La cage de verre

Émile n’aime pas les gens et les fuit autant que possible. Il a épousé une veuve, pas trop belle et discrète qu’il évite – autant que possible – de toucher. Au boulot, idem. Correcteur dans une imprimerie, il s’enferme dans sa cage de verre pour travailler seul.

Des bribes de passé, comme ça, au hasard des pensées d'une femme âgée. Le père écoutait, à califourchon sur sa chaise à fond de paille.
 - Cela ne t'use pas de vivre à Paris? Il y a longtemps que je n'y suis pas allée mais il paraît que la vie est devenue infernale... Et toutes ces bagarres avec la police!... Ton quartier est tranquille, au moins?
 - Oui.
Il fallut manger de la tarte aux abricots. Émile n'en avait pas envie. Il fit ce sacrifice. Quand ils partirent, il n'en pouvait plus et il se promettait, comme il l'avait fait précédemment, de ne plus revenir.
Le soleil baignait la cour aux murs d'un jaune clair et pourtant il se sentait imprégné de grisaille. C'était comme s'il respirait la poussière d'un passé qu'il n'aimait pas.
Qu'est-ce qu'il aimait, en définitive ? Il aurait eu de la peine à répondre. Jeanne ? C'était pratique de vivre avec elle. Il s'y était habitué. Il serait ennuyé si elle mourait.
La cage de verre de Georges Simenon
Mais la vie va se charger de lui jeter bien des encombrants sur son chemin. À commencer par sa sœur et son beau-frère volage en pleine crise, puis, sa jeune voisine, insouciante et… fort envahissante.

Une plongée un peu glauque et pourtant fascinante dans les méandres émotionnelles fort perturbées d’un misanthrope apathique

Le 115e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le bruit saccadé de la machine à écrire le réveilla et il vit, comme d'habitude, les draps pâles du lit de sa femme de l'autre côté de la table de nuit.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Emile Virieu est correcteur d'imprimerie à Paris. Il est venu d'Etampes, après son baccalauréat, a exercé quelques emplois médiocres et a fini par trouver dans la cage de verre, où il est enfermé avec ses jeux d'épreuves à longueur de journée, le lieu clos qui lui procure la sécurité dans l'éloignement de ses semblables.

Pour échapper à la vie d'hôtel, il a épousé, sans véritable amour, une jeune veuve de trois ans son aînée qu'il a connue comme dactylo à l'imprimerie. Après le mariage, Jeanne travaille à domicile en devenant traductrice pour une maison d'édition.

La monotonie de cette vie calme et plate, sans autres événements qu'un voyage de vacances en Italie et l'achat d'un jeune chien, est interrompue par l'ébranlement du ménage de Géraldine, sœur d'Emile, fixée depuis longtemps à Paris. Son mari, Fernand Lamarck, est un homme débrouillard et exubérant. Un jour, il s'éprend d'une jeune fille qu'il entend épouser après un divorce auquel Géraldine, mère de famille responsable, n'entend pas souscrire.