La pouponnière d’Himmler

C’est froid, impersonnel et les maigres émotions qui transparaissent ne suscitent guère d’empathie. Difficile d’entrer dans ce roman. Dans cette fiction historique devrais-je dire, et même là, le mot fiction semble de trop, tant cela devait bien ressembler à ça.

Plus de sirènes, mais les dents de Renée continuent à claquer. La guerre arrivera. Elle en est sûre. Elle le sent, même physiquement, que la guerre est en train d'avancer dans sa direction. Respiration haletante, comme si elle courait. couchera plus, elle ne sera plus jamais chez elle nulle part. Elle le sent dans le picotement du bout de ses doigts. Elle le sent dans ses os.

La guerre arrive
La pouponnière d’Himmler de Caroline De Mulder

Alors oui, voilà probablement un livre excellent par sa volonté de coller au plus près de ce que furent ces Lebensborn. Ces maternités de sang pur – délire eugéniste – qui étaient censées repeupler un Reich arien.

Mais il m’a manqué clairement un plaisir de lire. Tel n’était vraisemblablement pas le but

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Deux cents langes, sur trois rangées parallèles. Pas un souffle dans la blancheur du coton. Un parfum de savon de Marseille, de lait sucré. Des rires grelottants. Un moment ils couvrent les gazouillis d'enfants qui viennent à la fois du parc et des fenêtres grandes ouvertes. Les femmes qui rient sont quatre, elles parlent et retirent des cordes les pinces à linge, les jettent dans une boîte métallique. Elles plient les carrés de tissu, qu'elles empilent ensuite dans de vastes paniers d'osier.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Heim Hochland, en Bavière, 1944. Dans la première maternité nazie, les rumeurs de la guerre arrivent à peine ; tout est fait pour offrir aux nouveau-nés de l'ordre SS et à leurs mères « de sang pur » un cadre harmonieux. La jeune Renée, une Française abandonnée des siens après s'être éprise d'un soldat allemand, trouve là un refuge dans l'attente d'une naissance non désirée. Helga, infirmière modèle chargée de veiller sur les femmes enceintes et les nourrissons, voit défiler des pensionnaires aux destins parfois tragiques et des enfants évincés lorsqu'ils ne correspondent pas aux critères exigés : face à cette cruauté, ses certitudes quelquefois vacillent. Alors que les Alliés se rapprochent, l'organisation bien réglée des foyers Lebensborn se détraque, et l'abri devient piège. Que deviendront-ils lorsque les soldats américains arriveront jusqu'à eux ? Et quel choix leur restera-t-il ?

Reconstituant dans sa réalité historique ce gynécée inquiétant, ce roman propose une immersion dans un des Lebensborn patronnés par Himmler, visant à développer la race aryenne et à fabriquer les futurs seigneurs de guerre. Une plongée saisissante dans l'Allemagne nazie envisagée du point de vue des femmes.

Le nom sur le mur

Partant d’un jeune résistant de la seconde guerre mondiale tué à 20 ans, Hervé Le Tellier met les petits plats dans les grands et nous parle de la résistance et de la collaboration ; du nazisme et des victimes ; de l’odieux et du vertueux ; de la petitesse et du suivisme face à au refus de céder.

C'est mon professeur de philosophie de terminale qui m'a fait lire Si c'est un homme, de Primo Levi. Nous en avons parlé ensuite, et il m'a dit, en substance: « Tu sais, les lois antisémites nous choquent d'autant plus qu'elles frappaient des gens qui se croyaient bien intégrés dans nos sociétés européennes. On martyrisait notre voisine de palier. Mais dans les années trente, est-ce que ces mêmes lois racistes - et bien qu'il ne soit pas question d'extermination -, les Anglais ne les appliquaient pas aux coolies en Inde et les Français aux Noirs d'Afrique, sans que cela choque grand monde ? »
Le nom sur le mur de Hervé Le Tellier

Un livre qui m’a souvent rappelé Exterminez toutes ces brutes tant les même schémas se répètent, encore et encore.

En France, l'heure était à la réconciliation, au mythe de la nation sinon résistante, du moins unie derrière sa Résistance. L'article 45 de la loi d'amnistie d'août 1953 interdit même de rappeler les crimes commis. Il ne s'est rien passé. Le président du Conseil René Meyer le résumera sans fard: « L'unité nationale [est] supérieure à toutes les douleurs, plus urgente encore que les réparations. »

Et que penser de l’après guerre, des fondateurs du FN (futur RN), de cette amnistie générale servant à former un roman national destiner à réunir le pays ?

Et s’il est désespérant d’y constater nos compétences moutonnières, voilà un livre indispensable à l’heure de la remontée des fascismes et des extrémismes populistes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je cherchais une « maison natale ». J'avais expliqué à l'agent immobilier : pas une villa de vacances, pas une ruine « à rénover », pas une « maison d'architecte », pas un « bien atypique », ces bergeries ou magnaneries transformées en habitations où l'on se cogne dans les chambranles de portes à hauteur de brebis.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Je ne suis pas l'ami d'André Chaix, et aurais-je d'ailleurs su l'être, moi que presque rien ne relie à lui ?

Juste un nom sur le mur.

Chaix était un résistant, un maquisard, un jeune homme à la vie brève comme il y en eut beaucoup.

Je ne savais rien de lui. J'ai posé des questions, j'ai recueilli des fragments d'une mémoire collective, j'ai un peu appris qui il était. Dans cette enquête, beaucoup m'a été donné par chance, presque par miracle, et j'ai vite su que j'aimerais raconter André Chaix. Sans doute, toutes les vies sont romanesques. Certaines plus que d'autres.

Quatre-vingts années ont passé depuis sa mort. Mais à regarder le monde tel qu'il va, je ne doute pas qu'il faille toujours parler de l'Occupation, de la collaboration et du fascisme, du rejet de l'autre jusqu'à sa destruction. Ce livre donne la parole aux idéaux pour lesquels il est mort et questionne notre nature profonde, ce désir d'appartenir à plus grand que nous, qui conduit au meilleur et au pire.

Sombre éclat

Y aurait-il eu un dialogue possible entre un militaire allemand raciste et un officier français, noir, ex tirailleur sénégalais, fait prisonnier lors de la blitzkrieg, la défaite française ?

 - Ne suis-je pas capitaine de l'armée française? Croyez-vous que cela a été simple?
 - Les Français font ce qu'ils veulent avec leur semblant d'armée! La pauvre! Y aurait-il moins de nègres dans son sein, elle compterait sans doute moins de prisonniers et moins de défaites...
 - Et pourquoi ne m'accordez-vous point le bénéfice de mon grade?
 - Parce que vous êtes noir! Une bête évoluée! Un singe savant!
 - Nous y voilà... Et donc vous parlez souvent aux animaux? Je n'aimerais pas visiter un zoo avec vous...
 - Cessez! Immédiatement!
Sombre éclat de Jean-Marie Quemener

Rien est moins sûr !

Et pourtant, Jean-Marie Quemener se prend à en rêver dans un récit aussi court que désespéré, urgent et intemporel.

Avertissement au lecteur
Charles Ntchorere n’est pas le fruit de mon imagination. C’est un héros bien réel. Né à Libreville, il a combattu en tant que tirailleur sénégalais lors de la Première Guerre mondiale qu’il achève en qualité de sergent. Il parvient au grade de capitaine avant la Seconde. Cet « indigène », comme l’on disait alors dans l’armée, et ailleurs, a reçu de nombreuses décorations pour sa bravoure.
Son histoire s’achève le 7 juin 1940 dans le village d’Airaines, près d’Amiens. Après quelques jours de combat, ses hommes, une unité « mixte », et lui doivent se rendre, débordés par la Blitzkrieg – la guerre éclair qui permettra aux Allemands d’entrer dans Paris dès le 14 juin – et l’avancée de la 7e division blindée de Rommel. Les troupes du capitaine sont restées là, un sacrifice volontaire, pour couvrir la retraite du reste de leur régiment. La Wehrmacht, à son habitude, trie les prisonniers : les simples soldats d’un côté, les officiers de l’autre.
Le capitaine Ntchorere, lui, considéré comme un animal par les nazis, sera froidement exécuté d’une balle derrière la tête.
S’achève l’Histoire, commence la mienne.
Et si?
Et si un officier allemand, prussien de grande famille, tout en rigueur militaire, avait saisi une chance de parler avec lui ? Et si les deux hommes avaient pu échanger sur les concepts d’humanité, d’honneur, de nation, de combat, d’amour, de vie?
Et si l’ignorance et la barbarie avaient reculé, ne fût-ce qu’un instant ? Et si, au cœur de l’horreur des combats, dans la poussière grise, deux guerriers avaient pu s’entendre?
Je ne refais pas l’Histoire. Elle est tragique. Je l’interroge, puis je l’imagine. Qu’auraient-ils eu à se dire, ces deux hommes ? Et si ?…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un trou noir. Un abîme. Une fin sombre, fine... si fine. Un simple tube en acier, étroit. Un tunnel de vie ou de mort. Tout dépend de sa position.
Derrière la crosse, la vie.
Devant le canon, la mort.
L'un donne, l'autre reçoit. Sans rémission. Une vérité de plomb.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« 7 juin 1940. Dans le village d'Airaines, près d'Amiens, s'achève l'histoire d'un homme héroïque, celle d'un tirailleur sénégalais devenu capitaine, Charles Ntchorere. Après des jours de combat, dans un sacrifice volontaire, ses Hommes et lui se rendent aux mains de la 7e division blindée vie Rommel.

Considéré comme un simple animal par les nazis, Charles Ntchorere est froidement exécuté par un officier de la Wehrmacht.

Ici s'achève l'Histoire, ici commence la mienne... »

Hibakusha

Ludwig, traducteur allemand est envoyé en fin de 2e guerre mondiale traduire des documents importants au Japon.

Hibakusha de Thilde Barboni et Olivier Cinna

Il tombe amoureux, mais cette fin de guerre est difficile et les allemands passent du status d’alliés de l’Axe aux traîtres qui ont entrainé le Japon dans la défaite.

Une jolie BD au traits fins qui – malgré une fin détonante – n’évite malheureusement pas les clichés et le romantisme un peu mièvre.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cet épisode bref et douloureux, ce désir inassouvi a-t-il scellé mon destin ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- C'est ma jambe qui me fait mal.
- Vos muscles sont tétanisés. Le corps est un tout. On ne peut pas isoler ses différentes parties. Vous souffrez de migraines, n'est-ce pas ?
- J'ai souvent la tête lourde.
- Je vais tenter de soulager votre corps, mais pour votre âme, hélas... Je ne peux rien...

C'est une histoire d'amour. Pas au bon moment, pas au bon endroit. Ludwig est Allemand, elle est Japonaise. Ils se lient pour l'éternité en 1945 à Hiroshima. Depuis cette date, « hibakusha » est le nom donné aux survivants des attaques nucléaires américaines sur les villes de Nagasaki et d'Hiroshima. Témoins éternels de l'horreur. Mais au-delà de l'Histoire, de ses aléas, de ses drames et de ses déchirements, cet album pose les questions de l'instant d'après...
Que reste-t-il de la vie d'un homme, de ses engagements, de ses manquements, de ses fautes ? Que reste-t-il de ses émotions, de ses amitiés, de ses amours ?
Magistralement inspirés par la nouvelle de l'écrivaine Thilde Barboni, le trait sensuel et la palette délicate d'Olivier Cinna font d'Hibakusha une ode graphique à l'amour éternel

Le dernier inventeur

Un livre qui relate les rencontres de Héloïse avec Simon, le dernier des quatre découvreurs (inventeurs ?) des grottes de Lascaux encore vivant. La découverte d’un trésor à une sombre époque, en pleine deuxième guerre mondiale, sous l’occupation.

Le dernier inventeur de Héloïse Guay de Bellissen

Peu de temps après, Simon sera arrêté et passera par Drancy et ses parents, déportés, mourront à Auschwitz.

Quand la beauté rencontre l’horreur, un témoignage plein de douceur et d’amour.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire d'un homme entré dans l'Histoire car il a découvert Lascaux à treize ans et que la même Histoire a voulu anéantir. Réduire en poussière.

« Aujourd'hui, c'est le dernier des quatre copains de Montignac encore en vie. Le dernier inventeur, Simon. Quand je quitte son appartement, sur le palier, il me dit "la grotte elle est là" en me désignant son crâne, "elle est dans ma tête".

Dans l'ascenseur, je prends conscience que je viens de rencontrer une autre grotte. La grotte intérieure d'un petit garçon de quatre-vingt-onze piges qui vient de se rouvrir. Je ne sais toujours pas pourquoi Lascaux m'a emmenée vers une autre cavité, mais au fond c'est cette découverte-là que j'attendais. La vie de Simon Coencas sur une paroi, que j'allais calquer comme l'avaient fait avant moi les préhistoriens avec les dessins de Lascaux. »

Le Dernier Inventeur est une oeuvre unique, plongée dans l'Histoire et dans l'âme d'un homme, enquête sur le mystère de l'art préhistorique, réflexion poétique sur l'enfance, la beauté et le mal

L’homme qui n’est jamais mort

Un flatteur panégyrique laudatif (j’ose les pléonasmes) à la gloire Matthias Sindelar… Oui, ce livre, c’est un peu ça. Mais pas que ! Et dans sa brève post-face, Olivier Margot revient sur les inévitables dernières zones d’ombres malgré un travail de recherches et de documentation qui dû s’avérer phénoménal.

Reste un sportif d’exeption, un footballeur hors norme sacré sportif Autrichien du siècle. Mais aussi un homme qui refusa de plier devant le IIIe Reich, retrouvé mort dans de bien étranges circonstances.

L’homme qui n’est jamais mort de Olivier Margot

Un chouette bouquin à destination des passionnés du foot ou des amateurs des portraits fleuris.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mars 1938, les troupes allemandes envahissent l'Autriche. La propagande nazie a l'idée d'organiser à Vienne le match de la réconciliation entre les deux pays. Bien que son équipe n'ait pas le droit de marquer, le capitaine autrichien ouvre le score et court célébrer son but devant l'aréopage nazi. Une dangereuse provocation.

Cet homme s'appelle Matthias Sindelar et il fut le meilleur footballeur du monde dans les années trente. Dans la capitale de la musique, il inventa un jeu musical, un football collectif d'où l'art n'était jamais absent.

On le surnomma le Mozart du football.

Chaque 23 janvier depuis quatre-vingts ans, de nombreux Viennois se réunissent autour de sa tombe, en hommage à celui qui s'opposa frontalement aux nazis.

C'est un roman où presque tout est vrai, et le reste est vraisemblable. C'est un texte écrit par un auteur passionné, fruit d'une enquête de vingt ans pour démêler le vrai du faux, pour comprendre l'épaisseur du mythe qui accompagne toujours les légendes

Jour de courage

Un jeune élève profite d’une conférence à l’école sur les autodafés pour aborder le traitement des homosexuels par le nazisme et ainsi, de manière détournée, faire son coming-out.

Jour de courage de Brigitte Giraud

Un récit ou l’histoire se mêle au concret, comme une allégorie de la difficulté d’être soi, revendiqué devant le groupe.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lors d'un exposé en cours d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l'incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif-allemand qui lutta pour l'égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du XXe siècle. Homosexuel, c'est précisément le mot que n'arrive pas à prononcer Livio : ni devant son amie Camille, dont il voit bien qu'elle est amoureuse de lui, ni devant ses parents. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit alors ce qui ressemble à un coming out.

Deux histoires se mêlent et se répondent pour raconter ce qu'est le courage, celui d'un jeune homme prêt à se livrer, quitte à prendre feu, et celui d'un médecin qui résiste jusqu'à ce que sa bibliothèque de recherche soit brûlée vive. À un siècle de distance, est-il possible que Magnus Hirschfeld et Livio se heurtent à la même condamnation ?

L’ordre du jour

Un style parfait, une construction très maîtrisée, des apartés subtils qui réorientent ou désorientent et forment un superbe petit (presque trop) livre autour de l’Anschluss.

L'ordre du jour de Éric Vuillard
L’ordre du jour de Éric Vuillard

Un récit faussement léger sur un sujet grave qui tente de (re)mettre des noms sur les responsabilités et les actes criminels, les compromissions, les gros profits, les infamies, les grosses merdes ou les petits complices misérables.

Et que sont-ils devenus, d’ailleurs? Eux et leurs sociétés (ces grasses personnes morales amorales)?

L'ordre du jour de Éric Vuillard

Un énorme prix Goncourt qui tient dans un tout petit livre. Indispensable!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
E. Vuillard retrace les événements et les coulisses de l'Anschluss, lorsque la Wehrmacht entre triomphalement en Autriche, et s'interroge sur les fondements des premiers exploits de l'armée nazie, entre rapidité, modernité, marchandages et intérêts

L’effroi

Lors d’une représentation retransmise à la télévision, le chef d’orchestre fait le salut Nazi. Un altiste se lève et lui tourne le dos dans un réflexe indigné.

De ces premiers instants télévisés, le livre suit la lente descente du musicien, enivré par sa soudaine renommée, apeuré par des menaces néo-nazies, déstabilisé par des pressions professionnelles, abandonné par le reste de l’orchestre et dépassé par les sur-interprétations de son geste, ne trouvant du réconfort qu’au sein de sa famille. A cet instant, sa vie avait basculé.

L'effroi de François Garde
L’effroi de François Garde

Un style magnifiquement maîtrisé dans une construction chronologique qui suit la chute et le désarroi d’un homme emporté dans l’élan de son effroi.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand, un soir de première à l'Opéra Garnier, Louis Craon, chef d'orchestre de renommée internationale, fait le salut nazi, la stupeur est si grande que personne ne bouge dans la fosse, ni dans la salle. Personne, sauf un altiste, Sébastien Armant, qui le premier se lève et tourne le dos au chef.

En quelques secondes, ce geste spontané et presque involontaire, immédiatement relayé par les médias, transforme Sébastien Armant en héros. Dès le lendemain, toutes les rédactions s'arrachent « l'homme qui a dit non ». Le musicien jusqu'ici inconnu se laisse emporter dans un tourbillon de sollicitations incessantes, jusqu'au moment où un mystérieux groupe extrémiste revendiquant le geste de Craon le prend pour cible.

Récit au jour le jour d'une existence qui bascule, L'effroi pose de manière originale la question de l'obéissance et de l'héroïsme ordinaires

La zone d’intérêt

Comment rester humain au plus profond de l’inhumanité ? Une histoire d’amour y est-elle possible ?

Mais est-ce encore de la vie dont on parle ici ou seulement de pantomimes, de Pinocchios sans âmes singeant un ersatz d’émotions au milieu d’un camp de concentration.

La zone d'intérêt de Martin Amis
La zone d’intérêt de Martin Amis

Martin Amis ne tranche pas dans un vaudeville gore et perturbant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Décor
Camp de concentration Kat Zet I en Pologne.

Personnages
Paul Doll, le Commandant : bouffon vaniteux, lubrique, assoiffé d'alcool et de mort. Hannah Doll, l'épouse : canon de beauté aryen, mère de jumelles, un brin rebelle. Angelus Thomsen, l'officier SS : arriviste notoire, bellâtre, coureur de jupons. Smulz, le chef du Sonderkommando : homme le plus triste du monde.

Action
La météorologie du coup de foudre ou comment faire basculer l'ordre dans un système allergique au désordre.

Comment explorer à nouveau la Shoah sans reprendre les mots des autres ? Comment oser un autre ton, un regard plus oblique ? En nous dévoilant une histoire de marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire, Martin Amis remporte brillamment ce pari. Une manière habile de caricaturer le mécanisme de l'horreur pour le rendre plus insoutenable encore