Le passage de la ligne

Quel ennui.
Avec ce passage de la ligne, Simenon tente-il de nous faire part de sa propre vie fantasmée : un solitaire qui a ses accès dans toutes les sociétés ; un invisible qui peut se glisser partout avec aisance ; un homme parti de rien qui a réussi et qui n’oublie pas de remercier la chance et les rencontres, avec une humilité grossièrement feinte ; un aventurier qui, après avoir goûté à tous les plaisirs, peut se retirer à l’écart du monde ?

Quant à ma solitude, elle constituait une défense, voulue ou non. Je n'appartenais à aucun des milieux que je découvrais et il ne fallait à aucun prix que je me pose sur une des cases où je risquais de rester figé pour toujours.
Je n'étais ni un pauvre, ni un riche, ni un bourgeois, ni un artiste, ni un employé, ni un patron. Je n'étais pas un révolté non plus, pas davantage un satisfait. Je n'étais rien.
Et je voulais être tout. De même que je souffrais physiquement en voyant une femme et en me disant que je ne la posséderais jamais, qu'elle m'échappait, qu'elle était en dehors de mon pouvoir, de même serrais-je les poings à l'idée qu'on pourrait m'interdire l'accès d'une partie du monde, m'interdire, en définitive, certaines expériences humaines.
Parti d'en bas, de la bicoque de Saint-Saturnin où, une fois par semaine, on se lavait les pieds dans un baquet, près du foyer de la cuisine, j'étais décidé à aller voir tout en haut. Peu importe si je ne situais pas encore ce sommet-là. Il changeait, d'ailleurs, avec mes progrès.
Le passage de la ligne de Georges Simenon
Non, il ne se passe pas grand chose dans ce passage (à vide)… à peine une fin aussi fade que sa première partie.

Et que dire de ce sale personnage misogyne, violent et abuseur plein de sa bonhomme impunité ?

Le 90e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai franchi trois fois la ligne, la première fois en fraude, avec l'aide d'un passeur, en quelque sorte, une fois au moins légitimement, et je suis sans doute un des rares à être retourné de plein gré à son point de départ.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Qui suis-je ? »
Steve Adams a passé trois fois la ligne de démarcation, celle qui sépare un statut social de celui qui lui est supérieur. Ayant réussi sa vie, à 50 ans, il éprouve le besoin de dire ce que fut pour lui cette triple.

Changer : méthode

Edouard Louis semble avoir un inépuisable besoin de réparer. De se réparer, réparer ses amitiés perdues, réparer ses regrets, ses erreurs…

Changer : méthode de Édouard Louis

Un livre qui tente de revenir aux sources pour expliquer ses fuites, défendre ses choix, prouver son honnêteté, dissiper les malentendus et justifier ses maladresses.

Une biographie de ses choix de vie et de ses motivations. Mais aussi un témoignage duquel semble affleurer une constante culpabilité.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Une question s'est imposée au centre de ma vie, elle a concentré toutes mes réflexions, occupé tous les moments où j'étais seul avec moi-même : comment est-ce que je pouvais prendre ma revanche sur mon passé, par quels moyens ? J'essayais tout»