Bas les voiles !

Que signifie le voile, socialement, culturellement, religieusement ?
Chahdortt Djavann a une vision très claire sur la question. Née en Iran et ayant vécu l’arrivée de l’ayatollah Khomeini elle l’a porté de 13 à 22 ans.

De treize à vingt-trois ans, j'ai été réprimée, condamnée à être une musulmane, une soumise, et emprisonnée sous le noir du voile. De treize à vingt-trois ans. Et je ne laisserai personne dire que ce furent les plus belles années de ma vie.
Bas les voiles ! de Chahdortt Djavann

Elle dénonce dans ce court, mais très pertinent essai, l’aveuglement d’une société démocratique et laïque – la France – qui permet que des jeunes filles mineures se retrouvent obligées de porter le voile.

Et tout d’abord, pourquoi voile-t-on les filles ? Pourquoi que les filles ? Que veut-on montrer en cachant leurs cheveux, leur corps ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai porté dix ans le voile. C'était le voile ou la mort. Je sais de quoi je parle.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Mais qu'est-ce que c'est que porter le voile, habiter un corps voilé ? Que signifie être condamnée à l'enfermement dans un corps voilé puisque féminin ? Pourquoi voile-t-on les filles, seulement les filles ? Pourquoi cache-t-on leur corps, leur chevelure ? Qui a le droit d'en parler ?

J'ai porté dix ans le voile. C'était le voile ou la mort. Je sais de quoi je parle.»

Une époque en or

Chloé est gentille, elle essaye. Elle est aussi mère et belle mère… Vivent les familles recomposées (et relire l’excellent Ma belle, de Camille Anseaume). Elle est aussi voisine. Et dans l’immeuble c’est pas la joie à tous les étages.

Le marché venait de fermer. La rue était dégueulasse, des sacs plastique et des papiers gras traînaient partout, balayés par le vent jusqu'à ce qu'un poteau les bloque. Des tourbillons d'emballages abandonnés. Ça m'a déclenché une poussée d'angoisse écologique. Comme si ce sachet de douze Pitch au chocolat qui dansait sur le bitume allait, à lui tout seul, précipiter la perte de la moitié de la biosphère.
J'ai détourné les yeux et j'ai continué d'avancer. Finalement, comme je n'ai aucune volonté, je suis revenue en arrière et j'ai attrapé le sachet du bout des doigts pour aller le fourrer dans une poubelle. J'ai fait un salut imaginaire à la tortue marine que je venais de sauver d'une occlusion intestinale.
Une époque en or de Titiou Lecoq

Un livre souvent drôle et assez bien foutu sur les violences familiales et la difficulté pour l’extérieur d’intervenir… ou trop tard ? Et ce, même avec la meilleure volonté.

Un livre aussi sur les secrets de familles.

Alors, avec tout ça, il faut faire quoi ? Se taire ou parler ?
Mais voilà, Chloé ne sait pas trop la fermer

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Commencer par le début ? Oui, vous avez raison de me le préciser. Peut-être même que je pourrais finir par la fin. Désolée... Non, je ne prends pas les policiers pour des abrutis. Mais je vous avoue que je gère mal les rapports d'autorité.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Chloé Berthoul habite la ville moyenne de Gabarny avec son compagnon, sa belle-fille et son fils. Seule petite folie dans son quotidien, le lundi elle se défoule au BMA, le club des Belles-Mères anonymes. La lassitude la guette, entre deux crises d'angoisse sur le réchauffement climatique. Comment reprendre sa vie en main quand le seul espace de liberté est de changer de fournisseur d'électricité ?

Soudain tout bascule avec la révélation d'un secret de famille. Chloé va devoir jongler entre un trésor perdu, des masculinistes hargneux, un plan pour la fin du monde, une grand-mère machiavélique et un lave-vaisselle qui ne se vide pas tout seul.

Une époque en or est l'histoire d'une famille ordinaire tout à fait géniale. Un roman qui déborde de vie, d'adrénaline et de paniers de linge sale.

La fabrique du prince charmant : plus grande arnaque depuis l’invention du jacuzzi

Woaw !

Tout y est : de l’humour au discours, de la forme au fond, de l’anecdote amusante à l’exaspération définitive, du langage à l’image !

La fabrique du prince charmant : plus grande arnaque depuis l’invention du jacuzzi de Ovidie et Sophie-Marie Larrouy

En partant d’un roman photo (symbole du romantisme cucul à la papa-maman), Ovidie et Sophie-Marie Larrouy mettent en images le sexisme contemporain. C’est génial et hilarant.

Comme une illustration au protoxyde d’azote de La chair est triste hélas paru l’année passée.

A mettre entre toutes les mains !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Et pendant ce temps-là, à Stalingrad, juste au-dessus du Mondial Relais angle rue de Tanger et rue Riquet.
Sonia s'est endormie dans les miettes de Gerblé en attendant un date qui a texté « j'arrive » il y a 1h40.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Imaginez le prince charmant des années 70, celui des romans-photos aux sourcils circonflexes, brushing « nuque longue » et assurance à toute épreuve dans son pattes d’éléphant. Plongez-le dans un monde post #metoo où les femmes sont parvenues enfin à reprendre le contrôle, et vous aurez La Fabrique du prince charmant, une suite d’histoires savoureuses et hilarantes où Ovidie et Sophie-Marie Larrouy racontent l’évolution des rapports entre les hommes et les femmes.

Une femme regarde les hommes regarder les femmes

Lire Siri Hustvedt est une expérience impressionnante. Une cuture folle, un discours argumenté, des références précises… Il y a tout ça ! Bon, c’est clair que je me suis parfois senti complètement largué, mais elle a chaque fois réussi à me rattraper. C’est brillant !

Après la mort de son mari, Bourgeois cannibalisa son propre père dans son art, à travers l'énorme gueule rose-rouge qu'elle créa et intitula The Destruction of the Father (
Une femme regarde les hommes regarder les femmes de Siri Hustvedt

Ce recueil d’une dizaine d’articles autour de différent-e-s artistes nous parle d’art et de féminisme. De ce regard masculin, assez similaire au mansplaining, plein de condescendence, manipulation et supériorité

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce que les artistes disent de leur propre travail est fascinant, car cela nous raconte quelque chose au sujet de ce qu'ils croient faire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Siri Hustvedt, fidèle à son engagement envers la cause des femmes, analyse ici la nature et les implications du regard, bien souvent manipulateur, voire prédateur, que les artistes de sexe masculin tendent à poser sur les femmes (quelles soient « simples » modèles ou elles-mêmes artistes). Mais elle s'attache surtout à identifier les partis pris, conscients et inconscients, qui affectent notre manière de juger l'art, la littérature et le monde en général.

Convoquant entre autres les oeuvres de Picasso, De Kooning, Max Beckmann, Jeff Koons, Robert Mapplethorpe, en passant par Pedro Almodovar, Wim Wenders, Louise Bourgeois ou Emily Dickinson, l'auteur d'Un monde flamboyant développe une réflexion sur l'art dans ses rapports avec la perception ; elle interroge la façon dont nous évaluons la notion de créativité et montre que les critères d'appréciation se modifient constamment dès lors que nous nous déplaçons d'une culture à une autre ou d'une période de l'histoire à la suivante - alors même que d'aucuns prétendent que tout art digne de ce nom relève de critères tout à la fois universels, intemporels et quasi immuables.

S'insurgeant contre un tel postulat, Siri Hustvedt, respectueuse de l'éthique intellectuelle dont elle a toujours fait preuve en tant qu'essayiste, privilégie les questions par rapport aux réponses et se montre avant tout soucieuse d'ouvrir des espaces de libre discussion, invitant le lecteur à adopter divers angles d'approche, comme pour mieux lui laisser le choix ultime de celui qu'il fera sien.

Phallers

Voilà un petit bouquin qui vaudrait bien 5 étoiles rien que pour son trigger warning hilarant ! Merci Chloé de penser à nous, petites choses fragiles !

Calmez-vous, Messieurs, ça va bien se passer
Le trigger warning est un avertissement au public. Il prévient qu’une œuvre contient des éléments pouvant déclencher le souvenir d’un traumatisme.
Personnellement je ne suis pas pour, mais il faut tout envisager tant la situation est actuellement tendue.
Certaines diront que, une femme étant agressée sexuellement ou violée toutes les sept minutes, ce qui se passe dans cette fiction relève du cathartique.
Certains agiteront Freud, tous les petits garçons connaissent « l’intense angoisse de castration ».
C’est par égard pour eux que se trace cet encadré.

Et si certaines femmes, par la grâce du fantastique, devenaient des super héroïnes ?

Marcia a beau parler de légitime défense autant que de protection, Violette reste lucide : faire imploser les bites, elle sait que c'est illégal. Mutilation génitale d'un humain, quand bien même en réponse à un viol ou une agression sexuelle, quelque chose dans sa tête lui hurle que si la police, suivie par la justice, suivie par les médias, découvrait ce qu'elle a fait et tout ce qu'elle pourrait faire, ses chances de s'en sortir seraient égales au néant.
Phallers de Chloé Delaume

Une bonne blague, (zut, c’est juste une blague ?) sans beaucoup plus de prétentions, mais qui m’a bien fait rigoler !

… Et derrière la blague… toutes les sept minutes !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Noël se meurt dans les vitrines de la galerie marchande.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment cela a été rendu possible, personne n'en sait rien. C'est en train d'arriver, c'est tout. Ainsi, très soudainement, un certain nombre de filles et de femmes ont la capacité psychique de faire imploser les phallus. Ces super-héroïnes d'un genre particulier ont pour nom les Phallers.

Violette a dix-sept ans et se serait bien passée de cet étrange pouvoir. Mais elle aimerait, comme toutes, apporter une réponse à cette question cruciale qui hante notre société : comment faire pour que les hommes cessent de violer ?

Emmerdeuse

Woaw ! Quelles emmerdeuses, quelle énergie et quel humour ! J’adore !

Bienvenue en romandie à la rencontre de femmes qui agissent.

C'est aussi que je crois que « La Vie au Vert » commence à me ronger le cerveau. Plusieurs mois de street-food végan, de boutiques éco-responsables et de coopératives de jardinage, ça finit par rendre un peu parano. Quand tu ne parles qu'à des bobos bien-pensants sur le retour et des jeunes hypsters coolichiants à longueur de semaines, tu te mets à t'imaginer des trucs. Des nouvelles qui devraient être emportées sans retour dans le flot des informations quotidiennes se collent dans ta mélasse cérébrale bio.
Emmerdeuse de Laure Tuia

Une journaliste d’Edelweiss enquête sur des actes écoterroristes (plutôt gentillets) à la recherche d’un cerveau qui coordonnerait toutes ces actions… C’est foufou et bien foutu.

Et si j’ai un jour des enfants, je leur dirai quoi dans vingt ans? « C’est pas ma faute, moi j’ai trié mes poubelles ? ».

Une pépite qui m’a bien fait rire et même réfléchir !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- Tiens Léna, j'en ai une pour toi : « Cointrin : Trafic aérien bloqué pendant trois heures par des pigeons ». Cette fois tu les tiens, tes révolutionnaires !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un magasin vidé de ses habits jetables, un camion de purin renversé sur l'autoroute, un sabotage au Salon de l'Auto... Personne n'y voit rien d'étrange, mais Léna, elle, en est sûre : c'est une improbable conspiration. Des blagueurs d'un nouveau genre organisent des attaques écologiques qui passent - presque - inaperçues. Elle délaisse alors son assommante rubrique éco-conso à Edelweiss et nous embarque avec elle dans une drôle d'enquête journalistique.

Nomade, amoureuse du monde, Laure Tuia rend hommage a ses racines romandes avec son premier livre. Après plusieurs années à la découverte de l'Europe, elle habite désormais en Valais où elle partage sa vie entre l'écriture et l'enseignement des langues.

Où vont les larmes quand elles sèchent

Jean est médecin et il voit passer bien des patients. A chaque fois, c’est une fenêtre sur leur intimité qu’ils ouvrent. Une tranche de vie qui se dévoile au travers d’une maladie transactionnelle.

Mon métier c'est de gratouiller dans la nature humaine comme dans ce qu'elle a de pire, mais je ne suis pas d'accord avec ceux qui t'expliquent que c'est dans le pire qu'elle est la meilleure. Globalement, je crois qu'on bataille tous comme on peut, et qu'on est tous paumés. D'une façon ou d'une autre, qu'on sache ou non pleurer.
Où vont les larmes quand elles sèchent de Baptiste Beaulieu

Au fil de ce livre d’une grande tendresse, c’est aussi le médecin qui se dévoile avec ses peurs, ses douleurs et ses culpabilités… Mais aussi ses convictions, son féminisme, son homosexualité et toutes ses rages et colères.

En vrai, là, je ris en pensant à ce que je vais vous dire, mais je crois que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais pensée. Les hommes ont beaucoup trop confiance en eux, bien plus que les femmes, parce qu'ils naissent avec des testicules et un pénis, c'est tout, même que c'est pour cette raison qu'ils se pensent légitimes a exercer un tel niveau de violence sur autrui en toute impunité. Faudrait que les nanas arrêtent toutes de simuler l'orgasme, pour que les mecs sachent une bonne fois pour toutes combien ils sont irrémédiablement nuls. C'est une idée comme ça. Le début d'une utopie révolutionnaire qui commencerait par là: cesser de mentir aux hommes au sujet de leur insondable médiocrité.

Alors oui, c’est parfois un peu mielleux-mélo-sirupeux, mais c’est aussi souvent bien drôle. La vie d’un médecin qui ne peut pas sauver tous ses patients et qui peine aussi à se sauver lui-même

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est un petit cabinet médical. On y accède après avoir traversé un couloir en crépi beige, très beige, puis longé un patio fleuri, très fleuri. Parfois, ça sent les fleurs séchées, parfois rien du tout.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jean a trente-six ans. Il fume trop, mâche des chewing-gums à la menthe et fait ses visites de médecin de famille à vélo. Il a supprimé son numéro de portable sur ses ordonnances. Son cabinet médical n'a plus de site Internet. Il a trop de patients : jusqu'au soir, ils débordent de la salle d'attente, dans le couloir, sur le patio.

Tous les jours, Jean entend des histoires. Parfois il les lit directement sur le corps des malades. Il lui arrive de se mettre en colère. Mais il ne pleure jamais. Ses larmes sont coincées dans sa gorge. Il ne sait plus comment pleurer depuis cette nuit où il lui a manqué six minutes.

Quand je te frappe : portrait de l’écrivaine en jeune épouse

En Inde (mais c’est la même chose partout, non ?), une femme, écrivaine, épouse un homme qui rapidement, l’isole (autre ville, déconnexion des réseaux sociaux, confiscation des mots de passe mail…) et… rabaisse, exige, abuse, frappe, viole, menace de pire encore…

Et si certaines pages sont insoutenables, elles semblent tellement réelles.

L'espoir me retient d'en finir avec la vie. L'espoir est la douce voix qui me trotte dans la tête et me retient de fuir. L'espoir est le traître qui chaîne à ce mariage.
L'espoir que les lendemains seront meilleurs. L'espoir que mon mari renonce enfin à la violence. Comme dit le dicton, l'espoir est le dernier à mourir. Il m'arrive de regretter que l'espoir ne m'ait pas quittée plus tôt, sans mot d'adieu ni accolade, m'obligeant ainsi à agir.
Quand je te frappe : portrait de l’écrivaine en jeune épouse de Meena Kandasamy

Et où sont les amis, la famille, la police, les voisins ?
Et que fait la justice ?

Je suis cette femme qui ignorait qu'elle portait en elle cette autre femme, sauvage, extatique. L'étrangère que j'emmène en ville. L'étrangère que j'apprends à connaître, l'étrangère insoumise que j'ai sous la peau et qui refuse de se laisser juger.

Le récit d’une femme, seule, qui résiste et qui espère encore… jusqu’à quand, jusqu’à quoi ?

Un roman glaçant !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ma mère en parle encore.
Cinq années se sont écoulées et, chaque année, sa version de l'histoire mute, se transforme. La plupart des circonstances sombrent dans l'oubli - les différents épisodes, le mois, le jour, la saison, les et cetera et les ainsi de suite - , et ne subsistent au final que les détails les plus absurdes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alors qu'elle se remettait d'une déception amoureuse, la narratrice, prise entre ses aspirations et les attentes de ses parents, s'est quelque peu précipitée dans le mariage. L'heureux élu est un brillant universitaire, un admirable militant - l'homme idéal ?

Mais la jeune femme déchante vite, confinée dans sa maison à Mangalore, loin de sa famille, de ses amis. C'est d'abord ses habitudes que son mari entreprend de réformer : il faut quelle cesse de passer tant de temps sur internet, sur sa boîte mail, sur les réseaux sociaux - et puis, finalement, sur son ordinateur. Pour elle qui vit de son écriture, c'est presque un arrêt de mort. Il faut quelle devienne une parfaite femme du peuple, qu'elle assimile et incarne la doctrine marxiste. Et surtout, surtout, qu'elle respecte son époux et se conforme en tout point à ses désirs. Cet « endoctrinement » passe par la violence, qui emprunte toutes les ramifications possibles, plus perverses les unes que les autres.

Pour ne pas sombrer, la narratrice lutte, elle écrit dans sa tête, imaginant comment raconter son histoire, cherchant la moindre faille. Peu à peu, elle invente un stratagème afin de s'en sortir, de garder le contrôle de sa propre vie. De ne pas disparaître.

Porté par une voix puissante, ce récit de survie polymorphe, étonnamment lumineux, offre un éclairage salutaire sur les violences faites aux femmes, en Inde et dans le monde. Créant une tonalité singulière, à la fois intime et littéraire, l'auteur décortique avec rage et brio le mécanisme de défense inaltérable que constitue le rapport à la fiction.

La fin des coquillettes : un récit de pâtes et d’épées

Un peu à la manière des trois p’tits chat – peaux de paille – asson – mnembulle – tin – tamarre – athon – ton Jules – Cesar – ricot – cotier – rse à trois… Klaire raconte des histoires drôles pas toujours rigolotes (ou le contraire ?).

N'ayant absolument pas les moyens d'acquérir les droits de reproduction de l'œuvre en question, nous vous proposons à la place d'admirer cette très belle boîte à outils complète incluant 7 clés à fourche et 3 tournevis plats à tête fraisée, garantie 5 ans.
La fin des coquillettes : un récit de pâtes et d’épées de Klaire fait Grr

Et parsemant ses anecdotes de féminisme, de ridicule et d’une pincée de Chirac… elle cause de trucs et d’autres tous aussi invraisemblables.

C'est quand même épatant que quoi que je creuse - et croyez-moi, je me pensais à l'abri avec les recettes de crêpes -, je tombe sur un os. Et par « un os », je veux dire « une vacherie faites aux femmes ». Et par vacherie, je veux dire que je maîtrise super l'art de la litote.
Ce n'est pas que je fais exprès, c'est que de toute évidence le moindre événement festif, la moindre assiette de pasta, et la moindre Marco Polerie cachent un petit diable en carton-pâte, qui saute de sa boîte à ressort pour nous bondir sa misogynie en pleine face.
Et oui… il y a bien une petite coquillette 😉

Pour les praticiens du small talk devant la machine à café et les amateurs de culture G inutile, ce livre est exactement ce qu’il vous faut ! Pour tous les autres : ben oui, ce livre est aussi pour vous !

Un bon moment avec Klaire qui ne semble pas aussi énervée qu’«on» pourrait le penser

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Des bols de coquillettes et du virilisme guerrier
Des coquillettes, me dis-je.
J'ai vraiment réussi à foirer des coquillettes.
Les pâtes mollassouilles me regardent depuis leur bol, et sans mentir je peux sentir leur mépris trop cuit me rouler les yeux au ciel. Sûr qu'elles me regarderaient de haut si elles pouvaient, mais au vu de la config, c'est moi qui les regarde par au-dessus en pensant voilà bien une preuve de la supériorité de l'humaine sur la coquillette.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce livre n'est pas ministre de l'Intérieur. C'est déjà une grande qualité.

La fin des coquillettes est un récit d'aventures, à condition que vous considériez vous aussi que découvrir le lien entre les coquillettes, Jacques Chirac et le sabotage d'un parc d'attractions foireux des années 90 est une aventure.

Que voyager de la table basse de son salon-cuisine-bureau- entrée jusqu'aux moeurs baleinières du XIXe siècle grâce à un PDF téléchargé pas du tout illégalement est une aventure (moi, je trouve que oui).

Bref, La fin des coquillettes est une odyssée au pays de la culture inutile, une ode aux trucs moyennement incroyables, où vous apprendrez pas mal de choses.

Même à rater vos coquillettes.

Pucelle, vol 1 : Débutante

Dans ce premier tome qui raconte plus ou moins la même période que Cruelle ou Jumelle, Florence s’attache beaucoup plus à la découverte du monde en dessous de la ceinture. Un monde inconnu, sale et tabou !

Pucelle, vol 1 : Débutante de Florence Dupré la Tour

Alors, quand les premières règles arrivent…

Comme à son habitude, Florence s’attache à TOUT dire et parfois on lui en voudrait presque un peu de tant de sincérité. Mais pourtant, c’est bien là que se trouve toute la puissance de ses albums !

Une enfance au sein du patriarcat religieux, des tabous, de la toute puissance des hommes et de la docilité des épouses et des enfants. Mais aussi, une enfance avec Béné.

Un premier album fort qui casse bien des tabous et des non dits

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il courait dans la famille une savoureuse anecdote à propos d'une Grand-tante paternelle et maman se délectait souvent à nous la raconter.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe… en-dessous de la ceinture.
Elle imagine que le papa met la petite graine dans le nombril de la maman, et puis de toute façon, il est tacitement interdit, dans la famille, de parler de « la chose qui ne doit pas être dite ».
Alors … Florence imagine des scénarii terribles, parfois idiots; Florence s’angoisse devant le poids de la tradition qui place inéluctablement la femme dans une position inférieure ; Florence, à sa façon, résiste pour ne pas sombrer.