Les derniers jours de l’apesanteur

Avec beaucoup d’humour (il n’y d’ailleurs pas besoin de forcer le trait tant ces années sont ─ rétrospectivement ─ drôles), Caro nous raconte l’année du bac dans les années 80 vue par Daniel.

Au milieu de ces événements, je devais réviser le bac. C'était probablement les pires circonstances pour le faire, mais je doutais qu'il existât des circonstances exceptionnelles, joyeuses, optimales. Jamais je n'avais entendu quiconque dans mon entourage se targuer d'être dans une dynamique incroyablement positive, personne n'était jamais arrivé le matin en scandant Dis donc j'ai une de ces pêches moi pour ce bac ! Nous baignions tous dans un état de dépression larvée, naviguant entre ces deux eaux paradoxales que constituaient la meilleure période de notre vie en même temps que la pire. Les mois de Schrödinger. Rater le bac impliquait de fatalement passer une année de plus au lycée, la perspective était aussi douillette que déprimante, encore un paradoxe.
Les derniers jours de l’apesanteur de Fabrice Caro
Et tout y passe : la musique, les copains, la caf, les ragots, les fêtes, les études et bien sûr les fantasmes et les filles vues par ce qu’il serait de bon ton de nommer « un looser magnifique ».

Un portrait tendre et amusé sur des années compliquées

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Une photo de Michel Sardou ornait la couverture du Télé 7 Jours, accompagnée de la légende « Sardou au tournant de sa vie, 23 ans d'amour, de colères et de passion, il fait le point ». Je la regardais vaguement en buvant mon chocolat au lait. Mon frère à côté faisait un bruit monstre en mâchant ses corn flakes, absorbé par l'illustration figurant sur le paquet.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'année du Bac, la meilleure période de notre vie en même temps que la pire.
« Je m'étais façonné un faux moi intégralement taillé pour lui plaire. Elle avait adoré Le cercle des poètes disparus ? C'est dingue, c'était mon film culte. Elle aimait Sting et surtout son dernier album en date... Nothing Like the Sun ? Je vénérais cet album, de manière inconditionnelle. Elle admirait le chanteur pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J'étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure... »

Jonglant avec l'euphorie et la fébrilité de nos dix-huit ans, Fabrice Caro livre la chronique drolatique d'une année de terminale à la fin des années 80.

Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans

Si Esther bouillonne de vie à l’aube de ses 18 ans, ses histoires s’épuisent.

Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans de Riad Sattouf
Un ultime tome pour une géniale série qui a vu grandir son héroïne pleine de candeur qui peine à mûrir.

Allez, que la vie lui soit belle et heureuse au pays des gentilles familles, des gentils voisins et des gentilles copines

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La rentrée
Je m'appelle Esther et j'ai 17 ans. J'habite à Paris dans le 17e arrondissement. Je vis dans le même appartement depuis ma naissance.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Esther est en terminale, ça y est !

C'est l'année du bac (cette horreur), des choix d'orientation qu'on ne veut pas faire, de Parcoursup, cette bénédiction (rires), des illusions qui se brisent, de l'enfance qui s'évapore, et des Cahiers d'Esther qui s'arrêtent... Mais c'est aussi l'année des 18 ans, de la liberté de pouvoir enfin faire ce qu'on veut ! Tout ce qu'on veut ! Et peut-être aussi l'année de la fin du célibat éternel, qui sait ?

D'où venons, où allons-nous, et surtout ça sert à quoi la vie en vrai ? Y a-t-il seulement une réponse à cette question qu'en pensez-vous vous avez 4 heures MDR... Esther philosophe et a un peu le vertige au moment du grand envol, mais c¸a va bien se passer, hein, on y croit...

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans

Esther continue de grandir et, ma foi… commence à me lasser un peu.

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans de Riad Sattouf

Certes, à 17 ans, il y a forcément un peu moins de fraîcheur et d’innocence qu’à 10, mais les ficelles m’ont semblé usée, les clichés éculés, le déroulement prévisible, les cases et les planches déjà trop vues. Avec quand-même quelques pleines pages très réussies !

Et que dire de cette auto-promo posée là ?

Non, pas sûr que je me laisserais tenter par le dernier opus

Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans
Les cahiers d’Esther, tomes 1 à 7

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'appelle Esther et j'ai 16 ans. J'habite toujours à Paris, dans le 17e arrondissement avec ma pure famille d'exception et je songe à arrêter mes études.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce huitième tome des Cahiers d'Esther, de Riad Sattouf, Esther est en première ! C'est bientôt le bac de français – AKA la condamnation à mort –, et Esther se pose des questions sur son avenir : pourquoi pas arrêter ses études en fait mdr ? Pour devenir libraire ? Vivre au milieu des livres ? Mais ça paie moins qu'Instagrameuse il paraît, c'est chaud... En attendant, elle prépare le BAFA, mais tout ne se passe pas comme prévu non plus...

Toujours accompagnée de son amie d'enfance, Cassandre, sa queen, d'Eva qui organise des grosses teufs sans le dire à ses darons ; et de Léa, en couple avec un dealer (mais " sensible " dans le fond en fait), elle survit au lycée Royal.

C'est alors que Poutine, le dictateur chauve, attaque l'Ukraine, et c'est la guerre. Et si ça nous arrivait ici en France aussi ?

On ne touche pas

Une prof de philo qui, par un coup de tête, se retrouve effeuilleuse dans un club.

On ne touche pas de Ketty Rouf

Une femme face à son désir, celui de plaire, d’oser être libre, d’aimer son corps, de transgresser, de voir jusqu’ou elle osera, de vivre, de s’enivrer, de jouer et jouir du désir des hommes.

L’occasion aussi de parler de l’éducation nationale, de l’enseignement, du découragement, du regard qu’on préfère poser ailleurs et de toutes les petites – et grandes – hypocrisies

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Aujourd'hui, je n'existe pas.
Demain, probablement non plus.
À la fin de la semaine, je m'enverrai trois diabolos menthe en solo. Je lécherai mes doigts - tous mes doigts - après avoir avalé des cacahuètes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Joséphine est prof de philo dans un lycée de Drancy. Elle mène sa vie entre Xanax, Tupperware en salle des profs, et injonctions de l'Éducation nationale qui lui ôtent le sentiment d'exister.
Sauf que.

Chaque nuit, Joséphine devient Rose Lee. Elle s'effeuille dans un club de striptease aux Champs-Élysées. Elle se réapproprie sa vie, se réconcilie avec son corps et se met à adorer le désir des hommes et le pouvoir qu'elle en retire. Sa vie se conjugue dès lors entre glamour et grisaille, toute-puissance du corps désiré et misère du corps enseignant.
Mais de jouer avec le feu, Rose Lee pourrait bien finir par se brûler les ailes.
Récit d'un affranchissement, réflexion bouleversante sur l'image de soi et le rapport à l'autre, ce premier roman hors norme de Ketty Rouf fait voler en éclats les préjugés sur le sexe et la société

Ma part de Gaulois

Le chanteur de Zebda raconte son enfance, la banlieue, le sexisme, l’immigration algérienne, la violence… Mais aussi, le théâtre, la musique et le bac et la culture qui permettent de rêver plus loin. C’est tendre et violent.

Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi
Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi

Un livre qui n’a malheureusement pas autant de ressort que ce qu’il raconte. Zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'année du baccalauréat pour Magyd, petit Beur de la rue Raphaël, quartiers nord de Toulouse. Une formalité pour les Français, un événement sismique pour l'« indigène ». Pensez donc, le premier bac arabe de la cité. Le bout d'un tunnel, l'apogée d'un long bras de fer avec la fatalité, sous l'incessante pression énamourée de la toute-puissante mère et les quolibets goguenards de la bande. Parce qu'il ne fait pas bon passer pour un « « intello » » après l'école, dans la périphérie du « vivre ensemble » - Magyd et ses inséparables, Samir le militant et Momo l'artiste de la tchatche, en font l'expérience au quotidien.

Entre soutien scolaire aux plus jeunes et soutien moral aux filles cadenassées, une génération joue les grands frères et les ambassadeurs entre familles et société, tout en se cherchant des perspectives d'avenir exaltantes. Avec en fond sonore les rumeurs accompagnant l'arrivée au pouvoir de Mitterrand, cette chronique pas dupe d'un triomphe annoncé à l'arrière-goût doux-amer capture un rendez-vous manqué, celui de la France et de ses banlieues.

Avec gravité et autodérision, Ma part de Gaulois raconte les chantiers permanents de l'identité et les impasses de la république. Souvenir vif et brûlant d'une réalité qui persiste, boite, bégaie, incarné par une voix unique, énergie et lucidité intactes. Mix solaire de rage et de jubilation, Magyd Cherfi est ce produit made in France authentique et hors normes : nos quatre vérités à lui tout seul !