Réussir les livres à messages est périlleux. Pourtant, Chloé Delaume s’en sort plutôt bien et porté par une sororité polyphonique, ce court roman réussi à convaincre tout en restant une fiction bien torchée.
Une histoire d’emprise comme il en existe tant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'ardoise n'est pas magique
Clotilde dans son crâne se donne tout un tas d'ordres pour que soit neutralisé l'assaut de ses sensations. Elle se répète Respire et Regarde où tu marches, mais la suffocation, autant que le vertige, poursuit sa progression. Ne te rappelle rien Elle sent venir les suées, redoute d'être bientôt saisie par le haut-le-cœur. Reste calme, Déglutis, Respire. Elle ne voulait pas revenir ici, non, pas revenir, tout remonte à la surface et son masque se craquelle. Souris, Respire, Avance plus vite.
L'ardoise n'est pas magique
Clotilde dans son crâne se donne tout un tas d'ordres pour que soit neutralisé l'assaut de ses sensations. Elle se répète Respire et Regarde où tu marches, mais la suffocation, autant que le vertige, poursuit sa progression. Ne te rappelle rien Elle sent venir les suées, redoute d'être bientôt saisie par le haut-le-cœur. Reste calme, Déglutis, Respire. Elle ne voulait pas revenir ici, non, pas revenir, tout remonte à la surface et son masque se craquelle. Souris, Respire, Avance plus vite.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Parce qu'elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu'elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d'elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C'est ainsi que Clotilde se dépouilla d'elle-même, jusqu'à devenir un simple objet, mais un objet d'amour.
De son assujettissement d'alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu'à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur.
Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp.
Parce qu'elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu'elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d'elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C'est ainsi que Clotilde se dépouilla d'elle-même, jusqu'à devenir un simple objet, mais un objet d'amour.
De son assujettissement d'alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu'à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur.
Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp.