Et pour rentrer chez moi, je contourne l’ambassade de Chine

Il semblerait qu’Erida Bega sache tout faire ! Du violon, de la guitare, autrice, compositrice, interprète, shopping et… écrire. Et chaque fois avec talent !

Mon voisin de palier est parti comme une flèche, laissant derrière lui sa silhouette sportive. Footballeur, m'étais-je dit. Je n'avais encore jamais rencontré une pareille beauté. Le genre de perfection qui produit un doux hérissement des poils, bloque le souffle. D'un pas vif, il s'est éloigné rapidement de ma vue. J'ai eu l'image d'un paysage inaccessible où l'homme n'a pas encore construit de route. Je ne pouvais que rester sidérée devant une telle beauté, et l'envie de remplacer mon chignon par une robe m'a prise de court. Mes jambes maigrichonnes, écartées d'un bout à l'autre, laissant circuler les courants d'air, je les ai jugées sévèrement, et l'impatience de voir mes seins grossir fut subite.
Et pour rentrer chez moi, je contourne l’ambassade de Chine de Erida Bega
C’est tendre, doux, nostalgique et malicieux. Elle nous parle de l’enfance et de l’attachement. Mais aussi, fatalement, de cet instant où l’on quitte, on déménage, on émigre.

C’est l’enfance en Albanie, vue par les yeux d’une petite fille. Mais aussi de Genève, vue par les yeux d’une femme

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À 19 h, ce jour-là
Souvent, je crains l'arrivée du soir. À 19 h, je ressens un creux à l'estomac. Certainement la faim. Je n'ai qu'une envie: partir du bureau vite, m'échapper. De l'air, de l'air ! Comme si j'avais retenu mon souffle la journée entière.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le compte à rebours arrivait à son terme. Il fallait encore traverser le dernier jour dans des conditions supportables. J’avais vécu ce déménagement comme une milicienne dans des récits de guerre. Des sentiments homériques et audacieux bousculaient mon quotidien. J’imaginais ma grand-mère, jeune et belle, devant cette maudite grenade qui avait emporté sa jambe et sa jeunesse. Alors que je craignais les séquelles dans mon âme face au claquement définitif d’une simple porte.

Tirana, 1988. Alors qu’une jeune fille apprend que sa famille va déménager, c’est tout son équilibre qui vacille. Genève, trente ans plus tard, devenue femme, elle fait une rencontre impromptue à travers laquelle ressurgit l’Albanie communiste de son enfance. Un texte vif et frais, qui questionne avec malice le déracinement ainsi que le poids des souvenirs.

L’automne est la dernière saison

Trois jeunes femmes à Téhéran, coincées entre tradition et rêves d’émancipation, promises à un avenir mariées à Téhéran ou libres ailleurs… une danse entre peurs et désirs.

 ─ On est des sortes de monstres, Shabaneh. On n'est plus du même monde que nos mères mais on n'est pas encore de celui de nos filles. Notre cœur penche vers le passé et notre esprit vers le futur. Le corps et l'esprit nous tirent chacun de son côté, on est écartelées. Si nous n'étions pas ces monstres, à l'heure qu'il est, on serait chacune chez soi à s'occuper de nos enfants. On leur consacrerait tout notre amour, nos projets, notre avenir, comme toutes les femmes ont toujours fait à travers l'histoire. On ne serait pas en train de poursuivre des chimères. Leyla aurait courbé l'échine comme les autres pour suivre son mari. Moi, je m'emmerderais pas avec l'argent, les emprunts, le boulot... Je resterais ici bien tranquille à mener ma petite vie. Toi, tu aurais un mari, des enfants, tu serais heureuse. Au lieu de servir de mère à Mahan, tu aurais tes propres enfants. Le week-end, on irait toutes les trois se faire une beauté.
L’automne est la dernière saison de Nasim Marashi
Trois tranches de vies d’amies d’université à l’heure des grands choix entre contraintes et espoirs, soutenues par leur amitié.

Une photographie de l’Iran aujourd’hui, un regard féminin dans des milieux plutôt aisés

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je te cherchais, je courais. Sur le carrelage blanc glacial du hall de l'aéroport. Dans un silence de mille ans. À chaque foulée, ma respiration haletante bourdonnait à mes oreilles, de plus en plus fort, emplissant ma gorge d'amertume.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Leyla, Shabaneh et Rodja se sont rencontrées sur les bancs de l’université à Téhéran. Soudées par un lien indéfectible, elles s’efforcent, envers et contre tout, de mener une vie libre. Leyla s’est mariée avec Misagh et a débuté une carrière de journaliste. Shabaneh est habitée par ses lectures et les souvenirs de la guerre. Rodja vient d’être acceptée en doctorat à Toulouse – il ne lui manque plus que son visa. Mais cet équilibre fragile vacille quand Misagh part seul pour le Canada.

En un été et un automne, entre espoirs et déconvenues, toutes trois affrontent leurs contradictions. Suffit-il de partir pour être libre ?

L’automne est la dernière saison est le reflet sensible et bouleversant de la société iranienne d’aujourd’hui. Une histoire prodigieuse et universelle d’amour et d’amitié.

Les reflets changeants

Des vies qui se croisent, une fille avec un copain dépressif, un chauffeur de train avec de la peine à s’occuper de sa fille, des copains et des copines, un vieux pied-noir attendrissant et raciste à la vie pourrie par des acouphènes…

Les reflets changeants de Aude Mermilliod

Des rencontres parfois loupées dans le sud de la France à la façon d’une BD chorale

Un album qui fait le pari de montrer la vie et ses paradoxes – aux reflets changeants – de façon plutôt réussie

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elsa, 22 ans, rêve d'amours simples et heureuses.
Jean, 53 ans, rêve d'évasion et d'amarres qu'on largue.
Émile, 79 ans, lui, il rêve de silence, juste de silence.
Ils ne se connaissent pas, et pourtant, le long des chemins de fer de la Côte d'Azur, leurs vies vont s'entremêler