Dans ma mémoire, le roman de Camus ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Peut-être un peu d’ennui scolaire nimbé d’une aura de chef d’oeuvre que je n’avais pas du comprendre. Guère plus.
L’adaptation m’avait donc intéressé, peut-être m’étais-je trompé alors et le dessin pourrait révéler ce qui m’avait échappé. Mais non. L’ennui est toujours là.
Certes, certaines aquarelles sont réussies, mais l’ensemble reste aussi statique que son personnage bartlebien. Une BD dans l’étouffante torpeur algérienne qui m’a laissé froid
Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut- être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.
Le jour où sa mère est morte, Meursault a remarqué qu’il faisait très chaud dans l’autobus qui le menait d’Alger à l’asile de vieillards, et il s’est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c’est avec une conscience aiguë du soleil qui l’aveugle et le brûle que l’employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irréparable.
Camus présente un homme insaisissable amené à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort