Novembre

Dans ce roman d’ambiance (malsaine), Simenon explore avec talent des relations familiales sinistres et étouffantes. Ici, rien ne va ! Le fils couche avec la bonne, ce qui donne des idées au père qui s’y met aussi, la mère passe d’épisodes alcooliques en épisodes alcooliques et la fille – qui nous en dresse le tableau – couche avec son patron dans une dévotion absolue.

A moi aussi, tout cela paraît irréel et j'ai l'impression d'une sorte de gâchis. Je ne cherche pas à préciser ma pensée. Pourquoi est-ce que je revois ma mère, ce matin, dans son lit, avec une cigarette, sa tasse de café et son étrange regard fixé, à travers les vitres, sur les arbres noirs du jardin ?
Elle est malheureuse. Elle nous rend peut-être malheureux, mais elle est la première à souffrir. Et mon frère souffre. Mon père souffre aussi. Ils sont devenus des étrangers l'un pour l'autre et on jurerait qu'ils se haïssent.
Est-ce possible ? Est-ce que jamais notre famille ne se comportera comme une vraie famille ?
Novembre de Georges Simenon
… Jusqu’à la rupture.

Un sombre tableau que Simenon va salir encore. Une lecture idéale pour un mois froid et humide, au fond d’une grange avec une bouteille de mauvais alcool et une corde à la main

Le 113e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je ne crois pas avoir assisté auparavant à ce phénomène. On était le second vendredi de novembre, le 9 novembre exactement. Nous étions tous les quatre à dîner autour de la table ronde, comme les autres soirs. Manuela venait d'enlever les assiettes à soupe et de servir une omelette aux fines herbes que ma mère était allée préparer à la cuisine.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans la grisaille de l'existence qu'ils vivent en banlieue, les membres de la famille Le Cloanec se côtoient, mais ne se parlent guère. La mère est alcoolique, le père, indifférent et lointain ; le frère et la sœur ont chacun leurs occupations précises et leur vie à part.
Une bonne récemment engagée va jeter le trouble dans la maison. Devenue la maîtresse du jeune Olivier, qui en est très épris, Manuela éveille les désirs du père Le Cloanec auquel elle accordera également ses faveurs.