Le jeu des si

Et si… ?

Et si à la sortie de l’aéroport, en fin de soirée, épuisée, fatiguée et lasse d’attendre un conjoint qui ne viendrait pas, vous suiviez une personne tenant une pancarte au nom de Emma Auster ? L’héroïne de ce jeu des si tente l’expérience.

Postée au bout de la rue, j'étais devenue spectatrice de ma propre vie : si je ne m'étais pas enfuie au printemps dernier, je serais toujours cette femme interchangeable qui pénètre avec lui dans ce salon de thé, et sourit quand on lui tient la porte.
Le jeu des si de Isabelle Carré

Un livre un peu convenu qui tout à coup, bim ! sans prévenir, saute dans l’autofiction (pour en revenir plus tard) tout en tissant des parallèles entre celle qui aurait osé s’échapper et l’autrice coincée par le confinement. Amusant et déroutant !

Mais voilà, Isabelle Carré m’a semblé bien plus convaincante lorsqu’elle ne se cache pas

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le visage collé au hublot, j'admirais les montagnes qui s'étalaient autour du long ruban goudronné de la piste d'atterrissage. Les lignes blanches et les pointillés défilaient à toute vitesse, tels d'impeccables formulaires à découper.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si vous pouviez changer de vie ? Jeu des si, mode d'emploi :
Règle n° 1 : Trouvez un nouveau nom.
Règle n° 2 : Remplacez vos proches par des inconnus.
Règle n° 3 : Modifiez votre personnalité, cessez de mentir par exemple.

N'oubliez aucune piste. Peut-être vous embarquerez-vous sur un coup de tête dans le taxi d'une autre, comme Élisabeth. Et peut-être serez-vous plus libre à l'arrivée.
Isabelle Carré nous invite à découvrir un jeu fascinant, tendre, cruel, parfois dangereux. Les strates de la fiction s'y déplient pour dessiner le portrait d'une femme bouleversante et singulière qui pourtant nous ressemble. Qui n'a jamais songé à disparaître, pour mieux recommencer ?

C’était la BD de grand-papa

Les plus jeunes ne peuvent pas connaître… et bah, c’est pas trop grave. C’était un monument, mais c’était avant.

Placid et Muzo par Jacques Nicolaou

C’était la BD à l’époque de Pif Gadget ou de Vaillant, la BD d’après guerre tenue encore par les partis politiques ou les églises pour éduquer et distraire sainement la jeunesse

Jacques Nicolaou est parti avec Placid et Muzo

Mille tempêtes

Lisa est une jeune fille qui a un peu de peine à sociabiliser, orpheline de mère et avec un père disparu. Elle joue seule avec des poupées un peu effrayantes et des cranes d’animaux. À côté, un groupe d’enfant joue à la chasse au sorcières. Et un passage magique apparait !

Mille tempêtes de Tony Sandoval

Une bande dessinée combinant deux styles, des aquarelles superbes et d’autres au trait noir rehaussés de couleurs créant ainsi deux univers distincts (malheureusement pas toujours clairs). Un scénario parfois un peu confus avec des personnages peut-être trop ressemblants.

Mais le plaisir visuel est au rendez-vous pour un voyage féérique au pays de l’adolescence et du fantastique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les aventures de Lisa, une jeune fille à la fois ange et démon. Orpheline vivant avec sa marraine, elle trouve un job d'été comme serveuse dans un bar et fait la rencontre de curieux personnages

Fable toscane et autres récits

Une BD au trait noir superbe, épurée et foisonnante en même temps, un très beau travail graphique !

Fable toscane et autres récits de Sergio Toppi

Pourtant, dans ce recueil d’histoires courtes (beaucoup trop courtes) parues dans divers magazines ou journaux, difficile de trouver un scénario, une morale (propre aux fables) ou un bout d’histoire (à part justement pour la Fable toscane qui est un vrai récit).

Reste une compilation de planches dont certaines sont absolument réussies mais qui manquent cruellement de matière

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sergio Toppi nous emporte dans son paye, de la Lombardie moyenâgeuse à la Sicile en passant par la Toscane du 19 ème siècle. Sous les cyprès, le temps semble d'être fantastiquement arrêté...
La magie opère...

Le café suspendu

A la manière des impressionnistes, Amanda Sthers présente un tableau de Naples par petites touches de couleurs.

« C'est pour ça que j'écris sur Naples vous comprenez, pour me débarrasser d'une chose de moi-même, pouvoir commencer une vie neuve.
 — Et vous en ferez quoi ?
 — C'est une bonne question. Je pense que je ne le saurai qu'une fois le roman écrit. Je suis encombrée de trop d'histoires pour le moment. C'est comme si j'étais hantée, et que mes fantômes se servaient de moi pour finir leur tâche.
Le café suspendu de Amanda Sthers

Installé dans un café, un écrivain raconte ses souvenirs. Sept histoires qui font parler la vie napolitaine, les ruelles, la Camorra, l’amour, les petits métiers, le bruit, la ville, la mer, le bagout, la petite noblesse déchue, les femmes fatales, l’âme de Naples et les parfums du café.

Un livre un peu décousu avec une représentation qui m’a semblé très authentique de cette ville incroyable

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Si vous fermez les yeux, vous entendrez les linges qui dansent au vent comme autant d'étendards, les mâts clinquants des bateaux, les voix qui rient ou crient au loin, la mer Tyrrhénienne qui s'en va et revient, quelques Vespa agiles, et tout ce chœur improvisé vous dira qu'un chemin est gravé sous les semelles de ceux qui foulent les pavés napolitains.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Lorsqu'on commande un café à Naples, on peut en régler un second indiqué sur l'ardoise du bar comme un café sospeso : un café suspendu, offert à qui entrera sans avoir les moyens d'en payer une tasse. Voici un récit fait de sept histoires que j'ai recueillies par bribes au café Nube pendant les quarante dernières années, toutes sont liées par ce fil invisible. »
Un Français, installé à Naples après une déception amoureuse, vit au-dessus d'un café où il passe une grande partie de son temps. Il y observe la ronde envoûtante de clients qui se croisent ou se manquent, se cachent ou se cherchent, s'aiment et se quittent. Le lecteur voit ainsi se tisser des histoires pleines d'humanité, de fantaisie, de mystères, de croyances et de légendes. Toutes nous rappellent le sens du partage et de la générosité.

Le talent de conteuse d'Amanda Sthers fait merveille, alliant grâce poétique, peinture des sentiments et évocation d'une ville à l'atmosphère unique

Ceux qui s’aiment se laissent partir

Jeune, pour se protéger et vivre sa vie, Lisa est partie de chez sa mère. Adulte et avec des enfants elle garde un contact très difficile avec elle. Mais le jour ou celle-ci meurt, Lisa a de la peine à la laisser partir.

La chaleur, je me souviens surtout de ça.
Ce jour-là, je me trouve à Paris où je ne vis pas. J'ai passé la nuit avec un homme qui finit de m'aimer et que je ne parviens pas à quitter. Ce n'est pas la moindre de mes lâchetés.
Ceux qui s’aiment se laissent partir de Lisa Balavoine

Résumé comme ça, le livre pourrait sembler un peu bateau.

Tu es partie sans qu'on ait eu une explication, sans qu'on ait réglé quoi que ce soit. Je suis certaine que cela t'arrange, une fois de plus tu me raccroches au nez, tu bottes en touche, tu esquives. Jusqu'à la fin, tu auras conservé la même technique, la fuite. 
Tu n'étais pas la mère que j'attendais. Je t'ai couru après, espérée, redoutée. J'ai passé mon enfance à quémander ton amour, et ma vie d'adulte à le refuser.

Mais c’est sans compter sur le talent de Lisa Balavoine, sa façon de parler de ses émotions et la sincérité de ses questionnements. Une histoire de vie ou les rôles s’inversent parfois entre les mères et les filles, où il est difficile de se retrouver et où les comportements toxiques laissent des traces.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle est étendue, elle semble apaisée.
Mais je veux vous prévenir : l'appartement est dans un état de dégradation avancé. Je ne sais pas quoi faire pour vous.
Je reçois ce message en fin d'après-midi, un vendredi de juillet.
Dehors l'été bat son plein, il fait une chaleur à crever.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Est-ce qu'on peut éviter les peines, la mélancolie, ce qui se répète, tous ces chagrins qu'on se trimballe et qu'ensuite on se transmet, est-ce qu'on peut les remiser, sous des pulls trop grands, dans les bras d'un amour de passage ou dans les mots qu'on écrit, est-ce qu'on peut seulement faire comme si cela n'existait pas ? »
Dans ce roman intime et fragmentaire, Lisa Balavoine raconte sa mère, cette femme insaisissable avec qui elle a grandi en huis clos. Une femme séparée, qui rêve d'amour fou, écoute en boucle des chansons tristes et déménage sans cesse, entraînant sa fille dans une vie tourmentée. Entre fascination et angoisse, l'enfant se débat auprès de cette figure parentale attachante, instable, qui s'abîme dans le chagrin, laissant ceux qui l'aiment impuissants. En choisissant de s'éloigner, la fille devenue mère ne cessera d'être rattrapée par les fantômes de son passé. Jusqu'à quand ?
Histoire d'un amour filial empêché, Ceux qui s'aiment se laissent partir est un récit à fleur de peau sur le poids de l'héritage, mais aussi un livre de réconciliation où l'autrice adresse à sa mère les mots lumineux que celle-ci n'a jamais pu entendre de son vivant

Samouraï

Déprimé et en plein deuils, Alan se retrouve à surveiller la piscine de ses voisins (qui ne tarde pas à verdir et accueillir une vie pour le moins hétéroclite) alors qu’il tente d’écrire un roman sérieux et que des amis le poussent à de nouvelles rencontres.

Le départ de Lisa a précédé le suicide de Marc, elle n'aurait pas poussé l'indélicatesse jusqu'à partir tout de suite après. Encore que. Quand la passion vous enflamme, toute considération rationnelle vous quitte et c'est absent à tout que vous traversez la vie, la vie avec ses suicides et ses météorites. De la même manière, Marc ne s'est pas suicidé parce que Lisa m'a quitté. Ces deux événements étaient totalement indépendants l'un de l'autre, ils n'étaient unis que par mon abattement et ma sidération. Il arrive parfois que tout soit concentré sur un laps de temps très court, un condensé d'événements, et après tout pourquoi pas. Comme disait ma mère quand on vidait les courses du coffre de la Talbot Horizon : Prends deux sacs d'un coup, ça évitera d'y revenir. Voilà : prends deux sacs d'un coup, ça évitera d'y revenir.
Samouraï de Fabrice Caro

Humour triste et désabusé d’un antihéros sous antidépresseur.

Quelques phrases grandioses dans une mélasse sous Prozac

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cette semaine-là, à quelques jours d'intervalle, mon meilleur ami d'enfance s'est suicidé, Lisa m'a quitté et on annonçait qu'une météorite allait frôler la Terre à une distance suffisamment proche pour que l'on s'en inquiète - selon certains spécialistes, il n'était pas exclu qu'elle la percute.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tu veux pas écrire un roman sérieux ? » a conseillé Usa à Alan, avant de le quitter pour un universitaire spécialiste de Ronsard. Depuis, Alan cherche un sujet de « roman sérieux ». Il veut profiter de l'été qui commence pour se plonger avec la discipline d'un guerrier samouraï dans l'écriture d'un livre profond et poignant. Ça et aussi s'occuper de la piscine des voisins partis en vacances. Or bientôt l'eau du bassin se met à verdir, de drôles d'insectes appelés notonectes se multiplient à la surface...
Il y a chez Fabrice Caro une grâce douce-amère, une façon unique et désopilante de raconter l'absurde de nos vies

Paris 2119

Dans un Paris dystopique qui ne fait pas vraiment envie Tristan Keys semble faire un gros rejet technologique.

Paris 2119 de Zep et Dominique Bertail

Un monde où la téléportation est devenue l’alternative aux déplacements « à l’ancienne » et où les rues et les transports en communs sont devenus des espaces glauques. Suite à quelques événements, Tristan commence à penser que quelque chose lui échappe. Rejet technologique, paranoïa, théorie du complot ou manipulation ?

Une jolie BD vite lue au propos un peu convenu (mais pas tant, finalement)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Reconnaissance faciale.
TRISTAN KEYS. 01 102 087. Entrée métro autorisée.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Paris, nous sommes en 2119, l'ambiance est futuriste mais quelques éléments du XXIème siècle perdurent. Le métro existe encore mais la plupart des personnes préfèrent se téléporter via la cabine "Transcore". Tout un chacun est systématiquement scanné et reconnu dans les espaces publics et privés. Les clones, les drones et les hologrammes sont monnaie courante. Tristan Keys vit dans ce monde dont il rejette le plus possible la numérisation. Tel un marginal, il continue à prendre le métro, à marcher dans les rues, à l'inverse, sa compagne Kloé est une adepte des déplacements inter-continents via le Transcore. Au cours de ses déplacements à pieds, il constate assez vite des comportements préoccupants, des situations anormales. Que se passe-t-il vraiment dans ce Transcore ? Est-ce une simple téléportation pour ses utilisateurs ?

Journal : l’histoire de mon coeur et de mon cul

Attiré bien sûr par la couv’ et le titre très tentants, je suis tombé sur un livre féministe des plus intimes et passionnants. Alors certes, il y a quelques longueurs, mais quel journal !

Je crois que c'est une de mes névroses fondatrices, une des dernières sur lesquelles je bute encore aujourd'hui : d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours considéré le sexe comme une monnaie d'échange contre de l'amour. Voulant être aimée et acceptée, j'ai toujours cru que j'obtiendrais le nécessaire en échange de faveurs sexuelles.
Et surtout j'ai très longtemps confondu désir et amour.
Journal : l’histoire de mon coeur et de mon cul de Noémie de Lattre

Premièrement, c’est très drôle et Noémie se livre sans détours. Mais ce que j’ai trouvé vraiment bien foutu, c’est qu’elle débriefe son propre journal au fil de sa lecture. Et là, ça devient très intéressant.

Personne ne m'a parlé du plaisir sexuel animal de l'allaitement. Je n'en reviens pas. Cela dit, c'est logique. Dans un cas je suis tout à mon amour maternel, donnant à mon enfant un sein nourricier. Dans l'autre je suis en mode chagasse offrant à mon amant un nichon putassier. Mais peu importe la valeur symbolique que j'y mets, ça reste mon téton qui est sucé !

On assiste à la naissance de sa conscience et de son activisme féministe dans une démarche très personnelle (et souvent absolument universelle). Le journal d’une femme qui se bat et qui apprend à s’aimer et se connaitre.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La Reine de la Pipe
12 mars 2005
Merde ! Mais qu'est-ce que j'ai ? C'est quoi le problème ? J'ai une odeur ? Un truc horrible caché dans le vagin ou tatoué dans le dos qui fait fuir tous ceux qui s'approchent trop près ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Me voici donc, toute nue, toute véhémente, toute dérisoire. Voici les méandres de ma tête et de mon cœur. Voici ma pulpe, le bois dont je suis faite. »
PS : À ma famille, mes ex et à leurs parents : s'il vous plaît, ne lisez pas ce livre. Je vous aime

La fille de Deauville

Durant les années 80, les groupuscules terroristes d’extrême-gauche faisaient parler d’eux. Attentats, braquages enlèvements et assassinats. Brigades rouges en Italie, Faction Armée Rouge en Allemagne et Action Directe en France.

Alors qu'elle se croyait tranquille, les poulets remontaient la piste du chèque. Ils avaient trouvé l'adresse des parents, avaient mis la main sur le box, découvert le stock d'armes qui s'y trouvait puis attendu tranquillement qu'elle se jette dans la gueule du loup. Mohand l'accompagnait ce jour-là. Elle avait pour mission de récupérer des faux papiers et un flingue. Elle ne pouvait pas savoir que les flics avaient découvert la cache, qu'ils grouillaient dans chaque recoin du parking. Ils leur étaient tombés dessus, armés jusqu'aux dents, au moment où elle et Mohand s'engouffraient dans la rampe d'accès. Ils les avaient sortis violemment de la voiture et les avaient plaqués au sol. Un véritable guet-apens.
Cette fois, t'es foutue ma grande. C'est parti pour la taule, il va falloir tenir le coup.
La fille de Deauville de Vanessa Schneider

Naviguant entre faits historiques et fiction, Vanessa Schneider suit l’histoire de Joëlle Aubron, membre de AD traquée par un flic violent et opiniâtre jusqu’à l’arrestation des quatre principaux membres le 21 février 1987

Une histoire sympa mais qui ne propose pas vraiment de point de vue

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Luigi Pareno n'avait jamais été un grand optimiste et ce qu'il voyait n'était pas de nature à le rassurer. Partout où il promenait son regard il y avait du blanc. Blanc coton de la neige nappant les champs d'une couverture épaisse, blanc-gris du ciel couvrant le soleil d'un voile opaque, blanc-jaune de la façade éclairée, blanc bleuté des plaques de glace sur le toit.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une poignée de femmes et d'hommes décident de mettre la France à feu et à sang. Braquages, attentats à la bombe, assassinats, ils frappent puis disparaissent, dans un souffle âcre de tracts, d'explosifs et de terreur. Leur nom de guerre : Action directe.
En ce mitan des années 1980, la police placarde leurs visages sur les murs du pays. Commence alors une traque intense et chaotique menée par des policiers aguerris qui suivent leurs traces de Barcelone aux rues de Lyon, des campagnes les plus reculées aux HLM de banlieue. Luigi Pareno, solitaire et douloureux, méthodique et taciturne, y consacre toute son énergie, sa rage et ses obsessions.
Une jeune femme aux yeux d'or occupe particulièrement ses pensées. La police, qui ne l'a pas encore identifiée, la surnomme « la fille de Deauville ». Issue des beaux quartiers, Joëlle Aubron deviendra l'une des deux meurtrières d'Action directe. Pareno l'observe à distance dans ce Loiret enneigé où elle se cache avec ses camarades de combat Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon. Elle le fascine, il la hait autant qu'il s'y attache.
La fille de Deauville raconte la colère et la destruction, la folie politique et les rêves d'absolu. Traqués, reclus, les membres du dernier carré d'Action directe s'aiment, se désirent, se déchirent, s'inquiètent, dans l'attente d'une fin inéluctable.
Vanessa Schneider nous offre le grand roman de l'impossible révolution. Paysages et silences, rires et complots, lits tièdes ou pavés brûlants, elle nous emporte avec ces femmes et ces hommes qui se croyaient libres