La nuit au pas

Histoire d’un amour trahi, Isabelle Cornaz se souvient d’un Moscou désincarné, d’une Russie vide de sens.

J'ai aimé profondément une ville - Moscou - qui a changé avec le temps, une partie de ce que j'aimais a disparu. J'ai commencé un récit dans lequel elle serait l'héroïne, un essai sur ses motifs réels ou fantasmés, ses trous et l'immensité du pays tout autour. Ce territoire est devenu un corps de rumeurs et de fossiles marins, un corps d'amours et de souvenirs, un corps d'une insoutenable violence.
La nuit au pas de Isabelle Cornaz

Un récit fait de paragraphes courts comme des Polaroids, souvenirs instantanés d’un voyage dans un pays en ruines dont il ne reste que des vestiges d’une passion éteinte.

Prendre des terres pour avoir l'air fort. Avoir l'air fort pour rester au pouvoir, assurer sa survie. Faire corps avec celui qui prend des terres pour avoir l'air fort.
Prendre encore plus de terres car celles qui nous appartiennent tombent en lambeaux, brûler des terres, écraser des rêves, pour avoir l'air grand.
Ne pas savoir quoi faire des terres qu'on a déjà.

L’histoire d’une déception qui semble à la hauteur d’une passion immense

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je me souviens d'un jour, enfant, où nous avions pêché tant de poissons qu'il avait fallu en remettre quelques-uns à l'eau. Il y avait un quota à ne pas dépasser, pour les pêcheurs amateurs.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Isabelle Cornaz a vécu longuement à Moscou où elle a travaillé en qualité de journaliste. Se remémorant les détails de sa vie moscovite, elle dresse, dans La nuit au pas, un portrait ambivalent de la ville. S'y dévoile le corps de Moscou, ses cours intérieurs, ses lieux invisibles et les marques de sa gentrification. Le récit s'éloigne ponctuellement de la capitale depuis la proche banlieue jusqu'au cercle polaire, en survolant les villes secrètes de Russie. Entre le songe des souvenirs et la réalité de la guerre qui traverse le récit comme des déflagrations, on avance au pas dans ce paysage désormais inaccessible à l'auteure. "J'ai commencé ce texte en me questionnant sur mon rapport à la ville, sur le désir et la difficulté de la saisir, d'en décrire les pulsions et les motifs - et je l'ai terminé avec le sentiment d'un territoire sombrant, s'autodétruisant au point de se dissoudre". La nuit au pas est un récit sur notre rapport à l'espace, à la mémoire et à la disparition.

L’Africain du Groenland

Le génial récit de voyage de Tété-Michel qui, dans les années 60, fugua à 16 ans du Togo pour le Groenland. Un voyage de près de 10 ans fait de rencontres, d’amitiés et de découvertes !

Tout en parlant, Jakobina nous sert le café puis apporte de la graisse de renne. Chacun coupe un morceau de cette graisse et le met dans son café chaud, sucré ou non, et arrosé d'akvavit. J'imite les autres. La graisse fond en partie et forme à la surface de petits cercles huileux. Le café bu, il reste au fond des tasses un bout de graisse que l'on prend avec sa cuillère pour le manger accompagné d'un morceau de sucre.
 - Comment le trouves-tu ? me demande Knud.
 - Mais c'est très bon !
L’Africain du Groenland de Tété-Michel Kpomassie

Un livre plein d’émerveillement et de surprises face aux coutumes, mœurs, habitudes alimentaires, paysages, températures rencontrées… mais aussi sur la lente perte d’identité groenlandaise face à l’acculturation danoise. Comme un livre d’anthropologue fasciné par ses rencontres, accueilli comme un prince invraisemblable dans ces glaciales contrées inhospitalières

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le cocotier et le serpent
- Il n'est pas encore réveillé, l'autre ? demanda l'oncle, avec mépris.
Il parlait à voix basse, faisant visiblement un effort pour ne pas hausser le ton, soit pour retenir sa colère, soit pour ne pas déranger, dans leur sommeil, ceux qui étaient couchés dans les cases avoisinantes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Quand j'ai débarqué, tous croyaient avoir vu le diable. J'étais le premier Africain qu'ils voyaient de leur vie. »

Né en 1941 dans une famille traditionnelle togolaise, Tété-Michel Kpomassie est destiné à 16 ans à servir le culte du python après avoir réchappé à un accident causé par ce serpent. Effrayé par cette perspective, il est saisi d'une fulgurance singulière à la lecture d'un livre sur le Groenland. Il se découvre, lui, l'homme de la forêt tropicale, de profondes affinités avec ces hommes du Grand Nord.

Passionné par cette région et par le mode de vie de ses habitants, il fuit son village et entame une odyssée improbable qui le conduira huit ans plus tard au Groenland. Froid, neige, obscurité ou soleil de minuit, rien ne le décourage. Accueilli par les Inuits, Tété-Michel Kpomassie découvre une société traditionnelle, vivant de la pêche et de la chasse, mais aussi une société fragilisée, dépendante et de plus en plus individualiste, conséquences de la colonisation danoise.

La ride

Deux copains aux cheveux longs (les auteurs), décident sur un coup de tête d’enfourcher leur vélos pour quitter Paris le temps d’une semaine et descendre en Bourgogne.

La ride de Simon Boileau, dessins de Florent Pierre

Un road trip à la recherche du grand air, des petites boulangeries, des paysages avec des fleurs, des collines (les cols aussi !) et des ruraux un peu brutasses et hospitaliers.
Mais aussi… une fuite de la grande ville, du stress permanant, de l’enfumage continuel, de la sur-circulation et du bruit des moteurs.

Un bol d’air aux dessins qui collent parfaitement aux thématiques : la route, la zénitude, l’effort, l’amitié et les paysages qui se déroulent devant les vélos à coups de pédales

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Continuez tout droit pendant 800 m.
La distance restante est de 6.3 Km.
Votre allure actuelle est de 26 Km/h.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ride [« raïde »] nom féminin, dérivé de l'anglais
1. Virée à vélo
Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris le temps d'une ride à travers la France.
2. Équipée sauvage, échappée belle, aventure en roue libre
En amitié comme en vélo, il y a des hauts et des bas. Et entre les deux, il y a la ride.

Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris et entreprennent un voyage à vélo de Paris à la Bourgogne en cinq jours.

Le manuel de la jungle

Nicoby et Joub se sont retrouvés dans un petit périple en Guyane française dans la forêt amazonienne. Deux froussards paniqués au milieu d’une jungle hostile… Heureusement fort bien accompagnés !

Manuel de la jungle, un voyage avec Olivier Copin de Nicoby et Joub. dessin Nicoby et aquarelles de Joub

Ce très drôle voyage démontre que les plus grands dangers ne sont pas ceux qu’on aurait attendu, même si les piqures de raies, les dents des crocodiles, les mygales, serpents et autres fourmis ne sont pas à sous-estimer.

Un récit de voyage bien alcoolisé aux dessins et couleurs très vivants.
Et BANG ! BANG !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment survivre au milieu des serpents, des araignées et des orpailleurs de la jungle guyanaise quand on est un auteur de bandes dessinées habitué à la quiétude de son atelier climatisé ? Nicoby vit en Bretagne et son ami Joub s'est installé à Cayenne. Là-bas, ils ont rencontré un coureur de forêt qui a voulu leur prouver que l'Enfer vert pouvait être un paradis des sens. Entre expédition initiatique et récit documentaire, les deux dessinateurs esquissent avec drôlerie - et parfois gravité - un portrait unique et inédit de la plus fascinante et de la plus inquiétante de toutes les jungles de notre planète.

Sibérie ma chérie

Publié en 2012, ce carnet de voyage est un hymne d’amour de Sylvain Tesson à la Russie, et plus précisément, à la Sibérie et au peuple russe.

Ma dernière volonté sera d'être enterré sous un arbre. L'arbre poussera auprès de ma dernière cabane. Mon corps alimentera la sève qui pulsera dans le tronc et peut-être qu'un oiseau posé sur une branche poussera un trille qui ravira un vagabond égaré en ces lieux et le conduira vers ma cabane qui sera toujours ouverte au visiteur, à condition bien sûr qu'il ne passe jamais personne.
Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, illustrations de Bertrand de Miollis

Peu de textes, mais grâce aux photos, dessins et peintures de Thomas Goisque et Bertrand de Miollis on se sent immédiatement emporté par l’ivresse du voyage. Oui, en Sibérie, l’ivresse on connait ça.

Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, photographies de Thomas Goisque

Un très joli carnet de voyage ou le récit laisse la part belle aux images

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai marché dans les forêts de l'Extrême-Orient, dormi sur les grèves du Baikal, donné des conférences dans les universités du bassin de l'Amour, roulé à bicyclette sur le flanc sud du Caucase et monté des chevaux Orlov dans les plaines de Riazan. J'ai piloté des side-cars hors d'âge dans les bois de Carélie, visité les mines d'or des bords de la Léna, suis parti à la pêche avec des bûcherons de Bouriatie, sur les eaux de la Selenga où nagent les silures. À Moscou, un balayeur m'a ramassé dans une cour, ivre-mort. À Khabarovsk, dans le train, un Ouzbek m'a projeté à travers la vitre d'un compartiment et des voyous ont voulu me faire la peau dans les faubourgs d'Oulan-Oudé. Dans le Transsibérien, j'ai laissé les heures sans contours défiler plus lentement encore que le paysage. J'ai bu des tord-boyaux avec des anges à gueule de brutes, partagé du foie d'élan avec des coureurs de bois de Yakoutie et reçu les regards glacés de filles moscovites à qui j'avais osé adresser la parole. [...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Vingt ans que je voyage en Russie. J'y retourne avec obsession sans savoir très bien ce qui m'y porte. Vingt ans qu'on m'interroge sur cette fascination et vingt ans que j'échoue à toute explication. »
S.T.

Sylvain Tesson, Thomas Goisque et Bertrand de Miollis sillonnent la Russie depuis la chute de l'Union soviétique. Entre le Pacifique et l'Oural, ils ont parcouru des milliers de kilomètres à pied, à cheval, en engin blindé, en canot, à motocyclette et en raquettes à neige. Sylvain a vécu sur les bords du lac Baïkal dans une cabane d'ermite pendant six mois, recevant à l'occasion la visite de ses deux amis ; il en a tiré un récit, Dans les forêts de Sibérie.

Sibérie ma chérie est une déclaration d'amour à des terres méconnues où toutes les aventures sont possibles. Non, la Sibérie ne se réduit pas à une étendue de marais gelés, piquetée de goulags en ruine et de friches industrielles où divagueraient des moujiks qui se seraient ébroués du communisme historique pour s'acheminer vers l'alcoolisme. Ce livre donne à voir une Sibérie vaste, sauvage, libre et capable d'accès de douceur inattendus. Une terre où le voyageur n'est jamais à l'abri d'une belle rencontre : un ours brun, une escadre d'oies sauvages, un pêcheur à l'âme généreuse, une fillette nostalgique.

Ce carnet de voyage aux confins de la Russie fait vivre leur passion commune et redonne à lire quelques-uns des aphorismes dont Sylvain a parsemé ses nouvelles, récits et reportages, illustrés par les photos de Thomas et les peintures de Bertrand

Blanc

Après un livre d’images Noir fort surprenant, Sylvain Tesson revient à la vie avec ce Blanc. Une rando à peaux de phoque à travers les Alpes en compagnie de du Lac et de Rémoville, un autre montagneux rencontré sur les cimes enneigées. Quatre tronçons répartis sur quatre hivers. Du blanc, du blanc, du blanc et du blanc !

Le cinquante-sixième jour
De Livigno au col d'Eira en automobile, puis du col au lac de San Giacomo par le val Trela, puis du lac à l'Ofenpass par le val Mora et deux cols, 26 kilomètres et 900 mètres de montée.
Pourquoi ces journées de traces blanches nous parais- saient-elles miraculeuses?
 - Parce que nous allons dans la beauté, dit du Lac.
 - Parce que nous avons la liberté sur la montagne, dit Rémoville.
 - Parce que nous ne visons pas trop loin, dis-je.
Blanc de Sylvain Tesson

Mais trop d’effort vide la tête et ce carnet de bord fini par ressembler à un décompte des dénivelés, cols et bivouacs.

Oui, la plume est sublime et la route est belle. Mais plus créative est l’inaction, mère de l’introspection et des digressions

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Derrière nous, Menton, avec ses maisons jaunes en escalier sur des pentes de fleurs. On goûta l'eau des doigts. Je me léchai l'index car la mer est le sel de la Terre, puis du Lac marmonna « on y va, on n'est pas d'ici ».


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel du Lac, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée pour traverser les Alpes à ski, jusqu'à Trieste, en passant par l'Italie, la Suisse, l'Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l'hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l'effort décomptait les jours. Je croyais m'aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s'annule - espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ?
S. T.

À l’heure où les dieux dorment encore

Un peu dubitatif face à ce que j’avais hâtivement classé en « valorisation économique de fonds de tiroirs », j’ai abordé ce carnet de croquis à reculons.

À l’heure où les dieux dorment encore de Cosey

Et pourtant ! Au bout de quelques pages de ce voyage avec Cosey, des Alpes suisses au Japon en passant par les montagnes tibétaines (et bien d’autres topographies, rencontres et pays), on se met à comprendre et à partager cette quête de soi.

Pas d’histoire ici, mais des aquarelles, des portraits et des paysages sublimes, des textes courts et des pensées… un voyage avec l’auteur qui se termine en couleurs

« À l’heure où les dieux dorment encore… »
sont les premiers mots de Savitri, long poème épique composé par Sri Aurobindo dans lequel la belle Savitri parvient à duper Yama, dieu de la mort afin de sauver son époux.
L’auteur de BD, lui, est contraint la plupart du temps à dessiner d’imagination ou, en partant de quelques documents à réaliser une reconstitution + ou – plausible… Avec le risque, toujours, de tomber dans les inévitables clichés, stéréotypes et tics graphiques. Le dessin d’observation est probablement la meilleure ruse pour échapper à l’emprise du dieu tyran, roi des idées toutes faites, qui squatte notre boîte crânienne, et apercevoir un moment ce qui se présente à nos yeux, tel, quel. Ce qui consiste à oublier tout ce qu’on sait.
Exercice ardu, avec de nombreux échecs, mais qui apporte parfois une vraie part de joie. En voici quelques échantillons.
Cosey

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
"À l'heure où les dieux dorment encore..."
sont les premiers mots de Savitri, long poème épique composé par Sri Aurobindo dans lequel la belle Savitri parvient à duper Yama, dieu de la mort afin de sauver son époux.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entre carnet de route et journal intime, l'artiste présente ses dessins réalisés au cours de nombreux voyages et sur lesquels il s'appuie comme autant d'outils de travail, de repérages et d'aide-mémoire pour ses albums. Le dessinateur se dévoile et partage ses pensées, avec en toile de fond une réflexion sur le dessin, la couleur, la musique, la représentation du réel et des vies intérieures

L’axe du loup : de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du Goulag

En 1950 paraissait « À marche forcée », récit de l’évasion du Goulag de Slavomir Rawicz. Une fuite de Iakoutsk à Calcutta.

L’axe du loup : de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du Goulag de Sylvain Tesson

Malgré des doutes sur son authenticité, ce livre fascine Sylvain Tesson qui décide d’en refaire le trajet sans utiliser de moyens de transports motorisés, by fair means.

Le récit d’une longue marche, de rencontres, de faim et de froid, de douleurs et d’émerveillements comme un hommage à la soif de liberté

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pendant huit mois, Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne de Darjeeling. À pied, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, il a connu ce qu'il a cherché de plein gré : le froid, la faim, la solitude extrême. La splendeur de la haute Asie l'a récompensé, comme les mots d'une très ancienne déportée heureuse de se confier à lui : «On a le droit de se souvenir.»

«Le récit de voyage qu'il a rapporté est plein d'intelligence, d'authenticité, d'âpreté et d'émotion, traversé de bonheurs d'écriture qui sont la patte d'un écrivain.»

Dans les forêts de Sibérie

Six mois isolé volontaire au bord du lac Baïkal, Sylvain Tesson se demande s’il a une vie intérieure.

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

Il boit seul ou lors de brèves rencontres, craint les ours et se réchauffe en attendant le dégel.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu

Histoire d’un soulèvement

Laurence Boissier part en rando dans les Alpes et tient un journal dans un parcours à travers l’histoire de la terre en contemplant les strates géologiques.. Le journal d’une râleuse ?

Histoire d’un soulèvement de Laurence Boissier

Oui, une g’nevoise pas entraînée dans une marche alpine, ça râle ! Car tout y est : l’effort, l’altitude, les montées et les descentes, le sac, la nuit à la belle étoile, les compagnons de route, les ronfleurs et les agités de la nuit, le manque de confort, le soleil, les cloques… tout !

La magie sera-t-elle suffisante pour emporter Laurence ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le guide nous a donné rendez-vous à l'aube dans un village doté d'un seul bistrot fermé pour travaux. Il inspecte notre équipement. Selon les instructions que nous avons reçues de l'agence, notre sac devait être équipé de bretelles larges, d'un dos anatomique et peser moins de dix kilos. Nous sommes vêtus d'une micro-polaire, de chaussures montantes et d'un pantalon respirant à séchage rapide. On trouve des modèles de ce pantalon dans des couleurs non salissantes comme le brun et le gris. Le mien est gris, doté de fermetures éclairs à mi-cuisse.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout a été consigné dans un cahier où l'on trouve l'empreinte de plusieurs histoires, la grande, celle du soulèvement des Alpes, racontée par un guide excentrique, la petite, celle de la vie quotidienne d'un groupe de randonneurs. Neuf jours de marche ponctués par les paysages traversés, l'effort, le poids du sac, la promiscuité dans les cabanes. La petite troupe s'est à la fois bien et mal entendue.

Partie sans entraînement, une citadine se disant autrice mélange ses propres souvenirs, les premiers cours de ski, les appartements de vacances loués en famille, à ceux, immémoriaux, d'un attachant fossile. Le guide réussira-t-il à mettre en évidence le lien entre les convections du noyau terrestre et la présence sur l'alpe de ces marcheurs ?