Les aiguilles d’or

Après Blackwater et Katie, j’ai été un peu surpris par l’absence de fantastique ou de mystérieux dans ces aiguilles d’or. Mais c’est pourtant le même climat glauque qui ne tarde pas à s’installer, tant dans la crasse des bas-fonds de New-York à la fin du 19e, que dans ses classes les plus riches.

Il n'était pas tout à fait mort quand elle lui trancha la gorge d'une oreille à l'autre avec un rasoir de barbier. Elle et son amie s'écartèrent de la trajectoire du jet de sang, et quand celui-ci se fut atténué, elles se maudirent l'une l'autre de n'avoir pas d'abord ramassé les pièces d'or qui s'étaient déversées de la poche de Benjamin.
Le verre de la lampe était constellé du sang crépitant des Stallworth, et le tas de pièces sur le matelas reposait tel un îlot luisant au milieu d'une mer écarlate.
Les aiguilles d’or de Michael McDowell

Car ici, tout est sale et oppressant. Et si la misère est bien visible dans les quartiers pauvres, c’est bien la moralité des plus riches qui est repoussante.

Encore une jolie réussite avec des femmes puissantes avec une fin plutôt trash et réjouissante pour Monsieur Toussaint Louverture et cette série de traductions-résurrections de Michael McDowell

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Par une sombre nuit d'hiver, sept enfants se blottissaient près d'une grille de ventilation sur Mulberry Street. Chacun à leur tour, pendant environ une minute, ils s'asseyaient directement sur la grille en fer pour profiter de la vapeur qui s'échappait de la chaudière des locaux de la police de New York.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D'un côté, l'opulence et le faste. De l'autre, le vice monnayé et l'alcool frelaté. C'est à leur frontière, au coeur de l'infâme Triangle Noir, qu'une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d'une main de fer par leur patriarche, l'influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.