L’abandon du mâle en milieu hostile

Quelle passion, quel amour ! Je me suis fait cueillir comme une petite fleur des champs par ce roman qui sort clairement des clichés du genre.

Un soir de décembre 1980, alors que nous grignotions une assiette de charcuterie en commentant Eraserhead, que nous venions de voir à d'Eldorado (« Un putain de génie, ce David Lynch, non? »), tu me demandas à brûle-pourpoint si je n'en avais pas marre d'habiter chez mes parents, à presque vingt et un ans. Je m'y trouvais fort bien, mais te répondis évasivement, afin que tu précises ta pensée.
 ─ J'ai trouvé un appartement super, mais il est trop cher pour moi toute seule. Si tu voulais le partager avec moi...
J'en lâchai la rondelle de saucisson que je tenais à la main. Il est des bibelots que l'on se lasse de voir sur la cheminée du salon ; chaque soir, je m'attendais à être répudié sans ménagement, et voilà que tu me proposais ta table 
de nuit.
 ─ Mais... pourquoi moi ?
 ─ Parce que je pense que nous nous entendrons bien. Et puis j'ai presque confiance en toi. Assez du moins pour te proposer ça.
L’abandon du mâle en milieu hostile de Larher Erwan
Alors, certes, l’incessante utilisation du passé simple peut sembler un peu précieuse. Mais le narrateur ne l’est-il pas ?

Le livre d’une passion qui a tout emporté, un amour de jeunesse comme un saut dans le vide sans parachute. Mais connait-on vraiment ceux qu’on aime ?

Une merveille pleine d’humour et d’amour

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je te haïssais.
Avec tes cheveux verts, sales, tu représentais tout ce que j'exécrais alors: le désordre, le mauvais goût, l'improductive et vaine révolte juvénile.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dijon, 1977. Les téléphones avaient des fils, les téléviseurs ne diffusaient que trois chaînes, La Poste s'appelait PTT. Entre une fille fantasque, rebelle, et un jeune garçon trop sage s'ébauche une relation inattendue et insolite. Dans la France en pleine mutation du début des années 1980, où fric et paillettes tiennent peu à peu lieu d'idéaux, le narrateur va brusquement découvrir la part sombre de sa belle compagne. Et relire leur histoire sous cette lumière noire.

Trois amours de ma jeunesse

Lorsque les couleurs et les détails des souvenirs ont disparu, restent les émotions, les sentiments, les odeurs et des couleurs.

Trois amours de ma jeunesse de Danièle Saint-Bois
Trois amours de ma jeunesse de Danièle Saint-Bois

C’est doux et tendre et la passion semble encore intacte après des années.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment apprend-on à se construire dans les années soixante-dix, à la campagne, quand on est une jeune femme attirée par d'autres femmes ? À l'époque, Danièle est mariée, élève ses trois enfants. Une vie conforme aux attentes de sa famille. Seule la littérature lui ouvre d'autres horizons. Sa rencontre avec Mia la foudroie. Mais comment s'assurer que ses sentiments sont réciproques ? Du souvenir de cette passion resurgissent, comme de poupées russes, d'autres visages : ceux de Frankie, adolescente qui fut son premier coup de foudre sur les bancs de l'école, puis de Linda, dont elle tomba amoureuse à la veille de son mariage.

Trois amours de ma jeunesse est le récit autobiographique d'une éducation sentimentale tourmentée. Danièle Saint-Bois s'y livre comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Dans ce travail d'archéologie intime, écrit avec les tripes, on retrouve son style plein de fougue et sa colère envers une époque qui lui a volé, chaque fois, la possibilité d'aimer et d'être aimée