Pachyderme

Une histoire inclassable, avec un accident et une route bloquée par un éléphant. Un mari opéré dans un hôpital genevois, un chirurgien charmeur, des enfants… juste en rêve ? des mortes bien vivantes, des documents secrets que les russes convoitent et… et des événements bien curieux.

Pachyderme de Frederik Peeters

Faut-il vraiment tout comprendre, analyser les songes et décortiquer les messages cachés pour en saisir le sens profond, la métaphore ?

Cet album laisse le choix et sa lecture, même superficielle (et a condition d’accepter de ne pas tout comprendre) se révèle déroutante mais fluide et facile. Pour une compréhension plus approfondie, ma foi… je vais devoir vous laisser creuser

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Qu'est-ce que c'est que cette chienlit ?!
Avancez, Bon sang !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans le Genève de l'après-guerre, une femme tente de rejoindre son mari hospitalisé suite à un accident. Mais un pachyderme étendu sur la chaussée empêche la circulation. Ensuite, elle se trouve confrontée à d'autres évènements bizarres qui vont changer sa vie.

L’héritier d’Hitler

Et si Hitler avait eu un fils avec une française et que celui-ci avait été enrôlé par les services secrets britanniques pour le tuer ?

L’héritier d’Hitler de Anthony Del Col et Geoff Moore, dessins de Jeff McComsey

L’histoire de la préparation d’un attentat, des agents secrets, de la guerre et de toutes les mocheries possibles avec un seul but : tuer le monstre !

Un album sur plusieurs époques au traitement monochrome oppressant très réussi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Douvres, Angleterre. Novembre 1943.
Dites au commandant de préparer la salle. Ce sera l'occasion de vous sécher un peu.
Oui Madame.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Certains naissent pour faire l'histoire.

Dans les jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale, une espionne britannique découvre un formidable secret : pendant la Première Guerre mondiale, Adolf Hitler, alors en poste en France, rencontra une française ; et de cette union naquit un enfant.

Armée de dossiers volés aux nazis, elle décide de retrouver ce fils caché et de le recruter. Sa mission : entrer en contact avec son père biologique et le tuer pour mettre un terme à la guerre. Mais ce n'est peut-être pas la fin de la saga familiale des Hitler...

Thriller d'espionnage, cette uchronie marche dans les pas de Zero Dark Thirty, Inglourious Basterds et des romans de John Le Carré.

Croke Park : 21 novembre 1920. Dimanche sanglant à Dublin

L’histoire d’un massacre perpétré par l’armée anglaise suite à des exécutions menées par l’IRA le matin même.
En trois minutes, 14 morts et 62 blessés dans un stade lors d’un match de bienfaisance de football gaélique.
Un événement qui précipitera la naissance de l’état d’Irlande.

Croke Park : 21 novembre 1920. Dimanche sanglant à Dublin de Sylvain Gâche, dessins et couleurs de Richard Guerineau

En miroir d’un match de rugby qui se joua en 2007 dans le même stade, cet album raconte les événements de 1920, heure par heure qui se terminèrent dans un bain de sang. Une bande dessinée suivie par un dossier succinct mais très clair et pédagogique.

Si l’histoire est claire et bien développée, le dessin naïf et figé m’a beaucoup moins attiré. Reste une très bonne BD pour expliquer une des facette de la guerre d’indépendance

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
In valley green, on towering crag,
Our fathers fought before us,
And conquered.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« - Vous êtes venus pour l'opération de demain ? - Quelle opération ? Nous sommes venus pour jouer contre Dublin, à Croke Park ! »

Le 21 novembre 1920 à Dublin, le stade de Croke Park, enceinte des sports traditionnels irlandais, accueille une rencontre de football gaélique. Mais le matin même, le Cairo Gang - des espions anglais chargés d'éliminer les indépendantistes irlandais - est littéralement décimé par les Douze Apôtres, une unité de l'IRA dirigée par Michael Collins. Persuadés que les tueurs se cachent au sein des spectateurs, les paramilitaires britanniques vont pénétrer dans le stade et y perpétrer un véritable massacre...

En 2007, lors du tournoi des Six Nations, les matchs de rugby doivent être délocalisés pour la première fois à Croke Park. Hasard du tirage au sort, c'est l'Angleterre qui vient y affronter les favoris : l'Irlande... L'idée d'entendre le God Save the Queen résonner au coeur même des lieux de la tragédie ravive la douloureuse mémoire du Bloody Sunday de 1920.

Mêlant habilement un grand moment de réconciliation par le sport et les drames de l'indépendance. Richard Guérineau et Sylvain Gâche s'emparent avec souffle de ces moments clefs de l'Histoire irlandaise...

Indeh : une histoire des guerres apaches

On apprend l’histoire par la bouche des vainqueurs et longtemps la parole des peuples premiers est restée invisible derrière les westerns hollywoodiens. Choqué, Ethan Hawke souhaitait faire un film de cette histoire et tenter de rétablir une part de vérité… Le film n’a jamais vu le jour mais, grâce à la rencontre avec Greg Ruth, il est devenu cette bande dessinée. L’histoire de Geronimo.

Indeh : une histoire des guerres apaches de Ethan Hawkes, dessins de Greg Ruth

Mais si l’idée est belle et séduisante, et si le rendu et les dessins monochromes sont magnifiques, l’histoire m’a semblé confuse.

Une bande dessinée avec des très belles planches et partant d’une belle intention, pour un rendu hélas un peu brouillon. Mais était-ce possible de raconter tout ça sur un seul album ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Au commencement, le monde était recouvert par les ténèbres. Cette nuit sans fin ne connaissait ni lune ni étoiles.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Année 1872. Au coeur des territoires apaches - vaste région déchirée par des décennies de guerres -, Goyahkla, jeune et brave parmi les braves, vient de perdre sa famille et tout ce qui lui était cher. Une vision l'amène à rejoindre le chef apache Cochise. Il prend ensuite la tête d'une attaque contre le village mexicain d'Azripe, où il fait montre d'un courage insensé. Ce jeune guerrier est dès lors à jamais transformé : Goyahkla sera désormais Geronimo, héros de tous les Indiens d'Amérique du Nord. Cette attaque n'est qu'un épisode d'un très long combat. Le mot Indeh, qui signifie « les morts », monte aux lèvres des Apaches, chaque fois qu'ils se battent contre l'ennemi et perdent des êtres chers, en défendant leur terre et leur culture. Le jour où une paix durable semble avoir été atteinte, la guerre paraît enfin terminée... Mais en est-il vraiment ainsi ?

Le dernier quai

Voilà une bande dessinée bien intéressante sur le jugement dernier. Oh, pas celui d’un dieu dans le ciel. Ici, il s’agit plutôt de la dernière occasion de régler nos derniers conflits intérieurs. Au moment de notre mort, nous serons nous pardonnés nos culpabilités ?

Le dernier quai de Nicolas Delestret

L’histoire d’un majordome dans le dernier hôtel, au dernier quai du dernier train. L’hôtel où on laisse ses derniers bagages.

Un album au dessin léger et sympathique, pour une thématique qui aurait peut-être été mieux mise en valeur par un trait moins enfantin

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Émile commence sa journée, rythmée au tic près, immuablement, il reproduit les gestes monotones, mais rassurants, de son métier : gérant d'hôtel


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Prêt pour l'ultime voyage ?
Vérifiez d'abord que tous vos souvenirs sont en règle... »

Les clients de cet hôtel ont un point commun : ils viennent tous de mourir. Dans un rituel immuable, Émile, en hôte bienveillant, les accueille et les guide pour qu'ils puissent faire un point sur leur vie et trouver une forme de résilience. Quant à ceux qui ne parviennent pas à faire la paix avec eux-mêmes, ils connaissent un sort peu enviable. Tout est réglé comme une horloge à l'hôtel du dernier quai. Pourtant un grain de sable va enrayer les engrenages. Cette fois, les nouveaux pensionnaires n'ont aucun souvenir de leur ancienne vie. Dès lors, comment les aider ?

La ride

Deux copains aux cheveux longs (les auteurs), décident sur un coup de tête d’enfourcher leur vélos pour quitter Paris le temps d’une semaine et descendre en Bourgogne.

La ride de Simon Boileau, dessins de Florent Pierre

Un road trip à la recherche du grand air, des petites boulangeries, des paysages avec des fleurs, des collines (les cols aussi !) et des ruraux un peu brutasses et hospitaliers.
Mais aussi… une fuite de la grande ville, du stress permanant, de l’enfumage continuel, de la sur-circulation et du bruit des moteurs.

Un bol d’air aux dessins qui collent parfaitement aux thématiques : la route, la zénitude, l’effort, l’amitié et les paysages qui se déroulent devant les vélos à coups de pédales

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Continuez tout droit pendant 800 m.
La distance restante est de 6.3 Km.
Votre allure actuelle est de 26 Km/h.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ride [« raïde »] nom féminin, dérivé de l'anglais
1. Virée à vélo
Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris le temps d'une ride à travers la France.
2. Équipée sauvage, échappée belle, aventure en roue libre
En amitié comme en vélo, il y a des hauts et des bas. Et entre les deux, il y a la ride.

Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris et entreprennent un voyage à vélo de Paris à la Bourgogne en cinq jours.

Les cowboys sont toujours à l’Ouest

Dans le plus pur esprit Fluide Glacial, ces cowboys se déclinent en histoires courtes, drôles, parfois absurdes avec le seul but (mais quel but !) de nous faire sourire (ou même rire !)

Les cowboys sont toujours à l’Ouest de Olivier Supiot, dessins de Damien Geffroy et couleurs de Laure Durandelle

Des dessins sympas (avec quelques planches de liaisons plutôt réussies), des couleurs chatoyantes et des scénarios parfois un peu moyens mais généralement drôles.

Une chouette bandessinée qui fait le boulot. Pas un collector, mais un bon moment joyeux et souvent absurde dans l’ouest cruel et sanguinaire… vraiment très à l’ouest

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
New York, début du XXe siècle.
- Mademoiselle Willoughstone ?
- Oui
- Mister Carson va vous recevoir.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
New York, début du XXe siècle. Mlle Wiloughstone, journaliste, prépare un papier sur la collection de tableaux du magnat local. Derrière chaque toile se cache une histoire haute en couleur : les fantasmes de Betsy, jeune femme sulfureuse vivant au fin fond du bayou, une funeste chasse au trésor en plein coeur de l'Arizona ou la terrible mission des cent salopards au Nouveau-Mexique.

Une chaleur à décorner des bisons.
Des Colts qui vous rajoutent un trou de balle.
Du whisky frelaté qui rend aveugle les sourds.
De drôles d'indiens qui refusent de se faire plumer.
Et des cowboys qui sont toujours à l'ouest !

Le patient

Après l’excellent Ces jours qui disparaissent, Timothé Le Boucher explore à nouveau les troubles de la personnalités avec ce Patient.

Le patient de Timothé Le Boucher

Mais là ou le précédent album m’avait ébloui par son scénario, cet opus m’a semblé plus classique dans sa progression.

Reste une impressionnante maîtrise graphique qui, sous une apparence très classique – ligne claire, propose des planches d’une grande qualité.

Le patient : un polar psy de bonne facture avec des planches remarquables

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Police !
Posez ce couteau, Mademoiselle !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l’unique survivant du "massacre de la rue des Corneilles", se réveille d’un profond coma. L’adolescent de 15 ans qu’il était au moment des faits est aujourd’hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d’amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l’amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d’un "homme en noir" qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme. Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s’installe entre eux. Anna n’imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie…
Après le remarqué Ces jours qui disparaissent, Timothé Le Boucher revient avec un ouvrage témoignant une nouvelle fois de sa science narrative exemplaire. S’inscrivant dans une veine plus réaliste, Le Patient est un thriller psychologique prenant et surprenant, laissant entrevoir quelques-uns des thèmes de prédilection de l’auteur : le rapport à l’autre, la notion du "temps", de l’identité et de la mémoire.

Incorrigible : de l’amour et du sexe

Dans la continuité d’Imperturbable Miranda Tacchia nous raconte en images (simples et géniales) ce qui ne se dit jamais, pas même à sa BFF.

Quand il sourit en regardant ta bibliothèque.
Incorrigible : de l’amour et du sexe de Miranda Tacchia

Jamais vous ne trouverez autant de petits instants du quotidien, de la drague ou du sexe racontés de façon aussi drôle et décomplexée. Les plaisirs et les gènes d’une jeune femme bien dans son corps et sa tête

Quand il t'avait promis de remettre le couvert et que maintenant il te dit qu'il doit se lever tôt le lendemain.

Une grosse partie de rigolade sans tabous, peut-être même encore plus drôle que le premier tome

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Quand c'est votre premier rencard et que ton radar à emmerdes commence à clignoter.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Avec un style graphique qui n'appartient qu'à elle, Miranda Tacchia croque les humeurs d'une jeune femme d'aujourd'hui, en s'attardant cette fois sur les relations hommes-femmes. Des petites disputes pas très glamours du quotidien aux coups de foudre inoubliables, en passant par les nuits sans sommeil - pour de bonnes ou mauvaises raisons - l'artiste californienne nous raconte sans tabou la vie amoureuse et sexuelle d'une jeune femme du XXIe siècle.

Imperturbable

Un album de filles pour les filles. Un livre de confidences qu’on ne fait qu’à sa bestie… Et encore

Quand tout le monde peut aller se faire foutre.
Imperturbable de Miranda Tacchia

Chaque vignette est accompagnée d’une légende qui commence par « Quand… »

Quand tu es aux toilettes à ton boulot, et que tu guettes pour voir si tu peux chier tranquille.

Et si c’est très drôle et que les vignettes sont magnifiques d’expression avec une grande économie des moyens et en toute simplicité, la répétition gâche quelque peu le plaisir

Des situations regroupées en chapitres : l’amitié, le corps, les trucs sur lesquels on s’attarde, les petits tracas du quotidien, incorrigible, les petites victoires et finalement, suivre les règles (enfin, essayer)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Quand vous préparez un mauvais coup ensemble.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Même si on souhaiterait l'être en toutes circonstances, il n'est pas évident de rester imperturbable, c'est même souvent le contraire.

Avec une hilarante justesse, Miranda Tacchia croque attitudes et mimiques des jeunes femmes d'aujourd'hui confrontées aux situations du quotidien, qu'elles soient entre amies, avec les mecs, au boulot ou seules face à leur smartphone... Des vignettes pop et colorées, qui font écho au vécu de toute une génération.