Développement (im)personnel : Le succès d’une imposture

Voilà un essai brillant, jouissif, drôle et passionnant, sérieux et argumenté. Certes, tous ne seront pas d’accord, certains rétorqueront et d’autres ergoteront. Parfois à raison, d’ailleurs, tant ici les avis sont tranchés et les demi-mesures absentes… Car oui, des psy incompétents, il s’en trouve aussi !

Développement (im)personnel : Le succès d’une imposture de Julia de Funès

Mais voilà une étude franchement bien menée, dont l’argumentaire découle naturellement (avec possiblement quelques digressions qui m’égarèrent). Et pour en venir enfin au fait : et si les coachs et autres manuels de développement personnel n’étaient que fumisterie… voir pire, escroquerie ?

J’entends déjà les « oui mais »…

Coachs et coachés, développeurs et aspirants au développement, professionnels, psy, gourous et bricolos… toutes et tous, accordez vous une petite pause philosophique, un temps pour penser.

Magnifique, merci !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment se « développer » quand on est sans cesse « enveloppé » par des coachs ? Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s'adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d'une certaine psychologie positive.

« L'authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d'emploi », « Les 10 recettes du bonheur »... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pas d'exalter l'empire de l'épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. À les écouter, il n'y aurait plus de « malaise dans la civilisation », mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la « pensée positive » qui positive plus qu'elle ne pense ! C'est le non-esprit du temps.

Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L'accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ?

Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du « moi », Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs. Si la philosophie, âgée de 3 000 ans, est toujours là, c'est qu'en cultivant le point d'interrogation, elle développe l'intelligence de l'homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L'esprit n'est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible !