Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé

Beigbeder, c’est un peu le cousin parisien, un peu foufou, talentueux et médiatique, celui qui ose, qui a du succès, le nez poudré sur le dancefloor avec des femmes magnifiques à ses côtés. Insouciant et émerveillé.
Mais, voilà le temps d’ouvrir les yeux. Qui suis-je, qu’ai-je fait ?
Et tiens, pourquoi pas, au moment de voir arriver l’heure du jugement dernier : – Suis-je quelqu’un de bien ?
Et là, Frédéric s’est senti un peu poussé dans le dos par les événements. Il a eu besoin de crier : Oui, je suis un chic type !

Je voudrais achever ces confessions d'un hétérosexuel sur une note primesautière. Ni l'anesthésiant colombien, ni la religion catholique, ni la discipline des marsouins ne sont parvenus à me guérir de ma pire addiction : le sexe. Je suis d'accord avec toutes les féministes les plus radicales. L'hétérosexualité est une horreur. Le désir nous taraude constamment. Ne pensez jamais qu'un homme est autre chose qu'un sexe en quête de plaisir, une main en quête de sein, une peau avide de caresser, une bouche qui veut mordre un cou.
Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé de Frédéric Beigbeder

Mais c’est quand même un peu énervant ! Voilà un exemple typique de l’homme blanc privilégié en train de crier : oui, je me rends bien compte, mais non, mais oui, mais non.

Allons, encore un effort, un peu d’introspection. Car, à l’en croire, effectivement, il n’a pas vraiment fait de mal (et en tout cas pas ce dont on salit ses murs, il est important de le souligner).Et d’ailleurs, plusieurs fois, il nous montre qu’il a été ce chic type qu’il aime aimer.

Un livre plaintif d’un auteur effectivement un peu dépassé par les événements. Tiens ! d’ailleurs, Frédéric, vous m’avez un peu fait penser à ce maladroit de Jean Roscoff.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- Papa, pourquoi ils ont fait ça ?
Nous sommes un matin de 2018 et je ne sais que répondre à Oona, ma fille de trois ans.
- C'est compliqué, chérie.
- C'est qui qui a fait ça ? C'est des méchants?
- Mais non, ne t'inquiète pas, c'est juste une blague.
Ma maison et ma voiture sont couvertes d'insultes roses. Le mur blanc de mon domicile basque est tagué de graffitis me traitant de violeur et de salaud.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Longtemps j'ai cru que la vie était une fête ; passé la cinquantaine, la vie est un interminable lendemain de cuite.

J'ai toujours voulu être transgressif sans savoir que j'étais conformiste. Aujourd'hui, je me sens mieux dans un monastère augustinien qu'au bordel, et les militaires m'amusent plus que les fashionistas. Mais se confesser dans un livre ne garantit aucune absolution ; passez votre chemin si vous cherchez ici autre chose qu'un homme qui tente de se comprendre. »
Frédéric Beigbeder