Histoire de mademoiselle Brion : dite Comtesse de Launay (1754)

Réédité dans une collection de petits ouvrages érotiques (Vol. 12 de la Collection Mémoires indiscrets – Le coffret du bibliophile) ce livre avait paru originalement sous le titre La Nouvelle Académie des Dames, ou Histoire de Mlle. de B***, D.C.D.L. en 1776 puis réédité sous le titre présent par Guillaume Apollinaire dont il signe une brève introduction.

Vous serez, sans doute, étonnée, madame, de m'entendre parler de dettes contractées chez la Verne, après y avoir demeuré deux mois, fait nombre de partis dont elle avait touché l'argent et en sortir plus nue que je n'y étais entrée: c'est le grand art de ces sortes de courtières de la vertu féminine; vraies sangsues du peuple libertin, d'endetter les créatures qui leur servent à ruiner la jeunesse; bien plus, en jouissant du revenu de leurs charmes, elles acquièrent un droit sur leur liberté: c'est ce qui s'appelle le secret du métier et qui sera toujours une énigme pour les filles qui en sont la victime.
Histoire de mademoiselle Brion : dite Comtesse de Launay (1754) : Introduction et essai bibliographique par Guillaume Apollinaire

Amusant et très délicatement coquin, ce livre semble décrire plutôt bien la vie de femmes « libertines » au 18e, dépendantes (ou possessions ?) de mères maquerelles, greluchons, amants et autres entreteneurs

Et pour les plus fortunés, il semblerait qu’on trouve encore certaines éditions originales

[Anonyme]. La Nouvelle Académie des dames, ou Histoire de Mlle de B***, D. C. D. L. [dite Comtesse de Launay]. À Cythère, 1774. In-12 de 113 pages

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Fuyant les perversités paternelles, Mlle Brion se réfugie dans le bordel de la Verne. Cette maquerelle bienveillante se chargera de vendre son pucelage et de l’initier au mythe de l’amour. Les publications clandestines précédant l’époque révolutionnaire sont rares et doivent être considérées indépendamment des éditions de la fin du xviiie siècle. Selon Guillaume Apollinaire, dans sa préface pour la « Bibliothèque des curieux » de 1913 : « Le bon ton qui règne dans cet ouvrage lui donne encore une place à part dans la littérature de mœurs au xviiie siècle, littérature si riche qu’elle nous servirait facilement à reconstituer l’histoire du temps, si même les documents originaux et les archives venaient à disparaître. »

L’Arétin français

L’occasion de découvrir (par rebond et sur Wikipedia) qui était Pietro Aretino, vénitien banni de sa ville et qui fit parler de lui au 15e siècle pour ses Sonnets luxurieux

Figure sixième
J'éprouve, à ton aspect, un doux frémissement, 
À ta voix seule, je soupire ; 
J'en suis encore à mon premier moment, 
Plus je jouis, plus je désire.
J'aime à te caresser, l'amour fait mon bonheur. 
Qu'une froide coquette, orgueilleuse statue, 
De ses riches bijoux étale sa splendeur, 
Ma plus belle parure est d'être bien foutue
L’Arétin français de Félix Nogaret

Sinon, pas grand chose à dire de ce tout petit livret trouvé aux puces et qui m’avait amusé… Mais finalement pas trop

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Publiés anonymement à Londres en 1787, les poèmes de L'Arétin français sont de Félix Nogaret (1740-1831), qui est aussi l'auteur des Épices de Vénus. Le recueil est composé de dix-neuf courts poèmes, de huit vers chacun, qui servent de légendes à une suite de gravures de Burins d'Elluin d'après Borel.

La nuit merveilleuse : ou le nec plus ultra du plaisir

Voilà une nouvelle érotique du 18e bien amusante. Une nuit torride sur un malentendu… ou presque.

Madame d'Arbonne me prit sans m'aimer; elle me trompa, je me fâchai; elle me quitta; cela était dans l'ordre. Je l'aimais alors, et pour me venger mieux, j'eus le caprice de la ravoir, quand à mon tour je ne l'aimai plus. J'y réussis, et lui tournai la tête; c'est ce que je demandais.
La nuit merveilleuse : ou le nec plus ultra du plaisir de Dominique Vivant Denon

Avec des carrosses, des robes, des gorges fermes, des désirs qui consument, des pommes charmantes et des baisers de feu…

Tout ceci avait été un peu brusqué : nous sentîmes notre faute; nous reprîmes ce qui nous était échappé, avec plus de détails. Trop ardent, on est moins délicat: on court à la jouissance, en confondant tous les délices qui la précèdent. Partout la volupté marque sa trace, et bientôt l'idole ressemble à la victime.
Plus calmes, l'air nous parut plus pur, plus frais.

Un texte tiré de Point de lendemain qui le paraphrase d’une manière fort érotique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Publié clandestinement en 1794 et en 1800, La Nuit merveilleuse ou Le Nec plus ultra du plaisir est attribué à Dominique Vivant Denon. Diplomate, homme de cour, écrivain léger, ironique, fantasque, l'auteur de Point de lendemain nous laisse ici un miroir fidèle des jeux amoureux que les écrivains du XVIIIe siècle ont su décrire avec tant d'élégance.

Histoire de Mme de La Pommeraye

Une histoire incroyablement moderne et quasi féministe (pardonnez l’anachronisme). Qui, en tout cas, démontre les différents moyens et outils des hommes et des femmes pour obtenir justice. Une époque dans laquelle les hommes se battent en duel, décident et agissent. Mais celle où les femmes en sont réduites à manigancer ou intriguer pour obtenir réparation.

Histoire de Mme de La Pommeraye de Denis Diderot

Une époque libertine pour les hommes alors que les femmes sont soumises au qu’en dira-t-on moral.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'Histoire de Mme de La Pommeraye - l'épisode le plus célèbre de Jacques le Fataliste et son maître (1796) - est un magnifique contre cruel. C'est le récit de la vengeance d'une femme trahie, qui fait cruellement payer à son amant libertin son désamour, en lui jetant comme appât une jeune prostituée dont il tombe malgré lui éperdument amoureux. Mais dans ce terrible jeu de manipulation, personne n'est vraiment celui qu'il semble être...
Défense et illustration de la liberté des femmes à se faire justice elles-mêmes, plaidoyer en faveur de leur émancipation, ce texte est aussi le superbe portrait d'une femme indépendante.

«Un homme en poignarde un autre pour un geste, pour un démenti ; et il ne sera pas permis à une honnête femme perdue, déshonorée, trahie, de jeter le traître entre les bras d'une courtisane ?»

Margot la ravaudeuse

Courtisane affairée, Margot raconte comment elle pu s’assurer une jolie rente à l’aide de ses charmes… Bien aidée par sa beauté, sa complaisance et la niaiserie des hommes.

Margot la ravaudeuse de Louis-Charles Fougeret de Monbron

Un joli manuel qui (bien heureusement) ne s’embarrasse pas de moralité et où les flatteurs vivent aux dépens de ceux qui les écoutent

Coquin et amusant

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Louis-Charles Fougeret de Monbron fut un homme de lettres, doublé d'un grand voyageur. Il mena une vie d'aventure et de bohème. Il profita de ses périples et de sa connaissance du vaste monde pour écrire Le Cosmopolite ou le Citoyen du monde. On lui doit également des pamphlets, la traduction d'un livre érotique anglais - Fanny Hill - et des récits libertins, dont le présent Margot la ravaudeuse, qui lui valut la prison. Une jeune ravaudeuse quitte le domicile parental pour user de ses charmes et soutirer quelque argent à de riches messieurs.
Le plaisir, elle le prend en compagnie d'hommes de bien plus basse extraction. Dans une langue impeccable et avec un humour féroce, Fougeret de Monbron brosse en vérité le portrait des bourgeois et des notables du XVIIIe siècle, du milieu de la finance à celui de l'église, à travers le regard d'une femme qui assume sa liberté sexuelle tout en portant un regard on ne peut plus lucide sur les travers des « grands » hommes qui pensent la posséder, et le monde avec