Le 16 décembre

A l’occasion de l’exhumation de sa tante pour être placée dans le caveau familial, Théodore philosophe sur le sens de la vie et de vivre avec un certain humour désabusé.

Le 16 décembre de Théodore Van Swingada

Un Théodore dilettante de sa propre vie, vieil étudiant incapable de s’astreindre à un travail et satisfait d’une vie un peu minable et sans ambitions.

Bof. Une lecture d’un certain ennui (vraisemblablement assumé) à conseiller aux fétichistes de la date du 16 décembre ou des vieilles tantes décédées

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cette «jeune prose» frappe autant par son aisance et sa vigueur que par la maturité de l’esprit qui la dirige, et les variations sur la mort qui forment le sujet de ce petit livre ont tant de vivacité, d’humour, de profondeur, qu’on le lit d’un trait avec un étrange plaisir. L’auteur s’y peint sous l’aspect peu flatteur d’un raté, vieil étudiant attardé, incapable de s’astreindre à un métier monotone, et supportant sans trop de répugnance sa vie minable dans une mansarde. Le prétexte de ses méditations sur la mort est l’exhumation des restes d’une tante, qu’il escorte ensuite jusqu’à un caveau de famille. Au cours de cette macabre expédition, il est visité par des souvenirs si vivaces des morts de sa famille et de son entourage qu’il acquiert le sentiment d’une sorte d’osmose, de douce familiarité entre les deux mondes et qu’il se représente lui-même comme un genre d’acrobate réussissant des bonds inimitables entre le temporel et le surnaturel. Il puise dans ces exercices un réel apaisement à ses regrets, à ses remords, même, et, sous le vocable un peu vague de l’« amour », y trouve contentement et plénitude

Oh ! Violette : ou la politesse des végétaux

Un conte érotique un peu mièvre et cucul à l’écriture surannée autour de Violette, beauté un peu garçonne aux jambes élancées. Avec un peu d’inceste, de nombreux hommes très beaux, d’une gouvernante guadeloupéenne, de beaucoup de fleurs et d’un érotisme doux et essentiellement suggéré.

Violette se leva, défit sa robe, ses jupons, ses souliers et, le strip-tease achevé, comme en dansant, enleva les deux roses artificielles qui tremblaient à la pointe de ses seins, puis une rose thé, bouche d'or plantée au bas de son petit ventre plat. Elle se lança à l'eau comme on vole, et les trois roses, tombées en même temps qu'elle, surnageaient. Violette passait de bras en bras, puis s'enfonçait sous l'eau. Ses petits seins émergeaient, fleurs dures, parmi les nymphéas. Par instants, des papillons s'y posaient, ou des lèvres
d'hommes.
Oh ! Violette : ou la politesse des végétaux de Lise Deharme

Et quand le roman s’enlise apparaissent un peu de fantastique avec un sommeil de deux ans interrompu par les baisers d’un beau prince et enfin… des animaux qui parlent.

Illustration de Léonor Fini

Une Violette qui connaîtra mille plaisirs sans jamais sembler réussir à trouver l’amour. Un livre un peu nunuche digne de passer au statut de nanar avec des pages non imprimées et des illustrations plutôt sympathiques de Léonor Fini

Belle et bête

Pourquoi ce livre ? Pourquoi cette aventure, pour chercher ou démontrer quoi ?

Un
Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et tu n'avais aucune culture. Et j'ai été folle de toi. Non pas qu'il y ait un rapport de cause à effet entre tes défauts et les sentiments océaniques que j'ai éprouvés. C'est une curieuse coïncidence. Même au temps où ma passion était si fastueuse que j'aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n'ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc.
Belle et bête de Marcela Iacub

Je reste dubitatif, un besoin de vengeance, de se prouver quelque chose, un besoin de salir, de se salir, une fascination ou une pure manipulation ? Curieux.

CONDAMNATION À LA DEMANDE DE DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Par ordonnance du 26 février 2013, le juge des référés du tribunal de grande instance de PARIS a ordonné l'insertion, dans chaque exemplaire de l'ouvrage de Marcela IACUB intitulé « Belle et Bête », du présent encart informant le lecteur de ce que le livre porte atteinte à la vie privée de Dominique STRAUSS-KAHN.

Un texte hypnotique atypique et dispensable.

Reste que ce monsieur ne semble évidement guère recommandable. Oui, je pèse un peu trop mes mots, mais je ne souhaite afficher de bandeau ici… Je m’en tiendrais donc à d’hypocrites euphémismes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'histoire romancée de la liaison de 7 mois qu'a entretenue l'auteure avec Dominique Strauss-Kahn, en 2012. Tout en en dressant un portrait peu flatteur, elle expose les sentiments réels qu’elle a néanmoins éprouvés pour DSK

Zéro virgule neuf pour cent : plaidoyer pour ne plus jamais la fermer

Un texte très fort de Jeanne Broucq qui décortique le viol qu’elle a subi et le traitement de ce crime par la police et la justice australienne. Elle y explique la position de leur système judiciaire met en lumière les différences avec la justice européenne en dévoilant ainsi des pistes pour améliorer la prise en charge des victimes.

Zéro virgule neuf pour cent : plaidoyer pour ne plus jamais la fermer de Jeanne Broucq

Mais c’est également un témoignage très intime sur le vécu d’une victime et les différentes phases qu’elle a traversé.

Un récit fort, dur et combatif tout en restant d’une grande sensibilité et soutenu par une belle écriture. Un livre qui prend au coeur et qu’on ne peut lâcher avant la dernière page.

Et relisez le titre ! Moins de un pourcent des violeurs sont condamnés en France. Comment une société peut-elle tolérer une telle impunité ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai trente et un ans, je suis française et j'habite à Sydney. Je me suis fait violer le 30 mars 2018. Je suis allée chez les flics. Le mec a été arrêté. J'ai décidé de le poursuivre en justice. Il a été reconnu coupable de viol par un jury de douze personnes le 14 juin 2019, et condamné à trois années de prison (dont dix-huit mois de peine de sûreté) le 1er août de la même année.
J'ai décidé de raconter ce que j'ai vécu pour différentes raisons.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Zéro virgule neuf pour cent, c'est le nombre de viols et de tentatives de viol, qui, en France, débouche sur une condamnation aux assises. La nuit du 30 mars 2018, alors qu'elle habite en Australie, Jeanne en est victime. Sidérée, mais résolue, elle se rend immédiatement au commissariat et porte plainte. Elle est écoutée, crue, prise en charge. Il y aura des poursuites. Une justice.
«Ce procès, je le mène pour moi. Mais aussi pour les femmes et la société en général. Parce que les mecs qui baisent des nanas pendant qu'elles dorment, ça commence à bien faire.»

Le passeur

Hermann aime bien les mondes post-apocalyptique et là, Yves H lui a taillé une histoire sur mesure. Il est aussi un grand promoteur de la loi du talion dans nombre de ses réalisations. Là encore, le scénario est parfait.

Le passeur de Yves H et Hermann

A la recherche de Paradize, un couple donne de l’argent au passeur. Mais pas assez. Sam va devoir trouver un peu plus. Le début d’un engrenage malsain dans un monde en décomposition.

C’est bien, mais on s’attendrait presque à voir débarquer Jeremiah et Kurdy débarquer pour venger tout le monde. Pas nécessaire cette fois.

Bien court pour être bon

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- On va pas tout plaquer juste parce que l'endroit te plaît pas. Pas si près du but ! Pense à ce qui nous attend là-bas. Le Paradize, la belle vie, tout ça... Tu verras, tu le regretteras pas.

Sam et Sam, un couple perdu dans l'immensité désolée d'un monde post-apocalyptique. Au bout de la route, la promesse d'un monde meilleur. Pour une poignée de billets, le passeur doit les mener à bon port, quelque part au-delà du phare sans mer où il a élu domicile. Mais derrière toute promesse se cache souvent un mirage. Derrière tout rêve s'impose la réalité.
À coups de flingue, Sam saura-t-il sauver Samantha de son cauchemar ?
Aux confluents du thriller, de l'anticipation et du fantastique, Yves H. signe ici son scénario le plus noir, où seul l'amour d'un homme et d'une femme parvient à éclairer d'une lueur d'humanité un monde voué au désespoir. Sous l'impulsion de cette partition sépulcrale, Hermann se réinvente une nouvelle fois, jouant de gammes chromatiques exacerbées, sombrement flamboyantes

The time before

Avec une amulette permettant de revenir dans le passé, voilà un scénario qui pourrait bien ressembler à un épisode de la quatrième dimension. En sauvant un homme en train de se faire agresser, un photographe reçoit en cadeau ce talisman.
Une bénédiction ?

The time before de Cyril Bonin

Avec son trait et ses palettes de couleurs toujours reconnaissables, Cyril Bonin propose un album très sympa.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Écrire sa vie demande parfois de nombreux brouillons»
Un soir de 1958, le photographe Walter Benedict vient en aide à un vieux vendeur à la sauvette que des loubards agressent. En guise de remerciement, le vieillard lui offre un talisman garantissant une vie réussie à celui qui le porte. Il suffit à Walter de penser à un moment de sa vie pour y revenir et corriger une éventuelle fausse route. Walter a désormais en main l'instrument idéal pour réussir sa vie, devenir riche, séduire la femme qu'il aime : tout le temps nécessaire pour parvenir à une vie parfaite. Mais la perfection fait-elle partie de ce monde ?

Le guide du mauvais père

Une petite collection de blagounettes à la Carambar sur des micro-culpabilités d’un papa qui n’est naturellement pas toujours au top de sa forme.

Le guide du mauvais père, tome 1 de Guy Delisle

Rigolo pour les 6 – 8 ans. Après, cela dépendra de votre âme d’enfant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Et si je mets ma dent sou mon oreiller, la petite souris viendra cette nuit et l'échangera contre une pièce de monnaie ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
A partir de faits vécus, G. Delisle tourne en dérision le rôle du père

Chant d’amours

Il y a des très belles pages dans cette tourmente.

Chant d’amours de Claire Barré

Une femme écartelée entre deux amants, le roi et le vagabond, le charnel et le spirituel, la furie et l’ascèse, la démesure et la retenue.

La dualité était belle mais hélas, je n’ai pas réussi à me laisser emporter dans cette passion… Zut

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Stella arpente la rue, ses talons hauts piétinent les pavés inégaux, les volutes de sa cigarette enveloppent sa silhouette, l'effacent aux yeux des passants, la protègent. Elle fume, fait les cent pas, observe ses ongles rougis comme Amir aime qu'elle les rougisse.
Hésite à rejoindre la chambre. Regarde la fenêtre aux rideaux bleus.
Tirés.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une femme, Stella, est déchirée par l'amour qu'elle porte à deux hommes : Amir, l'amant vorace, ne lui offre qu'un plaisir purement charnel, alors que Malo, l'amant désincarné, la pousse à s'extraire d'elle-même pour partir en quête spirituelle. L'un fait jouir son corps, l'autre, son âme. Il y a quatre ans, Stella a quitté Amir pour suivre Malo sur les routes. Aujourd'hui, elle revient

Au revoir Laurence

Cahier des charges, Inventaire des lieux, Rentrée des classes, Safari, Histoire d’un soulèvement… Tous des chefs-d’oeuvre d’humour, de délicatesse et de sensibilité, bourrés d’autodérision.

Laurence Boissier s’en est allée en ce début de janvier 2022 emportée par une maladie fulgurante

Laurence Boissier – wikimedia.org

Quelle tristesse

Lisez, lisez et relisez encore Laurence Boissier, des livres d’une douceur délicieuse de drôlerie

Vous ne connaissiez pas ? Le Courrier avait publié une micro nouvelle Le maillot de bain orange.

Il y a aussi une page , le pré, sur le site d’art&fiction, son éditeur avec quelques témoignages très touchants.

Au revoir Laurence, vous me manquez déjà

Petites morts (et autres fragments du chaos)

Perversités, trash, porn et violence. Tout est là. Liberatore !

Petites morts (et autres fragments du chaos) de Liberatore

RanX, bande dessinée mythique de l’Écho des Savanes manque peut-être dans cette rétrospective de son travail. Des premiers croquis aux derniers dessins, Petites morts retrace l’évolution du trait, l’arrivée et le traitement de la couleur, la constructions des planches, les obsessions et fantasmes, les collaborations et les influences de cet auteur de BD italo-punk.

Un « beau livre » assez crade, une réussite

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'ouvrage contient toutes les premières créations de T. Liberatore, publiées en Italie à la fin des années 1970, les histoires publiées dans L'écho des savanes, et une histoire jamais publiée mettant en scène l'univers du sexe au Japon. Chacun de ses récits montre un univers sombre, désabusé et absurde au bord de la rupture