Les catastrophobes : rions avec la fin du monde

Rions ensemble avec la collapsologie !

Les catastrophobes : rions avec la fin du monde de Didier Tronchet

Monsieur et Madame tentent d’imaginer la survie. Madame à les pieds sur terre (ce qu’il en reste) et Monsieur semble avoir un peu plus de peine.

C’est rigolo, très premier degré, pas vraiment inventif mais facile à lire et arrache de temps à autre un sourire en coin.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cet album traite avec humour de la crise écologique en mettant en scène un couple qui s'oppose sur l'attitude à adopter face à l'effondrement tant redouté. Pour elle, il faut tout abandonner pour aller vivre dans un refuge, alors que lui est réticent à quitter son confort

L’étincelle

Pendant les vacances de ses dix-huit ans, Coralie passera de l’innocence de enfance à… à autre chose. Durant ces quatre semaine elle aura mis de côté ses peurs, oublié la culpabilité et laissé la place à la découverte, l’ivresse des corps, de l’alcool et des drogues.

L’étincelle de Karine Reysset

Un livre qui n’est pas sans rappeler les ambiances lourdes et pesantes de Bonjour tristesse, de la chaleur de l’été, des transgressions et de la difficulté de sortir indemne des premiers émois mal négociés.

Un livre qui semble tellement coller à une réalité qu’on ne cesse d’y rechercher quelle en serait la part autobiographique.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ma venue fut décidée à la dernière minute. La séparation de mes parents m'avait ébranlée. J'avais l'impression que le nouvel équilibre familial, fragile et précaire, reposait en grande partie sur mes épaules ─ ce qui me paraît rétrospectivement exagéré ─, et l'invitation de Soline était tombée à pic. J'y voyais une échappatoire. Sa possibilité au moins.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Je n'ai plus grand-chose à voir avec la jeune fille que j'étais. Elle m'est devenue presque opaque, comme inaccessible. C'est sans doute pour cette raison que j'ai tant besoin de gratter sous la poussière du temps pour la retrouver intacte.»
Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d'amis, de parents et d'enfants dont l'aisance et la culture l'émerveillent. Mais derrière les apparences, les amours débutantes virent à la passion, les secrets inavouables des adultes se révèlent, alors qu'au camping voisin une enfant disparaît. Dans cette atmosphère lascive et trouble, ce sera l'été de tous les apprentissages.
Avec L'Étincelle, Karine Reysset livre le roman de cet été brûlant, où une jeune fille en apprendra sur la vie bien plus qu'elle ne l'aurait voulu

Play Boy

Après la séparation d’avec son mari – avec lequel elle a eu un fils, Constance rencontre une femme, puis une autre et une autre…

Play Boy de Constance Debré

Une rupture et des aventures comme une façon de se séparer de sa vie d’avant, de se trouver soi-même, de se débarrasser de toutes les scories, du mariage, de son père, du fric et de toutes ses attaches. C’est sexuel, désordonné, erratique et confus, comme une nouvelle vie qui se cherche.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai même pas osé mettre la langue la première fois que j'ai embrassé une fille. C'était après Laurent. Avant je savais mais c'était théorique. J'ai fait un effort pour la deuxième. Je lui ai roulé une vraie pelle. Ça m'avait flattée comme un mec qu'elle soit mannequin. On progressait. J'avais toujours peur, mais moins. Sauf qu'à chaque fois on en était restées là. Ou plutôt elles en étaient restées là avec moi. Des hétéros qui se posaient vaguement la question et qui avaient calé. Des filles plus jeunes que moi, mais des filles comme moi.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L' autobiographie sans filtre de Constance Debré. Le play-boy, c'est elle, une femme qui met sa vie sur papier sans épargner personne.

Le petit Didier

Je p’tit JoeyStarr a grandi en banlieue, au milieu des immeubles avec des bandes de copains. Il raconte sa vie avec son père, la famille à Paris et aux Antilles, le foot, l’ennui, les coins de rue sombres, les premiers tubes de colle et les premières bêtises qui le mèneront au pensionnat.

Le petit Didier de JoeyStarr

Rien de spécial, l’enfance de gamin de banlieue. Une bio touchante et gentillette qui pourrait rappeler les Ritals de Cavanna, mais sans la verve, l’humour ou l’autodérision.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis petit. Je suis à la fenêtre. Je suis seul, l'appartement est vide. Ma mère ne vit plus avec nous. Où vit-elle, ma mère ? Mon père est descendu, sans doute. Je ne sais pas. Comme tous les jours, il est venu me chercher à l'école. Et puis il est reparti. Faire une course. Parler bagnole avec le garagiste d'en face. Voir mon oncle. Je ne sais plus.
Mon père n'est pas du genre à traîner dans les cafés.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai l'impression d'avoir un soleil dans le ventre, mais il ne peut sortir. »
Le petit Didier Morville grandit dans la cité Allende à Saint-Denis auprès d'un père autoritaire et mutique. Livré à lui-même, l'enfant observe le monde qui se transforme sous ses yeux et qui l'entoure. Avec les gamins de la cité, il joue, trompe l'ennui, dis- simule ses escapades à son père. Sur une bicyclette volée ou dans les cages d'un terrain de foot, il fuit le triste quotidien et goûte à la liberté. En même temps, il continue de se retirer dans sa tanière, discret, caché. Des vents contraires l'animent, le menant parfois là où il ne voudrait pas aller...
Dans ce récit lucide et attachant de son enfance aux contours mouvants, en remontant aux origines, JoeyStarr révèle ce qui a construit son ardente personnalité.

Enfant, il s'appelait Didier Morville. Il est devenu JoeyStarr

Chroniques de jeunesse

Pour payer ses études, Guy va travailler à l’usine. Une papeterie (celle qui fabrique le papier sur des rouleaux de plusieurs tonnes, pas celle qui vend des stylos et des enveloppes) gigantesque, éprouvante, chaude, humide et exigeante. L’apprentissage du métier d’ouvrier et de la fatigue.

Chroniques de jeunesse de Guy Delisle

Un dessin remarquable en noir et blanc avec quelques aplats de jaune qui colle remarquablement bien avec l’usine, son architecture et sa mécanique. Des points de vues qui expriment parfaitement le gigantisme des installations qui s’impose au petit nouveau.

Pourtant, même si elle semble fidèle, l’histoire reste superficielle. La relation avec le père est bien vite balayée et celles avec les ami.e.s à peine esquissée. Certes, le sujet n’était pas là.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans sa jeunesse, l'auteur, alors étudiant, a travaillé trois étés dans une usine à papier. Il raconte cette expérience, brossant avec humour et tendresse un portrait du monde du travail et questionnant les relations qu'il entretient avec son père, lui-même salarié dans l'usine en tant qu'ingénieur industriel

Delirium

Bien souvent dans les romans de gare mal fichus, les rêves servent de cache-misère aux auteurs pour trouver une fin à leurs abracadabrantesques délires. Mais là, non. C’est pas Inception mais c’est un peu cul, un peu valaisan, pas assez gore et plutôt drôle.

Delirium de Louise Anne Bouchard

Un détective privé à la recherche d’infos sur une ancienne disparition mystérieuse, huit beautés marchandes de leurs charmes au Dolly Pop.

Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle du célèbre portrait d’Oscar le Sauvage.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Couleur3 et Canal diffusaient les infos en boucle : on recherchait un homme disparu depuis soixante-douze heures.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jérôme boit trop, baise trop, et s’est fait virer de son job.
Il va se refaire une santé en Valais. Et là, encore, il baise trop, boit trop.
Dans son cauchemar, on l’enlève et on le malmène : séquestration et sévices pour l’empêcher de toucher à la légende du Dolly Pop, la mystérieuse disparition de huit beautés qui gagnaient leur vie en Valais en vendant leurs charmes et parfois leurs petites culottes

La chienne du Tzain Bernard

Après avoir bien ri avec La fête de la vicieuse de Philippe Battaglia dans cette même collection, j’avais pensé à une pépite sortie d’une mine aux joyaux tous merveilleux. Hélas, cette chienne, premier numéro du Gore des Alpes, ne m’a guère convaincu.

La chienne du Tzain Bernard de Gabriel Bender

Une histoire contée par le nain d’un potentat Valaisan qui passe son temps à engrosser les filles de ferme et… accidentellement sa soeur. Un récit avec des gros chiens qui dévorent des enfants.

Malheureusement, le récit manque de fluidité et le scénario de consistance. Les Tz’ lassent bien vite et les incessantes interruptions donnent droit à des pages d’énumérations aussi agaçantes qu’anecdotiques.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La Chienne du Tzain-Bernard rend hommage aux premières œuvres de la littérature gothique dans un style épique qui rappelle les fictions polissonnes de l’Ancien Régime. L’auteur interroge et met en lumière les liens interlopes du clergé avec l’argent et le pouvoir, donc avec le sexe.
«Il ne savait pas non plus comment et pourquoi la blonde gisait sur le sol, un œil crevé et l’autre vitreux, le fémur à l’envers, la clavicule et la nuque brisée»

La fête de la vicieuse

Un livre auquel on pourrait donner 5 étoiles ou qu’on jette au caniveau après trois pages. C’est le genre qui veut ça et dans ce sens, bravo, c’est parfait !

La fête de la vicieuse de Philippe Battaglia

Du pur gore grotesque avec des monstres, des punitions divines, des curés vicieux, du sang et de la tipaille, du surnaturel dans une sorte de pulp gothique moderne avec le Valais pour décor.

C’est drôle, de mauvais goût, pas toujours très bon, mais c’est court et réjouissant

Huitième livre de la collection Gore des Alpes commencée en 2019 avec La chienne du Tzain Bernard de Gabriel Bender qui compte déjà douze autrices et auteurs et quinze titres. A suivre !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La journée avait été longue. Le soleil avait tapé dur et les bêtes avaient été agitées, comme si quelque chose se préparait.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En L’Haut La Pointe est un charmant petit village comme il n’en existe que sur les cartes postales. On y trouve de petites maisons qui bordent la rivière surnommée La Vicieuse par les habitants du cru. Mais à la veille des célébrations campagnardes de la Fête de la Vicieuse, un être difforme aux origines occultes s’évade de la cave où il était retenu. Battaglia vous entraîne dans l’œil d’un cyclone de sang, de foutre et de hurlements et vous force à vous poser l’unique question : qui sont les monstres ?

Le chanteur perdu

Suite à un burnout et en arrêt de travail, un bibliothécaire se lance à la recherche d’un chanteur de son enfance, Rémi Bé. Sa quête le mènera à l’île aux Nattes, en face de Madagascar.

Le chanteur perdu de Didier Tronchet

Une histoire presque vraie, Rémi Bé a bien existé et si ce ne fut pas un bibliothécaire, c’est bien Didier Tronchet qui se rendit sur cette île accompagné de son fils. L’histoire de ce voyage est d’ailleurs racontée dans la BD et le livre Robinsons, père et fils.

Si l’album est « rigolo », la fiction n’apporte pas beaucoup à une histoire dans laquelle tant d’éléments se retrouvent dans les Robinsons. Tout ça m’a un peu perdu, comme une compote dans laquelle il n’est plus possible de retrouver des bouts de fruits authentiques.

D’ailleurs, pour remettre tout en ordre, il y a tout un un dossier sur le site de Jean-Claude Tergal.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsqu'il fait un burn-out, Jean, bibliothécaire qui semble être passé à côté de sa vie, décide de retrouver Rémy-Bé, le chanteur de sa jeunesse (lorsqu'il se voyait encore révolutionnaire et contestataire). Fasciné par la désinvolture et la liberté de ton des chansons, Jean voit dans cette recherche improbable l'occasion de renouer avec le personnage qu'il n'a pas osé être. Enregistrés sur une vieille cassette audio, les morceaux l'ont suivi pendant des années, seul vestige du passé. D'ailleurs, personne ne semble se souvenir de ce chanteur, l'aurait-il inventé ? Sa seule piste : la pochette du disque avec le viaduc de Morlaix en arrière-fond. L'indice est maigre, mais Jean pourra dénouer le fil de manière surprenante, avec le seul secours des paroles de la douzaine de chansons, qui sont comme un puzzle mystérieux. Au bout du chemin, il y a le fantôme du chanteur perdu que Jean pense connaître par cœur. Il n'est pourtant pas au bout de ses surprises. C'est un autre qu'il rencontrera, tout en faisant lui-même la découverte de celui qu'il est, à travers celui qu'il aurait pu être. Les îles lointaines ne laissent pas indemnes...

Anthologie de la bande dessinée érotique

Pour le Robert, une anthologie est un recueil de morceaux choisis. En ce sens, c’en est une excellente !

Troubles fêtes de Régis Loisel et Rose Le Guirec

Sans aucune possibilité d’exhaustivité, ce recueil réussi tout de même à proposer nombre de facettes de la bande dessinée de genre, parcourant les plus grand courants, styles, auteurs, époques et titres mythiques, passant du porno au suggestif, du drôle au cracra tout en embrassant un large panel de fantasmes et de perversions.

Comtesse de Aude Picault

Certes, les esprits chagrins pourraient regretter, par exemple, que tel auteur ou autrice ne s’y trouve pas (où se trouvent tous les auteurs de Fluide Glacial ?), le choix d’un titre plutôt qu’un autre (pourquoi Blanche épiphanie et pas Pauvre Paulette ?) ou que les mangas soient sous représentés. Pour autant, il s’agit là d’un choix qui m’a semblé plutôt représentatif. De plus, des extraits de plusieurs pages ainsi qu’un bref explicatif permettent de contextualiser chaque BD et comprendre leur sélection.

Erma Jaguar de Alex Varenne

Avec une classification soft, chic, trash, rigolo et autobio Vincent Bernière trouve moyen de convoquer ici nombre des plus emblématiques.

Iron Devil de Frank Thorne

Avec, dans le détail
John Willie / Gwendoline, la princesse perdue
Harvey Kurtzman et Will Elder / Little Annie Fanny
Paul Cuvelier et Jean Van Hamme / Epoxy
Jacques Lob et Georges Pichard / Blanche Épiphanie
Jean-Claude Forest / Barbarella
Guido Crepax / Emmanuelle
G. Lévis / Liz & Beth
Milo Manara / Le déclic
Martin Veyron / L’amour propre
Paul Gillon / La survivante
Philippe Bertrand / Linda aime l’art
Magnus / Les 110 pilules
Paolo Serpieri / Druuna
Alex Varenne / Erma Jaguar
Leone Frollo / Mona Street
Alan Moore et Melinda Gebbie / Filles perdues
Giovanna Casotto / Giovanna! Si!
Jordi Bernet et Carlos Trillo / Bang bang
Tom of Finland / Kake
Tanino Liberatore / Portrait de la bête en rock star!
Howard Chaykin / Black Kiss
Régis Loisel et Rose Le Guirec / Troubles fêtes
Matthias Schultheiss / Sois vicieux
Frank Thorne / Iron Devil
Gilbert Hernandez / Birdland
Roberto Baldazzini / Chiara Rosenberg
Erich von Götha / Twenty
Sibylline / Premières fois
Tijuana Bibles
Raoul Buzzelli et Pippo Franco / Sam Bot
Wallace Wood / Blanche-Fesses et les sept mains
Jan Bucquoy / La vie sexuelle de Tintin
Jean-Marc Reiser / Phantasmes
Haruka Inui / Ogenki Clinic
Massimo Mattioli / Squeak the Mouse
Dany / Vous n’avez pas honte ?
Arthur de Pins / Péchés mignons
Aude Picault / Comtesse
Georges Wolinski / J’étais un sale phallocrate
Robert Crumb / Mes problèmes avec les femmes
Joe Matt / Le pauvre type
Frédéric Boilet / L’épinard de Yukiko
Aurélia Aurita / Fraise et chocolat

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Apparue aux États-Unis dans les années 1920, la bande dessinée érotique a précédé la révolution sexuelle, connu de spectaculaires développements dans les années 1980, avant de ressusciter dans les années 2000.
À travers plus de quarante extraits commentés et analysés, cette anthologie rassemble les meilleures bandes dessinées du genre : Gwendoline, Barbarella, Emmanuelle, Druuna, Mona Street, le Déclic... et les plus grands auteurs : Manara, Crepax, Reiser, Magnus, Liberatore, Crumb, Wolinski, Serpieri...

Une promenade coquine à travers un siècle de fantasmes en bulles