Le terminus des prétentieux

Michel Audiard était un dialoguiste hors pair et nombre de ses tirades sont encore reprises mot-pour-mot par les cinéphiles. C’était aussi – bien possiblement – un sale jeune con durant la guerre (quoique ?). Mais là, s’il me fallait en juger par ce terminus des prétentieux, c’était également un bien piètre romancier.

Parti de Paris en Oldsmobile, j'y rentrai donc en deuxième classe et dans un état extrêmement dépressif.
L'asphalte de la rue de Dunkerque me paraissant impropre aux rêveries balnéaires et à la fièvre de l'or, je me mis, toute ambition cessante, en quête d'un gîte et d'une forme rentable de banditisme.
Le terminus des prétentieux de Michel Audiard

Et si certaines belles phrases et bons mots parsèment ce roman noir… l’intrigue est décousue, tissée de bric et broc et… de tout ce qui semble tomber sous la main.

En vérité, je me demande ce que Nelly peut bien trafiquer depuis qu'elle est seule! Seule... à moins qu'elle ne m'ait déjà remplacé.
J'avoue que s'il m'était permis de formuler un souhait, je me ferais volontiers un ami de l'oiseau de passage qui lui léguerait une syphilis incurable, des morpions de race géante et un hydrocéphale à promener plus tard au jardin d'enfants. Mais ce n'est là qu'une hypothèse enivrante, sublime, gratuite...

L’histoire d’un petit truand, une lecture inutile et fatigante

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Voici venir les temps où, vibrant sur sa tige,
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir...

Je vous fais grâce de l'intégral. Mais Sarah-Marceline Glumberg, elle, me l'asséna en totalité, le poème joli. Il serait toutefois déloyal de nier que la soirée s'y prêtait incontestablement, plutôt même avec excès.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le terminus des prétentieux

« Il pressent, Ceccaldi,
il flaire, il subodore... et crac !
Le couperet tombe ! »

Bienvenue dans le monde de Gustave, tombeur de ces dames, gigolo à ses heures, escroc à la petite semaine. De Juan-les-Pins à Deauville, Michel Audiard nous invite à suivre les tribulations de ce héros passionnément malhonnête dans le monde parfois naïf des grandes familles et des nantis. Si vous aimez les briquets en or et les Ferrari, si vous louchez sur l'aluminium du Paraguay, vous frappez à la bonne porte. Si vous préférez le faisan chasseur, les jolies jeunes femmes aux dents longues ou encore les balles dans la nuque, vous serez aussi largement servi. Il y en a en effet pour tous les goûts dans ces pages hautes en couleur au détour desquelles on croise - non sans une certaine appréhension - l'irrésistible inspecteur Ceccaldi qui évoque avec superbe le Bertrand Blier des grands jours