Le relais d’Alsace

Premier roman dur de Simenon, ce relais d’Alsace ne m’aura pas laissé un souvenir inouï. Une histoire un peu tarabiscotée avec un voleur talentueux qui n’est pas celui qu’on pense, mais quand même, mais peut-être, mais oui, mais non…

Elle était moite, plus pâle.
« Je pourrais peut-être vous aider... Je... je vous soignerais... Je ne veux pas devenir sa femme... je... »
Elle pleurait à nouveau. Des sanglots nerveux. 
N'allait-elle pas encore se jeter dans ses bras ? 
Ce fut lui qui la prit par les épaules, la coucha sur le lit et dit doucement : « Calme-toi, Gredel... Chut !... »
Il avait le front soucieux. Il fit les cent pas dans la chambre en lui caressant la tête chaque fois qu'il passait près d'elle. Et à la fin elle s'endormit tandis que, à bout de forces, il se laissait tomber dans l'unique fauteuil et regardait vaguement la forme étendue sur son lit, la joue qui devenait rose, puis rouge, duvetée comme une joue de jeune paysanne.
Le relais d’Alsace de Georges Simenon

Une intrigue distrayante aux pâles personnages et un peu datée qui inaugura l’impressionnante série des romans durs de Simenon avec un commissaire Labbé avec un certain potentiel mais qui sera vite remisé aux oubliettes au profit du célèbre Jules Maigret.

Amusant toutefois de constater l’impunité du gentil méchant dans ce premier polar…

Le 1er roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Gredel et Lena, les deux servantes si pareilles avec leurs cheveux ébouriffés et leur visage de poupée, dressaient les couverts sur six tables, les plus proches du comptoir, posaient sur la nappe à petits carreaux les verres de couleur, à long pied, destinés au vin d'Alsace.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
M. Serge demeure au Relais d'Alsace, au col de la Schlucht, depuis plusieurs mois et semble avoir quelques difficultés à régler ses notes de séjour. Une forte somme d'argent est dérobée dans la chambre qu'occupent au Grand-Hôtel (en face du Relais) deux riches Hollandais, M. et Mme Van de Laer. M. Serge est suspecté car il se retrouve, le lendemain du vol, en possession d'une forte somme d'argent. Arrivé de Paris pour enquêter, le commissaire Labbé subodore qu'un escroc surnommé " le Commodore " et qu'il a pisté autrefois, est mêlé à cette affaire.

Une nuit de pleine lune

Un groupe de jeune loulous mal assortis attendent que des vieux sortent de leur maison isolée pour en ouvrir le coffre et s’envoler avec l’oseille. Mais (oui, il y a bien évidement des mais !) tout ne se passe aussi facilement que prévu.

Une nuit de pleine lune de Yves H. et dessin de Hermann

Une bande dessinée dans les canons du duo Huppen père et fils avec un début au soleil qui s’enfonce rapidement dans une sanglante noirceur réglée par une loi du talion franchement expéditive.

Un album aux 56 pages contractuelles, le boulot est fait… sans trop de surprises

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Karim rêve de retourner vivre un jour au Maroc, dans une villa au soleil, au bord de la mer. Mais pour ça, il aurait besoin de toucher le pactole. Avec une équipe pas vraiment pro, il décide de s'attaquer à la petite fortune d'un couple de particuliers… Ce sont donc cinq jeunes nerveux et mal préparés qui pénètrent un soir chez les Boisseau, un couple âgé vivant dans une maison isolée en rase campagne. L'idée est d'attendre le retour du couple et de les effrayer suffisamment pour qu'ils dévoilent le code de leur coffre. N'importe qui finirait par céder ! Sauf que Boisseau n'est pas n'importe qui…

Maigret et voleur paresseux

Maigret est un commissaire de romans bien spécial. Il fait des erreurs, s’accommode d’affaires non résolues, de tueurs impunis, de butins non récupérés, de voleurs en liberté… Tant que cela lui semble juste ou pas trop déraisonnable.

C'était rare qu'il parle de son métier, encore plus rare qu'il émette une opinion sur les hommes et leurs institutions. Il se méfiait des idées, toujours trop précises pour coller à la réalité qui, il le savait par expérience, est tellement fluide. Avec son ami Pardon seulement, le docteur de la rue Popincourt, il lui arrivait, après dîner, de grommeler ce qui pouvait passer à la rigueur pour des confidences.
Quelques semaines plus tôt, justement, il s'était laissé aller à parler avec une certaine amertume.
 - Les gens se figurent, Pardon, que nous sommes là pour découvrir les criminels et obtenir leurs aveux. C'est encore une de ces idées fausses comme il y en a tant en circulation et [...]
Maigret et voleur paresseux de Georges Simenon

Maigret (même s’il s’en désole et s’en réjouit à tour de rôle) n’est pas le juge, il n’est même pas la justice. Il est le flic !

Et comme il le dit dans ce voleur paresseux :

En réalité, notre rôle principal est de protéger l’Etat, d’abord, le gouvernement, quel qu’il soit, les institutions, ensuite la monnaie et les biens publics, ceux des particuliers et enfin, tout à la fin, la vie des individus…
« Avez-vous eu la curiosité de feuilleter le Code pénal? Il faut arriver à la page 177 pour y trouver des textes visant les crimes contre les personnes. Un jour, je ferai le compte exact, plus tard, quand je serai à la retraite. Mettons que les trois quarts du Code, sinon les quatre cinquièmes, s’occupent des biens meubles et immeubles, de la fausse monnaie, des faux en écritures publiques ou privées, des captations d’héritages, etc., etc., bref, de tout ce qui se rapporte à l’argent… A tel titre que l’article 274, sur la mendicité sur la voie publique, passe avant l’article 295, lequel vise l’homicide volontaire…»

Un commissaire bien désabusé !

Avec une vision bien cocasse des femmes…
Elle avait débuté, très jeune, sur le trottoir, aux alentours de la place des Ternes et, à vingt-cinq ans, elle dirigeait une maison de rendez-vous fréquentée par les hommes les plus distingués de Paris.
Elle avait tenu ensuite, rue Notre-Dame-de-Lorette, un cabaret de nuit d'un genre spécial à l'enseigne de La Cravache.

Maigret 86/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il y eut un vacarme pas loin de sa tête et Maigret se mit à remuer, maussade, comme effrayé, un de ses bras battant l'air en dehors des draps. Il avait conscience d'être dans son lit, conscience aussi de la présence de sa femme qui, mieux éveillée que lui, attendait dans l'obscurité sans rien oser dire.
Sur quoi il se trompait - pendant quelques secondes tout au moins - c'était sur la nature de ce bruit insistant, agressif, impérieux. Et c'était toujours en hiver, par temps très froid, qu'il se trompait de la sorte.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il y eut un vacarme pas loin de sa tête et Maigret se mit à remuer, maussade, comme effrayé, un de ses bras battant l’air en dehors des draps. Il avait conscience d’être dans son lit, conscience aussi de la présence de sa femme qui, mieux éveillée que lui, attendait dans l’obscurité sans rien oser dire. Sur quoi il se trompait – pendant quelques secondes tout au moins – c’était sur la nature de ce bruit insistant, agressif, impérieux

Maigret et la grande perche

Si le Jules Maigret des romans (pour les séries télévisées, c’est tout autre chose!) a quelques traits communs avec son homologue de Los-Angeles, Frank Columbo (dont le prénom n’est jamais cité alors qu’on aperçoit parfois celui de Maigret), il y a quand même une très grosse différence : le français fait des erreurs !

Et c’est avec Ernestine que débute ce polar, venant demander de l’aide au commissaire alors que des années auparavant, elle avait fait de la prison par erreur à cause de Maigret… Pas rancunière !

 - Pour quelle raison l'aurais-je inventée? Vous pensez ça aussi, monsieur Maigret?
 - Je ne pense rien du tout.
Il souriait vaguement. Il était bien, quasi béat. La bière était fraîche, et l'ombre avait du goût, comme à la campagne, peut-être à cause de la proximité du Bois de Boulogne.
Une après-midi de paresse. Ils avaient bu deux demis. Puis, pour ne pas abandonner la fille si loin du centre de Paris, ils l'avaient prise dans leur taxi et l'avaient déposée au Châtelet.
 - Téléphonez-moi dès que vous recevrez une lettre.
Il sentait qu'il la décevait, qu'elle l'avait imaginé autrement. Elle devait se dire qu'il avait vieilli, était devenu comme les autres et ne s'occuperait que mollement de son affaire.
Maigret et la grande perche de Georges Simenon

Une histoire de perceur de coffres nocturne qui tombe sur un cadavre qu’il n’aurait pas du voir

Maigret 66/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Où Maigret retrouve une ancienne connaissance qui a fait une fin à sa façon et où il est question de Fred-le-Triste et d'une probable dépouille mortelle.
La fiche que le garçon de bureau avait fait remplir et qu'il tendait à Maigret portait textuellement :
« Ernestine, dite la Grande Perche (ex-Micou, actuellement Jussiaume), que vous avez arrêtée, il y a dix-sept ans, rue de la Lune, et qui s'est mise à p... pour vous faire enrager, sollicite l'honneur de vous parler de toute urgence d'une affaire de la plus haute importance. »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«La Grande Perche», c'est Ernestine, une prostituée qui a eu jadis maille à partir avec le commissaire Maigret. C'est à lui, dont elle a pu apprécier l'humanité et l'indulgence, qu'elle vient confier le secret qui terrorise son mari. Au cours d'un cambriolage chez un dentiste de Neuilly, celui-ci a découvert le cadavre d'une femme dans la maison.
Ainsi Maigret va-t-il faire la connaissance du Dr Guillaume Serre, veuf d'une première femme et, dit-il, quitté par la seconde, une Hollandaise du nom de Maria. Maria a-t-elle vraiment regagné Amsterdam ?
Quels secrets ténébreux partagent le dentiste et sa mère, personnalité dominatrice dont il n'a manifestement jamais su s'affranchir ?

Maigret chez le ministre

Appelé au secours en toute discrétion par un ministre pris dans un traquenard, Maigret va devoir se mêler des jeux de pouvoirs au milieu des journalistes et sous la pression de l’impatiente opinion publique.

Il n'osait pas, tout de suite, poser ces questions-là. Il avait devant lui un homme effondré et il sentait que ce n'était pas par faiblesse. En le regardant, Maigret était pénétré d'un sentiment complexe, fait d'écœurement et de colère, de découragement aussi.
Une fois dans sa vie, il s'était trouvé dans une situation similaire, encore que moins dramatique, et c'était venu aussi d'une affaire politique. Il n'y était pour rien. Il avait agi exactement comme il devait le faire, s'était conduit, non seulement en honnête homme, mais selon son strict devoir de fonctionnaire.
Il n'en avait pas moins eu tort aux yeux de tous ou de presque tous. Il avait dû passer devant un conseil de discipline et, comme tout était contre lui, on avait été obligé de lui donner tort.
C'est à cette époque-là qu'il avait quitté momentanément la P.J. et s'était vu exilé pendant un an à la Brigade mobile de Luçon, en Vendée, justement, le département que Point représentait à la Chambre.
Maigret chez le ministre de Georges Simenon

Et il aime pas ça, le Jules ! Mais voilà, il va bien falloir qu’il s’y coltine !

Une main toucha doucement son épaule en même temps qu'une voix soufflait à son oreille :
 - Maigret ! Il est sept heures.
L'odeur de la tasse de café que sa femme tenait à la main lui montait aux narines. Ses sens et son cerveau se mettaient à fonctionner un peu à la façon d'un orchestre quand, dans la fosse, les musiciens essaient leurs instruments. Il n'y avait pas encore coordination. Sept heures, donc un jour différent des autres, car il se levait d'habitude à huit. Sans ouvrir les paupières, il découvrait qu'il y avait du soleil, alors que la journée de la veille avait été brumeuse.

Un bon Maigret, sans mort (tiens, c’est plutôt rare) dans lequel on apprend que le réveil du commissaire, c’est Madame et son café

Maigret 74/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le rapport de feu Calame
Comme toujours quand il rentrait chez lui le soir, au même endroit du trottoir, un peu après le bec de gaz, Maigret leva la tête vers les fenêtres éclairées de son appartement. Il ne s'en rendait plus compte. Peut-être, si on lui avait demandé à brûle-pourpoint s'il y avait de la lumière ou non, aurait-il hésité à répondre. De même, par une sorte de manie, entre le second et le troisième étage, commençait-il à déboutonner son pardessus pour prendre la clef dans la poche de son pantalon alors qu'invariablement la porte s'ouvrait dès qu'il posait le pied sur le paillasson.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le commissaire Maigret est ici confronté à une sombre affaire politique - un monde qu'il n'a jamais aimé. Un sanatorium pour enfants s'est écroulé par suite d'un glissement de terrain, causant des dizaines de morts. Peu de temps après le drame, la rumeur court qu'un rapport technique avait nettement mis en garde les pouvoirs publics contre le danger. Ce rapport a été remis à Auguste Point, nouveau ministre des Travaux publics, mais le document lui a été volé la nuit suivante. Ses adversaires politiques l'accusent déjà de l'avoir fait disparaître afin de protéger les responsables du désastre. Il fait officieusement appel à Maigret pour retrouver le rapport. Parlementaires corrompus, presse de chantage, cynisme des puissants...

Le commissaire explore de sinistres coulisses. Ce tableau de mœurs n'a pas vieilli, et le drame d'Auguste Point - un homme intègre, dévoué à son pays, légèrement naïf et piégé - rappellera aux lecteurs des affaires plus récentes

Maigret en meublé

Encore un opus bien sympa du commissaire. Une enquête à tiroirs où les réponses trop évidentes déplaisent à Maigret.

Un polar qui commence durement ! On a tiré sur Janvier, une balle lui a traversé le poumon. Pour démasquer le tireur, Maigret va s’installer en planque dans un meublé.

Le petit bistro, plus loin, où Maigret avait dîné, avait depuis longtemps fermé ses portes, et c'est vers le même moment aussi que, sans raison, Maigret s'était mis à penser à un verre de bière bien fraîche. Peut-être parce qu'un autobus avait freiné du côté du boulevard Saint-Michel, dont il avait évoqué les brasseries ?
Cela devint vite une obsession. La chartreuse lui laissait la bouche pâteuse et il avait l'impression que sa gorge restait grasse du ragoût de mouton qu'il avait mangé chez les Auvergnats et qui lui avait paru si savoureux.
Un instant, il hésita à remettre sa cravate, à descendre sans bruit, à faire un saut à pied jusqu'à la première brasserie.
Mlle Clément était couchée. Il faudrait la réveiller pour sortir, puis à nouveau pour rentrer.
Il alluma une pipe, toujours accoudé à l'appui de sa fenêtre, à respirer la nuit, mais cette idée de bière ne le quittait pas.
Maigret en meublé de Georges Simenon

Un livre bien intéressant pour comprendre le système qui précéda les digicodes : les concierges (même si en l’occurrence il s’agit de la propriétaire) qui étaient chargé-e-s d’ouvrir la porte du bas et d’assurer la moralité – et les commérages – de l’immeuble. Mais également bien amusant pour son traitement de la séduction où, pour une maigre fois, Simenon parle à mots couverts des attraits féminins d’une généreuse propriétaire

Mlle Clément se précipita à sa rencontre, tout excitée, ses gros seins remuant dans son corsage à chaque mouvement comme de la gélatine.

Maigret 65/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Comment Maigret passa une soirée de célibataire et comment elle se termina à l'hôpital Cochin
- Pourquoi ne viendriez-vous pas dîner chez nous, à la fortune du pot?
Le brave Lucas avait probablement ajouté :
- Je vous assure que ma femme en serait enchantée.
Pauvre vieux Lucas ! Ce n'était pas vrai, car sa femme, qui s'affolait pour un oui ou pour un non et pour qui c'était un martyre que d'avoir quelqu'un à dîner, l'aurait certainement accablé de reproches.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qui a tiré sur l'inspecteur Janvier, tandis qu'il surveillait l'immeuble de la rue Lhomond où habitait le nommé Paulus, recherché pour vol ? Afin de le savoir, Maigret recourt une fois de plus à sa bonne vieille méthode : s'immerger dans la vie quotidienne, observer, deviner, prendre son temps. Le voici installé au coeur d'un vieux Paris tranquille et quasi provincial, dans l'immeuble où règne Mlle Clément, la propriétaire, affable, optimiste et espiègle. Au reste, tous les habitants sont sympathiques, même les suspects. Ce n'est tout de même pas Mme Boursicault, l'infirme du deuxième étage, qui a pu tirer sur un policier ? La vérité va d'elle-même venir au-devant de Maigret. Et nous découvrirons une fois encore comment les vies en apparence les plus tranquilles peuvent receler bien des secrets...

Un Noël de Maigret

Un recueil de trois nouvelles, dont la première avec le commissaire le jour de Noël.

Il ne mangeait jamais le matin, se contentait de café noir. Mais c'était encore un rite, une idée de sa femme. Les dimanches et jours de fête, il était censé rester au lit jusque tard dans la matinée, et elle allait lui chercher des croissants au coin de la rue Amelot.
Il se leva, mit ses pantoufles, enfila sa robe de chambre et ouvrit les rideaux. Il savait qu'il avait tort, qu'elle serait navrée. Il aurait été capable d'un grand sacrifice pour lui faire plaisir, mais pas de rester au lit alors qu'il n'en avait plus envie.
Il ne neigeait pas. C'était ridicule, passé cinquante ans, d'être encore déçu parce qu'il n'y avait pas de neige un matin de Noël, mais les gens d'un certain âge ne sont jamais aussi sérieux que les jeunes le croient.
Un Noël de Maigret de Georges Simenon

Une enquête de Maigret qui commence avec pas grand chose. Une petite voisine d’en face qui voit un père Noël lui apporter une poupée dans la nuit et soulever les lattes du parquet.

Une lecture amusante à réserver pour les fêtes

Maigret 63/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était chaque fois la même chose. Il avait dû soupirer en se couchant :
- Demain, je fais la grasse matinée.
Et Mme Maigret l'avait pris au mot, comme si les années ne lui avaient rien enseigné, comme si elle ne savait pas qu'il ne fallait attacher aucune importance aux phrases qu'il lançait de la sorte. Elle aurait pu dormir tard, elle aussi. Elle n'avait aucune raison pour se lever de bonne heure.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En ce matin de Noël, Maigret s'apprête à passer une journée tranquille en compagnie de son épouse. Il vient tout juste de terminer son petit déjeuner quand deux voisines viennent le trouver et lui raconter un petit incident : dans la nuit, la nièce de l'une d'elles a eu la visite du Père Noël.

La pipe de Maigret

Faut pas voler la pipe à Maigret ! M’enfin, c’est vrai quoi, faucher la pipe du commissaire !

Mais finalement, si ça peut le décider à enquêter, ça risquerait même de vous sauver.

Elle ne s'y trouvait pas. Il y avait bien trois pipes, dont une en écume, près du cendrier, mais la bonne, celle qu'il cherchait, celle à laquelle il revenait le plus volontiers, qu'il emportait toujours avec lui, une grosse pipe en bruyère, légèrement courbe, que sa femme lui avait offerte dix ans plus tôt lors d'un anniversaire, celle qu'il appelait sa bonne vieille pipe, enfin, n'était pas là.
Il tâta ses poches, surpris, y enfonça les mains. Il regarda sur la cheminée de marbre noir. À vrai dire, il ne pensait pas. Il n'y a rien d'extraordinaire à ne pas retrouver sur-le-champ une de ses pipes. Il fit deux ou trois fois le tour du bureau, ouvrit le placard où il y avait une fontaine d'émail pour se laver les mains.
La pipe de Maigret de Georges Simenon

Une nouvelle bien trop courte pour être intéressante, à la limite anecdotique

Maigret 47/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La maison des objets qui bougent
Il était sept heures et demie. Dans le bureau du chef, avec un soupir d'aise et de fatigue à la fois, un soupir de gros homme à la fin d'une chaude journée de juillet, Maigret avait machinalement tiré sa montre de son gousset. Puis il avait tendu la main, ramassé ses dossiers sur le bureau d'acajou. La porte matelassée s'était refermée derrière lui et il avait traversé l'antichambre. Personne sur les fauteuils rouges. Le vieux garçon de bureau était dans sa cage vitrée. Le couloir de la Police Judiciaire était vide, une longue perspective à la fois grise et ensoleillée.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
II était sept heures et demie. Dans le bureau du chef, avec un soupir d’aise et de fatigue à la fois, un soupir de gros homme à la fin d’une chaude journée de juillet, Maigret avait machinalement tiré sa montre de son gousset. Puis il avait tendu la main, ramassé ses dossiers sur le bureau d’acajou. La porte matelassée s’était refermée derrière lui et il avait traversé l’antichambre. Personne sur les fauteuils rouges. Le vieux garçon de bureau était dans sa cage vitrée. Le couloir de la Police judiciaire était vide, une longue perspective à la fois grise et ensoleillée

Ordures Entrée Nord – Sortie Sud

C’est une loi qui semble universelle, les plus gros bouffent les plus petits… et ainsi de suite

Ordures, tome 1 : Entrée Nord de Stéphane Piatzszek, illustrations de Olivier Cinna

Dans les banlieues, 9-3, périfs et autres portes de Paris interlopes, tout le monde se sert. De la petite criminalité à la police, c’est la loi du plus fort et la justice… il faut la faire soi-même.

Ou crève !

Ordures, tome 2 : Sortie Sud de Stéphane Piatzszek, illustrations de Olivier Cinna

Deux albums au traitement scénaristique un peu hésitant, mais avec un traitement graphique de Cinna remarquable (entre Eisner et Vivès), aux noirs et blancs aussi violents que le monde qu’elle décrit.

La loyauté y est-elle possible ? Et l’amour ? Une vie en désespérance

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Entrée Nord
N3
Bobigny
Meaux
Pantin - centre

Sortie Sud
Carrefour
Salut, Cheyenne.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1. A Paris, Moudy, Alex et Samir tentent de survivre tant bien que mal. Les deux premiers travaillent dans un centre de tri des ordures ménagères, tandis que le troisième vend des cigarettes de contrebande sous le métro aérien

2. Comme des funambules, Moudy, Alex et Samir marchent sur le bord de la vie. Moudy tue un vigile lors d'une manifestation, sa vie bascule. Celle de Samir est plus agréable. Avec la belle Cheyenne, ils s'en vont en direction du soleil

La grande Odalisque

Premier opus qui en a vu deux avec Olympia, la grande Odalisque est une BD à suspense d’un groupe de femmes monte en l’air, des voleuses d’art un peu obsédées sexuelles, un peu branquignoles et qui n’ont pas froid aux yeux.

La grande Odalisque de Bastien Vivès, illustrations de Florent Ruppert et Jérôme Mulot, couleurs d’Isabelle Merlet

Une bande dessinée vraiment impressionnante dans le traitement du mouvement, des corps et de la représentation des espaces.

Un scénario hollywoodien pour une production française bien rythmée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alex et Carole sont deux cambrioleuses de haut vol, séduisantes et sans complexes, capables d'aller chercher n'importe quel tableau dans n'importe quel musée. À la recherche d'un chauffeur, elles rencontrent Sam, une championne de moto aux multiples talents. Le trio qui vient de naitre est appelé à entrer dans la légende... Quand l'étoile montante de la BD française s'associe à l'un des meilleurs duos de la BD indépendante pour réinventer les trois héroïnes les plus connues (et les plus sexy) de l'animation japonaise, le résultat ne peut que faire des étincelles