Les Pitard

De nombreux Simenon se passent sur mer ou le long les canaux qui semble avoir été fasciné par ce monde. Les Pitard, c’est l’histoire d’un marin, son bateau et sa femme. La grosse mer et un naufrage. Naufrage d’un couple, d’un bateau ou des deux ?

Le signal du jour qui allait naître, ce fut, à bord du Tonnerre-de-Dieu, la distribution de café noir dans les quarts en fer-blanc, sauf pour les officiers à qui un Campois fantomatique apporta des bols.
 - Sors une bouteille de rhum et sers une tournée générale, dit Lannec en épiant d'un œil maussade le ciel qui pâlissait.
Il faisait plus froid que la nuit, un froid humide et pénétrant et tout le monde avait les yeux rougis par la fatigue. La mer ne s'apaisait pas, au contraire, et à mesure que la grisaille de l'aube permettait d'en voir davantage du Françoise, les visages se renfrognaient.
Le spectacle du chalutier désemparé était sinistre. Amputé de sa cheminée et de sa cabine, il n'avait plus physionomie de bateau et d'ailleurs, depuis longtemps, il ne réagissait plus en bateau.
Les Pitard de Georges Simenon
Un roman fascinant par sa montée en puissance et le déchaînement au paroxysme de la tension.

Une violente tourmente en pleine mer

Le 13e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le Journal de Rouen publiait à la rubrique « Mouvement du Port » : « Sortis : Le Tonnerre-de-Dieu, commandant Lannec, pour Hambourg, avec 500 tonnes de divers... »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ne fais pas trop le malin. Quelqu'un qui sait ce qu'il dit t'annonce que le Tonnerre de Dieu n'arrivera pas à bon port. Ce quelqu'un a bien l'honneur de te saluer et de dire le bonjour à Mathilde. »
Qui a bien pu écrire ces lignes couchées sur une feuille de mauvais papier qu'Émile vient de trouver dans sa cabine ? Qui ose lui gâcher son plaisir alors qu'il vient tout juste d'acheter son cargo après des années de labeur ? Et pourquoi mentionner Mathilde, son épouse ? Comment expliquer qu'Émile se sente à ce point surveillé alors que rien ne va comme prévu ?... Un farceur sûrement... Oui, c'est cela, un farceur... Mais de la farce au drame, il n'y a parfois qu'un pas...

Ma belle,

Quelle coup de coeur pour Ma belle, ! Une vraie merveille !

Elle appela un chasseur et lui dit : « Tu vas prendre l'enfant et l'emmener au loin dans la forêt : je ne veux plus la voir devant mes yeux. Tu la tueras et tu me rapporteras son foie et ses poumons en témoignage. »
Blanche-Neige, Jakob et Wilhelm Grimm

Plusieurs fois, dans cette lecture, je me suis demandé où elle allait. Après 50 pages, 100, 150 je me disais : « c’est bon, on a fait le tour du sujet, que dire de plus ? ». Mais non, j’ai été surpris jusqu’à la dernière et elles m’ont toutes enchanté. Un vrai cadeau !

On formera une belle équipe, tous les trois.
D'abord parce que j'ai trop aimé mon enfance pour ne pas aimer celle des autres, inconditionnellement.
Et puis, parce que j'ai « bon caractère ». C'est inscrit jusque sur ma carte d'identité : « Louise Prévenant ». Peut-être que ça ne m'a pas donné d'autre choix. Peut-être que tout aurait été différent si je m'étais appelée « Louise Méfiante » ou «< Louise Vabientefairefoutre »
Les disputes, je les fuis comme la peste. Je n'ai jamais été en conflit avec qui que ce soit - la fille à l'accueil de la préfecture, ça ne compte pas, c'est elle qui avait commencé.
Ma belle, de Camille Anseaume

L’histoire d’une petite fille trop belle, de son père et sa mère (tellement trop belle aussi) qui se séparent et… la nouvelle copine du père (la belle-mère, donc).

Je n'ai aucune envie de rentrer. Dans l'après-midi, je saute dans un train en direction de chez ma mère.
« Tu as une mine horrible ma chérie.
Merci, toi aussi, je peux entrer ? »
Elle sort une bouteille, deux verres, une pizza napolitaine, ma préférée.
« Tu as maigri ma puce, tu m'inquiètes. Qu'est-ce que tu as ?
- Une belle-fille.

Un livre où la marâtre parle à sa belle-fille, lui raconte leurs difficultés relationnelles, ses inquiétudes, ses ras-le-bol, ses désespoirs, son amour pour son père, sa difficulté à trouver sa place, le manque de courage du père, les intrusions de la mère, les soucis de l’adolescence…

Un livre magnifique, drôle et touchant sur les familles recomposées et le fardeau de la beauté de Blanche-Neige

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il était une fois tes parents, toi, et moi.
Ça se passe dans un royaume lointain, au-delà du périph, duquel on voit s'élever les tours comme des doigts d'honneur au ciel.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enthousiaste à l’idée de rencontrer sa belle-fille, Louise ne s’attend pas à devenir une marâtre de contes de fées. Avec Blanche cependant, elle se heurte à un mur de glace. Sublime, triste et mutique, la petite fille à la peau blanche comme la neige, aux cheveux noirs comme l’ébène et aux lèvres rouges comme le sang oppose à la bonne humeur de Louise un dédain constant, sous l’œil complice de son père qui, subjugué par la beauté de sa fille, est aveugle à ce qui se trame. Leur relation va vite s’empoisonner. Acerbe et drôle, Louise raconte la difficulté à trouver sa place de « belle-mère », ses complexes et ses insécurités exacerbées par l’ombre de l’ex-femme idéalisé

La gaieté

On peut s’en douter, un titre pareil cache quelque chose. Avec douceur, Justine Lévy nous accompagne à la source de ses peurs au travers d’une autofiction authentique.

La gaieté de Justine Lévy
La gaieté de Justine Lévy

Et c’est sûr! Dans la famille Lévy, je choisis la fille 🙂

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«C'est le paradis, c'est mon paradis, je ne sais plus rien de la politique, des livres qui paraissent, des films, des projets de Pablo, de l'autre vie, la leur, c'est comme un jeûne, une ascèse puéricultrice, c'est comme si j'avais été opérée de ma vie d'avant, je ne sais pas si ça reviendra, je ne sais même pas si je le souhaite, j'adore cette nouvelle vie de mère de famille un peu débile mais résignée, les jours cousus les uns aux autres par l'habitude et la routine, je me voue tout entière à mes enfants, je les tiens fort dans mes bras, je les tiens fort par la main, et bien sûr qu'eux aussi me tiennent et qu'ils m'empêchent de tomber, de vriller, bien sûr qu'eux aussi me rassurent, me comblent, me protègent et me procurent cette joie bizarre, assez proche de la tristesse peut-être, parce que je vois bien que ce n'est plus seulement de l'amour, ça, au fond, c'est de l'anéantissement.»