Petite philosophie des arguments fallacieux

Ciel donc, ce petit bouquin d’apparence anodine ne serait-il pas justement l’exemple de ce qu’il dénonce ?

Petite philosophie des arguments fallacieux de Luc De Brabandere

Après une première partie plutôt rigoureuse dans laquelle l’auteur liste différentes embrouilles et sophismes suivie d’outils permettant de les détecter, voilà qu’il s’en prend à l’Internet.

Mais là, hélas, la même rigueur n’est plus de mise et les prémisses ne sont plus aussi clairement établies, les faits semblent se mélanger aux opinions pour philosopher sans trop se tracasser de sourcer ou de citer

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un livre rempart pour se protéger des idées toxiques !

Un argument fallacieux, autrement appelé « sophisme » dans la tradition aristotélicienne, est un argument truqué volontairement pour induire l'autre en erreur. Il donne l'apparence d'un raisonnement correct, il a un côté éblouissant, mais l'argumentation y est falsifiée, viciée ou piégée.
Fake news, novlangue politique et managériale... les arguments fallacieux reviennent aujourd'hui en force car avec Internet, les sophistes disposent d'une arme de persuasion massive.
Dans ce nouvel opus, Luc de Brabandere perce leurs mystères, pour nous permettre de les déjouer. Face à eux, il oppose la pensée critique qui s'avère indispensable lorsque l'on est confronté aux fourberies argumentaires des professionnels du débat ou de la négociation

Suis-je bête ! : l’héroïque Professeur Rollin foudroie la bêtise avec ruse et modestie

Interrogé lors d’une interview dont j’ai perdu la trace mais qui m’avait donné envie de trouver ce petit bouquin, le Professeur Rollin révélait ceux qui – pour lui – étaient des marqueurs de la bêtise. Il en avait trouvé cinq : l’inconséquence, l’auto-définition, le suivisme langagier, l’absence d’empathie et l’absence de doute.

Suis-je bête ! L’héroïque Professeur Rollin foudroie la bêtise avec ruse et modestie de François Rollin

On en retrouve quelque-uns dans ce petit essai sur la bêtise qu’il ne faut pas confondre avec la méchanceté (même si l’un n’exclura pas l’autre)

Avec des dessins rigolos de Daniel Gossens

Un livre un petit peu léger, quoiqu’en dise Alexandre Astier qui en signe la préface.

Et attention cher Professeur, pour éviter une connerie, ne jetez surtout pas d’eau sur une friteuse en feu. Parfois certains gestes malheureusement intuitifs peuvent s’avérer très dangereux

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le combat visant à éradiquer la bêtise est ambitieux et vaut la peine d'être mené. Mais pour faire disparaître la bêtise, il faut avoir abandonné tout espoir d'y parvenir.
La bêtise humaine est arrivée sur Terre avec le premier homme, et elle n'en partira qu'avec le dernier.
Le combattant avisé doit donc s'armer d'une solide dose de défaitisme.

Avec humour, sérieux et désespoir, le Pr Rollin donne ici sa leçon la plus magistrale: comment accepter de ne pas triompher de la bêtise, mais tenter tout de même de la vaincre. Diagnostics pratiques et solutions sans appel sont proposés

Exterminez toutes ces brutes ! : un voyage à la source des génocides

En intercalant trois récits (le voyage qu’il fait en Afrique alors qu’il écrit ce livre, Le coeur des ténèbres de Joseph Conrad et l’histoire des colonisations et du racisme institutionnalisé) Sven Lindqvist éclaire l’histoire moderne de façon terrifiante.

Exterminez toutes ces brutes ! Un voyage à la source des génocides de Sven Lindqvist

La partie historique est glaçante, elle raconte comment l’Europe s’est appropriée toutes les richesses du monde en spoliant, massacrant, torturant, délocalisant, trompant… (j’arrête ici car tout à été commis).

Une histoire des crimes de l’humanité, de la loi du plus fort (des navires, canons et fusils) et de l’aveuglement volontaire, des justifications odieuses, des complicités des états, du clergé et de scientifiques.

Un livre parfois difficilement soutenable qui pourtant ne fait que démontrer comment toutes les richesses occidentales se sont bâties sur un génocide planétaire.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il existe dans une vie une poignée de livres inoubliables. Celui-ci en est un.

Sven Lindqvist est suédois et traverse le Sahara jusqu'au Niger. Dans de petits hôtels du désert, battus par les sables, il a emporté sa documentation sur la constitution des grands Empires en Afrique : l'Empire britannique, le Congo belge, l'Empire français, les colonies allemandes.
Et alors ? C'est tout. Pourtant aucun lecteur ne peut sortir indemne de ces pages.
D'une plume sèche et envoûtante, Lindqvist entremêle le récit de son voyage et l'évocation de l'Histoire. Il nous raconte la diffusion des théories raciales, le darwinisme dévoyé qui sous-tend la conquête coloniale et l'ivresse d'un rêve fou et monstrueux : éradiquer des populations entières pour faire renaître un homme nouveau.
Le livre remonte ainsi à la source des génocides du XXe siècle. Au fil des pages, la traversée de Lindqvist devient un voyage initiatique et vertigineux dans notre héritage européen

Zéro virgule neuf pour cent : plaidoyer pour ne plus jamais la fermer

Un texte très fort de Jeanne Broucq qui décortique le viol qu’elle a subi et le traitement de ce crime par la police et la justice australienne. Elle y explique la position de leur système judiciaire met en lumière les différences avec la justice européenne en dévoilant ainsi des pistes pour améliorer la prise en charge des victimes.

Zéro virgule neuf pour cent : plaidoyer pour ne plus jamais la fermer de Jeanne Broucq

Mais c’est également un témoignage très intime sur le vécu d’une victime et les différentes phases qu’elle a traversé.

Un récit fort, dur et combatif tout en restant d’une grande sensibilité et soutenu par une belle écriture. Un livre qui prend au coeur et qu’on ne peut lâcher avant la dernière page.

Et relisez le titre ! Moins de un pourcent des violeurs sont condamnés en France. Comment une société peut-elle tolérer une telle impunité ?

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Zéro virgule neuf pour cent, c'est le nombre de viols et de tentatives de viol, qui, en France, débouche sur une condamnation aux assises. La nuit du 30 mars 2018, alors qu'elle habite en Australie, Jeanne en est victime. Sidérée, mais résolue, elle se rend immédiatement au commissariat et porte plainte. Elle est écoutée, crue, prise en charge. Il y aura des poursuites. Une justice.
«Ce procès, je le mène pour moi. Mais aussi pour les femmes et la société en général. Parce que les mecs qui baisent des nanas pendant qu'elles dorment, ça commence à bien faire.»

Les grandes oubliées : pourquoi l’Histoire a effacé les femmes

Quel essai remarquable ! Sans même parler du sujet, il est facile à lire, drôle (vraiment, très !) et sa structure linéaire reste pleine de rebondissements. Un vrai page turner !

Les grandes oubliées : pourquoi l’Histoire a effacé les femmes de Titiou Lecoq

Pour parler du fond, c’est une révélation à quasi chaque chapitre. Dans le même ordre d’idée que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, ce sont les hommes qui ont rédigé les manuels, publié les encyclopédies, effectué les recherches, justifié leur position et, finalement, effacé les femmes.

Et ce livre le démontre aisément : oui, les femmes ont toujours été présentes, actives, puissantes et agissantes. Si nous ne les retrouvons pas dans nos livres d’histoire c’est qu’elles en ont été effacées. Et ce, des grottes de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui.

L’histoire de l’égalité n’est pas récente, elle est préhistorique et est faite d’avancées comme de reculs. Non, rien n’est gagné à tout jamais.

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De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'histoire.

« C'est maintenant, à l'âge adulte, que je réalise la tromperie dont j'ai été victime sur les bancs de l'école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l'on nous a apprise. »

Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq s'appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire. Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix

Algues vertes : l’histoire interdite

Lobbying, déni, intimidation, menace, disparition de dossiers, euphémismes, paroles officielles, procès, accidents, morts… Le scandale puant des algues vertes décortiqué sous la forme d’une BD

Algues vertes : l’histoire interdite de Ines Leraud, Pierre Van Hove et Mathilda

Un dossier solide avec une trame historique, les événements clés, les responsables, les coupables, les facilitateurs, les embrouilleurs, les actionnaires, les consortiums, les politiques, les maires et préfets… Mais aussi les activistes et tous ceux qui ont lutté et payé parfois cher pour que ce scandale soit reconnu…

Mais de là à ce que cela cesse…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes se sont aventurés sur une plage bretonne, ont foulé l'estran et y ont trouvé la mort.

L'identité du tueur en série est un secret de polichinelle. Son odeur d'oeuf pourri le trahit. L'hydrogène sulfuré (H2S) émanant des algues vertes arrive en tête de la liste des suspects. De nombreux citoyennes et citoyens ont lancé l'alerte à de multiples reprises, sans réussir à empêcher la répétition des accidents. Thierry Morfoisse est ainsi décédé en 2009, après avoir charrié une benne d'algues en décomposition de trop. C'est seulement en juin 2018, neuf ans après son décès, que sa mort a été reconnue en accident de travail.

Les algues maudites sont le symptôme d'un mal profond qui prend ses racines dans les lois de modernisation agricole des années soixante, leur fumet méphitique s'immisce dans une nébuleuse d'intérêts et de lâchetés mêlant gros bonnets de l'agro-industrie, scientifiques à la déontologie suspecte, politiques craignant pour l'emploi ou leur réputation touristique.

C'est ce que révèle l'enquête choc de la journaliste Inès Léraud et du dessinateur Pierre Van Hove

L’énigme des premières phrases

Oscillant entre surinterprétation (il s’en défend bien) et enquête scrupuleuse (avec un grand talent), Laurent Nunez s’attaque aux premières phrases mythiques de la littérature.

L’énigme des premières phrases de Laurent Nunez

C’est cultivé, sagace, malin, drôle, un tantinet élitiste et référencé

Un reproche ? C’est presque trop, mais c’est si bien fait !

« C’est le moment de croire que j’entends des pas dans le corridor », se dit Bernard

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Aujourd'hui, maman est morte. »
« Doukipuddonktan, se demanda Gabriel, excédé. »

Voilà deux célèbres premières phrases de livres ô combien célèbres. Elles ouvrent L'Étranger et Zazie dans le métro. Ce livre en contient quinze autres (plus deux interludes) que Laurent Nunez examine mot après mot. Tout ce que l'on peut deviner d'une œuvre, et de son auteur, n'est-il pas contenu dans « sa » première phrase ?

Aussi instructif qu'ironique, aussi passionnant que savant, ce livre nous parle plus que des livres, il nous parle de l'amour, de la séparation, de la perte, de la vie même. Italo Calvino avait écrit Pourquoi lire les classiques ?, voici le « comment (re)lire les classiques ? » des temps nouveaux

Regardez-moi jongler : l’orgueil

Au sein d’une collection qui regroupe les sept péchés capitaux, Laurent Nunez s’est occupé de l’orgueil

Regardez-moi jongler : l’orgueil de Laurent Nunez

Et ça commence très bien, c’est drôle et plein d’érudition et d’autodérision et puis… hop, je ne sais quoi, que ne sais comment… mystère et mise en abyme, grosse poilade… voilà qu’il nous propose ses poèmes (que j’avoue, j’ai lu de travers. Mais que voulez-vous, la poésie ne me parle pas. Je l’aperçois et je tire au flanc).

Bouarf…

4 étoiles pour le début, 2 pour la fin en forme de journal post-électoral (au demeurant plutôt drôle) et mille sabords pour la poésie.

Et bon… pourquoi ça ? Certes, c’est drôle… mais zut, Monsieur Nunez, vous allez trop vite pour moi

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les 7 péchés capitaux orgueil

« Sitôt que j'eus fini d'écrire ce conte, je sortis prendre l'air, marchant comme on danse sur les trottoirs de Paris, et j'étais si fier de moi - si fier de ce que j'avais écrit - que je compris bien sûr que j'avais échoué.

Impossible de composer tout un livre sur l'orgueil - c'est-à-dire de se confronter à ce péché, de le disséquer vraiment, de le dénoncer. On est si fier ensuite ! »

Socrate au pays des process

Procédure, burn-out, brainstorming, salaires, interventions de formateurs, win-win, big-data ou sabirs incompréhensibles mêlés d’anglicismes et d’abréviations… Julia de Funès décortique les entreprises, leurs biais, la vie qui les anime et leurs méthodes managériales sous un angle philosophique.

Socrate au pays des process de Julia de Funès

Et cela donne des portraits drôles, absurdes, édifiants, consternants ou surprenants… mais rarement efficaces et sensés

Ou sont les humains qui les composent, leur libre-arbitre et l’expression de leur bon-sens ? Est-ce efficace ou sensé ?

Et moi ?

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Durant quelques années, j'ai été chasseuse de têtes : j'étais censée évaluer des candidats expérimentés qui occupaient des fonctions complexes et techniques, auxquelles je ne pouvais, du haut de mes vingt-deux ans, rien comprendre. Je me suis aussitôt retrouvée confrontée au non-sens absolu. Comment évaluer ce que je ne connaissais pas ? Comment juger des compétences nécessaires à des métiers dont j'ignorais tout ?

C'est la philosophie qui m'a pour ainsi dire sauvée : mes études de philo m'ont enseigné à dynamiter mes préjugés et à rechercher le sens de ce qui est. C'est désormais ce que je m'emploie à faire, à la demande des entreprises, avec leurs collaborateurs. Je vous invite donc à un voyage philosophique, au ton volontairement léger, dans le monde des affaires

Découvrir & comprendre l’art contemporain

Un guide sous forme de questions-réponses que j’ai ouvert un peu par hasard et qui m’a croché quelques minutes qui sont ajoutées les unes aux autres pour finalement me scotcher complètement.

Découvrir & comprendre l’art contemporain de Alain Bourdie

Bref, un guide vraiment très bien foutu pour qui se questionne sur l’art contemporain, qui n’y voit que des taches ou que du bleu, ne comprend pas ou se trouve l’art, trouve moche, ou qui se dit que son fils aurait fait tout aussi bien.

Parfait pour une première approche et pour prendre goût.

Mais alors… Jeff Koons… Artiste, plasticien, businessman, fumiste mégalo ou génialissime créateur ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À toutes les questions que vous vous êtes toujours posées sur l'art contemporain, ce guide apporte une réponse pédagogique, ludique et interactive. En partant des réactions les plus courantes du public (Où est le sujet ? Il n'y a plus que le concept ! L'art, c'est quoi ?...), il décrit les grandes orientations de l'univers contemporain en présentant ses principaux artistes et les œuvres majeures.
- Je me sens désemparé devant les œuvres contemporaines !
- Mais où est le sujet ?
- Ce ne sont que des taches !
- Je n'y vois que du bleu !
- Pourquoi une telle rupture dans l'art au début du XXe siècle ?
- C'est n'importe quoi cet urinoir !
- Il n'y a plus que le concept !
- Mais pourquoi emballer un pont ?
- Ce n'est même pas beau !
- Mais c'est un dessin d'école primaire !
- L'art actuel est-il décadent ?
- Peut-on faire de l'art avec tout ?
- Comment ça s'appelle ?