La belle dame d’A

Mais qui peut bien être ce si méchant Jean Tillet ? Capable de tant d’horreurs (possiblement délices pour certains et ignominies pour d’autres). Tant de débordements ? Tout y passe avec, toutefois, et c’est remarquable, des femmes qui tiennent le manche.

Maintenant la jeune fille bat la directrice tous les jours en lui exhibant sa petite moule dont elle la frustre constamment pour se donner à deux vendeuses des étages inférieurs qui font de l'escrime contre la paroi de son ventre en l'engodant des deux côtés. Leurs petits seins ont la douceur de la pêche. Pendant ce temps la directrice se fait tirer des pipes par « sa mère » qui joue la poule de luxe et panse ses plaies en mettant du rouge à lèvres pour lui bouffer le clito. « La fille » de madame règne sur le grand magasin au rythme du fouet qui s'abat sur les tétins de la patronne.
La belle dame d’A : ou Les degrés du silence suivi de La grande vie des jeunes filles et de Autres terres de Lesbos de Jean Tillet
Du porno sale, excessif, dans la viande et pour la viande.

Tant et tant que cela en devient drôle… M’enfin…

Et qu’importe l’auteur-musicien genevois qui peut bien se cacher sous ce pseudo… Calvin appréciera !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Au commencement, il n'y a rien.
L'univers n'est qu'un grand bureau lisse et vide de toute chose.
Puis elle paraît.
Deux jeunes filles lui ceignent le gode, une femme nue s'allonge sur le bureau, bras en croix. Un milliard de téléphones s'allument, qui répercuteront le râle. Les étoiles filantes, les vaisseaux spatiaux sillonnent le ciel, les sirènes réveillent les usines et les petites filles, dans les campagnes les plus éloignées, copient les lettres de l'alphabet.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ne cherchez pas dans ce texte une histoire logique. C'est une suite de fantasmes merveilleusement écrit d'une plume à la fois hardie et pudique, qui décrit sous un éclairage cru les rêves ou les fantasmes assouvis d'une mystérieuse dame « d'A ».
Celle-ci ne vit pas pour le sexe et par le sexe. Au tout début de son récit, elle offre son cul à de robustes jeunes gens dans un local minable. Elle ne s'attarde pas et retrouve la maison attenante à un cloître ou elle vit avec une gouvernante tout aussi obsédée qu'elle. Hommes ou femmes, c'est une sarabande sulfureuse de rencontres où la Belle Dame se déguise, change de personnalité, se plonge dans les milieux les plus différents avec comme unique objectif, comme elle le confesse elle-même, « trouver de la viande ».
Il n'y a dans ce récit, ni amour ni sentiments ni logique même. Simplement une quête du plaisir sexuel sous ses formes les plus basiques.
Par la précision des termes et l'atmosphère à la fois gaie et désespérée de ces « tableaux vivants », on pense à « Trois filles de leur mère » de Pierre Louÿs.