Ville avoisinant la terre

Curieuse bande dessinée que cette ville avoisinant la terre dans laquelle Farid, un soir en rentrant du boulot ne retrouve pas son immeuble.

Ville avoisinant la terre de Jorj Abou Mhaya

Folie, amnésie, surréalisme ou fantastique ? Une ville où l’on croise un batman-mouche (ou pas ?) des prostitués transsexuels, des foules traçant un chien pour lui faire la peau…

Curieuse BD, vraiment ! dont je ne suis pas sûr d’avoir saisi le message. C’est plutôt beau, certes, avec un style très assumé et original, mais je me suis perdu dans cette étrangeté

La folie est comme l’oubli : un don des dieux

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jorj Abou Mhaya est né à Beyrouth pendant la guerre civile. Avant de s'intéresser à la bande dessinée, il a commencé par peindre : il expose ses premières toiles à l'âge de dix-sept ans à l'International Art Gallery de Londres. Il devient ensuite caricaturiste et illustrateur pour divers journaux et agences de publicité à Beyrouth et au Moyen-Orient. Ville avoisinant la Terre, son premier album, publié en langue arabe par les éditions Dar Onboz, a remporté le prix du meilleur album du Festival international de la bande dessinée d'Alger

Le chevalier blanc

N’écoutant que son courage, le chevalier blanc part à l’assaut du château pour délivrer la princesse dans son donjon.

Le chevalier blanc de Michaël Escoffier et Stéphane Sénégas

Mais l’a-t’il écoutée, ce gros lourdeau ?

Un album hilarant à lire (et relire) le soir avant de s’endormir.

Et non, toutes les princesses ne veulent pas être sauvées et toutes ne sont pas des petites choses fragiles

Et n’oubliez pas de jeter un oeil au chevalier noir !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Une histoire d'amour tout feu tout flamme qui vous tiendra en haleine jusqu'à la chute»

Une fille sans fusil

A l’heure ou le parlement Suisse discute des notions de viol et de consentement, la lecture de ce tout petit livre m’a semblé absolument d’actualité.

— Vous avez été violée, madame.
— Je n'ai pas dit non.
— Vous avez été violée.
Une fille sans fusil de Paule Baillargeon

Par petits bouts, une femme en psychothérapie parle des agressions sexuelles, viols et harcèlements dont elle a été victime plus jeune.

— Qui voulez-vous sauver?
— Moi-même. Je veux me sauver moi-même.
Comment fait-on quand on est une jeune femme et qu'on veut s'acheter un fusil. Ça semble insurmontable. Pourtant, je m'imagine bien avec un fusil de chasse dans les mains. Comme dans le film La peau douce, de François Truffaut, quand la femme de Jean Desailly le tue avec un fusil de chasse parce qu'il l'a trompée avec Françoise Dorléac hôtesse de l'air. Quelle action radicale, pour une femme.

Un micro roman glaçant. Elle voulait être Jeanne d’Arc, donnez-lui une épée !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je lui ai dit que je vivais dans l'horreur d'une profonde nuit. Oui. Cette nuit-là. Ces mots ne sont pas de moi bien entendu mais de Jean Racine dans sa pièce Athalie : "C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit..."


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quatorze fois Huguette a été harcelée, touchée, embrassée contre son gré, violée. Quatorze fois elle s’est relevée, grelottante de honte ou couverte de sang. Et, comme toutes les Huguette, elle s’est refermée sur ses secrets. Quatorze fois, Huguette a survécu. Aujourd’hui qu’elle est vieille, lui reviennent les mots d’un poème ancien : « Ô madame, pourquoi ce chagrin qui vous suit ? » Alors, Huguette s’attelle à extraire de sa mémoire ces événements qui l’ont marquée. Exilée dans un conteneur sans fenêtre, au milieu d’un paysage beau et aride (comme dans son film préféré, L’homme sans passé), elle se consacre tout entière à la tâche. Une fille sans fusil est son histoire, celle d’une Huguette qui aurait voulu être Jeanne d’Arc

Nymphéas noirs

Après avoir lu l’impressionnante adaptation en bande dessinée de Fred Duval et Didier Cassegrain, je me suis quand même (après quelques hésitations) lancé sur l’original signé Michel Bussi.

Stéphanie lui sourit. Ses yeux scintillent. Il a dû rêver, bien entendu. Il devient fou. Il s'emmêle les pinceaux dès sa première enquête normande. Cette femme ne dissimule rien. 
Elle est belle, tout simplement. Elle appartient à un autre.
Normal !
Il bafouille, en reculant :
— Stéphanie, vous... penserez à me préparer la liste des enfants. J'enverrai demain un agent la chercher...
Ils savent tous les deux qu'il n'enverra aucun agent, qu'il reviendra lui-même, et qu'elle l'espère aussi.
Nymphéas noirs de Michel Bussi

Hélas, la magie n’opère pas de la même façon lorsqu’on connait les trucs du prestidigitateur.

Sérénac ne dit pas un mot. Sa main se pose instinctivement dans la touffe soyeuse du chien qui se frotte à lui.
— Vous connaissez Neptune, je suppose, inspecteur ? Tout le monde connait Neptune, à Giverny. Ce chien joyeux qui court après les gosses. Qui n'adore pas Neptune ? Qui n'aimerait pas ce chien innocent ? Moi aussi je l'adore, moi le premier, il m'a accompagné cent fois à la chasse...
En un éclair, le canon du fusil se baisse, à la hauteur des genoux de l'inspecteur Sérénac, à vingt centimètres de la gueule de Neptune. Une dernière fois, le chien observe les deux adultes avec une confiance aveugle. Un bébé souriant à ses parents.
Le coup de feu déchire le silence sous les peupliers.
À bout portant.

Reste un excellent polar à la construction horlogère, chef d’œuvre de chausses-trappes et d’illusionnisme.

Et juste comme ça, cher Michel, je n’arrive toujours pas à croire qu’un flic amoureux se tire parce qu’on tue un chien

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Trois femmes vivaient dans un village.
La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste.
Leur village portait un joli nom de jardin. Giverny.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels.
Au cœur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps

L’expédition

Un album qui pourrait sembler de bric et de broc et qui pourtant met un dessin apparemment désordonné au service d’une très belle histoire. Une rencontre réussie entre texte et illustrations

L’expédition de Stéphane Servant illustré par Audrey Spiry

L’histoire d’une vie en 36 pages, cela peut sembler un peu short, mais pourtant, tout y est.

Va, mon enfant
Parce que nous sommes des pirates,
l’expédition ne fait que commencer.
Va, mon enfant, toujours cherche ta liberté.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'ai écumé les mers. J'ai tatoué mon corps, mes joues, mes bras d'amours et de cicatrices, de blessures et de joies.
Un matin, sur le pont, j'ai serré un enfant contre mon cœur de pirate.

La fille de la piscine

Des copines à la piscine, des mecs, des jeux de séduction, du désir et des trahisons dans une constante recherche de stratégies

Nos dents sont grasses et sucrées. Ma langue recueille des miettes délicieuses sur mes lèvres. Nos commissures deviennent poisseuses. Sabrina s'empare du dernier bueno (celui qu'on devait laisser à Max) en me jetant un coup d'œil complice, et le mâche.
— Je fais attention à sa ligne... elle me glisse pendant que je me tortille sur ma serviette, comme si j'étais gênée par mon maillot de bain qui me rentrait dans les fesses ou qu'un insecte invisible venait de me piquer.
La fille de la piscine de Léa Tourret

Un tout petit roman sur l’adolescence et les premiers jeux dans une écriture débordant de sensualité estivale.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Les reflets turquoise et argentés crépitent sous le plongeoir. Vertige. La piscine n'est plus qu'un rectangle bleu clair en plastique solide, un matelas pneumatique transparent qui écorche les lèvres des enfants lorsqu'ils jouent au pirate ou au requin.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Mais alors que je m'apprête à rejoindre nos serviettes, je ressens derrière moi un souffle d'air provoqué par la chute d'un corps et ça me donne la chair de poule sur la nuque et les épaules. J'entends le fracas lourd et satisfaisant. J'ai l'impression que je viens tout juste de me débarrasser d'un cadavre dans un fleuve. »
Léna passe ses journées d'été à la piscine avec Max, son amie d'enfance, et Sabrina, dont elle vient de faire la connaissance. Elle observe le monde qui l'entoure, décrit de façon à la fois crue et sensuelle les corps dénudés, les jeux, les conversations, le désir qui s'insinue partout.
Arrivent un jour deux garçons, Yannis et Lounès, que Léna trouve attirants. Habituellement réservée, elle fait preuve d'une audace inédite qui bouleverse bientôt l'équilibre entre les trois adolescentes...
Léna scrute chaque geste, devine les intentions du moindre frôlement sans pour autant repérer l'annonce du drame qui se prépare dans l'atmosphère torride de la piscine

Bluebells Wood

Une bande dessinée aux dessins plutôt réussis avec des couleurs à l’aquarelle des plus vivantes. L’histoire d’un homme, peintre en panne d’inspiration et en plein deuil amoureux, passant ses journées isolé dans une maison au bord de mer avec une modèle qui vient régulièrement poser nue pour lui (une BD avec des nus très réussis, d’ailleurs). Mais la mer est jalouse.

Bluebells Wood par Guillaume Sorel

L’histoire d’une passion entre un homme et une sirène. Mais…
… Mais les sirènes n’existent pas, non ? Alors ? Comment ?

Un album sympa au scénario peut-être un peu bancal qui ne met pas vraiment en valeur le talent graphique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis la disparition de sa femme, William vit reclus dans sa maison située entre une côte brumeuse et une forêt aux allures de conte de fées. Incapable de se reconstruire, il mène une existence solitaire et sans saveur, ne parvenant à se réfugier que dans la peinture. Ses seules visites de l’extérieur sont Victor, son ami et agent, et Rosalie, sa jeune modèle. Jusqu’au jour où William fait la rencontre d'une créature aussi belle que farouche et pour laquelle il nourrit des sentiments contradictoires : une sirène. Mais est-elle seulement réelle ? Ou ne s’agit-il que d’une illusion venue pour remplacer le fantôme de sa femme disparue ?

Nymphéas noirs

Incroyable comme je me suis laisser berner et balader par cette bande dessinée. Magnifique !

Nymphéas noirs de Fred Duval et Didier Cassegrain adapté d’un roman de Michel Bussi

Déjà, le dessin de Didier Cassegrain est très bon, adapté au sujet (un polar) et au genre (Monet à Giverny), des aquarelles superbes dans une mise en page classique, des personnages et des paysages vivants et travaillés, une réussite.

Et le boulot de Fred Duval ! Comment réussir une pareille adaptation ? Chapeau ! Cette histoire de meurtres à différentes époques avec la sensation de ne parfois pas tout comprendre et cette façon de tirailler les perceptions est absolument réussie.

Une grosse BD, un polar convainquant qui me donne envie de lire l’original. Mais maintenant que je sais, aurais-je le même plaisir ? … C’est fait et c’est ici !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Trois femmes vivaient à Giverny, le village de Normandie où Monet a peint ses légendaires Nymphéas. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. Toutes les trois pensaient que le village était une prison, un grand et beau jardin grillagé, un tableau dont il serait impossible de déborder du cadre. Une fois pourtant, pendant treize jours, les grilles du parc s'ouvrirent pour elles... Ces treize journées défilèrent comme une parenthèse qui s'ouvrit par un meurtre, le premier jour, et se termina par un autre, le dernier jour...

Publié en 2011, Les Nymphéas noirs est un roman multiprimé de Michel Bussi qui a su conquérir dans un même élan lecteurs et critiques. Mais est-ce suffisant pour réaliser une bande dessinée exceptionnelle ? Oui, si l'adaptation est écrite par Fred Duval et si les couleurs de cette histoire sont confiées à Didier Cassegrain. Pour la première fois, ce virtuose de la bande dessinée d'action arme son pinceau d'acrylique, donnant toute son ambition picturale à cette intrigue située dans la capitale de l'impressionnisme. Avec Fred Duval et Didier Cassegrain, Michel Bussi trouve son incarnation graphique

Le jeu des si

Et si… ?

Et si à la sortie de l’aéroport, en fin de soirée, épuisée, fatiguée et lasse d’attendre un conjoint qui ne viendrait pas, vous suiviez une personne tenant une pancarte au nom de Emma Auster ? L’héroïne de ce jeu des si tente l’expérience.

Postée au bout de la rue, j'étais devenue spectatrice de ma propre vie : si je ne m'étais pas enfuie au printemps dernier, je serais toujours cette femme interchangeable qui pénètre avec lui dans ce salon de thé, et sourit quand on lui tient la porte.
Le jeu des si de Isabelle Carré

Un livre un peu convenu qui tout à coup, bim ! sans prévenir, saute dans l’autofiction (pour en revenir plus tard) tout en tissant des parallèles entre celle qui aurait osé s’échapper et l’autrice coincée par le confinement. Amusant et déroutant !

Mais voilà, Isabelle Carré m’a semblé bien plus convaincante lorsqu’elle ne se cache pas

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le visage collé au hublot, j'admirais les montagnes qui s'étalaient autour du long ruban goudronné de la piste d'atterrissage. Les lignes blanches et les pointillés défilaient à toute vitesse, tels d'impeccables formulaires à découper.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si vous pouviez changer de vie ? Jeu des si, mode d'emploi :
Règle n° 1 : Trouvez un nouveau nom.
Règle n° 2 : Remplacez vos proches par des inconnus.
Règle n° 3 : Modifiez votre personnalité, cessez de mentir par exemple.

N'oubliez aucune piste. Peut-être vous embarquerez-vous sur un coup de tête dans le taxi d'une autre, comme Élisabeth. Et peut-être serez-vous plus libre à l'arrivée.
Isabelle Carré nous invite à découvrir un jeu fascinant, tendre, cruel, parfois dangereux. Les strates de la fiction s'y déplient pour dessiner le portrait d'une femme bouleversante et singulière qui pourtant nous ressemble. Qui n'a jamais songé à disparaître, pour mieux recommencer ?

Mille tempêtes

Lisa est une jeune fille qui a un peu de peine à sociabiliser, orpheline de mère et avec un père disparu. Elle joue seule avec des poupées un peu effrayantes et des cranes d’animaux. À côté, un groupe d’enfant joue à la chasse au sorcières. Et un passage magique apparait !

Mille tempêtes de Tony Sandoval

Une bande dessinée combinant deux styles, des aquarelles superbes et d’autres au trait noir rehaussés de couleurs créant ainsi deux univers distincts (malheureusement pas toujours clairs). Un scénario parfois un peu confus avec des personnages peut-être trop ressemblants.

Mais le plaisir visuel est au rendez-vous pour un voyage féérique au pays de l’adolescence et du fantastique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les aventures de Lisa, une jeune fille à la fois ange et démon. Orpheline vivant avec sa marraine, elle trouve un job d'été comme serveuse dans un bar et fait la rencontre de curieux personnages