Un homme, obèse à la dérive. A la recherche du blast, le flash de lumière et de couleur, l’instant de contact avec l’univers et la conscience universelle. Une dérive dans le caniveau, la foret, les drogues, l’alcool, la violence et les barres chocolatées
Un livre sur la descente en folie
Le tout sur le fond d’une enquête et de meurtres à élucider face au coupable idéal
Un chef d’oeuvre, noir et lumineux comme un oxymore sans contradiction
Quatre tomes : Grasse carcasse, L’apocalypse selon Saint Jacky, La tête la première, Pourvu que les Bouddhistes se trompent
1 : Un homme seul, obèse et sale est amené au commissariat. Au cours de l'interrogatoire, il livre sa vie et explique comment il a, un jour, lâché prise, et est parti sur les routes à la recherche du Blast, cet instant magique où tout s'illumine et où la vie devient parfaite
2 : Je mens, Je mens toujours. Je dis que je ne me souviens de rien, que je suis né du matin, Je dis que je comprends, qu'à votre place, sans doute, j'aurais ri aussi. Je mens pour un peu de repos, d'indulgence, pour le pardon de ma dissemblance, Je mens aussi pour ne pas vous massacrer à mon tour.
Je mens toujours car, en réalité, je me souviens de tout
3 : Je pèse deux hommes.
L'un vous aime tant qu'il vous léchera la main pour l'aumône d'une caresse. Il fera où vous lui direz, demandera la permission, courbera le dos sous la trempe, pourvu que vous lui accordiez une place près de vous.
Un homme-chien. L'autre, sans trêve ni repos, depuis toujours, n'a d'autre obsession que de vous faire baisser les yeux.
Puis de les crever
4: Un vent lourd, puant suie et cadavre, gronde sur la route et me glace. L'orage approche. Je ne cherche aucun abri, il n'en existe pas à ma taille. Je claudique au bord du chemin, ivre comme toujours, dans l'espoir que la distance entre nous se réduise, que nos peaux se touchent enfin.
Sali, battu, hagard, je repousse le moment où, le souffle court et les pieds meurtris par de mauvaises chaussures, je devrai m'arrêter. Serai-je encore assez vivant pour repartir ?