Un nouveau dans la ville

Un étranger débarque dans un bar dans une petite ville du Nord des États-Unis et s’installe dans la ville. Peu causant, la méfiance monte.

C'était idiot, il le savait. Il le savait si bien que sa lèvre se mettait à trembler et qu'il se disait pour se donner du courage: « Il a peur ! Il a peur ! »
Il se rappelait, exprès, la ruelle où il avait vu Justin se faufiler le long des poubelles comme une bête poursuivie. 
Mais, dans sa tête, malgré lui, au lieu des mots « il a peur » qu'il s'efforçait de penser, c'étaient les mots « il me hait » qui se formaient.
Il lui semblait qu'il n'avait jamais vu autant de haine au monde que dans ces deux yeux qui continuaient à le fixer. Il avait assisté à des bagarres, parfois à de ces combats où un des deux hommes n'est pas sûr de se relever. Il avait vu celui qui était par terre, et que l'autre attendait de voir à nouveau debout pour lui donner le coup de grâce, fixer son adversaire avec de la bave à la bouche et du sang dans les yeux.
Un nouveau dans la ville de Georges Simenon
Et monte encore, l’air s’épaissit dans l’ambiance des années cinquante, raciste et xénophobe ou les truands faisaient encore régner la terreur.

Un roman dur qui tente d’installer une tension et la faire grossir…. parfois au risque d’utiliser quelques ficelles un peu grosses pour tenir les 200 pages

Le 69e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il se trouva installé dans la ville sans que personne l'eût vu arriver, et on en ressentit un malaise comparable à celui d'une famille qui apercevrait un inconnu dans un fauteuil de la salle commune sans que personne l'ait entendu entrer, ni que la porte se soit ouverte.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Au début de l'hiver, dans une petite ville, débarque un inconnu, vêtu de façon anonyme, quelconque à tout point de vue. Malgré son apparence, Justin Ward possède une grosse liasse de billets qu'il porte toujours sur lui. Ce n'est pas son statut d'étranger à la région qui attire l'attention (la tannerie voisine emploie des immigrés), mais bien son extrême réserve : il vit une vie fort réglée, se conforme aux habitudes de la population ; il rachète même un café-billard, mais ne livre jamais rien de lui-même. Il semble être sans passé, sans pensée et sans ombre. Mais sa seule présence a pour effet de faire naître l'hostilité.