J’irai pas en enfer

C’est la vie d’un enfant. C’est triste parfois (sa maman est morte) et c’est drôle aussi, souvent.

J'ai une hostie collée au palais. Je n'ose pas bouger la langue, je n'ose pas remuer les mâchoires, parce que si je mords dedans, il paraît que ça va saigner. Je ne peux pas me servir de mon doigt pour la décoller, c'est interdit, c'est un péché mortel.
Qu'est-ce qu'il faut faire? Attendre que Jésus fonde ou se décolle. Mais si Jésus ne fond pas et ne se décolle pas ? Je ne vais plus pouvoir respirer, je vais étouffer, je vais mourir.
Je suis sûr d'aller au paradis, avec Jésus dans le bec. Quand j'arriverai là-haut, il suffira que j'ouvre la bouche, on me laissera tout de suite entrer.
J’irai pas en enfer de Jean-Louis Fournier

Par petites touches de deux ou trois pages, Jean-Louis raconte son enfance, la magie divine, la vie du village, l’école, les voisins et la famille… parfois aussi des bêtises.

C’est plein d’un délicieux humour enfantin plein de candeur, c’est parfois un peu long aussi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je vous dis un Notre Père et dix Je vous salue Marie et vous la faites rentrer.
D'accord?
Je récite mon Notre Père, mes dix Je vous salue Marie et j'attends.
Elle ne rentre pas.
J'augmente la mise. Deux dizaines de chapelet. Je récite mes deux dizaines. Rien. Elle ne rentre pas.
Je suis en sueur. Je me retourne dans mon lit. J'ai peur.
J'augmente encore la mise. Cinq dizaines. C'est long, cinq dizaines, ça fait cinquante Je vous salue Marie. Je les récite. Elle ne rentre pas.
Maman, je veux pas que tu sois morte.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il a mis la Sainte Vierge dans les W.-C. de l'institution Saint-Joseph.
Il regarde les dames toutes nues dans les livres.
Et, surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il va certainement ne pas tenir.
Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Pourtant, quelquefois, il va au ciel. Quand Alfred Cortot lui joue Chopin, quand Luis Mariano lui chante La Belle de Cadix...
Après ses démêlés avec un père alcoolique (Il a jamais tué personne, mon papa), ses démêlés avec le Père éternel