De guerre en guerre : de 1940 à l’Ukraine

A l’aune de sa longue vie, de ses expériences, de la seconde guerre mondiale et de ses engagements, Edgar Morin en arrive à la guerre en Ukraine.

Alors que les générations qui n'ont pas connu la guerre s'horrifient à juste titre des images télévisées de maisons éventrées et de civils assassinés en Ukraine, je me remémore les plus massives destructions et massacres commis par les nôtres, notamment américains.
De guerre en guerre : de 1940 à l’Ukraine de Edgar Morin

Et aujourd’hui, alors que la guerre fait rage en Europe, cet essai tente d’éviter les conclusions trop simplistes et rappelle que la manipulation de l’information, que les crimes de guerre, que les bombardements de villes et civils n’ont jamais été l’apanage exclusif des méchants nazis ou soviétiques (pour ne citer qu’eux).

Alors que l'on se félicite d'avoir accédé à la société de la connaissance, on est plongé dans un aveuglement d'autant plus grand qu'il croit posséder les moyens adéquats du savoir.

Un essai qui tente de sortir d’une vision gentil-méchant pour éviter l’escalade et trouver des solutions permettant une paix durable

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le premier bombardement aérien de terreur en Europe fut celui de la Luftwaffe qui anéantit Rotterdam en mai 1940. Il fut suivi par les pilonnements de Londres au cours de l'été 1940, qui furent abandonnés après la résistance héroïque de la Royal Air Force.
Puis il y eut les bombardements alliés sur les villes allemandes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La guerre d'Ukraine a rappelé en moi les terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagées et détruites, les carcasses d'immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés... J'ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j'ai connues, guerre d'Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d'Irak. Les mêmes criminalisations non seulement de l'armée, mais du peuple ennemi, les mêmes délires, les erreurs et illusions toujours renouvelées, l'arrivée de l'inattendu toujours incroyable, puis rapidement banalisé.

J'ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre- vingt années d'histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l'urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d'une nouvelle guerre mondiale. »