Liberty bar

Maigret a sa propre vision de la justice. Certes, il cherche la vérité, mais après, il décide lui-même ce qu’il va en faire.

C'était doux, paisible... Des gens marchant sans se presser... Des autos glissant sans bruit, comme sans moteur... Et tous ces yachts clairs sur l'eau du port...
Maigret se sentait fatigué, abruti, et pourtant il n'avait pas envie de rentrer à Antibes. Il allait et venait sans but, s'arrêtant sans savoir pourquoi, repartant dans n'importe quelle direction, comme si la partie consciente de son être fût restée dans l'antre de Jaja, près de la table non desservie où, à midi, était attablé un correct steward suédois, en face de Sylvie aux seins nus.
Liberty bar de Georges Simenon

Cette fois-ci, il est appelé à Antibes pour un meurtre avec une consigne claire de sa hiérarchie : « Pas d’histoires ! »

Sacré Brown ! Si la blessure eût été à la poitrine, on eût pu croire qu'il s'était tué pour faire enrager le monde. Mais on ne se poignarde pas soi-même par-derrière, que diable !

Et le commissaire indolent, écrasé par la torpeur du sur de la France s’arrangera bien de cette consigne

Maigret 17/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le mort et ses deux femmes
Cela commença par une sensation de vacances. Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d'Antibes était baignée d'un soleil si lumineux qu'on n'y voyait les gens s'agiter que comme des ombres. Des ombres portant chapeau de paille, pantalon blanc, raquette de tennis. L'air bourdonnait. Il y avait des palmiers, des cactus en bordure du quai, un pan de mer bleue au-delà de la lampisterie.
Et tout de suite quelqu'un se précipita.
« Le commissaire Maigret, je pense ? Je vous reconnais grâce à une photo qui a paru dans les journaux... Inspecteur Boutigues... »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
William Brown a été assassiné à coups de couteau à Antibes, en revenant d'une de ses « neuvaines », beuveries au cours desquelles il lui arrivait de disparaître plusieurs jours. Arrivé sur les lieux, Maigret entreprend de retracer son itinéraire. Il commence par faire la connaissance des « deux femmes » de Brown : sa maîtresse, Gina, et la mère de celle-ci.