Feux rouges

Monsieur se sent brimé, diminué par son épouse qui, elle, réussi fort bien sa vie professionnelle. Et lors d’un voyage en voiture alors qu’ils vont chercher leurs enfants, dans un geste d’affirmation fort maladroit de monsieur… tout dérape. N’est pas macho qui veut !

Il sortit de l'auto dont il referma la portière en évitant de regarder sa femme et s'efforça de marcher d'un pas ferme vers la porte du bar. Quand il se retourna, sur le seuil, elle n'avait pas bougé et il voyait son profil laiteux à travers la vitre.
Il entra. Des visages se tournèrent vers lui, que la fumée déformait comme des miroirs de foire et, lorsqu'il posa la main sur le comptoir, il sentit celui-ci gluant d'alcool.
Feux rouges de Georges Simenon
Et comme dans de très nombreux Simenon… L’alcool, beaucoup ! Cette fois-ci, du Rye (oui, c’est la période étasunienne), et cela m’a un peu rappelé Maigret voyage, mais l’ivresse était tout aussi délirante dans Betty que j’ai lu voilà deux jours.

Les temps changent-ils ? S’il vivait encore aujourd’hui, parsèmerait-il ses ouvrages d’autant de drogues diverses ? Cocaïne, héroïne, MDMA, crack, Fentanil, GHB, Oxycodone, kétamine, 4-MMC, méthamphétamine…

Un roman adapté par Cédric Kahn avec Jean-Pierre Darroussin, Carole Bouquet et Vincent Deniard

Le 79e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il appelait ça entrer dans le tunnel, une expression à lui, pour son usage personnel, qu'il n'employait avec personne, à plus forte raison pas avec sa femme. II savait exactement ce que cela voulait dire, en quoi consistait d'être dans le tunnel, mais, chose curieuse, quand il y était, il se refusait à le reconnaître, sauf par intermittence, pendant quelques secondes, et toujours trop tard. Quant à déterminer le moment précis où il y entrait, il avait essayé, souvent, après coup, sans y parvenir.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Steve, qui souffre de la réussite professionnelle de sa femme, de son attitude protectrice et, surtout, d'une incapacité à «sortir des rails », demande parfois à l'alcool de mettre un peu de fantaisie dans son existence. C'est ce qui se produit, le jour où ils vont rechercher leurs enfants au camp de vacances. Mais bientôt une altercation s'élève entre eux et sa femme décide de rejoindre leurs enfants par le bus. Steve dispose d'une nuit de liberté qu'il passe à boire.