Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Ce recueil de le première édition du prix de la Nouvelle érotique (2016) est un très bon panaché de nouvelles sensuelles, hard, sado-maso, tendres, coquines, explicites…
Noir d’ancre : et autres nouvelles du Prix de la nouvelle érotique 2016 des Avocats du Diable
Une réussite !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Créé par les Avocats du Diable, le Prix de la Nouvelle Érotique propose un nouveau défi littéraire : écrire durant la nuit la plus longue une nouvelle inédite en respectant la double contrainte d'un contexte et d'un mot final.
Du plus cru au plus sentimental, du fétichisme à l'humour lexical, les nouvelles de cette première édition déclinent la contrainte « Jamais sans toi, peut-être avec un autre » et la chute : « Ancre ».
Les meilleurs auteurs de littérature érotique se sont pris à ce jeu qui replace l'érotisme dans la littérature d'aujourd'hui
Pour un roman érotique, il faut reconnaitre que ce n’est pas trop trash et que le vocabulaire y est recherché (un peu too much quand même, Leo Barthe aime à faire des phrases…)
La demeure des lémures de Leo Barthe
Mais cela ne suffit pas. Le tout reste plat et l’intrigue évanescente au service des fantasmes à décrire.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une petite bonne est engagée dans la maison du maître, où règnent le silence et le mystère. Si elle se donne du mal pour se montrer irréprochable, elle ne peut oublier cet homme austère, croisé ici et là, dont le charme et le charisme lointains la troublent jusque dans ses rêves. Encore naïve des choses du sexe mais avide de découvertes, elle entreprend alors de le séduire. Sa fougue et son impudeur ont bientôt raison de l'apparente impassibilité du maître, qui prend sur lui d'éduquer la petite bonne - bientôt plus si naïve, et plus du tout innocente. Dans la moiteur de l'été, tandis que les amants se rejoignent chaque nuit et que la volupté de leurs ébats trouble la somnolence de la demeure ancestrale, un complot se trame dans l'ombre...
Léo Barthe construit ici un monde de sensualité et de transgression, dans lequel le lecteur se retrouve enfermé jusqu'au dénouement, évidemment sulfureux. Un livre ciselé, un conte oscillant entre érotique et fantastique, qui comblera jusqu'aux plus exigeants des lecteurs
A flâner dans une librairie d’occasion je suis tombé sur un vieux Vian qui était encore édité sous le nom de Vernon Sullivan, une édition de 1967 pour un petit livre à côté duquel j’étais passé. Quelle belle surprise pour mes yeux ébahis !
Un pastiche dans le plus pur esprit du polar de gare américain. Des grosses brutasses, des femmes dont on abuse et qui finissent par se pâmer, des coups de poings, des dollars, de l’alcool et même de la drogue…
Elles se rendent pas compte de Vernon Sullivan
Cette fois-ci, cela se passe chez les lesbiennes et les gays (le terme n’était toutefois pas encore aussi répandu) et, époque malheureuse oblige, on ne passe pas à côté d’une belle grosse homophobie en plus d’un sexisme redoutable… Bouarf ! Notons que le genre veut ça, il faut de la testostérone bien virile et hétérosexuelle !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Que Gaya s'apprête à en épouser un autre, Francis, son ami d'enfance et amoureux d'occasion, aurait peut-être pu l'admettre à la rigueur. Mais que le fiancé lui fournisse de la drogue, non !
Surtout qu'il appartient à une drôle de bande, ce fiancé. Et qu'en plus il n'aime pas les filles. Et là, ça devient carrément louche.
Parce qu'elle est d'une famille très riche, la petite Gaya. Alors il fonce, Francis. Beaucoup de bagarres, pas mal de sexe, quelques morts.
Il faut ce qu'il faut : sans ça, elles se rendent pas compte ! Un « Vernon Sullivan » percutant, qui classe sans conteste Boris Vian parmi les classiques du polar noir
Du feel-good pas trop mal foutu, l’histoire d’une prostituée retrouvée morte dans une benne à ordures d’Istanbul.
10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange de Elif Shafak
L’occasion d’approcher la condition de la femme en Turquie et de donner la voix à celles (et ceux aussi) que l’on entend jamais.
Un livre gentil et bienveillant aux nombreuses ellipses sur les sujets trop glauques, et pour autant sans complaisance tant les non dits sont clairs (un exercice d’équilibrisme assez réussi)
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C'est ce qui arrive à Tequila Leila, prostituée brutalement assassinée dans une rue d'Istanbul. Du fond de la benne à ordures dans laquelle on l'a jetée, elle entreprend alors un voyage vertigineux au gré de ses souvenirs, d'Anatolie jusqu'aux quartiers les plus mal famés de la ville.
En retraçant le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé, Elif Shafak nous raconte aussi l'histoire de nombre de femmes dans la Turquie d'aujourd'hui. À l'affût des silences pour mieux redonner la parole aux « sans-voix », la romancière excelle une nouvelle fois dans le portrait de ces « indésirables », relégués aux marges de la société
Aïe ! Voilà un livre que j’avais bien mal jugé ! Lu de travers, trop vite et auquel je n’avais rien compris !
Certes, il ne s’agit pas là de grande littérature. Non, quand même pas! Mais de racisme il n’y en avait pas et cette féérie aurait même plutôt tendance à se moquer des colons et des touristes apeurés (voir mon ancienne critique tracée ci-dessous)
La balade d’un français dandy-candide à Ceylan accompagné par un colon britannique un peu brutasse. Une façon (à l’époque) de découvrir en s’amusant.
Bref, après avoir jeté au feu ce bouquin je me suis fait remonter les bretelles à juste titre sur Babelio. Alors, cher Monsieur Francis de Croisset, veuillez bien accepter ici toutes mes excuses pour mon jugement totalement à côté de la plaque !
La féerie cinghalaise : Ceylan avec les anglais de Francis de Croisset
Comme un ennuyeux voyage dans les colonies britanniques, les pérégrinations d’un français en croisière jusqu’à Ceylan.
Un témoignage raciste et condescendant des années 20.
Bouarf, allumez le feu !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) A l'approche de la cinquantaine, Francis de Croisset réalise un vieux rêve : confronter une île fantasmée à sa réalité. Les opérettes et les comédies qui ont fait son succès à Paris avaient souvent comme argument ce monde indien inconnu. Ceylan, colonie britannique au sud-est de l'Inde, se révèle d'une richesse étonnante par son histoire et sa nature profuse. Les temples millénaires du centre, les éléphants en liberté ou les fleurs et les fruits qui poussent sans entrave le réjouissent. Accompagné par des représentants parfois collants de sa Gracieuse Majesté, en se moquant de leur inimitable accent français, le voyageur curieux nous offre ici de vivantes descriptions pleines d'un humour inattendu. Ce joyau de l'océan Indien, encore mal connu des Français, y gagne sous sa plume authenticité et hommage à sa beauté
Chick-lit, pop-lit ou feel-good… difficile de coller une étiquette très claire sur ce portrait en miroir de deux femmes sur une terrasse. Deux femmes dont on suit les pensées, les envies, les frustrations, les bonheurs, les errances, les jalousies et les échecs…
Déjeuner en paix de Charlotte Gabris
C’est en tout cas absolument drôle, facile à lire et plus profond qu’une simple blagounette
Un brillant premier roman à la construction remarquable !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Paris, une terrasse de café ensoleillée.
C'est l'heure du déjeuner, les gens font la queue. Les salades sont immangeables, une tasse de thé coûte huit euros, le personnel est abject. Mais les gens font la queue.
Une jeune provinciale est attablée, seule. À ses côtés, une Parisienne attend son amoureux qui tarde à la rejoindre.
Deux femmes qui n'ont a priori rien en commun. Si ce n'est que l'une et l'autre se regardent, se jaugent, se moquent.
Peut-on parler fort, ne jamais sourire, et porter un panier en osier avec autant d'assurance et d'aplomb ? se demande la première. Peut-on boire un verre de vin en trinquant... avec soi-même, et sembler heureuse malgré tout ? se demande la seconde.
Mais sont-elles si différentes ? Et qui sont-elles pour se juger si durement ?
Charlotte Gabris s'amuse ici de la rivalité féminine avec malice.
Et si nous essayions, nous aussi, de déjeuner en paix ?
Et voilà enfin le douzième et dernier (?) tome annoncé de Last Man. Magnifique !
Last Man 12 de Balak, Michaël Salanville et Bastien Vivès
Et me voilà, partagé entre tristesse, émotion, un brin de déception (on en voudrait toujours plus) et plein de bons souvenirs de cette géniale aventure !
Scénario au top, dessin parfait, personnages vivants et complexes, de la violence, des émotions, de l’amour, de l’humour et de la dérision… Good Job !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Richard revient pour un dernier voyage dans la Vallée des Rois, pour faire face à un ennemi intime : le premier homme à avoir franchi la frontière d'Ether.
Le passé et le présent, la vie et la mort, l'ordre et le chaos se mélangent pour un final apocalyptique dont nul ne peut prédire l'issue.
Une seule chose est sûre : « Gare à celui qui trop loin flâne du souffle chaud de Reine Iguane... »
Une suicidée par défenestration à Paris, un noyé inconnu à Saint-Jean Cap Ferrat, une enquête qui piétine, une passion adultère au boulot… Tout ça pour un petit roman qui pousse à tourner les pages pour tenter comprendre…
Disparaître de Mathieu Menegaux
Un peu couci-couça pour l’ensemble qui, s’il est cohérent, manque d’un brin de panache ou d’une étincelle de fantaisie.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une jeune femme met fin à ses jours à Paris. Un homme impossible à identifier est retrouvé noyé sur une plage : le séjour en mer l'a défiguré, et l'extrémité de chacun de ses doigts a été brûlée. Quel lien unit ces deux affaires ? Qui a pris tant de soin à préserver l'anonymat du noyé ? Peut-on encore disparaître dans notre monde de surveillance généralisée ?
Avec ce roman impossible à lâcher, Mathieu Menegaux nous rappelle que les histoires d'amour finissent mal, en général
Des bonnes blagues à l’humour potache en page double. Super(pouvoir) drôle !
Super héros : super pas au point de Walter Glassof et Pierredo Burgaud
Mais tout ça manque un peu de matière quand même.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) De Super Godasse Man, qui est capable de voir à travers les chaussures, à Super Télépathe Woman, qui lit dans les pensées des poissons rouges, découvrez les portraits délirants et poétiques de vrais Super-Héros, avec de vrais super-pouvoirs... mais qui ne servent à rien !