Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Un chef d’oeuvre de la BD. Un homme qui s’agrippe et tente de construire sa vie.
Oscillant entre grosse marrade et profonde déprime, humour léger et crises d’angoisses, ce combat ordinaire dévoile un homme qui doute, se cherche, et se confronte (voir, se retrouve confronté bien malgré lui) pour tenter d’avancer.
Et c’est beau, sensible et d’une grande finesse
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un jeune photographe, en pleine interrogation existentielle, se retire à la campagne. Il rencontre alors un vieux pêcheur, une jeune femme vétérinaire et l'amour, avec les choix qu'il implique
Au travers de questions souvent anodines, Charlie Delwart se demande et si ? Et qu’ai-je fait, qu’aurais-je pu faire autrement ? Est-ce (où était-ce) le bon choix, quel est le sens de tout ça ? Et la mort, ça arrive quand ?
Souvent drôle mais parfois répétitif, l’exercice est amusant mais tend à surfer sur la blague en restant en surface
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Tous les jours, des faits ou des événements nous interrogent, parce qu'ils nous percutent directement ou nous interpellent par empathie avec la personne concernée que ferais-je à sa place ? - ou par autocentrage - que ferais-je si ça m'arrivait ? Même si au fond la principale question qui se pose globalement à nous est: que ferais-je à ma place ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) On se demande souvent ce que l'on ferait à la place de l'autre. Mais à cette question, il est impossible de répondre tant chacun a sa façon de vivre et de penser. Pour Charly Delwart, la question qui se pose plutôt serait : « Que ferais-je à ma place ? »
De situations anodines - répondre à un SMS, aller aux urgences, lire la presse - surgissent des questions fondamentales : ne communiquerai-je à terme plus qu'en émojis ? Que suis-je prêt à faire pour ma survie ? Serai-je un jour un lanceur d'alerte ? Et pour chacune, plusieurs réponses s'offrent à nous. Charly Delwart a capturé soixante-dix questions et, avec beaucoup d'esprit et d'humour, il les déplie pour former le questionnaire à choix multiple de son existence avec, en filigrane, une question qui nous relie tous : comment mener la seule existence qu'on a ?
Et grâce à son désespoir de bédéiste has been bipolaire au bout du rouleau, il continue cette série de BD à la papa d’une créativité folle et hilarante.
Un album où chaque page est une pépite tourmentée de la sève du grand canal de la folie inventive brillant de mille éclats (j’exagère un peu, mais cette Thérapie de groupe vaut bien ça) dans la fière lignée des tomes un et deux
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce dernier album l'auteur poursuit toujours sa recherche de l'inspiration. Mais de manière plus apaisée et plus linéaire, il met en scène sa découverte de la contemplation et son retour dans sa famille. Un mélange rare d'humour et de tendresse. Et un final surprenant et plein d'autodérision
César (serait-ce autobiographique ?) est un jeune garçon couvé par ses grands-mères et tantes, tiraillé entre son père et sa mère séparés, avec des demis frères et soeurs dont il ne sait trop quoi faire.
Et que faire (et comment faire) de sa vie, des relations sociales, de sa sexualité, des attentes, de ses angoisses, de ses peurs, de ses incapacités à être raccord avec les autres, de ses passions décalées ? Coincé à Key-West avec sa grand-mère et ses (grand-)tantes par l’épidémie de Covid, il tente d’écrire sa misère.
Un bijou d’autodérision sur l’inadaptation sociale. Pauvre César, mon pauvre lapin
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mes projets de carrière sont tombés à l'eau, vous savez. Les gens m'avaient pourtant prévenu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Réinscrit à Sciences-Po après avoir échoué une fois au concours d'entrée de l'ENA, le narrateur fait une crise d'angoisse en plein cours de préparation du grand oral, alors qu'il pense faire une crise cardiaque. Il abandonne finalement les cours. La suite du récit roule sur la nature de ses relations avec les femmes de sa famille, dont sa mère, sa petite soeur et ses tantes
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le premier tome de "Thérapie de Groupe", "L’Étoile qui danse", mettait en scène un auteur de bande dessinée en plein désarroi à la recherche de l'inspiration. Dans le second tome de cette trilogie, "Ce qui se conçoit bien", l'auteur, toujours en panne, poursuit sa quête de l'idée du siècle afin de redevenir l'auteur à succès qu'il était. Après ses échecs répétés il est désormais hébergé par la Clinique des Petits Oiseaux Joyeux (" Clinique Psychiatrique pour fous, gros et demi-gros.").
Il y expérimente la vie en communauté et va donc participer, ou non, aux animations proposées : sport ("De vous à moi, c'est pas pour critiquer, mais on ne fait pas une équipe de foot potable avec des sociopathes."), atelier de dessin, rencontre avec le psychiatre ("J'aime bien les psychiatres, ce sont les seuls à écouter sérieusement les fous...", distribution de médicaments ("la drogue y est gratuite et en plus - et je n'ai jamais vu ça ailleurs - il y a toujours quelqu'un pour s'assurer qu'on prenne bien toute notre drogue. C'est bien simple, je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus de monde".).
En décrivant un Manu Larcenet en manque d'idées, l'auteur ouvre des dizaines de pistes qu'il explore avant de les refermer et démontre paradoxalement une imagination débordante. Il continue d'explorer l'histoire de l'Art, fréquente Jérôme Bosch et Brueghel l'Ancien, convoque Boileau et Nietzche à un débat télévisé, dialogue avec Baudelaire et réinvente le western.
Le séjour à la clinique porte ses fruits et l'auteur, pas forcément guéri mais apaisé, retrouve sa famille.
Un happy end provisoire en quelque sorte : "Aux Petits Oiseaux Joyeux, si on met de côté quelques suicidaires, en général tout se finit bien ." Un album dense d'une originalité absolues. C'est riche, débridé, foisonnant, intelligent, drôle, décalé et désespéré. Mais l'auteur est aussi un artiste et, en revisitant les grands maîtres, il démontre une incroyable virtuosité graphique.
Manu Larcenet, le dessinateur, peut tout dessiner, jongler avec les couleurs, le noir ou le sépia, adopter tous les styles ; c'est un créateur torturé et complet. Les lecteurs familiers de l'auteur ont évidemment déjà lu le premier tome de cette série hors-norme. Pour ceux qui sont en première année de Larcenet, il est recommandé de le découvrir en commençant par lire le sensationnel "Combat Ordinaire", son premier très grand succès.
Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse a dit Friedrich Wilhelm Nietzsche. Et depuis, cette citation est reprise à l’envi par tous les psy du monde afin de rassurer les patients en pleines crises d’angoisse. On dirait que pour Manu Larcenet, cette technique ne fonctionne guère.
Une BD qui semble fortement autofictionelle dans laquelle Jean-Eudes de Gageot-Goujon, dessinateur super star au firmament de la création se retrouve en panne devant des cases blanches.
Mais alors que le combat ordinaire se maintenait dans une réalité plausible, l’étoile qui danse nous emporte dans une tourmente délirante.
Une bande-dessinée à l’humour dépressif absolument jouissif, un chef d’œuvre au dessin et aux couleurs splendides, aux audaces de toutes pages, à lire et à relire en attendant impatiemment le retour de Jean-Eudes
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Thérapie de Groupe" met en scène de façon éblouissante un auteur de bande dessinée à la recherche de l'inspiration. Dans une quête inlassable il parcourt l'univers de la création. Il remonte l'Histoire, fait appel aux plus grands peintres, interpelle Boileau, Nietzsche ou Dieu Lui-même. Faire rimer humour et désarroi n'est pas à la portée de tous les poètes. Avec cet album drôle et émouvant, cultivé et percutant, c'est pourtant l'exploit que réalise l'auteur.
Ce voyage aux sources de la création est l'occasion pour le lecteur de constater l'extraordinaire talent graphique de Larcenet et l'ampleur de sa palette. Mais aussi d'entrevoir la douleur d'un artiste se cognant aux murs de l'incompréhension et de la solitude. Au bout du voyage, à chaque fois, l'impasse de la souffrance. Avec une lucidité féroce, l'auteur ne s'épargne jamais et dépeint de façon poignante un artiste à la dérive.
Sauf que cet artiste, Manu Larcenet, est aussi le maître de l'autodérision. Et qu'il réussit à rendre chaque dessin, chaque page, chaque échec, aussi hilarants que bouleversants. Face à l'angoisse de la création, sans artifice ni dissimulation, il se met à nu dans une exploration d'une richesse et d'une profondeur rare et d'une vérité souvent déchirante. Et d'une drôlerie surprenante. Dialogues ciselés, mise en scène au cordeau, dessin incroyablement abouti, le dernier avatar d'une oeuvre originale et dense, "Thérapie de Groupe" enchantera évidemment la cohorte des fidèles de Larcenet.
Et sera un vrai choc pour ceux qui le découvrent.
Une fable curieuse, un cormoran, mort, dans les filets d’un bateau de pêche… Et puis l’armée, l’occupant…
Et entre deux… ? Je ne sais pas, j’ai pas tout compris.
Dommage, l’écriture est belle. Heureusement, le livre est court.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "L'armée d'un pays, informée par la rumeur, est montée chez lui en fin de journée quand la femme était là avec un seau de patates toute seule debout"
Au fil de ses rendez-vous avec sa psy, Anna se dévoile et tente de soigner ses peurs et phobies.
C’est très drôle, doux et touchant. Un peu feel-good, un peu chick-lit, un peu auto-bio romancée… un peu tout ça et ça tient très bien la route d’été en vacances.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Anna a peur - de la foule, du bruit, de rouler sur l'autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé... Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d'aller voir une psy.
Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d'humour des morceaux de vie. L'occasion aussi, pour elle, de replonger dans le pays de son enfance, l'Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu'à sa nonna chérie. C'est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux...
À quel point l'enfance détermine-t-elle une vie d'adulte ? Peut-on pardonner l'impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?
Un must d’angoisses, d’hallucinations, de fantasmes, de désespoir et d’humour.
Un livre avec des drogues, du sexe, de l’alcool, des médicaments et… des désintoxications accompagnées de thérapeutes, gourous, religieux, chamans, psy, médecins, amants et angoisses.
C’est super drôle, monstre touchant, bancal et plein de sincérité. Melissa Broder écrit sans tabou sur des sujets absolument intimes et généralement honteusement cachés.
J’adore !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je ne suis pas un être humain qui veut s'élever jusqu'à un état spirituel. Je suis un être spirituel expérimentant la condition humaine. »
Melissa Broder, grande dépressive devant l'Éternel, comble son appétit et son manque existentiels par tous les moyens possibles : drogues, alcool, sexe plus ou moins raté, histoires d'amour plus ou moins romantiques... Elle a longtemps cherché une place dans le monde et la trouver n'a pas été une mince affaire : sa quête l'a conduite dans un centre de yoga tantrique, dans des chambres d'hôtel avec des hommes qu'elle a fantasmés, dans des boutiques New Age à la recherche des bons grigris pour conjurer son mal. Mais tout cela n'est rien comparé à sa plus grande angoisse : comment supporter l'attente d'un texto qui ne vient pas ?
Melissa Broder écrit à la mitraillette, avec un humour ravageur et une franchise peu commune. Mais qu'on ne s'y trompe pas : en racontant tout ce qu'on préfère ordinairement taire de soi, elle trouve un moyen de nous parler de nous
Un dessin d’un grand soin, pour une adaptation d’une nouvelle de Shirley Jackson. Un truc glauque et malsain, un climat oppressant avec un minimum de texte pour mieux mettre en valeur le vide et l’absurdité.
C’est beau mais c’est beark
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Bonsoir Joe.
Salut Harry.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans un village de la Nouvelle-Angleterre, chaque année, au mois de juin, on organise la Loterie, un rituel immuable, où il est moins question de ce que l'on gagne que de ce que l'on risque de perdre à jamais.
Après Le Dahlia noir, Miles Hyman adapte un nouveau grand classique de la littérature américaine, écrit par sa grand-mère, Shirley Jackson