Respect

Un livre puissant, violent qui m’a retourné. Moi qui avais tant ri devant les valseuses et même trouvé le livre fort sympa, je me sens trahi. Comment ai-je pu être aveugle à ça ? Admirer les Blier, Depardieu et tous les autres ?

Mon père avait le fantasme de la famille sacrée, unie comme un arbre qu'on ne fend pas en deux. Moi, je ne voyais pas que partager la vérité allait nous « fendre », au contraire, je voyais une main tendue. Mais en patriarche, il se voulait neutre, sans penser qu'être neutre, c'est être foncièrement du côté du pouvoir, c'est faire de l'OMERTA un savoir-vivre, c'est juger qu'une vie vaut moins qu'une autre, que le vieux monde est le monde, immuable.
Le DÉNI est une pluie de matraques molles.
Respect de Anouk Grinberg
Anouk Grinberg raconte les violences sexuelles, viols et l’inceste qu’elle a subi dans sa jeunesse et les atteintes sur sa vie. Comment cela a abîmé sa relation aux hommes, sa sexualité. Elle raconte aussi le monde du showbiz et ses abus, son couple avec Bertrand Blier, l’emprise, sa soumission, la négation d’elle-même.

Mais aussi, après, les belles rencontres, ses réalisations, son épanouissement… Même si toujours et encore, toutes les plaies ne peuvent se refermer.

En témoignage écœurant et bouleversant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dans ce monde malade de son pouvoir et de ses secrets, dire d'où vient le mal reviendrait à faire le mal. L'impunité est comme le petit Jésus couché dans le berceau de la Loi, tout est prévu pour assurer le « bon fonctionnement » d'une société, d'un milieu, d'une famille, tous déviants. Pas de bruit. Pas d'indiscrétion. On couvre les crimes, on couve la pourriture, et le monde continue d'être le monde, cette machine à haute teneur masculine qui broie silencieusement des vies. Il faut se taire, sinon... ce sera le malheur.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ça dure quelques minutes pour l'homme et une vie entière pour la femme. » A. G.

La comédienne évoque son parcours marqué par les violences subies dans son enfance, une relation d’emprise et le silence du milieu cinématographique.
Elle questionne la célébration d'un art qui, sous couvert de subversion, perpétue la domination des femmes.