conteur, le raconteur, l'inventeur de destinées, il me semble soudain avoir été conçu par un personnage de roman.
R. J.

L’homme qui pleure de rire

Pour ce livre au titre smiley, Frédéric rappelle à la rescousse son double publicitaire né avec 99.- Francs, Octave. Et Octave a vieilli et commet la pitrerie de trop qui le démissionne de la radio France Publique.

L’homme qui pleure de rire de Frederic Beigbeder

Un livre un peu geignard, truffé de name-dropping dans lequel le pauvre Octave est victime des autres, de lui, des drogues, des femmes, du temps, de tous, où tout le monde est victime, ou le monde est victime et la société est victime ou la victime est victime, victime, victime…

Car ce n’est pas de la faute à Frédéric si Octave est une brelle et finit toujours par cracher dans la soupe après avoir cassé sa soupière.

Pourtant, c’est un livre plein de talent, drôle et caustique qui tape juste, allègre et décomplexé même s’il finit un peu moisi.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Octave Parango a travaillé dans la publicité durant les années 1990 et dans la mode durant les années 2000. Il est désormais humoriste à 8h55, le jeudi matin, sur la plus grande radio nationale de service public.

clôt la trilogie d'Octave Parango sur les aliénations contemporaines : après la tyrannie de la réclame puis la marchandisation de la beauté féminine, Frédéric Beigbeder s'attaque à la dictature du rire.

Une satire réjouissante des dérives de notre société de divertissement

Comme elle l’imagine

Une rencontre comme une douche écossaise, ou le vent glacial succède aux espoirs torrides.

Comme elle l’imagine de Stéphanie Dupays

Laure rencontre Vincent sur Facebook et la séduction s’installe en même temps qu’une distance soigneusement entretenue, comme une pêche au gros où il est important de fatiguer le poisson afin de l’attirer sans risquer de rompre le fil.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Laure avait des mots d'amour mais pas les preuves : Vincent n'évoquait jamais de date pour une prochaine rencontre. Et ce décalage entre les paroles et les actes la perturbait. Les messages maintenaient un lien entre eux, mais ils rendaient aussi la distance plus palpable et transformaient Vincent en une divinité inaccessible.

Laure est tombée amoureuse de Vincent en discutant avec lui sur Facebook. Depuis des mois, ils échangent aussi des SMS à longueur de journée. Elle sait tout de lui, de ses goûts, de ses habitudes mais tout reste virtuel. Si Vincent tarde à lui répondre, l'imagination de Laure prend le pouvoir et remplit le vide, elle s'inquiète, s'agace, glisse de l'incertitude à l'obsession. Quand une rencontre réelle se profile, Laure est fébrile : est-ce le début d'une histoire d'amour ou bien une illusion qui se brise ?

Subtile analyste du sentiment amoureux, Stéphanie Dupays interroge notre époque et les nouvelles manières d'aimer et signe aussi un roman d'amour intemporel sur l'éveil du désir, l'attente, le doute, le ravissement

Dix petites anarchistes

Histoire vraie, romancée ou pur roman ? Qu’importe ! Ça ce serait passé ainsi. Une description bien rude de la Suisse fin 1800, de la condition ouvrière et féminine et des utopies anarchistes !

Et départ ! Dix femmes en route pour l’Amérique du Sud parties pour fonder une communauté et qui se retrouvent confrontées à la brutale réalité d’une colonisation machiste et sanguinaire.

Dix petites anarchistes de Daniel de Roulet

Comme un témoignage au plus près de la réalité, mais manquant malheureusement de panache… Et pourtant, quelle aventure ! Bref, un livre passionnant qui m’ennuya un peu à sa lecture. Paradoxal ? Un peu, sûrement.

Et finalement, j’aurais bien aimé que tout ceci fut vrai, qu’on aie pu avoir des vrais noms, des références, des photos d’archives et un petit texte de fin comme dans les films de Hollywood qui nous dirait que cette histoire fut tirée de faits réels…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Suisse, fin du XIXe siècle. À Saint-lmier, on vivote entre misère et exploitation, entre les étables et une industrie horlogère encore balbutiante. La visite de Bakounine, plein de l'ardeur de la Commune de Paris, éveille l'idée qu'une autre vie est possible. Dix jeunes femmes font le pari insensé de bâtir, à l'autre bout du monde, une communauté où régnerait « l'anarchie à l'état pur ». Valentine, dernière survivante des « dix petites anarchistes », nous fait le récit de cette utopie en acte qui les conduit de Suisse en Patagonie jusqu'à Buenos Aires, en passant par l'île de Robinson Crusoé.

L'extraordinaire épopée de femmes soudées par un amour farouche de la liberté, qui ont choisi de « se réjouir de l'imprévu sans perdre la force de s'insurger »

Douze : petit précis de pornographie

Voilà enfin un recueil érotique plutôt réussi. Premièrement, parce qu’il n’est pas exclusivement érotique et ne confond pas la mécanique et les intentions. Et rien que pour ça, c’est déjà apaisant.

Douze : petit précis de pornographie de Dot Pierson

Ensuite parce qu’il est drôle, plein de second degré et d’autodérision, léger et profond, sexe et torride, intelligent et assumé, féminin et féministe, assumé et revendicatif.

Et… d’un érotisme plein de désir

Reste les pulpes des doigts qui revenaient sans cesse sur les poils comme un motto que je ne comprenais pas…

Finalement… autobiographie, romancée ou pure fiction… qu’importe

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vie et le parcours sexuel d'une femme en douze rencontres et situations qui n'ont rien de commun. Douze moment sur le chemin de l'épanouissement et de la découverte de soi, dans la mouvance de la sexualité positive et de l'érotisme au féminin.

La musique rythme ses désirs, ses dilemmes et ses ébats. Des amant(e)s, des amours, comme autant de chansons qu’on attache à des souvenirs, qu’on réécoutera peut-être.

Douze parle de l’intime et de la jouissance : où et comment ça se forme, ça se construit, ça se joue, ça se déploie. Une parole crue, sensuelle et décomplexée sur la manière de s’approprier le corps : le sien comme celui des autres.

Un jalon du féminisme pop !

Un matin d’hiver

Un livre qui sonne vraiment juste, les émotions, les sentiments, les peurs… tout sonne juste. Peut-être un peu distant, mais même là, cela semble juste.

Juste comme quelque-chose d’incompréhensible, la disparition du conjoint, mari et père d’une petite fille de cinq ans.

Un matin d’hiver de Philippe Vilain

De la rencontre de l’amant au mariage puis de la maternité à l’impossible acceptation de la disparition… Philippe Vilain nous raconte la perte.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle a trente ans, elle est professeur de littérature. Lui enseigne la sociologie. Elle est française, solitaire et passionnée. Lui est américain, désinvolte et mystérieux. Ils se rencontrent à l'université, à Paris. Alors que tout les oppose, ils tombent amoureux, se marient, ont un enfant. Une vie de couple heureux. Banalité ? Bonheur ? Un jour, Dan disparaît.

Quinze ans après, le souvenir de sa disparition s'étant émoussé, leur fille ayant grandi, d'autres hommes étant entrés dans sa vie, elle tente de comprendre l'inexplicable. Peut-on vivre avec un fantôme ?