Camille, mon envolée

Quel malheur de trouver ce livre si beau lorsque ce que l’on y découvre est si douloureux.

Camille, mon envolée de Sophie Daull
Camille, mon envolée de Sophie Daull

Le cri primal, le deuil d’une mère.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d'une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.

Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard «franc, droit, lumineux», les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l'après, le vide, l'organisation des adieux, les ados qu'il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent... Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l'enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.

Loin d'être l'épanchement d'une mère endeuillée ou un mausolée - puisque l'humour n'y perd pas ses droits -, ce texte est le roman d'une résistance à l'insupportable, où l'agencement des mots tient lieu de programme de survie : «la fabrication d'un belvédère d'où Camille et moi pouvons encore, radieuses, contempler le monde»

Je vous écris dans le noir

Privilège du romancier, faire et refaire les drames de l’histoire et leur offrir une nouvelle vie. Probablement aussi loin de la réalité que toutes les autres explications, ce livre restitue une âme et des sentiments à Pauline Dubuisson, elle que les journaux de l’époque appelaient l’orgueilleuse sanguinaire.

Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle
Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle

Peut-être une trahison bien intentionnée ? Mais merci pour elle.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1961. Après avoir vu La Vérité de Clouzot, inspiré de sa vie et dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière, Pauline Dubuisson fuit la France et s'exile au Maroc sous un faux nom. Lorsque Jean la demande en mariage, il ne sait rien de son passé. Il ne sait pas non plus que le destin oblige Pauline à revivre la même situation qui, dix ans plus tôt, l'avait conduite au crime. Choisira-t-elle de se taire ou de dire la vérité ?

Jean-Luc Seigle signe un roman à la première personne où résonnent les silences, les rêves et les souffrances d'une femme condamnée à mort à trois reprises par les hommes de son temps

Le grand n’importe quoi

Des anecdotes, des souvenirs, des amis chers, des valeurs, plein de célébrités, mais…

Le grand n'importe quoi de Jean-Piierre Marielle
Le grand n’importe quoi de Jean-Pierre Marielle

Il manque quelque chose. Zut!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Décalé. Il paraît que je le suis. Il est certain que je ne suis calé en rien.

Après cinquante ans à promener sa haute silhouette devant les caméras ou sur les planches, Jean-Pierre Marielle se confie pour la première fois. Dans cette balade au coeur de son intimité, on croise les copains de toujours, Belmondo, Rochefort, Salvador et les autres, les auteurs vénérés, Beckett, Camus, Echenoz, Galet, ou encore les jazzmen adorés.

S'il demeure pour beaucoup le personnage culte des Galettes de Pont-Aven, il est tout autant l'austère M. de Sainte-Colombe de Tous les matins du monde. Comédien d'exception, il préfère les paradoxes aux évidences. Aussi à l'aise dans la truculence, le burlesque, la fantaisie que dans la sobriété, la retenue et la profondeur. À l'image de l'homme Jean-Pierre Marielle, solaire, jouisseur, fort en gueule, mais également solitaire, discret et cultivé.

Dans un joyeux bazar haut en couleur, bons mots loufoques, traits d'esprit et anecdotes savoureuses composent l'autoportrait sensible de l'un des Grands Ducs du cinéma français

Un bon fils

Sommes-nous condamnés à reproduire les défauts de nos parents ou s’inscrit-on forcément en négatif de leurs personnalités. Pascal Bruckner parle de sa construction d’homme marquée par son père violent, antisémite et pervers.

Un bon fils de Pascal Bruckner
Un bon fils de Pascal Bruckner

Un livre entre témoignage et thérapie.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Rien de plus difficile que d'être père : héros, il écrase de sa gloire ; salaud, de son infamie ; ordinaire, de sa médiocrité.» Dans ce pudique roman de formation, Pascal Bruckner raconte sa filiation personnelle et intellectuelle.

C'est l'histoire d'un enfant à la santé fragile. Né après guerre dans une famille d'origine et de culture allemandes, il est envoyé dans un village d'Autriche pour soigner ses poumons. Sous la neige, il chante la gloire de Dieu et prie chaque soir le Seigneur de provoquer la mort de son père.

Ce dernier, antisémite et raciste, est un mari pervers qui bat sa femme et l'humilie. Son fils unique fera tout pour devenir son contre-modèle («je suis sa défaite»). Il sera l'élève de Jankélévitch et de Barthes, le jumeau spirituel d'Alain Finkielkraut, puis un écrivain reconnu, classé parmi les «intellectuels juifs» auxquels il s'identifie sans en être.

Jusqu'au dernier jour, il accompagnera néanmoins dans son calvaire cet étranger qui lui a donné la vie et n'en finit pas de mourir. Car au-delà du mépris et de la rage coupable, ce récit bouleversant est l'aveu d'un amour impossible à renier d'un fils pour son père auquel il doit paradoxalement toute son oeuvre - où le théâtre de la cruauté se retourne en compassion.

Il lui dédie ce Tombeau d'effroi et de pardon

Je me souviendrai de tout

Peut-être sur un blog… Et encore. Une tête bien faite n’excuse pas la pauvreté des propos.

Je me souviendrai de tout de Guy Bedos
Je me souviendrai de tout de Guy Bedos

Parfois amusant, généralement inutile et évidement déjà oublié.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Artiste engagé à la plume bien pendue, Guy Bedos évoque son passé, les hommes et femmes qu'il a eu la chance de croiser, de Jacques Prévert à Pierre Desproges en passant par Simone Signoret ou Coluche. Entre la vie qui le rassure et la mort qui le séduit, ce «suicidaire qui s'attarde» promène sa mélancolie et nous invite dans ses souvenirs. Il parle de l'amour, des femmes, de sa famille, de ses enfants avec qui il partage le goût de la scène et de l'écriture.

Comme il l'a fait pendant un demi-siècle, il ne peut s'empêcher de passer au crible l'actualité avec un esprit décapant. Il s'en prend à tous, de la gauche de François Hollande à la droite de Nicolas Sarkozy, sans oublier la tribu Le Pen...

Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin

Une déconstruction des mythes, un hommage rendu aux femmes et à leur participation dans la lutte contre les lois ségrégationnistes dans le sud des Etats-Unis. Une écriture impliquante, personnelle, un style qui vous prend et vous secoue!

Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin de Tania de Montaigne
Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin de Tania de Montaigne

Désormais vous êtes noire aurait-elle peut-être dû écrire.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Prenez une profonde inspiration, soufflez, et suivez ma voix, désormais, vous êtes noir, un noir de l'Alabama dans les années cinquante. Vous voici à Montgomery. Regardez-vous, votre corps change, vous êtes dans la peau et l'âme de Claudette Colvin, jeune fille sans histoire. Depuis toujours, vous savez qu'être noir ne donne aucun droit mais beaucoup de devoirs...»

Seulement, le 2 mars 1955, dans le bus, Claudette Colvin refuse de céder son siège à un passager blanc. Jetée en prison, elle décide de plaider non coupable et d'attaquer la ville. Avant elle, personne n'avait osé, et ce jour marque le début d'un itinéraire qui mènera Claudette Colvin de la lutte à l'oubli.

Noire est l'histoire de cette héroïne méconnue de quinze ans, toujours vivante. Noire est le portrait d'une ville légendaire, où se croisent Martin Luther King, jeune pasteur, et Rosa Parks, pas encore Mère du mouvement des droits civiques. Noire est le récit d'un combat qui dure encore contre la violence raciste et l'arbitraire

Vivre vite

Un livre qui se lit comme son titre : vite! Un peu trop peut-être, même si ça ne manque pas de charme.

Vivre vite de Philippe Besson
Vivre vite de Philippe Besson

Un bémol, plusieurs voix, mais un seul style.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Regardez-moi bien. Qui sait si je serai encore là demain... »

Aussi célèbre soit-il, James Dean, symbole de la jeunesse éternelle, demeure insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en nuances, dresse, à travers la voix de ses proches, le portrait intime d'un garçon de l'Indiana, inconsolable et myope, turbulent mais d'une beauté irrésistible, qui s'est donné à tous, sans jamais appartenir à personne : un acteur incandescent devenu, en trois films et un accident de voiture, une icône intemporelle

Ne dites pas à ma mère que je suis handicapée, elle me croit trapéziste dans un cirque

C’est drôle léger et acide comme un bonbon qui pique. Pas de pathos ni d’apitoiement. Charlotte est handicapée et elle parle avec humour de ses difficultés.

Ne dites pas à ma mère que je suis handicapée, elle me croit trapéziste dans un cirque de Charlotte de Vilmorin
Ne dites pas à ma mère que je suis handicapée, elle me croit trapéziste dans un cirque de Charlotte de Vilmorin
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire d'une petite fille qui voulait être chanteuse de comédie musicale. Ou femme de rentier. Ou danseuse étoile. Puis trapéziste dans un cirque. Oui, trapéziste : voler là-haut, admirée de tous, habile, gracieuse, risque-tout, dans un joli justaucorps à paillettes...

Qui n'a eu ces rêves d'enfants ? Qui ne les a confiés à ses parents, à ses journaux intimes, aux spécialistes de l'orientation ? Mais trapéziste, ça n'est pas si facile, quand on vit assise dans un fauteuil roulant.

Charlotte de Vilmorin n'est pas devenue trapéziste, et n'a pas croisé de rentier à ce jour. Quoique... Elle nous offre un récit merveilleux, où tout est vrai, plein de force, de rires enfantins : à l'école, avec des enfants « comme les autres », à la maison, où sa mère lui apprend le combat, dans les taxis spécialisés, dans ses études de communication. A Londres. Dans les bars parisiens. Et dans le monde de la publicité, aussi...

Jamais vous n'aurez autant lu et appris : le handicap n'est pas un handicap, ni un nom, ni une prison. Pas même une condition. C'est la vie qui l'emporte, parfois cruelle, souvent douce, et cette vie vous fera rire, hésiter, réfléchir. Changer

Ma reddition : une confession érotique

Du cul, du cul et du cul, et bien profond.

Rigolo quand même cette quête d’absolu dans la soumission et ces théories analytiques sur la sodomie d’une ex danseuse.

Ma reddition : une confession érotique de Toni Bentley
Ma reddition : une confession érotique de Toni Bentley
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce récit autobiographique fort troublant, Toni Bentley, ancienne danseuse étoile, nous conte les joies du «holy fuck», la sodomie qui enseigne l'absolu abandon. Au-delà de son aspect profondément érotique, cette longue offrande, cette confession d'une incroyable liberté épouse la forme d'une somptueuse lettre d'amour et de gratitude, adressée à A-Man, l'homme par excellence qui, 298 fois en deux ans, révéla l'extase mystique à l'auteur. En la pénétrant «religieusement», A-Man lui procure une jouissance qui la vide de son moi, expérience qui la mène, au cours de rituels soigneusement orchestrés, aux confins du plaisir absolu.

Eva

Un livre voyeur qui voudrait dénoncer le voyeurisme? Voilà que je reste perplexe, voir mal à l’aise. C’est comme si il fallait déshabiller et dénuder encore Eva, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien que la bave des concupiscents sous les projecteurs.

Eva de Simon Liberati
Eva de Simon Liberati

Et surtout: encore un auteur qui parle de lui, lui et elle et, parfois, elle et sa mère. Pourquoi tant d’égo dans une bio?
Finalement, merde aux références et citations élitistes et prétentieuses!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un soir de l'hiver 1979, quelque part dans Paris, j'ai croisé une femme de treize ans dont la réputation était alors «terrible».

Vingt-cinq ans plus tard, elle m'inspira mon premier roman sans que je ne sache plus rien d'elle qu'une photo de paparazzi. Bien plus tard encore, c'est elle qui me retrouva à un détour de ma vie où je m'étais égaré.

C'est elle la petite fée surgie de l'arrière monde qui m'a sauvé du labyrinthe et redonné une dernière fois l'élan d'aimer.

Par extraordinaire elle s'appelle Eva, ce livre est son éloge