Alors qu’il a écrit des années 30 à 70, Simenon parle assez peu de la guerre, et ce, tant dans ses romans durs qu’avec Maigret. Ce clan des Ostandais, par contre, est en plein dedans, en pleine débâcle, même. Des familles de marins flamands fuyant la guerre qui arrivent en Belgique à bord de cinq bateaux. Coincés à la Rochelle, Simenon raconte leur cohabitation – difficile – avec les locaux et l’occupation allemande.

Et comme presque toujours dans ses romans durs… une tension malsaine qui s’installe…
Un bon Simenon, plus socio que psychologique avec un personnage central tout en force tranquille
Comme une grosse mouche bleue bourdonne entre les murs blanchis à la chaux d'une cuisine vide, il n'y avait, dans les trois étages de bureaux déserts de la Préfecture, qu'un petit appareil noir, le téléphone, à vivre sa vie rageuse, à faire entendre sa sonnerie qui n'en finissait pas.
En juin 1940, en pleine débâcle, alors que la bataille de France est déjà perdue et que les réfugiés se bousculent vers le sud, une flottille de cinq chalutiers venue des Pays-Bas arrive à La Rochelle.
A la tête de ces navires ayant bravé l'aviation et les mines allemandes se trouve Omer accompagné de ses fils. Ils ont mis meubles, femmes et enfants dans les cales et pris la mer en hommes libres qui ne céderont rien à l'occupant.
Leur place est sur la mer. Ils veulent travailler, ne parlent pas français et refusent la panique. Sans effort sinon celui d'être fidèles à eux-mêmes, mais avec un héroïsme certain, ces hommes vont résister. Ils en payeront le prix...