Le parfum des cendres

Sylvain est croque-mort. Il redonne un semblant de vie aux corps dont il scrute les parfums. Mais lui-même est n’est plus trop vivant depuis une quinzaine d’année. C’est alors qu’il croise le chemin d’Alice, qui travaille à un doctorat sur les thanatopracteurs.

Sylvain ouvrit le frigo, en sortit la dépouille du jour soigneusement rangée dans sa housse et la transporta jusqu'à la table de préparation. Il sentit, comme toujours, l'excitation monter en lui au son de la fermeture Éclair glissant entre ses doigts gantés ; l'enthousiasme d'une nouvelle découverte, d'un nouveau voyage dans les profondeurs d'une peau humaine, d'une nouvelle rencontre, intime et éphémère, qui viendrait, comme toutes les autres, nourrir son univers.
De Catherine émanait un délicat parfum floral, à dominante d'iris. Son maintien élégant, soigné, empreint de bon goût bourgeois, son corps resté séduisant en dépit de l'âge et de la maladie, son brushing gris à peine défait [...]
Le parfum des cendres de Marie Mangez

Un joli livre aux milles parfums et à la playlist fournie mais qui fait craindre rapidement à un énième feel-good au dénouement heureux (ou les amitiés et les rencontres pensent les plaies les plus profondes et où l’espoir reste toujours permis)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Bernadette était allongée, paupières fermées, les bras sagement étendus le long du corps. Au cœur de ses joues sillonnées de rides, légèrement affaissées, on distinguait le creux des fossettes, centres névralgiques d'un visage encore animé par des années de sourire. Visage arborant désormais une expression sereine - Bernadette attendait que l'on s'occupe d'elle, remettant placidement son enveloppe charnelle aux soins d'autres mains que les siennes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu'elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s'occupe tous les jours dans son métier d'embaumeur.

Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s'intéresse à son étrange profession. Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants. Elle sent qu'il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère.

Doucement, elle va l'apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu'il cache depuis quinze ans.

24 heures de la vie d’une femme

Je conserve un souvenir émerveillé de la nouvelle de Stefan Zweig et pourtant trop flou pour évaluer la qualité de cette adaptation. En dehors de toute comparaison, donc, c’est un album rythmé, aux mille couleurs et au dessin très pop et flatteur.

24 heures de la vie d’une femme de Nicolas Otero, d’après le roman de Stefan Zweig

C’est peut-être juste ici que je me sens un peu gêné. Mon souvenir – si vague soit-il – était plus sépia et moins criard.

Et cette histoire magnifique et pleine de passion ainsi réactualisée avec un rendu rajeuni et très tonique m’a quand même laissé un peu… dubitatif

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Résidence Casa Blanca,
La Jolla, Côte californienne.
De nos jours.
Clarissa !!!
Clarissaaa !!!


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Cette scène était si bouleversante que j'eus honte de me trouver là. Malgré moi je me détournai, gênée d'avoir vu, comme au balcon d'un théâtre, le désespoir d'un inconnu ; mais soudain cette angoisse incompréhensible qui était en moi me poussa à le suivre. Vite, je me fis donner mon vestiaire et sans penser à rien de précis, tout machinalement, tout instinctivement, je m'élançai dans l'obscurité, sur les pas de cet homme. »

Un bruit étrange et beau

Après 25 ans de retraite et de voeux de silence, un chartreux (non, pas le chat, le moine) se retrouve à voyager dans le vrai monde pour un bref séjour à Paris.

Un bruit étrange et beau de Zep

L’occasion d’une rencontre.

Une bande dessinée tendre, douce et introspective au rythme lent et poétique. Une grosse réussite !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Pas besoin de dire « Là ! Il y a un bouquetin ! »
Pas besoin de dire qu'il est magnifique...
Vivre dans le silence nous réduit à l'essentiel.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis 25 ans, William fait partie de l'ordre religieux des Chartreux. Mais un héritage l'oblige à se rendre à Paris où il est confronté à son ancienne vie. Sa rencontre avec Méry, jeune femme atteinte d'une maladie incurable et décidée à profiter de ses derniers jours, bouleverse et interroge ses choix et ses certitudes.

Ombeline & Rodogune

Il y a la forme et il y a le fond. La forme est superbe, l’édition, la typo, la mise en page, l’écriture et le style sont soignés, presque précieux.

Pour ce qui est du fond… désolé, je n’y ai pas compris grand-chose. Ébahi par le style, gêné par une lecture trop rapide ou handicapé par un manque de culture littéraire, religieuse ou historique je n’ai pas réussi à comprendre où Alice Bottarelli avait souhaité m’emporter.

Le garçon la trouva dans les sous-bois, occupée à la récolte de l'ail des Jours et de la petite oseille, couvée par le regard d'un autour dodelinant du bec sur un buisson touffu, mais ne la surprit pas, elle qui n'avait jamais été surprise, sauf une fois, et justement par lui, le garçon, l'enfant encore, qu'elle voulait faire homme, voulait avec ardeur, une ardeur qui faisait fondre la neige d'avril et même pousser les glaïeuls droit hors de terre, alors elle se tourna vers lui et désigna le lit d'aiguilles sèches, sur lequel il s'agenouilla béat, muet, puis elle tendit ses doigts et leurs doigts se touchèrent, ce qui les fit tous deux frissonner fort comme par un coup de bise noire et ils restèrent là  de longues minutes avant qu'elle ne glissât sa main sur le bras du jeune homme, et ce geste s'éploya avec la douceur d un songe.
Ombeline & Rodogune de Alice Bottarelli

Une histoire moyenâgeuse un peu surréaliste au drôle style impressionnant où je n’ai (je l’avoue) pas dû (su) comprendre ou saisir tout ce qui était proposé.

Imier, le saint patron des orphelins ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le petit Rodogune, dont l'éloignement de la mer et de son air iodé ainsi que le vent continu qui descend la vallée avaient eu sur le cerveau un effet dévastateur, le privant de certaines facultés de raison, comme à vrai dire un certain nombre d'autres habitants de la région, profita d'un instant de distraction de sa sœur qui avait craint que la soupe brusquement ne brûlât, s'échappa de la cuisine pour filer à travers le potager puis le champ où le second mari de sa mère entre deux gros bœufs était occupé au labour, sa mère le dos courbé sur un poireau le voyant courir, puis bientôt courant après lui, et criant, passa entre la charrue et les bœufs qui d'un même élan se retournèrent et se retrouvèrent avant celle-ci, inversion à la source d'un proverbial désordre et d'un affolement total des bêtes, qui quittèrent le chemin de terre puis le champ pour s'enfuir vers la grand-route au grand dam de leur propriétaire terrifié; l'enfant, les animaux, la charrue puis la mère criant affluèrent dans cet ordre courant sur la grand-route chassés comme par un furieux démon, lorsque saint Imier, pèlerin et missionnaire mais non encore saint en vérité au moment où commence ce récit, Imier donc, entrait pour la première fois dans la petite ville délicatement sise entre deux pans de collines, et pour une fois inondée de soleil.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un naïf et un saint, un curé ventripotent, une pèlerine et un enfant, se heurtent et rebondissent dans un moyen âge extravagant, pétri d'anachronismes, affabulé des pieds à la tête. Un pied devant l'autre et la tête légère, pourtant, c'est ainsi qu'avancent ces quelques destinées accessoires, dont nous n'attraperons qu'un aperçu, un parfum, un éclair, un rien.

Le Bouddha d’Azur

Le Bouddha d’Azur, tome 1 de Cosey

Une histoire d’amour au monastère tibétain de Chöd Gompa entre un petit blondinet et une jeune fille sauvée par une ourse, une tulku, cinquième réincarnation de la grande Lhahl.

Mais, c’est sans compter avec l’occupation chinoise !

Le Bouddha d’Azur, tome 2 de Cosey

Deux albums magnifiques pour une histoire d’amour impossible au milieu des montagnes, des monastères, du bouddhisme tibétain et des militaires.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
ཨོཾ་མཎི་པད་མི་་ཧཱུྃ
Gloire au Joyau dans le Lotus !
En été dans l'Himalaya, lorsque la neige fond aux heures les plus chaudes, l'eau qui ruisselle fredonne d'étranges mélodies.
Hymnes d'hier, chansons de demain, plaisanteries polissonnes ou légendes oubliées.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une histoire d’amour au monastère tibétain de Chöd Gompa entre un petit blondinet et une jeune fille sauvée par une ourse, une tulku, cinquième réincarnation de la grande Lhahl.

Mais, c’est sans compter avec l’occupation chinoise !

Deux albums magnifiques pour une histoire d’amour impossible au milieu des montagnes, des monastères, du bouddhisme tibétain et des militaires.

Saïgon-Hanoï

Intéressante, cette BD. Vraiment !

Alors que la plupart des images sont reprises d’un reportage télé sur des GI’s vétérans qui retournent au Viêt Nam et que la quasi totalité de l’album se passe lors d’une conversation téléphonique dont on ne voit qu’un seul des deux correspondants… Ça fonctionne !

Saïgon-Hanoï de Cosey

Comment et pourquoi cet album fonctionne alors qu’il ne s’y passe rien ? Je ne comprends pas trop. Mais c’est peut-être là tout le talent de Cosey, le miracle de la BD, le fantastique pouvoir de suggestion de ce média… mais ça marche et c’est même un très bon album de Cosey.

Un tour de force !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Hello ?
...
Qui appelle ?
Felicity. Felicity Cosgrow. Je ne vous dérange pas ?


Joyeux Noël, May !

Colorado, décembre, de la neige et des routes fermées…

Deux femmes se rencontrent et c’est pas forcément très amical.

Joyeux Noël, May ! de Cosey

Mais, petit à petit une complicité s’installe, une amitié, presque. Jusqu’à ce que… par une nuit enneigée avec le chant des loups…

Une histoire de rencontre, de parcours de vie, de destin, presque.

C’est beau, mais vraiment trop succin pour réussir à s’installer dans cet univers

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Rocky Mountains. Colorado.
Tu rêves encore de vos galopades, hein ? Comme chaque année à cette période.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Deux fillettes se perdent, deux femmes se retrouvent.
Juniper Univails ne recherchait que le calme lorsqu'elle décida de s'éloigner de sa famille pour travailler à son nouveau roman. Mais, bloquée par la neige, elle est incapable de rejoindre le chalet légué par sa mère. La voilà contrainte de rester dans la tranquille petite ville de Mize, au coeur des Rocky Mountains, dans le Colorado. Elle y fait bientôt la connaissance de Tallulah, jeune beauté locale, instable et dévergondée. Entre ces deux femmes que tout oppose, une complicité va bientôt naître. Et petit à petit cette complicité va se transformer en amitié, comme si elles s'étaient déjà rencontrées...

Une nuit particulière

Une femme quittée décide de s’abandonner à un homme, cette nuit. Celui-là, tiens.

Pour la première fois cette nuit je suis heureuse. Je pourrais presque danser, rire et paraître folle.
Il est l'homme qu'il me faut - je le sens même si je ne suis pas au bout de mes peines - et je pense que le hasard, qui nous déchiquette parfois, fait aussi parfois bien les choses.
Comme s'il cherchait une indulgence.
Une nuit particulière de Grégoire Delacourt

Une nuit entre érotisme, abandon, souvenirs, complicité, douleur et complicité

Je me souviens avoir trouvé la pluie très belle.

Si l’idée et le texte sont plaisants, le résultat a fini par me sembler trop, too much… voir kitsch.

On n'est jamais soi, on est toujours ce que l'autre s'est inventé.

Un livre qui veut faire des belles phrases, des gimmicks d’écritures trop évidents, des paragraphes empesés suivis d’une belle phrase à encadrer…

Zut, c’était trop pour moi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La petite fille demanda à sa mère si elle pouvait aller à la recherche de crabes vers le petit rocher, là-bas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'avais envie de retrouver un homme et une femme capables de se jeter dans le vide par amour. Parce que c'est vivre sans amour qui est l'enfer. »

Elle s'appelle Aurore, lui Simeone. Un soir d'automne, ces deux inconnus au désespoir, qui croient n'avoir plus rien à perdre, engagent la conversation. Commence alors une nuit qui ne ressemble à aucune autre. Au matin, rien ne sera plus comme avant...

Une rencontre romanesque, poétique, fulgurante

Magasin général, tomes 1 à 3 : Marie ; Serge ; Les hommes

A notre-Dame-des-Lacs, un petit bled paumé du Québec dans les années 20, Félix Ducharme, l’épicier du village est mort laissant sa femme seule.

Marie devra reprendre en main le commerce, les clients exigeants et mauvais payeurs dans une ambiance très religieuse.

Magasin général, tome 1 : Marie de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Et arrive un étranger sur une moto, coincé dans le village par la neige et accueilli par Marie. Mais voilà… qu’en dira-t-on ?
Passé un accueil mitigé, tout le village tombe d’accord finalement pour lui trouver des qualités, d’autant qu’il fut vétérinaire et qu’il cuisine divinement et fini par ouvrir le premier restaurant dans l’épicerie avec Marie.

Magasin général, tome 2 : Serge de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Les liens se tissent et Marie n’est pas insensible au charme du nouveau venu mais voilà que débarquent les hommes à la fin de l’hiver, accompagnés de leur virilité toxique !

Magasin général, tome 3 : Les hommes de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Une bande dessiné assez fine sur la vie rurale et ses règles sociales, les amours impossibles, les jalousies…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Marie
Je m'appelle Félix Ducharme
Je suis né ici à Notre-Dame-des-Lacs, au Québéc

Serge
Bonjour Madame.
Oh... B... Bon matin Monsieur.

Les hommes
... Euh...
On va pouvoir commencer !...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1. Dans les années 1920, dans un village du Québec rural, l'histoire de Marie, jeune veuve héritière du principal commerce général, qui retrouve le bonheur auprès d'un étranger fraîchement débarqué dans la petite communauté

2. Dans les années 1920, dans un village du Québec rural, l'histoire de Marie, jeune veuve héritière du principal commerce général, qui retrouve le bonheur auprès de Serge, un étranger fraîchement débarqué dans la petite communauté. Dans cet épisode, Serge entreprend d'ouvrir un restaurant

3. Les hommes de Notre-Dame-des-Lacs reviennent de leur campagne d'hiver. Comment vont-il réagir face à ce Serge venu de France qui s'est mis en tête d'ouvrir un restaurant à côté du magasin de Marie ?

Elle(s) : Alice, Charlotte & Renaud

Elle(s), bande dessinée de jeunesse de Bastien Vivès raconte une rencontre, un amour naissant (difficilement), deux copines et un garçon un peu timide.

Elle(s) : Alice, Charlotte & Renaud de Bastien Vivès

Une BD aux boobs grands comme les yeux (si, si)

Une historiette chouchou, des moments tendres (et parfois difficiles) ou tout est hypertrophié comme les débuts peuvent l’être

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Allô...
Ouais Alice !
Ça va ? Je peux pas te parler fort : je suis dans le train...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle(s) sont deux. Vous les avez sans doute croisées. Elle(s) sont vos amies, ou vous peut-être.. Elle(s) sont celles qu'on a aimées et celles dont on a rêvé. Elle(s) ont 18 ans, nous aussi