Calamity Jane, un homme comme les autres

Les livres de Justine Niogret laissent rarement indifférent. Le champ lexical est souvent rude, violent, il suinte et peut laisser les doigts qui en parcourent les pages gras et puants. Mais quelles aventures. Quelles claques !

La chambre était rose et gorgée de dentelles crissantes. Le rose était maladif, couleur de jambon passé, taché de jaunâtre bilieux. Les dentelles étaient rudes, usées, cuites par les mites. Dans un coin, s'agitait une petite cage en osier au bout de son clou, et, dedans, s'ennuyait un oiseau aux yeux noirs comme du pétrole.
Calamity était vêtue de ses cuirs de daim, de ses franges, de son chapeau. Khamsa VéNazar était raide, silencieux. Ils étaient assis chacun à un coin du bas du lit, à peine, tournant le dos à ce qui s'y passait. Des corps nets, mais sans visage, brume couleur de chair, s'y tordaient sans pudeur, sans conscience d'avoir des témoins immobiles.
Calamity Jane, un homme comme les autres de Justine Niogret
De l’autre côté du miroir, Calamity se retrouve face à sa vie, qu’en a-t-elle fait ? Quels gâchis, quelles peurs, quels regrets ?

Et quels mensonges également ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle était lovée dans la boue chaude, sous les ventres des chevaux. La matière était tendre, à la douceur de cuir usé, ce cuir qui ne crisse plus sous les doigts, mais se creuse, souple. Elle se tordait là, serpent de chair trop pâle, dans ses robes noires et son chemisier autrefois blanc. Ses cheveux sortaient de son chignon maigre, mèches salies, pleines de nœuds. Elles rampaient avec elle comme autant de vers longs.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Calamity Jane. Légende de l’Ouest, mythe viril, silhouette dressée entre whisky et poudre. Mais qu’y a-t-il derrière le masque ? Une survivante. Ici, pas d’héroïne, pas de gloire. Seulement une femme à nu.

C’est un western crépusculaire. Un requiem pour les légendes. Une main tendue vers celles qu’on n’a jamais écoutées.