Les coquelicots

Malgré un prélude aguicheur, il ne s’agit pas vraiment d’un texte érotique débordant de fantasmes sensuels débridés.

Certes, les coquelicots, c’est la vie d’une prostituée, c’est parfois rude et le langage est cru (et c’est très drôle). Mais c’est bien plus de sa condition, de l’hypocrisie religieuse et du Magreb dont il est question ici.

Lors de mes virées sur les plages de la banlieue nord, je peaufinais aussi les profils des futures Zahra, plus trash, un brin gothiques et un peu plus déjantées que la moyenne locale. Elles plaisaient aux jeunes morveux tourmentés par leur testostérone. À force de m'inventer, de me démultiplier et de me décliner en plusieurs femmes, j'en étais arrivée à me demander si je ne devais pas me mettre un jour au théâtre ou même à l'écriture. Pas en arabe, cela allait de soi. Pourquoi écrire dans une langue qui peut vous envoyer à l'échafaud pour un mot de travers ?
Les coquelicots de Nedjma

Une vie où l’amour est rare et où se mélangent la colère et le dépit face aux fiertés nationalistes et islamistes. Des désirs pourris par les inégalités et gangrenés par les drogues dans une société écrasée par les tabous et les interdits.

Heureusement, il y a la cuisine, les saveurs, les goûts et les épices

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À Bab el-Oued vivait une dinde grassouillette et timide, fille unique d'un maître d'école et d'une postière moi. Nous créchions dans un deux pièces hérité d'une famille juive qui l'avait quitté dès janvier 1963 pour s'installer dans le Sentier parisien. L'immeuble était et reste vétuste, la rue était et reste crade. Alger était irascible. Elle est devenue apathique


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Il m'a fallu traverser la mer, supplier la pierre, vendre mes illusions au premier vent qui se lève et qui promet liberté, dignité et sérénité, avant d'intégrer quelques évidences qui décryptent notre chaos neuronal collectif.

Cette affreuse mélasse où fermentent des millions de zombies ahuris résulte d'une seule cause : la faim. Une faim obsédante, qui ulule même quand les placards débordent de victuailles. Une faim absurde, irrationnelle et obscène, nourrie par les disettes cycliques, engraissée par la cupidité des maîtres successifs et abusifs, excitée par des prêcheurs aux yeux révulsés et à la voix stridente, qui décrivent le paradis comme une foire gargantuesque où les musulmans se bâfrent tels des cochons de tout ce qui leur tombe sous la dent.

Chômeurs et chômeuses, pauvres et pauvresses, gueux et gueuses, déchets scolaires, accros au shit, à la seringue, aux médocs, à la colle forte, ne restent aux inutiles que la mer à traverser clandestinement ou les barbus à servir ouvertement.

J'ai fait semblant de servir les barbus parce que moi aussi j'avais (et j'ai encore) faim. »

La planète des singes

Si j’imagine que le roman en 1963 a dû paraître impressionnant, il faut dire qu’il a un petit peu vieilli quand même. De plus, difficile de le prendre avec distance, tant les reprises cinématographiques ont modelé mon inévitable à priori.

C'était un gorille, vous dis-je ! Du col de la chemise sortait la hideuse tête terminée en pain de sucre, couverte de poils noirs, au nez aplati et aux mâchoires saillantes. Il était là, debout, un peu penché en avant, dans la posture du chasseur à l'affût, serrant un fusil dans ses longues mains. Il se tenait en face de moi, de l'autre côté d'une
large trouée pratiquée dans la forêt perpendiculairement à la direction de la battue.
Soudain, il tressaillit. Il avait perçu comme moi un léger bruit dans les buissons, un peu sur ma droite. Il tourna la tête, en même temps qu'il relevait son arme, prêt à épauler. De mon perchoir, j'aperçus le sillage laissé dans la broussaille par un des fuyards, qui courait en aveugle droit devant lui. Je faillis crier pour l'alerter, tant l'intention du singe était évidente. Mais je n'en eus ni le temps ni la force ; déjà, l'homme déboulait comme un chevreuil sur le terrain découvert. Le coup de feu retentit alors qu'il atteignait le milieu du champ de tir. Il fit un saut, s'effondra et resta immobile après quelques convulsions.
La planète des singes de Pierre Boulle

Reste qu’à sa lecture, il est facile de comprendre pourquoi il a tant fasciné les réalisateurs par son génial scénario et toutes les analogies qu’il met en évidence par ce miroir (pas si déformant que ça) qui nous renvoie une bien sale image de notre humanité.

La planète des singes, un livre qui ne se présente plus et dont l’adaptation avec le flingueur Charlton Heston est assez fidèle malgré une fin qui m’avait semblée plus bien plus aboutie et fantastique sur grand écran

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Jinn et Phyllis passaient des vacances merveilleuses, dans l'espace, le plus loin possibles des astres habités.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Y a-t-il des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie ? C’est la question que se posent les trois passagers d’un vaisseau spatial survolant une planète proche de Bételgeuse : on y aperçoit des villes, des routes curieusement semblables à celles de notre Terre. Après s’y être posés, les voyageurs découvrent que cette planète est habitée par des singes qui vont les capturer et les soumettre à diverses expériences. Il leur faudra, devant ces singes, faire la preuve de leur humanité...

Célèbre

La célébrité rend-elle fou ou faut-il être fou pour la rechercher ?

Installée au soixantième étage d'un gratte-ciel du quartier financier de New York, je contemple l'Empire State Building qui brille au loin, et je comprends que je ne me réveillerai jamais un matin en pensant: j'ai réussi, ça y est, la course est terminée, des ailes me poussent dans le dos, je suis un archange, je marche sur un nuage, je tutoie le divin, à moi la félicité éternelle. Même au sommet, on ne se dit jamais c'est déjà bien. On observe la vue en se demandant: et après?
Célèbre de Maud Ventura

En reprenant pour héroïne une femme obsessionnelle, Maud Ventura réussi à nouveau un gros roman ! Moins drôle et fantasque que Mon mari, mais bien plus réaliste et profond.

L’histoire de Cléo qui, en plus de 500 pages dans un crescendo fascinant, réussi encore à surprendre dans un final hilarant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La célébrité est ma vie. Celle que je savais que j'aurais, celle que j'ai fait en sorte d'avoir. Est-ce que j'étais préparée à un tel succès? Bien sûr que oui. J'ai toujours considéré que ce qui m'attendait n'était pas une existence mais un destin. Ma route serait exceptionnelle, ma trajectoire hors du commun.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La célébrité est ma vie. Est-ce que j'étais préparée à un tel succès ? Bien sûr que oui. » Cléo grandit dans une famille dont elle déplore la banalité. Dès l'enfance, elle n'a qu'une obsession : devenir célèbre. Au fil des années, Cléo saute tous les obstacles qui s'imposent à elle, arrachant chaque victoire à pleines dents, s'entaillant la cuisse à chaque échec. À la surprise de tous, sauf d'elle-même, Cléo devient une star mondiale, accumulant les millions de dollars, les villas à Los Angeles et les récompenses.

Bienvenue dans les coulisses de la célébrité, un monde où règnent l'artifice et l'impunité. Célèbre est le récit d'une ascension féroce, brutale et monstrueuse. Un portrait acide et brillant de notre époque. Addictif.

Après le phénomène de Mon mari (350 000 lecteurs, prix du Premier Roman, finaliste du prix Médicis, et traduit dans le monde entier), Maud Ventura revient avec un deuxième roman explosif et dérangeant sur une obsession contemporaine : la célébrité.

Triste Tigre

Quel tigre impressionnant ! Un livre qui me laisse sans voix, sidéré.

Ami lecteur, amie lectrice, ma semblable, ma sœur, voici donc un aveu que je me dois de te faire, car je ne nourris point le désir de te fourvoyer : prends garde à mes propos, ils avanceront toujours masqués. Ne prends pas ce texte dans son ensemble pour une confession. Il n'y a pas de journal intime, pas de sincérité possible, pas de mensonge non plus. Mon espace à moi n'est pas dans ces lignes, il n'existe qu'au-dedans.
Triste Tigre de Neige Sinno

Neige Sinno a été violée, abusée par son beau-père de sept à quatorze ans. Elle racconte. Les abus, le jugement, le coupable, la famille, le village, la justice… Et elle
Chapitre II
Fantômes
(and then I see a darkness) | Will Oldham
Et soudain, je vois comme une ombre 
Trente ans plus tard, quelques considérations sur le trauma
Un jour j'ai compris que c'était terminé tout ça, le viol, l'enfance, la famille. Maintenant je pouvais partir vivre ma vie. J'ai cru que j'étais libre. Mais on n'est jamais complètement libre, puisque rien ne finit vraiment et que si on devient quelqu'un d'autre, cette part de nuit continue son chemin elle aussi. Il n'était plus là. Il ne pouvait plus m'atteindre. Je pouvais sortir dans le monde, rencontrer des gens, parler, rire, sans qu'il ne vienne plus jamais me reprendre. Seulement, partout où j'allais, à n'importe quel moment, je tournais la tête et je voyais son ombre.

Un livre majeur, puissant. Qui n’évite rien, met les mots et regarde au fond des yeux, sans baisser le regard

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Portrait de mon violeur
Car à moi aussi, au fond, ce qui me semble le plus intéressant c'est ce qui se passe dans la tête du bourreau. Les victimes, c'est facile, on peut tous se mettre à leur place. Même si on n'a pas vécu ça, une amnésie traumatique, la sidération, le silence des victimes, on peut tous imaginer ce que c'est, ou on croit qu'on peut imaginer.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'ai voulu y croire, j'ai voulu rêver que le royaume de la littérature m'accueillerait comme n'importe lequel des orphelins qui y trouvent refuge, mais même à travers l'art, on ne peut pas sortir vainqueur de l'abjection. La littérature ne m'a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée.

Le meurtre de Roger Ackroyd

Mais qui est le meurtrier de Roger Ackroyd ? Qui était là au moment de sa mort ? Et quelle était l’heure de sa mort ? Sa mort a-t-elle quelque chose à voir avec celle de Mme Ferrars ? Ou avec celle de son mari un an plus tôt ?

Puis elle se rassit devant la table.
 - Maintenant, mesdames et messieurs, reprit Poirot, je vais continuer à vous exprimer ma pensée. Soyez bien persuadés que je suis décidé à découvrir la vérité. Celle-ci, si laide qu'elle soit en elle-même, a toujours une beauté pour celui qui la cherche. J'ai vieilli et mes facultés peuvent avoir baissé...
Il s'attendait nettement à une contradiction.
 - Quoi qu'il en soit, continua-t-il, il est probable que c'est la dernière affaire dont je m'occuperai jamais, mais Hercule Poirot ne s'arrête pas sur un insuccès. Mesdames et messieurs, je vous dis que je veux savoir et je saurai, malgré vous tous.
Il prononça ces derniers mots d'un ton provocant et les jeta, en quelque sorte, à notre face.
Je crois que nous cillâmes tous un peu, à l'exception de Raymond qui demeura calme et de bonne humeur comme toujours.
 - Que voulez-vous dire par « malgré vous tous ›? demanda-t-il en haussant légèrement les sourcils.
 - Mais... ce que je dis, monsieur. Chacun de ceux qui sont ici me cache quelque chose.
Le meurtre de Roger Ackroyd de Agatha Christie, dans une traduction un peu vieillotte de Miriam Dou-Desportes

Les romans d’Agatha Christie sont emblématiques de la genèse des « whodunit ». Un genre de polars que je commence à trouver quelque peu lassant. Les indices sont disséminés savamment – ni trop vite, ni trop clairs – et les chausses trappes et fausses pistes tout aussi nombreux.

Sympa, bien fait, mais finalement assez répétitif pour un final surprenant… comme il se doit

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mme Ferrars mourut dans la nuit du 16 au 17 septembre, un jeudi. On m'envoya chercher le vendredi 17, vers huit heures du matin. Mais il n'y avait rien à faire et la mort remontait à plusieurs heures.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cela fait tout juste un an que le mari de Mrs Ferrars est mort. D'une gastrite aiguë. Enfin, c'est ce qu'il semble. Après tout, les symptômes de l'empoisonnement par l'arsenic sont presque les mêmes...

Hier, Mrs Ferrars est morte à son tour. Une trop forte dose de véronal. Suicide ? Allons donc ! Elle était encore jeune et très riche...

Et puis, aujourd'hui, Mr Ackroyd a été assassiné. Cette fois, le doute n'est pas permis. Mais pourquoi ? Bien sûr, Mrs Ferrars et Mr Ackroyd paraissaient fort bien s'entendre. Surtout depuis la mort du mari. Mais de là à dire... Non, ce n'est pas possible... En tout cas, ce n'est pas si simple...

Cher Cheval

En 2019, Jacques Gamblin a été le facteur Cheval au cinéma. Il parle ici de son émotion, son ressenti lors de cette expérience.

Surtout, je vous dis merci de m'avoir transpercé l'âme. Ce n'est pas parce que vous avez trouvé un sens à votre vie que la vie a un sens. Elle n'en a pas. C'est à partir de cette certitude que je peux être libre. Libre d'inventer, de tenter, d'être fou, d'une folie qui fait du bien, qui se fout du qu'en dira-t-on, une folie joyeuse et sans nom qui se fout des jugements. Merci Cheval. Vous êtes grand. Vous nous offrez l'imagination et le rêve de la grandeur. De l'imagination au désir et du désir à l'action, il n'y a qu'un pas. Celui qui ne l'a pas ressenti au premier tour de votre Palais devra en faire un deuxième.
Cher Cheval de Jacques Gamblin

Jacques Gamblin écrit comme il parle, ça coule, fluide. Sans recherche de style mais avec le cœur, il nous raconte le facteur et l’acteur, cette fusion d’un moment

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cher Cheval,
Pardonnez-moi d'avoir pris tout ce temps pour répondre à la lettre que vous ne m'avez pas écrite. Soyez rassuré, je n'attends pas de réponse aux questions que je ne me pose plus.
Comment pourriez-vous ? J'étais loin d'être né le jour de votre mort.
Vous et votre Palais.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jacques Gamblin a interprété le facteur Cheval au cinéma en 2018. Rentrer dans la peau de cet homme marqué par les drames, obsédé par l’édification de son Palais idéal, a bouleversé l’acteur. Pour l’interroger comme pour le remercier, il écrit cette intense lettre, lue à la radio en 2020 et jusqu’ici restée inédite.
Les mots reviennent sur son appropriation du rôle qui dessine – fort des tourments que l’exercice inflige – une existence rude et hors du commun. Comment marcher dans les pas d’un homme entièrement dévoué à glorifier, par la pierre et l’empreinte, la beauté du monde ? Peut-être en décelant dans ce projet monumental, physique et granitique, toute la magnificence des idéaux mystiques qui l’ont fondé et se sont révélés en silence. Le Facteur et l’acteur se confondent, un costume de souffrance et d’abnégation finit par pénétrer la peau et y déposer sa folie, «cette folie qui fait du bien et du bon».

La meilleure des poignées de mains : Musée du président Jacques Chirac

Voilà plutôt une bonne blague qu’un essai sur les poignées de mains présidentielles, un catalogue d’exposition ou une plaquette de présentation du musée du président Jacques Chirac en Corrèze.

Plus j'y réfléchissais, plus j'aurais bien voulu, en Corrèze ou ailleurs, avoir serré la main de Chirac, et que par la même il eut serré la mienne, après tant d'autres il est vrai, et qu'importe si ça ne lui aurait sans doute procuré aucune joie d'exception. Si Chirac avait tenu sa main dans la mienne il aurait peut-être guéri ma verrue, là, mon induration sur le flanc de la main, dans la continuité de l'auriculaire
La meilleure des poignées de mains : Musée du président Jacques Chirac de Jacques Jouet, avec des photos du musée de Eva Avril
Passé la blague…

M’houis, pourquoi pas, j’ai bien dû laisser échapper quelque sourire

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
En soixante-quatorze ans de citoyenneté française, et sans que ce fût un souhait d'orgueil négatif ou conviction internationaliste (quoique?), je n'ai jamais serré la main d'un seul président de ma république.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jacques Jouet, il faut le rappeler, est l'auteur d'un roman-feuilleton, La République de Mek-Ouyes (P.O.L.). Il s'y connaît donc en hommes politiques. Et comme il a aussi donné un roman intitulé Le Directeur du Musée des Cadeaux des Chefs d'État de l'Étranger (Seuil), nul n'était mieux placé que lui pour escorter les lecteurs désireux de découvrir le Musée du président Jacques Chirac à Sarran, en Corrèze. Précisons cependant, probité oblige, que la poignée de mains évoquée par l'auteur oulipien ne saurait être exposée aux visiteurs : s'il l'abrite dans ses réserves, le musée, consacré aux cadeaux reçus par le Président, ne pourrait la montrer au public qu'au prix d'une incohérence coupable, chacun le comprendra.

Le secret de Chimneys

Tout commence à Bulawayo avec un manuscrit à porter à Londres et quelques lettres d’amour…

Et tout se complique, à souhait, avec moult rebondissements, révélations, surprises et coups d’éclats, tous plus improbables.

La voiture passa par le portail et traversa le parc de Chimneys. Inutile de décrire cette demeure seigneuriale, dont on trouvera la description exacte dans le guide Châteaux historiques d'Angleterre. Ils furent reçus par un vieux domestique à cheveux blancs dont la physionomie, l'attitude et tous les gestes semblaient dire « Nous ne sommes pas habitués à des assassinats dans ces murs ! Mais faisons face au désastre en rassemblant tout notre sang-froid. Mourons s'il le faut, mais faisons comme si de rien n'était ! »
 — Mylord vous attend, déclara-t-il. Par ici, s'il vous plait.
Il les conduisit dans un petit boudoir où lord Caterham fuyait le luxe trop seigneurial des grands salons, et les annonça :
 — Monsieur le docteur Cartwright. Monsieur l'inspecteur de police.
Le secret de Chimneys de Agatha Christie

Dans un style très théâtral, Agatha Christie propose là un roman de suspense vaudevillesque qui se lit bien vite en laissant un souvenir bien vide

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
— Anthony Cade ! Vieux gentleman !
— Jimmy McGrath ! Toi ? Pas possible !
Les voyageurs de l'autocar Castle - sept dames exténuées et trois messieurs en sueur — observaient la scène avec le plus vif intérêt. Leur guide, Mr Cade, avait, selon toute évidence, rencontré un vieil ami. Tous les voyageurs — et particulièrement les voyageuses - professaient la plus profonde admiration pour Mr Cade, pour sa silhouette svelte et vigoureuse, son visage bronzé, sa façon d'exercer son métier de guide, de les amuser, de les distraire, d'apaiser leurs petites querelles.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout avait commencé de la façon la plus classique qui soit : un prince déchu cherchant à récupérer son trône sollicite l'appui - discret - des Britanniques.
En échange de quoi, les compagnies anglaises se verraient concéder l'exploitation des pétroles du petit État. Bref, une banale manœuvre politico-financière, élaborée dans le cadre somptueux d'une des plus anciennes demeures seigneuriales d'Angleterre : Chimneys. Pourtant, l'affaire se corse lorsqu'on se rend compte que des individus équivoques se sont glissés parmi le beau linge qui prépare sa révolution de palais.
Et les cadavres font affreusement désordre dans les salons de Chimneys...
Un prince déchu sollicite l'appui des Britanniques pour reconquérir son petit royaume des Balkans. À Paris, un de ses anciens ministres meurt laissant un manuscrit qui contient des révélations explosives sûr la famille royale. Anthony Cade est chargé de le remettre à un éditeur tandis que les services secrets anglais aussi bien que les opposants lu prince souhaiteraient l'intercepter... C'est dans le cadre somptueux du manoir de Chimneys que vont se retrouver les protagonistes de cette ténébreuse affaire. dans ce livre publié en 1925, Agatha Christie utilise avec humour les ressorts du roman l'espionnage pour ménager un de ces huis clos criminels dont elle a le secret.

L’homme au complet marron

Un bandit international, le mystérieux « Colonel », est poursuivi par une jeune fille orpheline romantique et un peu fofolle. Une histoire avec des diamants, un voyage en bateau vers l’Afrique du Sud dans une ambiance coloniale et pleine de rebondissements.

Palpitant d'angoisse, je déroulai la couche de papier. Une poignée de cailloux ternes et vitreux roula sur le lit.
 — Des cailloux ! dis-je, désappointée.
 — Des cailloux ? cria Suzanne.
La vibration de sa voix me fit frémir.
 — Des cailloux ? Non, Anne ! Des diamants !
L’homme au complet marron de Agatha Christie

Une histoire un petit peu mièvre mais sympathique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Nadine, la danseuse russe qui avait conquis Paris en coup de vent, revint saluer pour la dixième fois, rappelée par les applaudissements frénétiques. Ses longs yeux noirs brillèrent dans un sourire, sa bouche écarlate eut une moue hautaine.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout avait commencé de la façon la plus classique qui soit : un prince déchu cherchant à récupérer son trône sollicite l'appui - discret - des Britanniques.
En échange de quoi, les compagnies anglaises se verraient concéder l'exploitation des pétroles du petit État. Bref, une banale manœuvre politico-financière, élaborée dans le cadre somptueux d'une des plus anciennes demeures seigneuriales d'Angleterre : Chimneys. Pourtant, l'affaire se corse lorsqu'on se rend compte que des individus équivoques se sont glissés parmi le beau linge qui prépare sa révolution de palais.
Et les cadavres font affreusement désordre dans les salons de Chimneys...
Un prince déchu sollicite l'appui des Britanniques pour reconquérir son petit royaume des Balkans. À Paris, un de ses anciens ministres meurt laissant un manuscrit qui contient des révélations explosives sûr la famille royale. Anthony Cade est chargé de le remettre à un éditeur tandis que les services secrets anglais aussi bien que les opposants lu prince souhaiteraient l'intercepter... C'est dans le cadre somptueux du manoir de Chimneys que vont se retrouver les protagonistes de cette ténébreuse affaire. dans ce livre publié en 1925, Agatha Christie utilise avec humour les ressorts du roman l'espionnage pour ménager un de ces huis clos criminels dont elle a le secret.

Chien du heaume

Lire Justine Niogret, c’est se confronter à la violence crue. L’écriture est ciselée, froide et directe, injurieuse. Travaillée, superbe et glaçante !

» Et un jour, j'ai croisé un homme et sa hache. J'ai croisé ton père, Chien, et quand je l'ai vu je n'ai pas osé lui adresser la parole. J'avais beau regarder son fer et ses motifs de serpents, j'ai eu trop peur pour aller le voir. Nous étions dans une auberge, je m'en souviens encore, et je regardais luire sa hache aux lueurs des lanternes. Il neigeait, dehors, et pourtant le printemps était là, et les flocons noyaient les arbres et tuaient les herbes. Je n'ai pas adressé la parole à ton père, Chien du heaume, et tu devines peut-être pourquoi. Parce que quelque chose couvait dans son sang, je le savais rien qu'à voir la chaleur qui ravageait son front et ses joues. Sa folie se voyait, sais-tu ? Ça brûlait, ça brûlait sans fin, ça tournait, mais ça tournait mal, comme une roue sur un essieu brisé, quelque chose qui ne pouvait plus aller droit. Non, tout l'équipage était disloqué, sa charrette allait verser d'un moment à l'autre, si ce n'était déjà fait, et je ne voulais pas être sur sa route à l'heure où la cargaison de son esprit se renverserait.
Chien du heaume de Justine Niogret

Pour autant, son premier gros succès m’a semblé souffrir quand même de quelques petits défauts de jeunesse. Une quête interminable, parfois un peu lassante, faite d’allers et de retours, à la manière d’un jeu de rôle médiéval à la recherche d’indices, parsemé de fausses pistes et de rencontres.

Un peu cliché, mais parfait pour les amateurs du genre

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'archer se nommait Manfred, et aujourd'hui il allait tuer une vieille femme. Une nourrice, plus exactement.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Chien du heaume, un surnom gagné au prix du sang et de la sueur par celle qui ne possède plus rien que sa hache, dont elle destine la lame à ceux qui lui ont pris son nom. Mais en attendant de pouvoir leur sortir les viscères, elle loue son bras et sa rage au plus offrant, guerrière parmi les guerriers, tueuse parmi les loups. De bien curieuses rencontres l'attendent au castel de Broe où l'hiver l'a cloîtrée : Regehir, le forgeron à la gueule cassée, lynge à la voix plus douce que les mœurs, le chevalier Sanglier et sa cruelle épouse de dix printemps. Au terme de sa quête, Chien trouvera-t-elle la vengeance, la rédemption ou... autre chose ?