Intérieur nuit

Nicolas Demorand est bipolaire. Il raconte sa maladie depuis les premiers signes, depuis les premiers moins bien jusqu’à aujourd’hui en passant par les médecins, les psychanalystes, les prescripteurs… et toutes les fausses pistes et les absences de diagnostics.

Tu gardes un souvenir très précis de ce 19 décembre 2016. Tout, sauf le temps. Pleuvait-il ? Laisse-moi inventer un petit crachin de circonstance qui, dans la perspective exacte de la rue Ferrus, brouillerait la vision du porche de l'hôpital Sainte-Anne. Voilà, tu y es. Tu n'es pas soulagé, tu as abandonné. Tu éprouves l'humiliation mais, étrangement, pas sa morsure car tu es épuisé. Tu entres à l'asile et rejoins les fous. Qu'on te prenne maintenant par la main ou te mette dehors, qu'on t'enferme ou te laisse libre : tu n'attends plus rien et tu as peur. Quant à ton corps, il porte le poids de ces pierres, de ce porche franchi pour la première fois. Tu n'entres pas dans un hôpital mais dans un autre temps de ta vie.
Intérieur nuit de Nicolas Demorand
Jusqu’à aujourd’hui où, malgré une fragilité de tous les instants et bien des gouttes, poudres, gélules et comprimés, il arrive enfin à vivre.

Un témoignage bouleversant, d’une grande franchise sans pathos ni mélo

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis un malade mental. Il m'est difficile de dire depuis combien de temps, vingt ans, peut-être trente, certainement huit, depuis qu'un diagnostic a été posé. J'avale tous les jours une grande quantité de médicaments, je vais deux à quatre fois par mois dans un hôpital psychiatrique où l'on me surveille comme le lait sur le feu. Je suis bipolaire, pour employer le mot précis qui a remplacé « maniaco-dépressif ».


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les événements racontés dans ce livre se déroulent sur plus de vingt ans. Pendant toutes ces années, je me suis tu. Aujourd’hui, j’écris en pensant à toutes celles et ceux, des centaines de milliers, peut-être des millions, qui souffrent en silence du même mal.