Sexy summer

Juliette à 14 ans – l’âge des premiers émois – et est électrosensible. Suite à l’installation d’une antenne relais, ses parents décident de quitte Bruxelles pour un trou perdu durant l’été, un village dans une zone blanche.

La journée du 15 août débute sous le soleil habituel, encore plus brûlant que les jours d'avant. Les routes se sont mises à fondre. Bientôt les gens s'enliseront. Juliette lisait gamine l'histoire d'un cochon jaune qui aimait plus que tout s'enfoncer dans la boue. Un jour il s'échappait en ville et prenait pour de la boue du béton fraîchement coulé sur un trottoir. Il s'enfonçait et se retrouvait prisonnier du béton séché. Juliette tâte du bout de sa chaussure les flaques fondues devant la fermette. Elle imagine les habitants de Varqueville pris par les pieds dans la route. Un premier prisonnier, un autre voulant le secourir à son tour figé, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Dans le livre, les pompiers libéraient le cochon jaune au marteau-piqueur. Un dépôt grumeleux s'accroche au bout de la chaussure. Ça luit. On dirait le mazout qui englue les oiseaux dans la mer. Le début d'une marée noire.
Sexy summer de Mathilde Alet

Une histoire sans vraiment de fil et qui part dans tous les sens, premiers baisers, bande de jeunes, électrosensibilité, surpoids, agression sexuelle, tensions des parents, chaleur de l’été, amitié… difficile d’accrocher

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Quitter Bruxelles. Quitter Bruxelles, changer de boulot, se désabonner de la télé, quitter Bruxelles, partir au vert, prendre le vélo, manger bio, quitter Bruxelles...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle n'a pas vraiment peur, de quoi aurait-elle peur ? Des chiens de garde assoupis, des curieux mal planqués, du mouvement d'un voilage ? Ce ne sont pas les inconnus qui l'effraient, ce sont ceux qui savent. Ici en un sens elle est sauve. Personne ne connaît le poids de l'amour dans son ventre. »

Juliette souffre de la « maladie des ondes ». Raison de son déménagement au coeur d'une zone blanche loin de Bruxelles. Fille de la ville, que va-t-il lui arriver dans ces paysages plats et mornes où la violence couve autant que l'humanité ?

L'étrangeté des campagnes belges forme le décor de ce roman âpre, l'histoire d'une jeune fille dont les rêves enfantins se heurtent à la difficulté de grandir.

Une fille sans fusil

A l’heure ou le parlement Suisse discute des notions de viol et de consentement, la lecture de ce tout petit livre m’a semblé absolument d’actualité.

— Vous avez été violée, madame.
— Je n'ai pas dit non.
— Vous avez été violée.
Une fille sans fusil de Paule Baillargeon

Par petits bouts, une femme en psychothérapie parle des agressions sexuelles, viols et harcèlements dont elle a été victime plus jeune.

— Qui voulez-vous sauver?
— Moi-même. Je veux me sauver moi-même.
Comment fait-on quand on est une jeune femme et qu'on veut s'acheter un fusil. Ça semble insurmontable. Pourtant, je m'imagine bien avec un fusil de chasse dans les mains. Comme dans le film La peau douce, de François Truffaut, quand la femme de Jean Desailly le tue avec un fusil de chasse parce qu'il l'a trompée avec Françoise Dorléac hôtesse de l'air. Quelle action radicale, pour une femme.

Un micro roman glaçant. Elle voulait être Jeanne d’Arc, donnez-lui une épée !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je lui ai dit que je vivais dans l'horreur d'une profonde nuit. Oui. Cette nuit-là. Ces mots ne sont pas de moi bien entendu mais de Jean Racine dans sa pièce Athalie : "C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit..."


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quatorze fois Huguette a été harcelée, touchée, embrassée contre son gré, violée. Quatorze fois elle s’est relevée, grelottante de honte ou couverte de sang. Et, comme toutes les Huguette, elle s’est refermée sur ses secrets. Quatorze fois, Huguette a survécu. Aujourd’hui qu’elle est vieille, lui reviennent les mots d’un poème ancien : « Ô madame, pourquoi ce chagrin qui vous suit ? » Alors, Huguette s’attelle à extraire de sa mémoire ces événements qui l’ont marquée. Exilée dans un conteneur sans fenêtre, au milieu d’un paysage beau et aride (comme dans son film préféré, L’homme sans passé), elle se consacre tout entière à la tâche. Une fille sans fusil est son histoire, celle d’une Huguette qui aurait voulu être Jeanne d’Arc