Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Émile n’aime pas les gens et les fuit autant que possible. Il a épousé une veuve, pas trop belle et discrète qu’il évite – autant que possible – de toucher. Au boulot, idem. Correcteur dans une imprimerie, il s’enferme dans sa cage de verre pour travailler seul.La cage de verre de Georges SimenonMais la vie va se charger de lui jeter bien des encombrants sur son chemin. À commencer par sa sœur et son beau-frère volage en pleine crise, puis, sa jeune voisine, insouciante et… fort envahissante.
Une plongée un peu glauque et pourtant fascinante dans les méandres émotionnelles fort perturbées d’un misanthrope apathique
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le bruit saccadé de la machine à écrire le réveilla et il vit, comme d'habitude, les draps pâles du lit de sa femme de l'autre côté de la table de nuit.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Emile Virieu est correcteur d'imprimerie à Paris. Il est venu d'Etampes, après son baccalauréat, a exercé quelques emplois médiocres et a fini par trouver dans la cage de verre, où il est enfermé avec ses jeux d'épreuves à longueur de journée, le lieu clos qui lui procure la sécurité dans l'éloignement de ses semblables.
Pour échapper à la vie d'hôtel, il a épousé, sans véritable amour, une jeune veuve de trois ans son aînée qu'il a connue comme dactylo à l'imprimerie. Après le mariage, Jeanne travaille à domicile en devenant traductrice pour une maison d'édition.
La monotonie de cette vie calme et plate, sans autres événements qu'un voyage de vacances en Italie et l'achat d'un jeune chien, est interrompue par l'ébranlement du ménage de Géraldine, sœur d'Emile, fixée depuis longtemps à Paris. Son mari, Fernand Lamarck, est un homme débrouillard et exubérant. Un jour, il s'éprend d'une jeune fille qu'il entend épouser après un divorce auquel Géraldine, mère de famille responsable, n'entend pas souscrire.
Parfois, on fait des plans, on prend des résolutions, on se dit que les conneries ça suffit et qu’il est temps de réaligner. Mais après… la vie !Cher corps, petit salopard de Zoé VintimilleL’autrice du génial Il est 14h, j’enlève ma culotte nous propose le journal de l’année de ses 46 ans. Une année qui commence pleine de bonnes résolutions, bien vite enflammées ! Et voilà qu’une belle saloperie vient squatter son sein gauche.
Un petit livre qui m’a forcément rappelé Le mal joli de Emma Becker. Mais si apparemment les similitudes semblent nombreuses (dans la première moitié du livre), j’ai paradoxalement trouvé Zoé Vintimille plus sincèrement intime alors qu’il s’agirait d’un pseudo ?!?
Un journal à l’écriture légère et pimentée et qui aborde sans pathos des sujets plus durs. Le cancer et les nouvelles formes relations homme-femmes à l’heure des réseaux.
… Et vite Zoé, on attend avec impatience votre histoire de méduse
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je viens d'avoir quarante-six ans.
Petite fille, jamais je ne m'étais imaginée à cet âge. À partir de trente ans et jusqu'à soixante, tout ça était extrêmement flou. À vrai dire je suis plutôt à l'aise dans mes pompes et assez fière du chemin parcouru. Mon corps est sympa avec moi, certes la peau se détend et le cul n'est plus aussi ferme, les cervicales se coincent régulièrement mais, jusqu'ici, ça va plutôt bien. Les dix dernières années ont été éprouvantes et je me suis éparpillée, beaucoup de sexe beaucoup de fuite. J'ai besoin de rassembler les morceaux. Je voudrais que quelque chose arrive, tout en lui laissant le temps d'arriver. Un amour, un roman, des personnages de fiction.
Quelque chose est arrivé, mais pas tout à fait comme prévu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « J'avais décidé de me calmer un peu sur les mecs. Ça faisait partie de mes résolutions de début d'année : je voulais du temps pour écrire, sur d'autres vies que la mienne, et aussi je voulais tomber amoureuse. Vraiment amoureuse. Pour ça, j'étais prête à attendre. Au printemps un homme est arrivé, il avait les cheveux en bataille et des yeux qui riaient. Et c'est là, juste après, que la vie a dû se prendre les pieds dans le tapis, car dans le lot il y avait bien l'amour, mais aussi une sale petite tumeur dans le sein gauche. »
Après Il est 14h, j'enlève ma culotte et Ceci n'est pas un roman érotique, Zoé Vintimille poursuit l'exploration de sa vie de femme et de ses désirs, souvent contradictoires. Elle livre ici le journal de sa quarante-sixième année, de janvier à décembre, avec toute la sincérité, l'ironie et la sensibilité qui la caractérisent.
S’il m’a été difficile de rentrer dans ce livre (principalement à cause de mon ignorance – et de mon peu de goût pour la poésie), il m’a bouleversé !J’ai péché, péché dans le plaisir de Abnousse ShalmaniUne biographie croisée qui suit Forough Farrokhzad et Marie de Régnier, vies de passions, de poésie et de liberté.
Mais la liberté est dangereuse.
Merci Abnousse Shalmani. Forough, Marie et Cyrus, je vous ai aimé
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Téhéran, avril 1956
Seul un regard peut enhardir un timide. Celui intense de Forough enflamme instantanément le jeune homme planqué derrière la mince rangée de lecteurs, cigarettes en main, journaux en guise d'éventails sous la chaleur printanière de Téhéran, qui se poussent du coude pour attirer le regard de la poète. Forough, craintive, regarde justement au-delà des volutes de fumée et des initiés qui se regroupent dans l'arrière-salle d'une librairie, pour écouter la poète qui, paraît-il, révolutionne la poésie classique et assume le scandale d'une vie libre, et elle se fixe sur le timide se ratatinant sur son siège, comme sur une échappatoire, un horizon. Il prend ce regard pour lui et se sent capable, se promet-il, de lui adresser la parole - c'est la première fois qu'elle le regarde.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Téhéran, 1955. A la suite d’une lecture de ses poèmes, le regard de Forough Farrokhzad (1934-1967), égérie des milieux littéraires iraniens qui n’a que vingt ans, est accroché par celui d’un jeune homme. Elle s’apprête à repousser les avances de Cyrus, ou la Tortue, comme elle le surnomme, et ignore qu’il va bouleverser son existence. Erudit, francophile, Cyrus lui traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs tout en lui racontant la vie du poète et celle de son grand amour, Marie de Régnier.
A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé. Grâcieuse, intelligente, perverse, la fille du grand poète José-Maria de Heredia est une des reines de la très libre Belle Epoque, tout Paris se l’arrache. Elle collectionne amants et maîtresses, publie sans cesse et s’amuse dans les salons les plus prestigieux. La poétesse iranienne, elle, mariée à 16 ans à un artiste sans fantaisie, est bridée par sa famille, son militaire de père et les mœurs de son pays. Tout le monde s’épie, tout se sait. Mais Forough ne sait qu’être libre et provoque scandale sur scandale au fil de la parution de ses recueils. Elle célèbre la chair, la vie, l’émancipation et ne se renie pas. Toute son existence, Forough cheminera avec l’histoire de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs au cœur, au point de venir à Paris avec Cyrus, sur les traces des deux amants et de leur cohorte d’amis, Claude Debussy, Marcel Proust, Léon Blum, Liane de Pougy et Nathalie Clifford-Barney. Sa mort tragique, à 32 ans, mettra un terme à son œuvre d’une immense intensité, qui en fait sans aucun doute la plus grande poétesse de l’Iran contemporain.
Dans ce roman puissant et subtil, au rythme effréné, Abnousse Shalmani met en regard les vies extraordinaires de ces deux écrivaines qui firent toujours le choix de la passion, amoureuse, poétique ou purement sensuelle, au risque de s’en brûler les doigts. Une ode très contemporaine à la liberté artistique et à celles qui ne renoncent jamais, en Occident comme en Orient.
On appelait pas encore ça un féminicide, on disait plutôt crime passionnel.Le tunnel de Ernesto SábatoEt c’est avec les yeux de l’assassin que l’on suit le déroulement du drame annoncé. Une effroyable plongée dans les tréfonds d’une âme malade, dans les délires paranoïaques d’un narcissique obsessionnel, dans la chosification de l’aimée et la destruction systématique d’un amour, une jalousie tyrannique et assassine.Une lecture hypnotique, écœurante
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il suffira de dire que je suis Juan Pablo Castel, le peintre qui a tué Maria Iribarne ; je suppose que le procès est resté dans toutes les mémoires et qu'il n'est pas nécessaire d'en dire plus sur ma personne.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Juan Pablo Castel est artiste peintre et meurtrier. C'est son histoire qu'il va dépeindre depuis sa cellule. Un autoportrait tout en taches sombres, bardé par endroit de couleurs violentes, d'éclairs de lucidité, que ni sa conscience ni les faits ne peuvent contenir. Un autoportrait au fusain, noir et gris, avec du rouge. Ce rouge qui prendra bientôt plusieurs significations, au fil de son témoignage et de sa volonté de se comprendre : le rouge de la passion et le rouge du sang. Car, dès le départ, Juan Pablo Castel nous dévoile tout. Il est l'assassin de la femme qu'il continue à aimer, malgré la mort, plus que sa vie.
Derrière un pseudo roman policier à l'intrigue dévoilée se cache un ouvrage à l'ambition téméraire: nous donner à voir toute la pensée de l'auteur, son humanisme, sa vision du monde moderne, son existentialisme. À la fois réflexion sur la solitude de l'artiste et sur l'incapacité de son personnage à communiquer, cet livre est aussi une touchante mise en écriture de la passion amoureuse, lucide et cruelle. Premier roman de l'écrivain argentin Ernesto Sábato, Le Tunnel fut salué à sa parution, en 1948, comme un ouvrage majeur par Albert Camus et Graham Greene.
Hector Chavez
Il serait de bon ton de sourire d’un livre un peu cucul sorti d’une maison d’auto-édition narrant les déboires d’un quarantenaire sur Tinder et Meetic…
Et pourtant, tout cela sonne tellement authentique, si humain, pathétique et consternant d’humanité, même!Frida ou la quête insensée d’un romantique moderne de Timéo ArbakanJulien à la recherche de l’amour sur Internet.
Et c’est drôle ! Certes les clichés y sont légion, mais toutes les romances ne se ressemblent-elles pas dans cette quête surréaliste du grand bonheur ?
Un livre où les peurs et les douleurs crient leur besoin d’amour
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je pourrais faire remonter le début de cette histoire la veille de Noël, sur Meetic.
24 décembre
Bonjour,
Votre portrait me séduit. Mais est-ce réciproque ? Concernant la taille minimum requise, je vais être obligé de marcher sur la pointe des pieds! ;) Quant à l'âge, je vous rassure, j'ai signé un pacte avec le diable ;)
Au plaisir de vous lire,
Julien
P.-S.: et joyeux Noël!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Célibataire parisien et dépendant affectif, Julien se lance dans une quête éperdue et obsessionnelle sur les sites de rencontres pour trouver l’âme sœur. Ses errements de « romantique sexuel » l’amènent à croiser la route de toute une galerie de personnages féminins plus ou moins déroutants, en particulier Frida, une femme insolite, exubérante et écorchée vive. Leur rencontre va très vite dégénérer en un jeu du chat et de la souris tragi-comique à l’issue d’abord incertaine puis inattendue.
Juliette est aussi indolente qu’Émile est nerveux. Elle fugue avec lui à Paris. Pourquoi ? L’aime-t-elle ? … peut-être ne le sait-elle même pas vraiment.Les suicidés de Georges SimenonUn roman dur plutôt psychologique sur l’échappée à Paris de deux jeunes maladroits.Le 11e roman dur de Simenon
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Juliette traversa la rue à pas précipités, comme elle le faisait chaque soir en quittant Bachelin, et déjà, avec des gestes que la peur rendait maladroits, elle fouillait son sac à main, atteignait le seuil, faisait cliqueter la clef contre la serrure.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Juliette parle peu. Elle a le regard fixe et se laisse emmener. Elle n'a jamais dit "Non !". Ni à sa mère trop effacée ni à son père qui la couve d'un amour sans génie. Dès lors, pourquoi ne pas suivre le jeune Émile Bachelin ? Pourquoi ne pas prendre le train ?
Moi qui avait mangé tous les Maigret, commissaire asexué, placide observateur des années 30 à 70 en France… Bonhomme au regard détaché devant la petitesse humaine. Témoin d’une époque patriarcale et bien pensante.En cas de malheur de Georges Simenon
Et là, voilà que l’auteur se lâche dans une sorte de confession à peine déguisée (ou me trompé-je tant ?). Lui, l’homme qui se vantait d’avoir connu plus de dix mille femmes (pour la plus part prostituées), le voilà qui nous propose paroles d’un homme épuisé par sa maîtresse (jeune prostituée qu’il a sauvée du trottoir), les convenances, son travail, son épouse et ses obligations sociales.
Plongée dans la France des années cinquante, gros plan sur les fantasmes et la vision des hommes sur les femmes ! Fascinante, répugnante, hypnotique. Témoignage presque attendrissant d’un homme pris au piège de… de qui ? Fallait-il vous plaindre, Georges ?
Et que dire de l’immonde fin ? Oui, témoignage d’une époque qu’on souhaiterait tant révolue !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il y a deux heures à peine, après le déjeuner, dans le salon où nous venions de passer pour prendre le café, je me tenais debout devant la fenêtre, assez près de la vitre pour en sentir l'humidité froide, quand j'ai entendu derrière moi ma femme prononcer :
- Tu comptes sortir cet après-midi?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les femmes, Lucien Gobillot les connaît : à quarante-cinq ans, et bien que marié, cet avocat à la carrière brillante, due à un mariage ambitieux et à quelques complaisances, multiplie les aventures sans lendemain. Tout change lorsque Yvette accusée d'agression contre un vieil horloger, fait irruption dans son cabinet, prête à le payer de ses charmes. L'avocat parvient à la faire acquitter. Commence alors une histoire amoureuse qui va l'entraîner plus loin qu'il n'eût voulu aller, dans une aventure où surgiront la menace...
L’histoire d’une passion. Mais la grosse passion, celle qui emporte tout. Celle où la douleur côtoie l’extase. La passion adultère, celle qui ne peut vivre ni mourir.
Le mal joli de Emma Becker
Un livre que j’ai lu en me demandant comment il allait se terminer – on le sait bien, les histoires d’amour finissent mal. Faudra-t-il un second tome me demandais-je en voyant la fin approcher ?
Une autofiction forcément impudique dans laquelle Emma Becker nous vend ses talents d’amante tout en peignant un tableau au réalisme cru. Celui d’un amour interdit, torture divine auto-infligée.
Et que celles et ceux qui n’ont jamais vécu telle passion gardent leur pierre pour s’en frapper au soir de leur mort
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il me semble a posteriori que tout allait bien lorsque j'ai rencontré Antonin pour la première fois. C'est déjà faire preuve de relativisme m'aurait-on posé la question ce soir-là, cafardeuse et assommée d'herbe comme je l'étais, j'aurais eu un sourire triste et répondu qu'on m'avait déjà enculée plus aimablement.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pendant combien de temps peut-on supporter deux amours inconditionnelles ? Pendant combien de temps une femme peut-elle vivre écartelée entre une passion amoureuse et un amour absolu pour ses enfants ?
Dans ce nouveau roman, Emma Becker regarde en face et dévoile sans complaisance les moments les plus dangereux, les plus intenses et les plus beaux d'une vie.
Elle ausculte ici le mal joli, cette traversée des plaisirs incandescents et des peines inavouables qui scandent un amour interdit. Et elle nous conte cette histoire d'amour, ou plutôt nous la fait vivre en temps réel, durant un printemps, un été et un automne.
Trois saisons privée des siens auprès de l'homme qu'elle aime, privée de lui auprès des siens.
Trois saisons dans la vie d'une femme.
Trois saisons d'extase et de déchirement.
Emma Becker va encore plus loin dans l'écriture de l'intime et jamais elle ne nous avait tendu un miroir aussi universel.
Sauvage, c’est l’histoire d’une femme à la cuisine. Mais attention, pas de confusion ! Forte et maîtresse de sa destinée dans un restaurant romain.
Sauvage de Julia Kerninon
Mais aussi une femme qui se cherche, bousculée par sa passion, ses amours, sa famille et son désir.
Une ode à la cuisine romaine portée par une femme décidée et qui, malgré ses doutes, prend sa vie en main.
Magnifique !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'est le matin à Rome. Quelques heures plus tôt, je me suis réveillée à côté de Bensch, il m'a embrassée, et puis les voix cristallines des enfants se sont élevées dans les chambres, le jour s'est ouvert. J'ai filé dans la salle de bains, je me suis lavé les cheveux, je les ai séchés, attachés en chignon. J'ai passé une robe noire et des collants, j'ai mis de la crème, du mascara, du rouge à lèvres, des boucles d'oreilles.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À Rome, Ottavia Selvaggio a décidé à quinze ans d'être maîtresse de son destin. Ni ses histoires d'amour, ni le mariage, ni même la maternité ne la font dévier de sa route. Pendant que son mari s'occupe de leurs enfants, elle invente dans son restaurant une cuisine qui ne doit rien à personne.
En robe noire et sans frémir, Ottavia avance droit, jusqu'au jour où un homme surgit du passé avec un aveu qui la pousse à douter de ses décisions. Comment être certaine d'avoir choisi sa vie ?
Je conserve un souvenir émerveillé de la nouvelle de Stefan Zweig et pourtant trop flou pour évaluer la qualité de cette adaptation. En dehors de toute comparaison, donc, c’est un album rythmé, aux mille couleurs et au dessin très pop et flatteur. 24 heures de la vie d’une femme de Nicolas Otero, d’après le roman de Stefan Zweig
C’est peut-être juste ici que je me sens un peu gêné. Mon souvenir – si vague soit-il – était plus sépia et moins criard.
Et cette histoire magnifique et pleine de passion ainsi réactualisée avec un rendu rajeuni et très tonique m’a quand même laissé un peu… dubitatif
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Résidence Casa Blanca,
La Jolla, Côte californienne.
De nos jours.
Clarissa !!!
Clarissaaa !!!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Cette scène était si bouleversante que j'eus honte de me trouver là. Malgré moi je me détournai, gênée d'avoir vu, comme au balcon d'un théâtre, le désespoir d'un inconnu ; mais soudain cette angoisse incompréhensible qui était en moi me poussa à le suivre. Vite, je me fis donner mon vestiaire et sans penser à rien de précis, tout machinalement, tout instinctivement, je m'élançai dans l'obscurité, sur les pas de cet homme. »