Dominique ne s’est jamais mariée et pour vivre très chichement elle est contrainte de louer une chambre de son appartement et entendre le jeune couple qu’elle loge jouir de leur amour. Alors, quand elle voit par sa fenêtre une voisine laisser mourir son mari sous ses yeux, elle prend conscience du vide abyssal de sa propre vie.
La sonnerie triviale d'un réveille-matin éclata derrière la cloison, et Dominique sursauta, comme si c'était elle que cette sonnerie ─ mais n'allait-on donc pas l'arrêter ! était chargée de réveiller, à trois heures de l'après-midi. Un sentiment de honte. Pourquoi? Ce bruit vulgaire ne lui rappelait que des souvenirs pénibles, vilains, des maladies, des soins au milieu de la nuit ou au petit jour, mais elle ne dormait pas, elle ne s'était même pas assoupie. Pas une seconde sa main n'avait cessé de tirer l'aiguille; elle était à vrai dire, l'instant d'avant, comme un cheval de cirque qu'on a oublié à l'exercice et qui a continué de tourner, qui tressaille et s'arrête net en entendant la voix d'un intrus.
Dominique Salès, vieille fille déchue et déçue, vit une existence confinée et insipide dans son logement exigu, dérangée par la seule vitalité du jeune couple, les Caille, ses proches voisins... En face, dans une maison bourgeoise, vivent de riches industriels, les Rouet: au second, les parents Rouet, au premier le fils et son épouse Antoinette...
La vieille fille vit sa vie par procuration en observant et guettant les moindres faits et gestes du jeune couple Rouet, elle est témoin de la crise cardiaque du fils Rouet que sa femme laisse mourir sans lui venir en aide... La suite des événements va tout d'abord offusquer Dominique, puis peu à peu elle se prend à envier le goût du plaisir et de liberté qui dévore Antoinette, lui offrant le spectacle d'un scandale délectable...
Mais Antoinette est bientôt chassée par ses beaux-parents et les Caille déménagent, emportant avec eux leur bonheur exubérant... Dominique confrontée au vide qui l'entoure prend alors conscience de l'échec de sa vie...