Les SMS des grands écrivains : petit guide éprouvé de la correspondance amoureuse

En manque d’inspiration ou envie de se balader au fils des correspondances amoureuses célèbres? Ce petit recueil est taillé pour ça. Avec de la passion, de l’envol, du cru, de la résignation, des suppliques et de l’amour. Du rose bonbon au rouge sang.

Les SMS des grands écrivains : petit guide éprouvé de la correspondance amoureuse de Morgane Ortin et Léa Mazet
Les SMS des grands écrivains : petit guide éprouvé de la correspondance amoureuse de Morgane Ortin et Léa Mazet

Peut être un peu succin, mais tout à fait délicieux.

Le mal noir

Une difficile renaissance, une quête ou un vagabondage ? Veuf, Evguéni Petrovitch erre tristement dans ce tout petit livre à la détresse nostalgique.

Le mal noir de Nina Berberova
Le mal noir de Nina Berberova

Comme un instant de mélancolie de Paris à Chicago.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le Mal noir raconte l'exil vers les Etats-Unis d'un émigré russe dont la compagne est morte pendant un bombardement en France, alors qu'ils faisaient tendrement l'amour. C'est le sixième récit de Nina Berberova à paraître en français, et c'est, de son propre aveu, le plus important. Jamais elle n'avait, comme ici, poussé l'ellipse et la métaphore à ce point d'excellence où le moindre détail illumine l'obscure absurdité du destin.
Le héros incarne cette fois à lui seul la détresse profonde des humanistes slaves qui ont erré longtemps, dépouillés de leur territoire, de leurs affections, de leurs lecteurs et de leur langue

Le toutamoi

Pas de commissaire Montalbano, pas de Sicile… Juste une atmosphère pesante, un peu gluante qui pousse à aller jusqu’à la fin pour comprendre là où ça coince, là où ça a dérapé et saisir ce malaise qui prend dès les premières pages. Avec cette femme, très belle, sexuelle, à qui le mari, eunuque impuissant offre d’éphémères éphèbes pour la combler.

le toutamoi de Andrea Camilleri
le toutamoi de Andrea Camilleri

Elle est pas nette cette Arianna… mais elle est si belle, mystérieuse et envoûtante. Comme une sirène qui appelle les marins pour les perdre dans les vases des hauts-fonds.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Arianna, belle femme-enfant, est l'épouse de Giulio, qui est riche, plus âgé qu'elle, très amoureux et impuissant. Pour leur plus grande satisfaction à tous deux, il lui organise, sur une plage gérée par un mafieux, des rencontres avec des play-boys qu'elle choisit. Seule et impérative condition : chaque partenaire ne doit lui servir que deux fois. Mais un jour elle jette son dévolu sur Mario, un tout jeune homme qui s'éprend d'elle et exige de la revoir. La transgression du tabou va gripper la machine irrémédiablement et, tandis que nous découvrons le passé très étrange d'Arianna, la catastrophe approche.

Quelque part entre Bret Easton Ellis et Simenon, sur un territoire bien éloigné des truculences siciliennes, Camilleri explore la zone grise des dérèglements mentaux dans la banalité de la vie et nous surprend une fois encore par l'étendue de son talent. Et confirme s'il en était besoin qu'il n'est pas seulement un grand écrivain de romans noirs, mais un grand écrivain tout court

L’élixir d’amour

Et bien voilà du réjouissant, du drôle et du cocasse qui ne manque pas d’un certain mordant. Deux ex, Louise et Adam, conversent par delà l’Atlantique dans un échange épistolaire moins innocent qu’il ne le parait. Plutôt que de parler d’amour, ils parlent de l’amour et se mènent par le bout de leur messages.

L'élixir d'amour de Eric-Emmanuel Schmitt
L’élixir d’amour de Eric-Emmanuel Schmitt

De la marche pimpante et la fleur à la boutonnière des petits agneaux de lait en direction de l’abattoir.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« L'amour relève-t-il d'un processus chimique ou d'un miracle spirituel ? Existe-t-il un moyen infaillible pour déclencher la passion, comme l'élixir qui jadis unit Tristan et Iseult ? Est-on, au contraire, totalement libre d'aimer ? »

Anciens amants, Adam et Louise vivent désormais à des milliers de kilomètres l'un de l'autre, lui à Paris, elle à Montréal. Par lettres, tout en évoquant les blessures du passé et en s'avouant leurs nouvelles aventures, ils se lancent un défi : provoquer l'amour. Mais ce jeu ne cache-t-il pas un piège ?

Observateur pertinent des caprices du coeur, Eric-Emmanuel Schmitt explore le mystère des attirances et des sentiments

Hiver à Sokcho

Fin et délicat, comme les murs de papier d’une pension déserte au milieu de l’hiver en Corée du Sud. La rencontre entre Kerrand, auteur de bande dessinée en mal d’inspiration et la jeune employée de l’hôtel.

Hiver à Sokcho de Elisa Shua Dusapin
Hiver à Sokcho de Elisa Shua Dusapin

Comme des non-dits en points de suspension, gracieux et aériens.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n'est jamais allée en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l'inspiration loin de sa Normandie natale. C'est l'hiver, le froid ralentit tout, les poissons peuvent être venimeux, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et l'encre coule sur le papier, implacable : un lien fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes. Ce roman délicat comme la neige sur l'écume transporte le lecteur dans un univers d'une richesse et d'une originalité rares, à l'atmosphère puissante.

« En collant ma joue contre l'embrasure, j'ai vu sa main courir sur une feuille. Il l'avait posée sur un carton, sur ses genoux. Entre ses doigts, le crayon cherchait son chemin, avançait, reculait, hésitait, reprenait son investigation. La mine n'avait pas encore touché le papier. Lorsque Kerrand a commencé à dessiner, son trait était irrégulier. Il reprenait les lignes plusieurs fois, comme pour les effacer, les corriger, mais chaque pression les gravait. Le sujet, méconnaissable. Un branchage, un tas de ferraille peut-être. J'ai fini par reconnaître l'amorce d'un oeil. Un oeil noir sous une chevelure brouillonne. Le crayon a poursuivi sa route jusqu'à ce qu'apparaisse une figure féminine. Des yeux un peu trop grands, une bouche minuscule. Elle était belle, il aurait dû s'arrêter là. Mais il a continué à passer sur les traits, tordant peu à peu les lèvres, déformant le menton, perforant le regard, a remplacé le crayon par une plume et de l'encre pour en badigeonner le papier avec une lente détermination, jusqu'à ce que la femme ne soit plus qu'une pâte noire, difforme. Il l'a posée sur le bureau. L'encre dégoulinait jusqu'au plancher. Une araignée s'est mise à courir sur sa jambe, il ne l'a pas chassée. »

Les passants de Lisbonne

Deux solitudes en deuil se croisent à Lisbonne. Elle, a perdu son mari dans un tremblement de terre à San Fransisco et lui, son ami l’a quitté d’une lettre aux excuses maladroites.

Les passants de Lisbonne de Philippe Besson
Les passants de Lisbonne de Philippe Besson

Une conversation se noue. Un dialogue doux et mélancolique sur la résilience et le partage des douleurs.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«On ne renonce jamais vraiment, on a besoin de croire que tout n'est pas perdu, on se rattache à un fil, même le plus ténu, même le plus fragile. On se répète que l'autre va finir par revenir. On l'attend. On se déteste d'attendre mais c'est moins pénible que l'abandon, que la résignation totale. Voilà : on attend quelqu'un qui ne reviendra probablement pas.»

Hélène a vu en direct à la télévision les images d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis.

Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture.

Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler.

Une seule question les taraude : comment affronter la disparition de l'être aimé ? Et le manque ?

Au fil de leurs déambulations dans cette ville mélancolique, dont la fameuse saudade imprègne chacune des ruelles tortueuses, ne cherchent-ils pas à panser leurs blessures et à s'intéresser, de nouveau, aux vivants ?

8 minutes de ma vie

Un livre à réserver aux sportifs, aux nageurs, aux combattants qui jouent leur vie, leurs investissements, leurs efforts et tous leurs sacrifices sur une course. Et qui, en 8 minutes, deviennent une idole ou s’en retournent vivre dans l’ombre de l’oubli.

Huit minutes de ma vie de Gilles Bornais
Huit minutes de ma vie de Gilles Bornais

Ou alors pour tenter de les comprendre… moi, j’ai échoué.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La prochaine fois que j'irai pisser, je serai la meilleure nageuse de tous les temps ou une pauvre fille trop grande et trop blonde, sans le bac et pas mal portée sur les garçons. L'Australienne est derrière la porte, livide dans son survêtement vert, la figure lavée d'un sourire d'enterrement. Ai-je moi aussi cette mine de déterrée ? Évidemment. Il n'y a plus que la course qui peut me tirer de là. Un plongeon, seize longueurs, sept cent quarante mouvements de bras, huit minutes et des poussières pour me ramener à la vie.

Huit minutes d'une finale où se joue le destin d'Alizée. Un état de grâce aux yeux du monde. Mais dans l'angoisse de la chambre d'appel, les muscles revivent déjà les entraînements de fer, les boyaux se tordent et les souvenirs affluent, douloureux et dangereux.

Vertige de funambule, ce récit suspendu vous entraîne pour la première fois dans la violence cachée du monde olympique. Une vie de femme et de failles, entre amours, désamour, sacerdoce et faux-semblants

La viande des chiens, le sang des loups

C’est crade, sale, c’est violent et plutôt bien stylé, assez pour ressentir le goût du sang dans la bouche, l’odeur de la peur et entendre le bruit des dents qui cassent.

La viande des chiens le sang des loups de Misha Halden
La viande des chiens le sang des loups de Misha Halden

Mais ces histoires de Gardiens, d’enfants et d’Archers… ça m’a un peu semblé pénible au bout d’un moment.

La viande des chiens le sang des loups de Misha Halden

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La môme, elle a les yeux verts, quelque chose entre l'eau et la mousse d'arbre. Un truc sombre, qui te donne envie de te noyer. Quand elle mouline, quand elle fouille dans son cerveau, ça devient un gouffre, comme les photos des entrées de grottes, et tu sais que, même si c'est pas possible, y a des monstres qui vivent au fond. Et t'as envie de te pencher, pour écouter leur coeur battre salement. »

Cette môme, c'est Lupa, sorte de femme-enfant surgie des bois qui fait irruption dans la vie de Rory. D'ou vient-elle ? Que fuit-elle ? Qui sont ceux qui la traquent ? Qu'inspire-t-elle de si crucial pour qu'on la surveille à ce point ? Et que vient faire Rory dans ce conte noir ? Lui qui se vit comme un vieux chien sans collier en cultivant gentiment sa misanthropie va devoir renouer avec une certaine forme d'humanité

Sukkwan Island

Jim emmène son fils Roy sur une île déserte en Alaska. Mal préparé et dépressif, le père cumule les erreurs sur le campement et avec son fils… jusqu’au drame. S’ensuit la folie que nulle rédemption ne semblerait pouvoir apaiser.

Sukkwan Island de David Vann
Sukkwan Island de David Vann

Le plus sombre au cœur du Grand Nord. Une sorte de Jack London revisité par les anges de l’enfer de la dépression aux ailes poisseuses d’une boue visqueuse de tristesse (vous êtes prévenus).

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une île sauvage du Sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C'est dans ce décor que Jim décide d'emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d'échecs personnels, il voit là l'occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal.

La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable. Avec ce roman qui nous entraîne au coeur des ténèbres de l'âme humaine, David Vann s'installe d'emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan

Tout ce dont on rêvait

Justine, ses colères, ses frustrations, ses désillusions et ses compromis. Ses colères inexprimées qui se retournent contre elle. Mais aussi Justine qui tente de traverser la vie et qui est heureuse parfois. Justine qui s’est mariée, qui a eu deux enfants. Et son salaud de père, et son mari au chômage – le chômage qui tabasse, son beau-frère si sexy. Et Justine qui s’emmêle, se perd et s’empêtre dans ses non-dits et non-avouées.

Tout ce dont on rêvait de François Roux
Tout ce dont on rêvait de François Roux

Elle s’accroche et parfois perd pied, mais se raccroche…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans les années 1990, Justine, vingt-cinq ans, rêve d'une grande histoire. Elle tombe éperdument amoureuse d'Alex, mais vingt ans plus tard c'est avec son frère, Nicolas, qu'on la retrouve mariée et mère de deux enfants. Elle vit un bonheur tranquille et sans histoire jusqu'au jour où Nicolas est licencié et plonge irrémédiablement.

Après Le Bonheur national brut, fresque des années Mitterrand, François Roux poursuit la chronique de notre époque, minée par le chômage et les compromis idéologiques, avec une lucidité et une sensibilité de grand romancier. Du mariage pour tous aux récents attentats, le portrait sans concession de notre société à travers l'histoire, la chute et la rédemption d'un trio amoureux