Légère et court-vêtue

Il est impressionnant de voir à quel point chaque livre d’Antoine Jaquier est différent et pourtant comme des thématiques et ses préoccupations s’y cristallisent. A chaque fois une claque qui vient d’ailleurs !

J'ai autant envie d'une relation sexuelle que d'un cancer du côlon. Elle doit le savoir et me tend une pilule. C'est du Cialis, dit-elle, avec ça tu vas l'avoir dure jusqu'à demain soir. Je lui dis que je n'en ai pas besoin. D'un geste autoritaire elle signale que la réponse n'est pas à choix multiple. Après tout, pourquoi pas. Autant ça que bander mou. La pilule gobée elle m'invite à trinquer, boit sa coupe presque cul sec et fouille dans les paquets pour en sortir les strings.
 - Déshabille-toi mon loulou, je veux voir comment tu portes ça.
Légère et court-vêtue de Antoine Jaquier

Légère et court vêtue c’est l’histoire de Mélodie, une instagrameuse ex miss Suisse-romande coincée avec Tom, un looser addict au jeu. Et là, on devine rapidement qu’en grand spécialiste, Antoine Jaquier va les faire morfler grave.

Je me souviens particulièrement de cette phrase assénée comme un coup de massue: Si la solution est une redistribution des richesses, dire que les riches vont se crisper serait un euphémisme

Mais ! Chaque livre est différent et cette fois encore, Antoine réussit à surprendre.

Mamie disait que les plus grandes inventions du XXe siècle étaient le lave-linge et la pilule - qu'on aurait pu s'arrêter là.

Un livre glam-trash peut-être un peu plus facile que ses autres productions, l’histoire de l’émancipation d’une femme

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mélodie
Le poids de Mango sautant sur le lit me tire de mon sommeil. Je n'ouvre pas les yeux. Ne veux pas que cette journée commence, mais mon chat préféré est déjà sans pitié. Sa petite patte touche mon visage. Assis sur le rebord de l'oreiller, il piaille. Ça m'arrache un sourire il insiste.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Découvrir les Parisiens affectés à ce point me bouleverse. Des mecs m'expliquent que mes robes légères deviennent politiques. Ma crinière démesurée qu'on disait m'as-tu-vu est aujourd'hui assimilée à un signe fort de liberté - on n'arrête pas de m'en féliciter. Mes gambettes et mes escarpins feraient rempart à l'extrémisme radical pour les plus exaltés. Ma frivolité est d'un coup perçue courageuse. En d'autres termes : je suis une cible. Continuer à s'amuser semble être le mot d'ordre même s'il sonne parfois creux dans ce milieu. Que peut-on faire d'autre de toute manière ?
C'est décidé, je m'entêterai à vivre bien maquillée, court-vêtue et riant à gorge déployée - jusqu'à ce qu'on me la tranche. »