L’obsolescence programmée de nos sentiments

Une bande dessinée qui aurait pu s’intituler l’obsolescence de la vie, car c’est bien ce dont il s’agit ici… plus la vie a été longue et plus elle sera courte

L’obsolescence programmée de nos sentiments de Zidrou et Aimée de Jongh

Pour autant, il est encore plus important de réussir à en profiter… Une rencontre ? Mais si la tête est restée jeune, le corps, lui affiche clairement ses années

Un album poétique et délicat autour de la possibilité d’une seconde jeunesse

Le corps se résigne plus vite que l’âme.
Le temps ride, l’injurie, l’humilie.
Il fait avec, le corps, beau joueur.

L’esprit, Lui, est mauvais perdant.
Il ne conçoit que par à-coups,
Par révélations douloureuses,
Par effrois successifs.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
9 mois.
Il aura fallu 9 mois à la Mort avant de se décider à la prendre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lui, il s'appelle Ulysse. Il est veuf depuis plusieurs années et lorsqu'il perd son travail de déménageur, à 59 ans, une grande solitude s'empare de lui. Impossible même de s'entourer de ses enfants : sa fille est morte dans un accident à l'âge de 16 ans et son fils est très pris par son travail.

Elle, c'est Mme Solenza. Méditerranée de son prénom, 62 ans au compteur. Ancien modèle (elle a fait la couverture de Lui dans sa jeunesse !), elle ne s'est jamais mariée et tient la fromagerie de sa mère qui vient de décéder après une longue maladie.

Si leurs jours s'écoulent tristement et leurs occupations ne suffisent pas à masquer l'isolement qui est le leur, c'était sans compter un miracle émotionnel. Car entre cette femme et cet homme va se tisser une histoire d'amour d'autant plus belle qu'elle est tardive, et merveilleusement porteuse d'avenir...

Les morts ont tous la même peau

Une adaptation bien virile du roman de Vernon Sullivan (oui, Boris Vian), un livre qui ne l’était pas moins.

Les morts ont tous la même peau de Jean-David Morvan, German Erramouspe, Mauro Vargas adapté du roman de Vernon Sullivan

Si on retrouve bien le sang, la testostérone, les poings et le sexe… manque peut-être (même si la BD n’en est pas dépourvue) un peu de l’humour et du second degré que j’avais ressentis lors de leurs lectures originales.

Et pour lire le bouquin en ligne, c’est ici

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il n'y avait pas beaucoup de clients, ce soir, et l'orchestre jouait mou, comme toujours dans ce cas-là.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dan est un métis new-yorkais. Videur dans un bar de nuit, il ne vit que pour Sheila, sa femme, et leur enfant. Il est heureux que son fils ait la peau si blanche et que personne ne puisse deviner des origines que lui s'évertue à dissimuler. Sa vie bascule lorsqu'il s'éprend d'une prostituée noire et que le retour de son frère menace de révéler ses origines. Adaptation d'un roman paru en 1947

Bonjour tristesse

N’ayant jamais (pas encore) lu le roman de Françoise Sagan, c’est candidement que je me suis lancé dans cette lecture. Une BD qualifiée de très bonne adaptation infidèle du roman par Frédéric Beigbeder.
Comme il l’écrit en préface, Françoise Sagan aurait aimé ce livre car il lui manque de respect, la réveille et lui confère une nouvelle jeunesse.

Bonjour tristesse de Frédéric Rébéna adapté du roman de Françoise Sagan

Et effectivement, c’est jeune et très frais, malgré la grosse lourdeur du propos.

Des sales vacances dans la chaleur moite du bord de mer

PS : c’est fait, j’ai lu le roman, et j’ai bien fait !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cécile.
Merci de m'avoir permis de lire ton roman.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Anne était un beau serpent, elle se glissait entre nous.
Elle allait nous voler notre bonne chaleur...
Sa froideur était sa forme de vie.
J'entrai par elle dans un monde de mauvaise conscience.
Moi, naturellement faite pour l'insouciance...
Je me perdais moi-même. »

Castelmaure

Un mythographe parcours le pays afin d’y récolter les contes et légendes.

Castelmaure de Lewis Trondheim et Alfred

Et là, à Castelmaure, il va être bien servi avec un roi qui ne réussissait pas à avoir d’enfants, avec une sorcière censée l’aider, avec des grossesses incontrolables dans tous le royaume et partout des enfant morts-nés ou handicapés, avec des malédictions en pagailles et un roi qui disparait et, et, et…

Un joli conte fantastique et médiéval rondement mené avec ce qu’il faut de violence et de sensibilité

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La forêt.
Crac


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un roi disparu depuis 20 ans, un château entouré d'une tempête, des milliers d'enfants nés le même jour...

Wonderland

En commençant à la manière d’une déclaration écologique, Wonderland bascule rapidement sur une autobiographie enfantine.

Wonderland de Tom Tirabosco

Tom raconte alors la jeunesse de ses parents, leur rencontre à Rome, l’exubérance italienne du papa et la fascination de la maman pour cet homme.

Et tout s’enchaine très vite. Tom arrive puis son premier frère Michel avec un handicap et un caractère d’acier et, en vrac, le départ pour Genève, un troisième frère, et les tensions qui montent dans le couple, les rivalités fraternelles… Bref, une histoire de vie autour d’événements marquants, de souvenirs et d’anecdotes.

Un dessin magnifique, un album splendide !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Au début, il y a une forêt...
La forêt de Blanche-Neige...
Ou celle des tableaux de Caspar Davis Friedrich.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vie du jeune Tommaso, de sa naissance jusqu'à son entrée au collège. T. Tirabosco relate la rencontre entre ses parents, la naissance de son frère Michel, physiquement handicapé, les relations familiales, ainsi que les multiples influences qui ont façonné son imaginaire, de Titien à W. Disney

Les reflets changeants

Des vies qui se croisent, une fille avec un copain dépressif, un chauffeur de train avec de la peine à s’occuper de sa fille, des copains et des copines, un vieux pied-noir attendrissant et raciste à la vie pourrie par des acouphènes…

Les reflets changeants de Aude Mermilliod

Des rencontres parfois loupées dans le sud de la France à la façon d’une BD chorale

Un album qui fait le pari de montrer la vie et ses paradoxes – aux reflets changeants – de façon plutôt réussie

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elsa, 22 ans, rêve d'amours simples et heureuses.
Jean, 53 ans, rêve d'évasion et d'amarres qu'on largue.
Émile, 79 ans, lui, il rêve de silence, juste de silence.
Ils ne se connaissent pas, et pourtant, le long des chemins de fer de la Côte d'Azur, leurs vies vont s'entremêler

Zénobia

Une courte bande dessinée qui suit le parcours d’Amina, une petite Syrienne condamnée à quitter son pays dévasté

Zénobia de Morten Durr et Lars Horneman

Jusqu’au canot pneumatique plein à raz bord de migrants fuyant la guerre et la désolation

C’est très vite lu, mais ça dit beaucoup !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La guerre en Syrie au travers des yeux d'Amina, 10 ans qui embarque sur un canoë de fortune pour fuir la guerre dans son pays. Amina est placée par son oncle sur un bateau de réfugiés, plein à craquer. Il espère lui donner une chance de s'en sortir. La mer est agitée, Amina est projetée hors du canoë, dans la mer glacée. Elle commence à couler vers le fond. C'est tellement calme maintenant... Lors d'un long flashback elle se remémore sa vie d'avant, en Syrie, les jeux de cache-cache avec sa maman et la nourriture qu'elle lui préparait. Elle repense aussi à Zenobia cette reine de Syrie des temps anciens, cette guerrière conquérante et flamboyante. Cet album explore un sujet fort, des migrants syriens qui tentent d'échapper à la guerre dans leur pays, un sujet qui hélas n'a pas fini d'être d'actualité

Das Feuer

Librement inspiré de Feu, un roman de Henri Barbusse (Goncourt 1916) et transposé du côté allemand, Das Feuer tente de montrer l’horreur de la guerre.

Das Feuer de Patrick Pécherot et Joe Pinelli

Et si tant est que cela soit possible, ça doit bien ressembler à ça.

Des textes très courts et des images noir-blanc d’horreur pure. Des traits qui ne sont pas sans rappeler le cri de Edvard Munch. Une boucherie dans la boue et le froid. La mort, le désespoir et l’agonie. Un cauchemar absolu

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, même s'il y en avait. »

En transposant dans le camp allemand l'action du roman Le Feu d'Henri Barbusse (prix Goncourt en 1916), Patrick Pécherot et Joe Pinelli dénoncent l'horreur universelle que les hommes s'infligent avec la guerre

Algues vertes : l’histoire interdite

Lobbying, déni, intimidation, menace, disparition de dossiers, euphémismes, paroles officielles, procès, accidents, morts… Le scandale puant des algues vertes décortiqué sous la forme d’une BD

Algues vertes : l’histoire interdite de Ines Leraud, Pierre Van Hove et Mathilda

Un dossier solide avec une trame historique, les événements clés, les responsables, les coupables, les facilitateurs, les embrouilleurs, les actionnaires, les consortiums, les politiques, les maires et préfets… Mais aussi les activistes et tous ceux qui ont lutté et payé parfois cher pour que ce scandale soit reconnu…

Mais de là à ce que cela cesse…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes se sont aventurés sur une plage bretonne, ont foulé l'estran et y ont trouvé la mort.

L'identité du tueur en série est un secret de polichinelle. Son odeur d'oeuf pourri le trahit. L'hydrogène sulfuré (H2S) émanant des algues vertes arrive en tête de la liste des suspects. De nombreux citoyennes et citoyens ont lancé l'alerte à de multiples reprises, sans réussir à empêcher la répétition des accidents. Thierry Morfoisse est ainsi décédé en 2009, après avoir charrié une benne d'algues en décomposition de trop. C'est seulement en juin 2018, neuf ans après son décès, que sa mort a été reconnue en accident de travail.

Les algues maudites sont le symptôme d'un mal profond qui prend ses racines dans les lois de modernisation agricole des années soixante, leur fumet méphitique s'immisce dans une nébuleuse d'intérêts et de lâchetés mêlant gros bonnets de l'agro-industrie, scientifiques à la déontologie suspecte, politiques craignant pour l'emploi ou leur réputation touristique.

C'est ce que révèle l'enquête choc de la journaliste Inès Léraud et du dessinateur Pierre Van Hove

Open Bar

Les BD de Fabcaro se reconnaissent vite : elle font rire !

Open Bar : 1re tournée de Fabcaro

Quelques cases, souvent très similaires qui provoquent une sidération heureuse, un questionnement basique, une interrogation sur le possible des choses et… en filigrane, une réflexion malaisante sur nos habitus sociaux… Ça se dit ça, habitus sociaux, ou c’est pléonastique ?

Open Bar : 2e tournée de Fabcaro

Un peu inégal avec des perles diamantifères !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
1re tournée
Y a un bébé éléphant dans ma salade...

2.
Mmh, c'est très bon...
Mince, sans faire exprès, elle s'est mis une cuisse de poulet sur la tête en coupant son poulet...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une bande dessinée qui tourne en dérision certains travers humains et sociaux, comme les mécanismes de la séduction, les réunions de copropriété, le langage du marketing, les stages de développement personnel, le racisme, les trottinettes électriques, les embouteillages des vacances, les grèves ou encore la location d'appartements