Le fils

Dans une longue lettre adressée à son fils, un père se raconte.

Pourtant, en dépit d'une sécheresse voulue, on devine, à l'arrière-plan, une vie brillante, souvent insouciante, des réceptions, des bals, des intrigues où se mêlent l'amour et la politique. 
Non seulement ma mère et ses sœurs ont connu cette existence, mais ma mère a tenu, sur une scène dont le décor était celui des dernières cours, un rôle brillant. Pour elle, Édouard VII, Léopold II, l'empereur d'Allemagne, les grands-ducs, n'étaient pas des noms dans les journaux et les manuels, mais des êtres en chair et en os qui ont souvent, pour certains, figuré sur son carnet de bal.
Elle était belle, son portrait au pastel qui se trouve dans mon bureau en fait foi, et, ce qui te surprendra sans doute, elle avait une vitalité débordante, un dynamisme, comme on dit aujourd'hui, qui en faisait le centre de toutes les fêtes. Plus libre d'allures que la plupart des jeunes filles de son monde en ce temps-là, on lui a imputé, sinon des aventures, tout au moins des imprudences qui alimentaient la chronique scandaleuse.
Le fils de Georges Simenon
Mais cette confession qui semble peine d’humilité tire en longueur. A force de circonvolutions et de rajouts biographiques sur sa famille, tout cela lasse et s’enlise pour donner un portrait de vieux sage aux blessures mal cicatrisées.Ils se sont rencontrés à un bal officiel, quelques mois après le fameux duel dont on devait encore parler, et mon père est tombé follement amoureux. 
Vois-tu à quel point on doit se méfier de certaines images ? Cette vieille femme énorme, à la chair malsaine, que tu n'as connue que dans son fauteuil, l'œil fixe, l'esprit absent, était alors une des jeunes femmes les plus vives et les plus spirituelles de Paris, où ses irrévérences faisaient scandale.Certes, la fin est très impressionnante et pourrait rattraper ce livre qui m’a quand même fait bâiller à plus d’une page

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mon fils,
Est-ce que ces deux mots-là te font sourire ? Suffisent-ils à trahir ma gêne ? Je n'ai pas l'habitude de t'écrire. Au fait, je me rends soudain compte que je ne t'ai plus écrit depuis le temps où, enfant, tu partais en vacances plus tôt que moi avec ta mère et où je t'envoyais de courts billets.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Peu après la mort de son père, Alain Lefrançois décide de se raconter par lettre à son fils, Jean-Paul, au moment où il va devenir un homme. Il lui parle de la vie de ses grands-parents, gens de la haute bourgeoisie, de son métier, qui le satisfait, et de sa vie conjugale, qui n'est qu'une demi-réussite. Au rappel de récentes disputes familiales relatives à la succession, il remonte à la période de ses études de droit à Poitiers, de sa mobilisation, de son mariage ; il évoque ses réactions lorsqu'il apprit qu'il allait être père. Enfin, Lefrançois en arrive, « malgré sa répugnance », à parler de son adolescence et de sa jeunesse. Celle-ci est lourde d'un secret.