L’outlaw

Un polar plutôt basique, avec un pauvre type, lâche, manipulé, incohérent. Et une bande de voleurs sanguinaires. Et la police qui attend patiemment que tout cela de décante. Il ne manque que Jules.

Outlaw de Georges Simenon

Guère passionnant

Le 43e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ils arrivèrent rue Saint-Antoine juste comme la séance finissait au cinéma Saint-Paul. La rue était déserte de la Bastille à l'Hôtel de Ville et, même plus loin, c'était une profonde tranchée vide jusqu'à la place de la Concorde, avec de rares passants minus-cules qui agitaient leurs jambes sur les trottoirs et parfois se risquaient à traverser de biais la chaussée.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Stan est coincé. Il a froid, faim, n'a plus un sou et ne sait pas où dormir. La porte de ses amis reste close. Sa compagne le quitte et retourne vers d'autres hommes en mesure de la protéger. Lui est trop mou, trop indécis pour s'en sortir dans un monde qui, si vous êtes hors du coup, ne fera rien pour vous aider. La police surveille et verrouille tout. Stan, d'origine polonaise, sous le coup d'un arrêté d'expulsion, erre dans Paris jusqu'à ce qu'un inspecteur lui propose d'infiltrer contre argent une bande de criminels endurcis. Des hommes et une femme qui n'hésitent pas à torturer et tuer pour récupérer des bas de laine. Maladroit, mauvais menteur, fragile et pris dans la nasse d'un quotidien sordide, Stan va participer à son tour à des agressions planifiées d'une rare violence. Ses complices, très vite, impitoyables, lui demanderont de faire ses preuves...

Mon vrai nom est Elisabeth

En partant de son histoire familiale (d’où un possible parti pris qui n’enlève pas grand-chose au sordide), Adèle Yon peint l’écœurant tableau d’une époque que je croyais plus lointaine. Celle où des médecins apprentis-sorciers venaient triturer les cerveaux (majoritairement féminins) au pic à glace. Celle où l’on se débarrassait des encombrantes dans des asiles. Celle où la femme se devait d’être fertile, docile et ménagère.

Lorsque j'interroge les membres de ma famille sur la lobotomie de Betsy, leur réponse à tous est peu ou prou la même.
La lobotomie, c'est le fait qu'on lui a enlevé une partie du cerveau qui soi-disant ne fonctionnait pas.
C'est ce qu'on faisait à l'époque.
On pensait qu'en enlevant des morceaux ça allait... je ne sais pas... se régénérer... en mieux ?
Ils ont voulu enlever la partie défaillante, un peu comme un cancer.
Si la lobotomie a pour fonction de réguler les comportements divergents, pourquoi les journaux de l'époque diffusent-ils l'idée que la lobotomie est capable d'intervenir sur la cause de la maladie mentale ? Pourquoi ma famille a-t-elle majoritairement retenu l'idée que le neurochirurgien était en mesure d'ôter la folie comme un cancer, alors que son ambition était, comme ce qu'on appellera plus tard la lobotomie chimique (les médicaments), non pas de guérir mais de contenir ? Comment comprendre la pérennité de cette représentation de la lobotomie chez les descendants de Betsy soixante-dix ans après les faits ?
Mon vrai nom est Elisabeth de Adèle Yon
Une biographie familiale autour de Betsy qui a subit lobotomie, comas, électrochocs et qui fut finalement enfermée plus de 15 ans. Une enquête personnelle entre archives, souvenirs familiaux, interviews et visites durant laquelle les révélations tissent patiemment le portrait de la misogynie patriarcale d’alors enfouie sous les tabous et possiblement une certaine culpabilité.

Mais cette époque… c’est pas si loin ! C’est les années 50.

Une histoire qui rappelle évidement celle de Rosemary Kennedy lobotomisée par le fameux Walter Freeman ; mais aussi les questionnements autour de l’internement forcé de Camille Claudel

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Objet: Jean-Louis Important
Date: 4 janvier 2023 à 02:18:49
À: LA FILLE CADETTE
Quand tu liras ces mots, j'aurai fini mes jours après avoir basculé dans le vide depuis le balcon de l'appartement que j'ai loué au 7e étage.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances. Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C'est à peu près tout. Les enfants d'Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n'en parlent pas à leurs enfants qui n'en parlent pas à leurs petits-enfants. « C'était un nom qu'on ne prononçait pas. Maman, c'était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c'était un non-sujet. »

Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l'enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l'essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l'hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d'une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.

J'aime quand les archives perdent les pédales. Quand les mots ne rentrent plus dans les cases. Quand les registres et les voix s'entremêlent. C'est là qu'ils montrent leur vraie nature. Leur polyphonie. Leur artifice.

La jument perdue

Voilà un roman dur bien atypique que cette jument perdue. Plutôt un western avec des chevaux, des revolvers et des Stetson.

Une émotion vague pénétrait Curly John. Des images passaient toujours devant ses yeux, souvent informes, comme quand on cherche en vain le sommeil, parfois des lignes, des points lumineux, parfois un visage, un objet, un paysage tout blanc et des silhouettes d'enfants se lançant des boules de neige, un train qui s'arrêtait quelque part, un tout petit train, pas de gare, sans doute leur arrivée à Sunburn ?
Et Andy, toujours Andy, avec sa peau mate, son regard aigu...
Bon Dieu! Comment lui, Curly John, avait-il pu se tromper à ce point? On se croit un homme, puis un vieil homme. On s'imagine volontiers qu'on a tout appris. On s'enfonce bêtement dans l'amertume et on est tout prêt à blasphémer Dieu et la vie parce que, simplement, on est passé à côté des gens sans les comprendre.
La jument perdue de Georges Simenon
Une histoire de vieille rancune entre deux amis qu’une découverte vient complètement remettre en question.

Un roman dur qui surprend aussi par son message plutôt positif avec un droit à l’erreur et des sentiments généreux.

Oui, vraiment atypique. Hélas un peu longuet, presque mièvre et sans beaucoup de suspense

Le 62e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il ne s'était pas réveillé de mauvaise humeur. Pas d'humeur enjouée, évidemment, ni particulièrement de bonne humeur. Il savait qu'on était mardi, puisque c'était le jour d'aller à Tucson. Il y verrait Mrs Clum, qu'il appelait Peggy, et c'était déjà une satisfaction dussent-ils passer leur temps à se chamailler tous les deux. C'était une autre satisfaction, le mardi, de ne pas se raser et de ne pas s'occuper des bêtes dès la pointe du jour.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pour Curly John, son associé Andy était devenu "l'innommable", depuis ce jour de 1909 où il avait tenté de l'assassiner afin de posséder à lui seul le ranch de la Jument-Perdue, et les riches gisements de son sol. Mais voilà que, trente-huit ans plus tard, une lettre à demi effacée, découverte dans une malle ayant appartenu à un géologue, ébranle ses certitudes en désignant un autre coupable par une initiale. Et l'homme vieillissant va vouloir faire toute la lumière sur cet épisode qui a bouleversé sa vie... Georges Simenon nous entraîne ici loin de son univers habituel, vers l'Amérique brutale des pionniers et des aventuriers.

L’enterrement de Monsieur Bouvet

Voilà un roman dur vraiment très Maigret avec Quai des Orfèvres, mort et enquête, concierges, et même Lucas qui apparaît. Une enquête autour d’une mort naturelle toutefois. Ici, c’est l’identité du mort qui semble mystérieuse.

L'homme était banal, pourtant, mais d'une banalité louche. Si quelqu'un avait crié au voleur, dans n'importe quel endroit public, c'est vers lui que les regards se seraient tournés.
Et on l'imaginait encore mieux guettant les petites filles à la sortie des écoles.
Peut-être cela tenait-il à sa peau très blanche sur laquelle tranchaient d'épais sourcils noirs, à ses yeux globuleux, un peu fixes, à ses lèvres trop rouges qui avaient l'air peintes ?
L’enterrement de Monsieur Bouvet de Georges Simenon
Un petit roman parisien pas trop dur aux rebondissement multiples mais avec guère de suspense ou de mystère, les éléments s’ajoutant simplement les uns aux autres. On a vu Georges plus inspiré durant sa période étasunienne

Le 68e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'arroseuse passa, avec le crissement de son balai tournant qui remuait l'eau sur l'asphalte, et c'était comme si on avait peint en sombre la moitié de la chaussée. Un gros chien jaune était monté sur une toute petite chienne blanche qui restait immobile.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un tranquille petit-bourgeois, M. Bouvet, est mort sur les quais de la Seine, tandis qu'il feuilletait un livre à l'étalage d'un bouquiniste. Rien de suspect dans cette fin, mais, comme on ne lui connaît pas de famille, on publie tout de même sa photo dans la presse. Cette publication va provoquer une cascade de révélations successives, qui plongeront l'inspecteur Beaupère, chargé du dossier, dans une perplexité croissante. Comment s'appelait réellement M. Bouvet ? Et qui était-il ? Un aventurier américain, un truand parisien lié des décennies plus tôt aux milieux anarchistes ? Ou quelqu'un d'autre encore ?

Auassat : à la recherche des enfants disparus

Lu juste après Qimmik, mais aussi il y a quelque temps Maikan de Michel Jean, ce livre en est le documentaire. Auassat plonge dans les plaies encore saignantes des peuples premiers du Canada. Vols d’enfants pour l’adoption, viols, racisme, abus sexuels, emprise, morts suspectes, disparition des corps… Des grosses saloperies perpétrées par des religieux, des oblats, curés, missionnaires… et couvertes par leurs hiérarchies et avec (pour le moins) la complaisance de l’état.

Que l'on soit à Opitciwan, Wemotaci ou Manawan, il suffit de tendre l'oreille pour entendre des histoires d'enfants perdus. Il n'y a pas une famille atikamekw qui n'a pas connu la souffrance de perdre la trace d'un enfant. Un premier décompte m'indique que 30 familles ont perdu 46 enfants. Et ce n'est que le début.
Auassat : à la recherche des enfants disparus de Anne Panasuk
Dans cette enquête, Anne Panasuk de Radio-Canada tente d’aller au fond des choses, mais ses recherches montrent un abyme sans fin au ramifications dans tous les territoires et villages.Mes recherches m'indiquent que toutes les communautés innues de la Côte-Nord ont subi un missionnaire oblat agresseur, sauf une. 
C'est Robert Dominique qui me l'apprend, avec l'humour caractéristique des Innus.
 - La seule communauté à ma connaissance qui ont jamais eu de problème avec des curés, c'est la communauté d'Essipit.
 - Pourquoi ?
 - Parce qu'ils n'ont jamais eu de curé.
 - Evidemment. Pas de curé, pas de problème.
 - Voila.

Une enquête sérieuse et impressionnante, qui cite les noms des coupables et laisse la parole aux victimes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Que de souvenirs me reviennent lorsque la vidéo de Joyce Echaquan, cette mère de famille atikamekw, est diffusée publiquement, nous faisant voir et entendre les insultes racistes dont l'infirmière et la préposée de l'hôpital de Joliette ont accablé la femme au lieu de la soigner.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Auassat – « les enfants », en innu – dévoile un chapitre ignoré de nos relations avec les Premières Nations, une histoire terrible qui explique les traumatismes transmis d’une génération à l’autre, jusqu’à aujourd’hui.

Au début des années 1970, des enfants autochtones sont disparus après avoir été envoyés à l’hôpital pour y être soignés sans leurs parents. Certains, déclarés morts alors qu’ils ne l’étaient pas, ont été adoptés. Plusieurs ont perdu la vie sans que leurs proches en aient été avertis. Encore aujourd’hui, les familles cherchent ces enfants qui n’ont jamais été oubliés. Contactée par ces dernières, la journaliste Anne Panasuk se lance en 2014 dans une enquête pour savoir ce qui leur est arrivé. Ses recherches lui apprennent que le même scénario d’horreur s’est produit dans plusieurs communautés autochtones et la conduisent finalement sur la piste des Oblats de Marie-Immaculée, qui régnaient en rois et maîtres chez les Innus et les Atikamekws. De fil en aiguille, l’enquête qu’elle a menée sur le terrain lui a permis de documenter également les agressions sexuelles commises par dix missionnaires dans huit communautés autochtones au Québec jusqu’à l’orée du XXIe siècle. Dans ce livre, dont la recherche documentaire est en partie tirée du balado Histoires d’Enquête : chemin de croix et de l’émission Enquête, mais enrichie de matière inédite depuis ces deux diffusions, Anne Panasuk donne la parole à des Autochtones de tous âges qui, se sachant entendus, ont décidé de briser le silence. De victimes, ils deviennent survivants et retrouvent ainsi leur dignité.

Les inconnus dans la maison

Touchant cet avocat, solitaire et alcoolique depuis que sa femme l’a quitté. Reclus mutique dans un hôtel particulier en compagnie de sa fille, d’une cuisinière et d’une bonne qui change régulièrement.

Il avait regardé Nicole, à table, Nicole qui, faute de bonne, se levait parfois et allait prendre les plats dans la trappe, les posait sur la nappe sans mot dire.
Il avait regardé Manu... Il avait écouté Jo le Boxeur... Il était allé là-bas, dans cette étrange auberge aux deux filles qu'une mère en peignoir surveillait par l'entrebâillement de la porte... 
Il avait envie de...
C'était terriblement difficile à dire et même à préciser en pensée, surtout qu'il n'avait pas l'habitude, qu'il avait peur d'un certain ridicule.
Il n'osait pas dire « envie de vivre ». Mais envie de se battre ? C'était presque cela. De se secouer, de secouer la paille de sa bauge, les odeurs douteuses qui lui collaient encore à la peau, les aigreurs de son moi qui avait trop longtemps mijoté entre des murs tapissés de livres.
Les inconnus dans la maison de Georges Simenon
Ermite autrefois brillant, négligeant hygiène et société, le voilà secoué par le meurtre d’un inconnu dans sa maison et les frasques de sa fille.

Un polar judiciaire explorant les relations humaines dans une petite ville

Le 37e roman dur de Simenon

Adapté en 1942 par Henri Decoin avec Raimu, Juliette Faber et Gabrielle Fontan

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Allô ! Rogissart ?
Le procureur de la République était debout, en chemise, près du lit d'où émergeait le regard étonné de sa femme. Il avait froid, surtout aux pieds, car il s'était levé si soudainement qu'il n'avait pas trouvé ses pantoufles.
- Qui est à l'appareil ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Hector Loursat boit. Sa femme l'a quitté. Il ne plaide plus. Seule sa fille Nicole, qu'il n'aime pas, partage encore avec lui des repas pris sans un mot dans leur grande maison vide. Dix-huit ans que cela dure, à ne rien faire, retiré du monde.
Un soir, pourtant, tout bascule. Découvrir sous son toit un homme tué d'une balle dans le cou tire l'avocat d'une longue peur de vivre. La mort le réveille. Il est seul. Sa fille est une inconnue. Il la croyait sans âme, il découvre une force. Il la croyait docile, c'est une révoltée. Un mystère qui s'ouvre sur un meurtre et toute une ville qui attend. Une ville de notables. De frileux. Une bonne société qui louvoie, qui accuse. Qui aimerait tant pouvoir être hors du coup...

Le passager du Polarlys

Un roman noir à l’ancienne, un huis-clos sur un navire qui remonte vers les îles Lofoten avec un passager mystérieux à son bord.

Le capitaine franchit le reste du chemin en courant. Arrivé à la porte, il s'arrêta, net, les poings serrés, les mâchoires dures. 
Est-ce qu'il ne s'était pas attendu à quelque chose de semblable? 
La couverture avait glissé du lit sur le sol. Le matelas était de travers, les draps roulés en boule, tachés de sang. Il y en avait un sur le visage de Sternberg, comme si l'on eût voulu le faire taire. 
Et, au milieu de la poitrine découverte par le pyjama déboutonné, deux ou trois entailles, des taches rouges, des traces de doigts sanglants. 
Un pied nu dépassait du lit, livide, que Petersen n'eut besoin que de frôler pour avoir la certitude de la mort.
Le passager du Polarlys de Georges Simenon
Puis un mort. Et les problèmes s’accumulent pour le capitaine qui tente de conserver le cap…

Un polar(lys) un peu vieillot qui manque franchement de ressort

Le 3e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est une maladie qui s'attaque aux bateaux, dans toutes les mers du globe, et dont les causes appartiennent au grand domaine inconnu qu'on appelle le Hasard.

Si ses débuts sont parfois bénins, ils ne peuvent échapper à l'oeil d'un marin. Tout à coup, sans raison, un hauban éclate comme une corde de violon et arrache le bras d'un gabier. Ou bien le mousse s'ouvre le pouce en épluchant les pommes de terre et, le lendemain, le « mal blanc » le fait hurler.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le Polarlys, parti de Hambourg pour le nord de la Norvège, est le théâtre de l'assassinat d'un policier, embarqué à la dernière minute. Le capitaine apprend, grâce à un journal découvert dans la cabine de la victime, que son navire abrite un criminel en cavale. Passagers et membres d'équipage sont autant de suspects. Qui, parmi eux, est coupable ? Le mystérieux Ericksen que personne n'a vu ? Cette jeune femme aux nerfs fragiles ? Cet individu antipathique ? Le troisième officier, frais émoulu de l'école navale ? Ou l'intrigant soutier, qui disparaît et sur lequel pèsent tous les soupçons ?

De mon plein gré

Un court roman sur une déposition dans un commissariat suite à crime. Enfin… c’est confus. Un récit qui part dans tous les sens, chaotique, répétitif, digressif et parfois incohérent à l’instar de l’inévitable confusion suite à une telle agression et à un état de choc post-traumatique.

L'inspection terminée, nous repartons. Assise à l'arrière de la voiture, en dessous du gyrophare en marche, je repense aux deux moutons que j'adore dans le champ près de chez ma grand-mère. Quand elle apprendra ce que j'ai fait, à quel point ça a mal tourné pour la petite orpheline ; c'était prévisible, mais pas à ce point, un crime, c'est quelque chose quand même. Quand elle apprendra ce que j'ai fait, elle aura honte de moi. Et les moutons aussi.
De mon plein gré de Mathilde Forget
Une très brève lecture, difficile et parfois même désagréable. Mais tous les livres n’ont pas vocation à être faciles !

Un livre qui révolte deux fois. Lorsqu’on comprend et quand on réalise

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je me suis livrée à la police moi-même. J'essaye d'enlever la crasse coincée sous mes ongles mais c'est compliqué. Il en reste toujours un peu. Il me faudrait une fine lame comme la pointe de mes ciseaux en acier, ceux rangés avec ma brosse à dents sur l'évier de ma salle de bains. Mes ongles sont suffisamment longs pour se salir mais trop courts pour m'aider à racler cette terre. Il faudrait que je me lave les mains.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle a passé la nuit avec un homme et est venue se présenter à la police. Alors ce dimanche matin, au deuxième étage du commissariat, une enquête est en cours. L’haleine encore vive de trop de rhum coca, elle est interrogée par le Major, bourru et bienveillant, puis par Jeanne, aux avant-bras tatoués, et enfin par Carole qui vapote et humilie son collègue sans discontinuer.

Elle est expertisée psychologiquement, ses empreintes sont relevées, un avocat prépare déjà sa défense, ses amis lui tournent le dos, alors elle ne sait plus exactement. S’est-elle livrée à la police elle-même après avoir commis l’irréparable, cette nuit-là ?

Inspiré de l’histoire de l’auteure, De mon plein gré est bref, haletant, vibrant au rythme d’une ritournelle de questions qui semblent autant d’accusations. Mathilde Forget dessine l’ambiguïté des mots, des situations et du regard social sur les agressions sexuelles à travers un objet littéraire étonnant, d’une grâce presque ludique. Il se lit comme une enquête et dévoile peu à peu la violence inouïe du drame et de la suspicion qui plane très souvent sur sa victime.

Le relais d’Alsace

Premier roman dur de Simenon, ce relais d’Alsace ne m’aura pas laissé un souvenir inouï. Une histoire un peu tarabiscotée avec un voleur talentueux qui n’est pas celui qu’on pense, mais quand même, mais peut-être, mais oui, mais non…

Elle était moite, plus pâle.
« Je pourrais peut-être vous aider... Je... je vous soignerais... Je ne veux pas devenir sa femme... je... »
Elle pleurait à nouveau. Des sanglots nerveux. 
N'allait-elle pas encore se jeter dans ses bras ? 
Ce fut lui qui la prit par les épaules, la coucha sur le lit et dit doucement : « Calme-toi, Gredel... Chut !... »
Il avait le front soucieux. Il fit les cent pas dans la chambre en lui caressant la tête chaque fois qu'il passait près d'elle. Et à la fin elle s'endormit tandis que, à bout de forces, il se laissait tomber dans l'unique fauteuil et regardait vaguement la forme étendue sur son lit, la joue qui devenait rose, puis rouge, duvetée comme une joue de jeune paysanne.
Le relais d’Alsace de Georges Simenon

Une intrigue distrayante aux pâles personnages et un peu datée qui inaugura l’impressionnante série des romans durs de Simenon avec un commissaire Labbé avec un certain potentiel mais qui sera vite remisé aux oubliettes au profit du célèbre Jules Maigret.

Amusant toutefois de constater l’impunité du gentil méchant dans ce premier polar…

Le 1er roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Gredel et Lena, les deux servantes si pareilles avec leurs cheveux ébouriffés et leur visage de poupée, dressaient les couverts sur six tables, les plus proches du comptoir, posaient sur la nappe à petits carreaux les verres de couleur, à long pied, destinés au vin d'Alsace.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
M. Serge demeure au Relais d'Alsace, au col de la Schlucht, depuis plusieurs mois et semble avoir quelques difficultés à régler ses notes de séjour. Une forte somme d'argent est dérobée dans la chambre qu'occupent au Grand-Hôtel (en face du Relais) deux riches Hollandais, M. et Mme Van de Laer. M. Serge est suspecté car il se retrouve, le lendemain du vol, en possession d'une forte somme d'argent. Arrivé de Paris pour enquêter, le commissaire Labbé subodore qu'un escroc surnommé " le Commodore " et qu'il a pisté autrefois, est mêlé à cette affaire.

Les fiançailles de M. Hire

M. Hire, homme discret, un peu atypique, renfermé… Suspect idéal ! Pourtant, il semble savoir. Et la bonne, juste en face ?

Le kummel lui brûlait l'estomac. Ses genoux tremblaient comme chaque premier lundi du mois quand il avait joué aux quilles.
C'était comme un refroidissement lent. Petit à petit, M. Hire se mettait à la tempé- rature de l'auto. Sa nervosité, sa fièvre, son entrain s'évaporaient et il s'enfonça jusqu'au nez dans le col de son manteau. Sans bou- ger de son siège, sans ralentir, le chauffeur ouvrit la portière d'une main et cria en se penchant à peine :
Je prends par la porte d'Italie ?
Par où vous voudrez.
La portière claqua. La vitre descendit de deux centimètres et il y eut désormais un courant d'air glacial.
Monsieur le procureur de la République...
On longea le terrain vague où la femme avait été tuée. Le chauffeur devait le savoir, car il ralentit pour regarder la palissade. Au coin de la rue, il y avait une fille, comme tou- jours, qui suivit le taxi avec des yeux indiffé- rents.
Les fiançailles de M. Hire de Georges Simenon
Mais il faut un coupable !

Il n’en faut pas beaucoup plus à foule.

Un roman dur qui prend son temps et qui monte imperceptiblement vers l’inéluctable drame

Le 5e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La concierge toussota avant de frapper, articula en regardant le catalogue de La Belle Jardinière qu'elle tenait à la main :
- C'est une lettre pour vous, monsieur Hire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
A Villejuif, on vient d'assassiner une femme dans un terrain vague. Un seul indice : le sac de la victime a disparu ; la police croit cependant au crime d'un sadique. La concierge de Mr. Hire, rendue méfiante par le comportement singulier de son locataire, signale qu'elle a entrevu chez lui une serviette tachée de sang. Mr. Hire est aussitôt pris en filature. Cet homme au physique disgracieux, au caractère insaisissable, vit d'expédients.