Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
En Europe, les inégalités sont crasses (en ce 15e siècle), le clergé s’engraisse et les impôts tabassent.
La guerre des pauvres de Éric Vuillard
Les hommes se soulèvent.
Un livre peut-être un peu moins inspiré que les brillantissimes Congo ou l’ordre du jour. Restent une écriture impeccable et un sujet fort bien amené par conteur talentueux!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les exaspérés sont ainsi, ils jaillissent un beau jour de la tête des peuples comme les fantômes sortent des murs.
É. V.
Comme un prélude à l’ordre du jour qui en reprend les codes, Congo commence par présenter les criminels. Ceux qui, bavant devant le gâteau, concupiscents, affamés ou manipulés, se prélassent dans les ors et les mets raffinés.
Puis vient la crasse et la honte, la merde et viande, les petits exécuteurs, les salauds et les besogneux.
Congo de Éric Vuillard
Spectacle de la violence en cols blancs et de l’horreur du crime loin des lustres en cristal.
Un drôle de livre au style magnifique qui s’égare parfois.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Le Congo, ça n'existe pas. » Il faut donc l'inventer. En 1884, à la conférence de Berlin, les grandes puissances se partagent l'Afrique et créent l'État indépendant du Congo, une simple entreprise commerciale. Viennent alors le défrichage, l'installation des comptoirs, les massacres...
En évoquant le roi Léopold II, Charles Lemaire l'éclaireur, Léon Fiévez le tortionnaire, les frères Goffinet les négociateurs, Éric Vuillard donne au mal un visage. À la fois récit historique et réflexion politique sur le libre-échange, Congo ressuscite, d'une plume lucide et irrévérente, la période coloniale, l'aube de notre modernité
Un style parfait, une construction très maîtrisée, des apartés subtils qui réorientent ou désorientent et forment un superbe petit (presque trop) livre autour de l’Anschluss.
L’ordre du jour de Éric Vuillard
Un récit faussement léger sur un sujet grave qui tente de (re)mettre des noms sur les responsabilités et les actes criminels, les compromissions, les gros profits, les infamies, les grosses merdes ou les petits complices misérables.
Et que sont-ils devenus, d’ailleurs? Eux et leurs sociétés (ces grasses personnes morales amorales)?
Un énorme prix Goncourt qui tient dans un tout petit livre. Indispensable!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) E. Vuillard retrace les événements et les coulisses de l'Anschluss, lorsque la Wehrmacht entre triomphalement en Autriche, et s'interroge sur les fondements des premiers exploits de l'armée nazie, entre rapidité, modernité, marchandages et intérêts
Nan. Un livre sans distance ni empathie. Hésitant. On écrit pas un roman sans point de vue, à la limite un rapport administratif.
California girls de Simon Liberati
Gore et maladroit.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "En 1969 j'avais neuf ans. La Famille Manson est entrée avec fracas dans mon imaginaire. J'ai grandi avec l'image de trois filles de vingt ans défiant les tribunaux américains, une croix sanglante gravée sur le front. Le contraste entre leur jeunesse et ce qu'on leur reprochait fut ma première confrontation au mal. Des droguées... voilà ce qu'on disait d'elles, des droguées qui avaient commis des crimes monstrueux sous l'emprise d'un gourou qu'elles prenaient pour Jésus-Christ.
Ce fait divers a marqué un tournant historique : la fin de l'utopie des années 60.
California Girls couvre trente-six heures de la vie de la Famille Manson au moment où elle passe à l'acte. Mon but a été que tout paraisse aller de soi comme dans un roman alors que le moindre geste s'est vraiment accompli il y a bientôt cinquante ans. J'ai écrit cette histoire le plus simplement possible pour exorciser mes terreurs enfantines et j'ai revécu seconde par seconde le martyre de Sharon Tate."
On peut trouver quelques coins sordides dans la ballade de Rikers Island de Régis Jauffret.
La ballade de Rikers Island de Régis Jauffret
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ce roman relate des événements qui se sont déroulés au début du XXIe siècle. Le président d'une institution financière internationale est accusé de viol par une femme de chambre d'origine africaine. Il est incarcéré pendant quelques jours dans une prison du continent américain. Libéré sous caution, les poursuites sont finalement abandonnées. À la suite de cet incident, sa carrière est brisée et son épouse demande le divorce. Une histoire anodine. Seule la célébrité dont semblait jouir l'accusé à cette époque a pu pousser quelqu'un à s'en emparer.
Cette affaire s'est effacée des réseaux avec le temps. Quelques copeaux d'articles de presse nous amènent cependant à supposer un fond de réalité à ce récit dont un exemplaire a été exhumé intact du fond d'un gouffre. Si vous êtes contemporain des faits dont il s'inspire, c'est peut-être celui que vous tenez entre vos mains